Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Les Bergers d'Arcadie 2- Rennes-le-Château Archive

Les Bergers d'Arcadie               2/5
Thèmes arcadiens...

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

   Lorsque l'on évoque les tableaux liés à Rennes‑le‑Château, la première œuvre qui vient à l'esprit s'intitule "Les Bergers d'Arcadie" de Nicolas Poussin. Or, il faut savoir qu'il existe non seulement deux versions du maître, mais aussi une multitude de déclinaisons arcadiennes réalisées par des artistes à différentes époques. Ainsi, le tableau culte de Poussin fut reproduit à Shugborough Hall en Angleterre, ou sur la stèle du maître des Andelys à Rome, un mémorial dressé par René de Chateaubriand.

 

   Fascinant à plus d'un titre, d'une intelligence exceptionnelle, conçu sur la base d'un support géométrique complexe et sacré, le tableau possède plusieurs codages imbriqués. On sait aujourd'hui grâce à son histoire et par le profil montagneux en arrière‑plan que la toile est directement liée au Secret des deux Rennes et à un secteur précis du Haut‑Razès...

 


 

"Les Bergers d'Arcadie" (Version II) par Nicolas Poussin
faussement daté entre 1638 et 1640, plus vraisemblablement peint vers 1655

 

 

 

Divers thèmes arcadiens

"ET IN ARCADIA EGO" de Guerchino
(Le Guerchin) 1618‑1620

 

   Il s'agit de la première peinture connue sur le thème de l'Arcadie et portant la formule "ET IN ARCADIA EGO".

 

   Elle est datée entre 1618 et 1620 et fut réalisée par Giovanni Francesco Barbieri (dit "il Guercino ou le Guerchain car il louchait). Peintre italien né à Cento en 1591, il mourut à Bologne en 1666. L'œuvre est aujourd'hui exposée dans la Galleria Corsini à Rome.


ET IN ARCADIA EGO" de Guercino
ou Le Guerchin peint entre 1618 et 1620

 

   Le peintre bolonais met en scène la découverte d'un monument funéraire situé en Arcadie par deux bergers étonnés. Le tombeau porte un crâne sur lequel on distingue une abeille reconnaissable par ses ailes effilées (et non une mouche comme on peut le  lire trop souvent). A coté, une souris et une chenille contrastent avec un crâne représentant la mort. La notion d'un tombeau en Arcadie nous ramène à Virgile et à la Renaissance que le poète Sannazzaro décrit dans sa pastorale "Arcadie" publiée en 1502. Le poème raconte la présence d'une tombe sur laquelle d'autres bergers viennent offrir des sacrifices, non loin du fleuve Alphée. Le mythe d'Arcadie, véritable paradis grec, est un thème qui enchante les poètes et les artistes à partir du XVIIe siècle. Officiellement, le thème représente la mort en Arcadie, appuyée par l'inscription "ET IN ARCADIA EGO" ... "Même en Arcadie, moi, la Mort, j'existe..."

 

   En toute probabilité, la toile "ET IN ARCADIA EGO" du Guerchin fut commissionnée par la famille florentine Barberini, l'une des plus importantes familles protectrices des arts à Rome. D'ailleurs le cardinal Francesco Barberini lui avait déjà commandé une autre œuvre : "La mort de Germanicus". Quant à la formule "ET IN ARCADIA EGO" on suppose qu'elle fut inspirée par le prélat Giulio Rospigliosi, grand amateur et protecteur des arts, et qui deviendra le pape Clément IX. Le Guerchin est le premier peintre connu à avoir illustré ce thème arcadien.

 


Détail ‑ Le crâne, la souris, la chenille, l'abeille,
et "ET IN ARCADIA EGO"


L'abeille symbolise la connaissance,
mais aussi la résurrection et le Christ.

 

   La souris symbolise le temps qui dévore toute chose. La chenille est un symbole repris dans toutes les traditions spirituelles. La métamorphose de la chenille en papillon représente l'âme humaine appelée à renaître des épreuves et à s'éveiller à la sagesse. Que symbolise par contre l'abeille?

 

   Depuis nos origines, l'abeille possède une très riche symbolique. Dans l'ancienne Égypte et en France, elle représente le pouvoir royal et impérial.  300 abeilles d'or furent découvertes dans le tombeau de Childéric 1er en l'an 481 et Napoléon 1er prit l'abeille comme motif sur ses tapis et son manteau de sacre.

