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Le Sot Pécheur - Rennes-le-Château Archive

Le Sot Pécheur

Un petit document très étrange

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

   Parmi les indices fondateurs de l'affaire des deux Rennes, il existe un petit document étrange qui n'a jamais pu être authentifié et qui contraste avec les autres éléments connus. Certains diront qu'il s'agit d'un faux introduit dans l'énigme pour dérouter les chercheurs. D'autres affirmeront qu'il s'agit d'un cryptogramme ou d'une clé permettant de décoder un message et qui aurait fait partie des papiers retrouvés par Noël Corbu.

   Quoi qu'il en soit, ce document est étonnant en lui même, mais compte tenu de son hermétisme, il est impossible aujourd'hui de le classer définitivement dans les indices fondateurs. Ce n'est pas pour autant qu'il faille l'ignorer.
Bien au contraire...

 

Sa découverte

   Ce document qui aurait été découvert en 1966 et que l'on qualifie souvent à tort de parchemin n’est en fait qu’un morceau de papier sur lequel ont été gribouillées quelques lignes manuscrites. La rumeur prétend bien sûr qu'il est né de la main de Bérenger Saunière, mais rien ne le prouve. On dit aussi que ce court document aurait été retrouvé parmi les effets personnels de ce dernier après sa mort...

   Comme pour la plupart des éléments qui composent l'affaire de Rennes‑le‑Château, personne ne peut affirmer avec certitude que Bérenger Saunière composa ce texte. Le contenu et les circonstances de sa découverte sèment en tout cas le doute.

 

L'histoire de sa découverte révélée en 1992

 

   Le récit se déroule en 1966, à l'époque Henri Buthion était propriétaire du Domaine de l'abbé Saunière, le précédent propriétaire étant Noël Corbu jusqu'en 1965. Henri Buthion, chercheur de trésor dans l'âme, effectuait de nombreuses fouilles. Or, ce qui est moins connu c'est qu'il consultait régulièrement un voyant‑médium de Carcassonne une fois par mois afin de le guider dans ses recherches. Un jour, le médium fit une révélation à M. Buthion et ce dernier rapporta le message suivant :

 

"La vérité est dans le Tabernacle

la clef est dans l'église"

 

   Il existe à Rennes‑le‑Château deux tabernacles : celui de l'église Marie‑Madeleine et celui de la petite chapelle privée attenante à la Villa Béthanie. Henri Buthion en compagnie de Gérard Dutriat, son compère se mit donc à fouiller le tabernacle de l'église, mais sans succès. Ils décidèrent ensuite de fouiller celui de la petite chapelle.

 

   Alors que Madame Buthion appela son mari pour l'aider au restaurant, Gérard Dutriat poursuivit seul les recherches. C'est alors que le 11 avril à 11h 30 du matin, il découvrit le manuscrit.

    Il était roulé dans un tube de bambou bouché à la cire, et scellé dans le plâtre qui tenait les plaques de marbre du tabernacle. À l'intérieur du tube se trouvait le document, roulé dans un morceau de papier du journal "La Croix" de 1907.

 

    Il faut noter que c'est en 1907 que Bérenger Saunière commença à être en conflit avec sa hiérarchie. Le manuscrit est constitué d'un petit document d'une dizaine de centimètres de haut et un peu moins de large, écrit sur un papier d'écolier à carreaux rouges. Difficile à lire, la trouvaille fut rangée dans un classeur par M. Buthion en plus des divers papiers ayant appartenu à l'abbé. Ce document allait devenir plus tard le fameux manuscrit "Sot Pécheur".

 

   À cette époque, l'affaire n'avait pas encore retenti et on parlait peu de documents  chiffrés. Quant aux nombreuses archives, elles étaient stockées dans une pièce. C'est aussi à cette période qu'un écrivain visitant régulièrement la région était à la recherche de toute information sur Saunière et son entourage. Il s'agissait bien sûr de Gérard de Sède qui fréquentait le petit village de Rennes‑le‑Château et son restaurant "La Tour".

 

   Malheureusement, le petit document découvert par Gérard Dutriat disparut, et en 1967 il fut présenté pour la première fois au public par Gérard de Sède dans son ouvrage : "L'Or de Rennes ou la vie insolite de Bérenger Saunière, curé de Rennes‑le‑Château".

 

   Les circonstances exactes de la découverte ne furent jamais confirmées. D'autre part, si le document avait réellement disparu, comment Gérard de Sède et son complice Pierre Plantards ont‑ils pu publier son contenu ? On imagine aisément l'embarras à propos de ce manuscrit puisque le révéler suppose qu'il se trouvait en leur possession...

 

   Il faut noter qu'un autre récit existe à propos de la découverte du "Sot Pécheur" puisque selon celui‑ci le document aurait été trouvé par Noël Corbu dans les papiers de Saunière et présenté à la presse en 1963.

