Versailles et les Salles des Croisades - Rennes-le-Château Archive
Les salles des Croisades 2/8 Salle 1 dédiée aux 3
premières croisades
Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret
Serait‑il
possible qu'un lieu hautement historique, situé dans le
plus célèbre château du monde, soit habituellement interdit au
public ?
Peut‑on imaginer un espace extraordinaire difficilement
accessible et qui concerne les pages les plus
passionnantes et les plus occultes de notre Histoire ? Plus incroyable
encore, serait‑il envisageable que ce lieu concerne
également l'énigme des deux Rennes ?
La réponse est oui, car ce lieu existe et sa réputation est
planétaire puisqu'il s'agit du Château deVersailles. Quant
à l'endroit précis, il concerne une salle ; en fait 5 salles offrant un
véritable trésor du passé. Mais il est inutile de se
précipiter dans le château musée, vous trouverez
certainement porte close...
Ces salles sont en effet protégées, réservées, plus exactement dérobées au
regard du public, et cela depuis plusieurs décennies...
Elles furent malgré tout ouvertes durant la dernière
exposition consacrée à Louis‑Philippe fin 2018.
Difficile en effet d'occulter ce joyau qui fut tant
choyé par le monarque...
Alors que le public découvre
certains pans occultes de notre Histoire suite au
désastre de ND de Paris, les Salles des
Croisades permettent de se replonger sur deux siècles
tourmentés. Huit croisades vont effet se succéder
entre 1096 et
1270 et marqueront l’Histoire de France et de l’Europe, des faits
d’armes particulièrement violents qui sont aussi le
symbole de l’intolérance religieuse et conquérante.
Elles participèrent néanmoins à stabiliser le royaume de
France en focalisant l’attention du peuple vers une
quête lointaine et spirituelle. Elles contribuèrent
aussi à développer les échanges entre l’Orient et
l’Occident, apportant richesse et progrès.
Quant à l'énigme de Rennes, il est maintenant sûr que
les Croisades sont un axe de recherche
majeur avec les Wisigoths et les
Celtes. L'épisode des Chevaliers autour
de Hugues de Payens entre 1102
et 1125 et surtout la chute de
Saint‑Jean‑d'Acre sont autant d'évènements
historiques qui trouvent parfaitement leur place dans la
grande fresque des deux Rennes...
Les Salles des Croisades furent exceptionnellement
ouvertes à l'occasion
de l'exposition "Louis‑Philippe
et Versailles" qui s'est tenue au musée
entre le 6 octobre 2018 et le 3 février 2019
Le Château de Versailles
recèle un trésor historique méconnu : "Les Salles des
Croisades"
L'énumération ci‑dessous
liste les blasons et les noms des personnages affichés
dans chaque salle. Les listes sont ordonnées de façon
chronologique en précisant l'année de
participation aux Croisades (en rouge). Les noms sans blasons sont
séparés par un "/". Les personnages connus du grand
public, ou les noms en lien avec l'affaire de Rennes sont en fond jaune.
La création des galeries et des salles nécessita
d'innombrables corps de métier. Architectes, peintres et
sculpteurs exécutèrent de nombreuses commandes destinées
au château musée de Versailles. D'autres artisans étaient aussi
présents comme les marbriers, les doreurs, les
carreleurs et même les serruriers. Tous oeuvraient sous
le regard critique du Roi. Un artisan sort du lot et
participe largement à l'ornement : Jean‑Baptiste
Plantar, un sculpteur qui s'impliquera jusqu'au
moindre détail.
Salle des Croisades 1 ‑ Les armoiries
Le plafond et la frise de cette salle sont décorés des
armoiries des rois, princes, seigneurs et chevaliers qui
prirent part aux trois premières
Croisades de 1096 à 1191.
1096 ‑ Aymeri Ier de Narbonne,
vicomte de Narbonne, gendre de
Robert Guiscard, duc de Pouille et de
Calabre, laisse l'administration de ses biens à
son fils aîné,
Aymeri II de Narbonne, en partant pour la
Terre‑Sainte.
Arnaud de Grave / Isarn de Die,
comte Dom Vaissète dit qu'il prit la croix avec Raymond
de Saint‑Gilles / Pierre de Champchevrier / Humbert de
Marssane
Patri de Chourses. Cette
famille normande d'origine, établie en Angleterre avec
Guillaume le Conquérant s'appelle Chaworth en anglais et
de Chourses en français.