 

   Dans la religion grecque, elle matérialise l'âme, mais aussi la Résurrection. Pour les Celtes, elle symbolise la sagesse et l'immortalité. Pour les Hébreux, elle symbolise la parole, l'éloquence, et l'intelligence. Son miel est le symbole de la connaissance, du savoir et de la sagesse. Enfin, pour son miel et son dard, l'abeille est aussi le symbole du Christ, douceur et miséricorde contre justice en tant que Christ juge. L'abeille fait aussi référence aux Mérovingiens qui utilisaient cet insecte pour représenter l'immortalité de l'âme.

 

   Si l'on suppose que l'abeille sur le crâne symbolise le Christ, la résurrection et la connaissance. La souris ronge le crâne, ce qui rend la mort inéluctable, mais la résurrection de l'esprit symbolisée par l'abeille permet de faire vivre l'arbre des générations et donc la descendance christique...

 

   La présence des trois symboles : les bergers, un crâne, et la formule "ET IN ARCADIA EGO" préfigure le thème qui sera repris par Nicolas Poussin dans "Les Bergers d'Arcadie" versions I et II ...

 

   Une autre œuvre de Guerchin est étonnante puisque l'on retrouve nos deux bergers exactement dans la même position. La scène représente Apollon écorchant Marsyas. Ce mythe est celui des conquêtes helléniques par Apollon de la Phrygie et de l'Arcadie (Marsyas) et qui auraient remplacé les instruments à vent symbolisé par Marsyas, par des instruments à corde symbolisés par Apollon.


Apollon écorchant Masyas par le Guerchin (1618)
On retrouve les deux bergers ET IN ARCADIA EGO à gauche

 

L'Arcadie vue par un inconnu du XVIIIe siècle

 

   Le tableau présenté au musée de Brive est un très bel exemple arcadien puisqu'il rassemble tous les thèmes classiques du genre. Elle fut peinte par un anonyme de la fin du XVIIIe siècle probablement issue de l'École française. Autrefois attribuée à Vallin, l'œuvre se rapproche plus de Bidault ou de J‑V Bertin jeune. Il faut toutefois reconnaître que le trait se rapproche de Poussin. Sans doute l'artiste s'est‑il inspiré du maître des Andelys, ajoutant ainsi une certaine profondeur. La maîtrise est en tout cas au rendez‑vous, et il est étonnant que cette scène ne soit pas plus connue.

 

Un grand merci à Minathéa, chercheuse, qui permit de mettre à la lumière de Rennes ce chef d'œuvre du XVIIIe siècle.


Paysage aux bergers d'Arcadie ‑ Fin du XVIIIe siècle ‑ Anonyme
Huile sur toile 84 cm x 95 cm ‑ Musées Nationaux

 

   On y voit un berger montrant une inscription à l'une des danseuses. L'inscription discrète permet de découvrir la célèbre devise :
"
ET IN ARCADIA EGO"

 

   De la même manière que dans les Bergers d'Arcadie de Poussin, le texte est gravé sur une importante pierre parallélépipédique symbolisant un tombeau. Le geste du berger est toujours le même. L'index touche la pierre en montrant sans ambigüité la formule latine. La bergère le rassure tout en lui signifiant la plus grande discrétion.

 

   En bas à droite, de l'eau ruissèle signe d'une rivière ou d'une source, allusion au fleuve souterrain Alphée qui traversait l'Arcadie. De manière allégorique, le fleuve souterrain symbolise le flot de la connaissance cachée.

Paysage aux bergers d'Arcadie ‑ détail ‑  Fin du XVIIIe siècle ‑ Anonyme

 


"ET IN ARCADIA EGO" est légèrement lisible...

 

   Au milieu de la toile et de façon très discrète, 3 pierres taillées sont alignées. Leurs formes rappellent évidemment les pierres celtiques du Cromlech cher à Boudet.

Paysage aux bergers d'Arcadie ‑ détail ‑  Fin du XVIIIe siècle ‑ Anonyme

 

   L'artiste a pris également un grand soin à nous présenter le profil montagneux, preuve qu'il connaissait parfaitement l'importance de celui des Bergers d'Arcadie de Poussin.


Paysage aux bergers d'Arcadie ‑ détail profil gauche
Fin du XVIIIe siècle ‑ Anonyme

 

   L'allusion au Bugarach, la célèbre montagne dominante de l'Aude, est évidemment tentante ce qui montrerait que l'artiste était initié.


S'agit‑il du Bugarach au loin ?


Le Bugarach

 

   Enfin, la présence des bergers peut être aussi une allusion au célèbre berger Ignace Paris qui perdit une jeune brebis au fond d'une faille.