 

Le texte du "Sot Pécheur"

Différentes versions

 

   Parmi les nombreux ouvrages de base traitant de Rennes‑le‑Château, quelques auteurs seulement  évoquent le document :

 

    Jean‑Pierre Monteils dans "Le dossier de Rennes‑le‑Château"

    Tatiana Kletzky‑Pradère dans "Rennes‑le‑Château guide du visiteur"

   Roger Boonaert dans "Le cryptogramme de Saunière"
     
  (Trésors de l'Histoire, Prospection n° 31),

    Alain Féral dans "Rennes‑le‑Château clef du royaume des morts"

 

   Or, curieusement, la présentation du document diffère selon les ouvrages. Le contenu est identique, mais l'emplacement des lettres change.

 


Différentes versions du "Sot Pécheur" selon les auteurs...

 


Le document "Sot Pécheur" présumé être la version originale

 


Le "Sot Pécheur" tel qu'il fut publié par Gérard de Sède
dans "L'Or de Rennes" en 1967

 

   Devant ces deux versions, il est difficile de construire une étude sérieuse. Malgré tout, l'histoire officielle nous rapporte que le manuscrit "SOT PÉCHEUR" est curieux de par son style. L’original a été écrit à la main avec une écriture malhabile sur un papier d'écolier quadrillé rouge, et parmi les différentes versions une constance dans le texte se dégage.

 

   La fascination qu'exerce ce petit papier provient sans doute de son texte central à mi‑chemin entre un poème, une charade et une ritournelle. Le texte est présenté dans un ordre classique et il faut le lire à partir de SOT PECHEUR

 

Y E N S Z N U M G L N Y Y R F V H E N M Z F
P S O T + P E C H E U R + A + L ' E M B Z
V O U C H U R E + D U + R H O N E , S O N Z
U P O I S S O N + S U R + L E + G R I L + F
L D E U X + F O I S + R E T O U R N A . U D
R N + M A L I N + S U R V I N T + E T + X H
R X V + F O I S + L E + G O U T A + . C U Z
T I T ; I L + N E + L U I + R E S T A + Q V
K U E + L ' A R E T E . + U N + A N G E + T
N V E I L L A I T + E T + E N + F I T + U Q
Y N P E I G N E + D ' O R . B . S . C U R H
O V T S V K Y R M S T I J P Z C K P F X K A

 

   On peut remarquer que l'ensemble des lettres est posé sur une grille de 22 colonnes et 12 lignes et composé de deux parties :

 

   Un périmètre formé de lettres majuscules et dont le texte est inintelligible

 

   Un texte central également en majuscule accompagné d'une ponctuation faite de points, de virgules, d'apostrophes et de blancs marqués par une croix.  Ce texte est compréhensible, mais quelques initiales sont étranges : B.S.CUR qui pourrait signifier Bérenger Saunière Curé.

 

   Une autre observation est que l’auteur a séparé tous les mots au moyen d’une croix ou d’un signe de ponctuation excepté à deux endroits : UNPEIGNE et SONPOISSON. L’auteur semble avoir eu besoin d’un certain nombre de lettres, croix et signes de ponctuation pour pouvoir créer son cryptogramme, au total 264 lettres (22 x 12).

 

   Il faut aussi noter l'apostrophe habituellement mise après le L pour L'EMBOUCHURE et que l'on retrouve sous la forme d'un 4 dans la version de Gérard de Sède de 1967.

 

Analyses cryptologiques

Étude 1 : un message caché

 

   Cette étude est basée sur des recherches en cryptologie afin de trouver un message caché dans les 64 lettres entourant le texte principal. Cette recherche, issue de travaux par ordinateur présentés par Franck Marie dans son ouvrage "Étude Critique Rennes‑le‑Château" (Éditions Vérités anciennes) montre un curieux message.

 

Le procédé de décryptage est complexe et peut se résumer par :

  • Faire glisser le texte d'entourage inintelligible, afin que le dernier mot du texte interne CURH devienne CURE

  • Appliquer la double clef BETHANIA, alternativement avec quatre inversions

  • Replacer l'ensemble obtenu en tenant compte d'une progression de 25

  • Placer le résultat sur un échiquier

  • Opérer la réussite de l'un des cavaliers

On obtient alors un message à 64 lettres :

 

MLL SALUT LES RENNES DARQUE RAPT LE GOUFFRE EN NID PLAN TE SERT DANGER LXXV FTT

 

   Il reste à prouver qu'après cet effort de déchiffrage, le résultat soit bien le bon. Car il faut bien reconnaître que ce message reste tout aussi énigmatique... Il est cependant encourageant de trouver 3 mots récurrents liés à Rennes‑le‑Château : RENNES, ARQUE, GOUFFRE

 

Étude 2 : curiosité

 

   Il faut noter que le groupement de lettres situé en haut et à gauche du document rappelle étrangement la position respective des rosaces P et S de l'église Saint‑Sulpice par rapport aux points cardinaux, mais ce n'est sans doute qu'une coïncidence :

 

Y

E

N

P

S

V

O

U

 

   Outre le nombre particulier de 64 lettres entourant le texte central, le document comprend 22 lettres par lignes, un nombre que l'on retrouve dans le Domaine comme à la Tour de l'Orangeraie