Paysage aux bergers d'Arcadie ‑ détail ‑  Fin du XVIIIe siècle ‑ Anonyme

 

Le monument des Bergers de Shugborough Hall

 

   La scène inversée et en bas‑relief présente quelques différences avec la seconde version de Nicolas Poussin. Le profil montagneux n'est plus visible et le tombeau parallélépipédique est remplacé par un monumental cercueil de forme pyramidale. Les positions des personnages, des mains, et l'angle des bâtons sont toutefois respectés.

 

   Le marbre se trouve à Shugborough Hall dans les jardins d'une superbe demeure au milieu de la campagne anglaise. Ce site magique est d'ailleurs entouré de mystères...

 

Les Bergers d'Arcadie de Castiglione

 

   Cette peinture a été réalisée en France par Giovanni Benedetto CASTIGLIONE (Gênes, 1609 ‑ Mantoue, 1664), dit "Il Benedetto".

 

   Bien qu'assez différente du thème d'Arcadie de Poussin, la toile reprend la scène des bergers découvrant un tombeau tout en utilisant d'autres symboles. La bergère et l'inscription "ET IN ARCADIA EGO" ont disparu. En revanche, un autre message latin est pointé du doigt : Temporalis (qui désigne ce qui est temporaire comme le temps) et Aeternitas (éternité). L'inscription cache une allégorie du temps et de la connaissance.

 

D'autres Bergers d'Arcadie par Hubert Robert

 

   La consultation des acquisitions faites régulièrement par les musées réserve parfois des surprises étonnantes. Cette toile a été découverte par le public en 2004, et pourtant aucun chercheur ne fit la relation avec la collection arcadienne. Voici donc une nouvelle pièce à conviction.


Huile sur toile aux angles supérieurs coupés 208 x 168 cm
Inscription sur le tombeau, signé et daté :
D.M. / ET EGO PASTOR / IN ARCADIA / H. ROBERT 1789

 

   La peinture a été acquise par le Musée des Beaux Arts de Valence le 26 juin 2004 lors d'une vente publique, et elle a été peinte par Hubert Robert en 1789.

   On y découvre des bergers dans un paysage arcadien. Un temple grec en ruine au sommet d'une colline signe l'Arcadie. Le paysage est agrémenté d'une cascade et d'une rivière. Des bergers découvrent et commentent un tombeau de forme imposante, différent de celui de Poussin,  et lisent une inscription :

 

D. M.

ET  EGO  PASTOR

IN  ARCADIA

H. ROBERT 1789.

 

et qui peut se traduire par "Je fus berger en Arcadie"

 

   Cette toile est étonnante de la part de Hubert Robert, car elle ne correspond pas à son style beaucoup plus direct dans le choix de ses scènes et moins allégorique. Il faut noter également l'abréviation D. M. rappelant l'inscription non résolue sous les Bergers d'Arcadie de Shugborough :


L'inscription non résolue de Shugborough sous Les Bergers d'Arcadie

 

Hubert Robert (1733 ‑ 1808)

 

   Né à Paris le 22 mai 1733 il reçut une éducation classique et se forma auprès de Michel‑Ange Slodz, fervent admirateur de la culture italienne. En 1754, il partit pour Rome avec la suite du comte de Stainville, nommé ambassadeur de France. Mais ceci ne l'empêcha pas de suivre des cours de l'Académie de France au palais Mancini dont il devint pensionnaire en 1759.

 

   De 1754 à 1765 à Rome, il travailla toutes les facettes de son art et étudia les grands maîtres italiens (Pannini et Piranèse). Il redécouvrit également avec ses contemporains les grands sites archéologiques de Pompéi, Paestum, Herculanum

   Passionné par Rome, il visita les architectures monumentales de la Rome antique, les villas Tivoli et Ronciglione. Il accumula croquis et esquisses qui feront de lui un des maîtres du "Paysage de ruines" et lui vaudront le surnom de "Robert des Ruines". De retour à Paris en 1765, il connut un succès très rapide. Il fut nommé Dessinateur des jardins du roi en 1784 et devint Garde du Muséum chargé de l'acquisition et de la présentation des œuvres de la galerie du Louvre en 1793. Arrêté sous la Terreur, il continua à peindre, devenant ainsi un précieux témoin des événements révolutionnaires. Il mourut à Paris en 1808.

 

   Hubert Robert sut en tant que passionné de l'art antique romain, rendre l'ambiance qui régnait à Rome à son époque.

 

   En effet c'était la période des grandes découvertes archéologiques, des fouilles et des chasses au trésor.

 

 

   Sa toile des Bergers d'Arcadie faite en 1789 n'est peutêtre pas un hasard. Initié à un secret qui lui fut peut être confié à Rome, ou déduit de ses différentes recherches archéologiques, et sentant la folie révolutionnaire proche, il préféra assurer ses connaissances sur une toile.


Les découvreurs d'antiques
par Hubert Robert en 1765


La grotte par Hubert Robert

   N'oublions pas non plus qu'il eut le poste de  "Garde du Muséum chargé de l'acquisition et de la présentation des œuvres de la galerie du Louvre en 1793", ce qui lui donnait accès très certainement à de nombreuses archives royales dont celle de Louis XIV...

 

 

 

   Hubert Robert est en tout cas un peintre déroutant comme on peut s'en apercevoir sur cette toile: "La grotte" où trois femmes sortent d'une caverne où s'écoule de l'eau, éclairée par une lumière mystérieuse...

 

Les Bergers d'Arcadie de Marc Arcis

   Cette sculpture bas‑relief en terre cuite fut réalisée par Marc Arcis mort en 1739

   Intitulé "Les Bergers d'Arcadie", la scène représentée ici est intéressante par le fait que l'on y voit un personnage couché ou mort sur le tombeau. La femme, une main sur la sépulture, invite le berger à regarder.

 

   Il est a noter que Marc Arcis fut l'élève d'Antoine Rivalz peintre toulousain célèbre et dont le père Jean‑Pierre Rivalz eut le privilège de travailler pour Nicolas Poussin

 

Hauteur 21cm x Long. 18cm
Toulouse
Musée des Augustins

 

   Marc Arcis fut un sculpteur français du XVIIe et XVIIIe siècle. Il fut l'élève du peintre Antoine Rivalz (1667‑1735) et réalisa quelques bustes de la galerie des Illustres à Toulouse. À Paris, il décora l'église de la Sorbonne et travailla également à Versailles. Vers 1690, il s'installa définitivement à Toulouse où il décora plusieurs chapelles et les églises Saint‑Cernin et Saint‑Etienne. Il mourut à Toulouse en 1739.

 

Les bergers de Bourdon

 

   Voici une ancienne représentation du thème arcadien. Cette gravure fut réalisée par David Herrliberger (1697‑1777) d'après Sébastien Bourdon.


Paris Bibliothèque nationale

 

Paysage au tombeau par Francisque Millet I

 

   Il s'agit d'un autre exemple peu connu de tombeau arcadien dans un paysage. Le dessin fut exécuté par Francisque Millet I, Jean François (1642‑1679). Il fut ensuite gravé sur cuivre par Théodore, un élève de Millet et imprimé par Jean Simon (1675‑1754). Sa date est estimée à 1710 et le médaillon fait partie d'une série de six paysages en rond.


Dessin de Francisque Millet I ‑ Gravure sur cuivre
Hauteur 18,8  Largeur 23 cm

Conservation à Londres au "Royal Academy of Arts"

 

La gravure porte également une inscription :

 

Francisque pinxit,  excudit cum priuilegio regis

 

qui peut se traduire ainsi : Peint par Francisque Millet
avec le privilège des rois

 

Encore une fois, serait‑ce une nouvelle coïncidence ? Le tombeau longe un pont, une arche, et au fond une montagne imposante pourrait indiquer le Bugarach...

 


Le Bugarach du tableau arcadien de Brive


Le Bugarach

 

Le tombeau romain de Millet II

 

   Une autre surprise. Voici que son fils, peintre, Francisque Millet II (1666‑1723) fit un autre tableau tout aussi étonnant. Il s'agit d'un tombeau romain en marbre, visiblement ouvert et mis en scène devant une grotte.

Sa taille colossale indiquée par la hauteur des personnages démontre l'importance de la sépulture.
 

 

 

 

Et à la manière des Bergers d'Arcadie, l'un d'eux montre le tombeau avec sa main.

 

 

 

Francisque Millet II
Personnages devant une tombe romaine

en marbre dans

une grotte
Musée d'Art, Senlis

   Jean‑François Millet (1666‑1723) que l'on nomme également Francisque II naquit à Paris en 1666. Son père Francisque Millet I (1642‑1679) suivit une même carrière artistique. Il fut agréé à l'Académie Royale de Peinture et de Sculpture en 1708 et devint académicien le 22 juin 1709. Très probablement comme Nicolas Poussin avant lui, ou Hubert Robert, il se passionna pour l'art antique et pour Rome très à la mode à cette époque.

 

L'Arcadie selon Laurent de la Hire

 

   Voici un autre exemple arcadien. Le tableau fut exécuté par Laurent de la Hire en 1650. Quatre personnages découvrent un tombeau imposant. Deux d'entres‑eux munis d'un bâton recourbé sont facilement identifiables à des bergers. On retrouve le thème de Poussin avec la bergère pointant la présence du tombeau et deux bergers décryptant la sentence. On peut presque y voir au loin le Bugarach...

L'Arcadie par Laurent de la Hire 1650

L'Arcadie par Laurent de la Hire 1650 ‑ Détail 

 

L'Arcadie selon Felice Giani

 

   Fils de Giulio Domenico Giani et d'Angela Maria Giani, Felice Giani naquit à San Sebastiano Curone près de Gênes dans le Piémont le , il était d'une beauté physique qui frappa nombre de ses contemporains. Il disparut à Rome le 11 janvier 1823

    Giani étudie à Bologne en 1778 où il entre dans l'atelier de Gaetano et Ubaldo Gandolfi. L'artiste travaille à Rome pour la décoration du Palazzo Altieri. Puis entre 1780 et 1786, il travaille dans plusieurs ateliers à Rome avec Pompeo Batoni. En 1784, il remporte le premier prix à un concours de l'Académie des beaux‑arts de Parme, auquel participe également le très jeune Goya. Artiste d'une activité prodigieuse jusqu'à la fin de sa vie, Felice Giani a laissé de très nombreux ouvrages comme peintre et comme décorateur dans de nombreuses villes d'Italie, dont à Rome, les décorations des trois salles de Ganymède, des Bacchantes et de la Renommée de la Galerie Borghèse. Giani est actif à Bologne, à Rome, pour le palais de l'Ambassade d'Espagne, le Palais du Quirinal, à Ferrare, Ravenne et Venise. À Paris, Giani réalise des fresques de la villa du Secrétaire d'État du Royaume d'Italie. Sous le Premier Empire, il séjourna quelque temps à Paris à partir de 1803. Il y a gravé de nombreuses estampes. Il a peint de remarquables scènes mythologiques, des paysages, des études d'animaux et des compositions d'après des bas‑reliefs (78 dessins à la pierre noire)

 


Arcadia par Felice Giani (1758‑1823)

 

Des bergers en Corse

 

   Une version peu connue des bergers d'Arcadie est située dans une maison de notable en Corse à Piedicroce. Le médaillon est visible sur un plafond. L' auteur est inconnu.

 

Carlo Marrata (1625‑1713)

 

   Carlo Maratta est intéressant pour certaines de ses scènes visiblement influencées par Nicolas Poussin et Guercino. Né à Camerano le 15 mai 1625, il disparut à Rome le 15 décembre 1713.  Peintre italien rococo, on lui connaît un nombre d'élèves et d'assistants très important. Il fut le vrai fondateur de l'Académie romaine qui imposa un classicisme à la culture du XVIIe siècle. Il ne s'éloigna jamais de Rome, sinon pour deux voyages dans les Marches (1648‑1650 et 1672).


Robert Spencer et le tombeau d'Arcadie ‑ Carlo Maratta en 1641

 

Jean‑Baptiste Lallemand (1716‑1803)

   Jean‑Baptiste Lallemand est un peintre paysagiste français né à Dijon. Son inspiration fut très influencée par les décors archéologiques romains, et certaines de ces œuvres ne peuvent que marquer les esprits. Voici trois exemples dégageant une atmosphère très arcadienne.

   Ci‑contre, le tombeau d'Agrippa sert de prétexte à un décors très symbolique.

   Le tombeau est posé sur une pierre qui sert de fontaine. L'eau se déverse dans un bassin rectangulaire et déborde pour former un flot continu.

   Le symbole est ici celui du flot de la Connaissance se déversant près des curieux qui découvrent la scène antique. Les deux personnages dont une femme, semblent vouloir visiter la pyramide à côté du tombeau.

   La pyramide représentée est celle de Cestius à Rome.

 

   Ci‑dessous, un exemple similaire. La fontaine a disparu, mais le tombeau est toujours présent auprès de la pyramide Cestius.

 

   Ci‑dessous, le tombeau n'est plus auprès d'une pyramide. Cette dernière a été remplacée par un obélisque, un autre symbole égyptien.

 

 

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