Hervé
Ier
de Léon, comte de Léon,
suit son père Guyomarc'h en Terre Sainte en
1096.
Avec d'autres seigneurs bretons, ils ont
l'honneur d'entrer les premiers à Jérusalem,
lorsque Baudouin en fait la conquête.
Hervé Ier
de Léon, le
fait à l'abbaye
de Marmoutier une très importante donation
qui sera à l'origine du prieuré de Saint‑Martin
de Morlaix.
Chotard d'Ancenis.
Rainald ou
Renaud de Briey, chevalier
Folcran de Berghes, châtelain /
Hugues de Gamaches / Riou de Lohéac / Conan de Lamballe,
fils du comte.
Hélie de Malemort, partant pour
Jérusalem, fait à l'abbaye
Saint‑Pierre d'Uzerche une donation. Hélie de Malemort est
neveu d'Adhémar,
vicomte de Limoges, et sa famille, puissante
dans le
Limousin, prend dans quelques chartes le
titre de prince.
Il revient d'Orient, mais rejoint à nouveau les
Croisés de la
première croisade, menée par
Godefroy de Bouillon, après la chute de
Jérusalem. Il est cité en mars
1101, parmi les grands vassaux de
Guillaume IX d'Aquitaine
Foulques de Grasse
naquit dans le
comté d'Antibes et disparut après
1125. Foulques ou Fouques est surnommé le
lombard
(descendant d'un chevalier
lombard au service de
Guillaume le libérateur). Les Grasse, comtes
d'Antibes,
étaient une famille riche et puissante, Foulques
n'étant que le petit‑fils d'Aldebert
de Grasse ou d'Antibes,
évêque d'Antibes, un cadet.
1101
‑ Renaud
III de Château‑Gontier, seigneur
1102 ‑ Aycard de Marseille
1106 ‑ Hugues du Puiset,
vicomte de Chartres
1113 ‑ Riwallon de Dinan
1119 ‑ Robert de Roffignac
1120 ‑ Foulques V d'Anjou, roi
de Jérusalem
1124 ‑ Guillaume de Biron
1130 ‑ Hugues Rigaud, chevalier
de l'Ordre du Temple
1136 ‑ Robert le Bourguignon,
grand maître de l'Ordre du Temple
1144 ‑ Baudouin III, roi de
Jérusalem
1147 ‑ Pierre de France, puis seigneur
de Courtenay
Jean de Dol et un petit nombre
des chevaliers de Bretagne
Hugues de Domène, membre de la
puissante famille Domène‑Monteynard
Guiffray de Virieu, seigneur
Hesso de
Reinach, seigneur
1153
‑ Guillaume II de Chanaleilles chevalier de l'Ordre du
Temple
1153 ‑ Bertrand de Blanquefort,
Grand maître de l'Ordre du Temple
dit aussi Bertrand de Blanchefort, fut
maître de l'Ordre du Temple d'octobre 1156 au
. Il est originaire de Guyenne et le
pape Clément V, qui bien plus tard interdira l'ordre du
Temple, est apparenté à sa famille.
1159 ‑ Hugues IV de Châteaudun,
vicomte de Châteaudun
1160 ‑ Auger de Balben,
Grand
maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1161 ‑ Gilbert d'Aissailly,
Grand maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1162
‑ Amaury Ier
de Jérusalem, roi de Jérusalem
1168 ‑ Philippe de
Naplouse Grand maître de l'Ordre du Temple
Caste de Murols, grand maître
de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1170 ‑ Joubert de Syrie,
grand‑maître de l'Ordre de Saint‑Jean de Jérusalem
1171 ‑ Odon de Saint‑Chamant,
grand maître de l'Ordre du Temple
Hugues II de Bauffremont et
Liébaut III de Bauffremont
Dreux de Nettancourt
André d'Albon
Foulques de Pracomtal
Foulques de Beauvau
Albéric d'Allonville. Le nom et l'écu
de ce chevalier sont substitués à ceux de Raoul
d'Aubigné
Mathieu de Jaucourt
Foucauld de La Rochefoucauld
Guillaume et
Humbert Leclerc de
Juigné
Miles de Frolois
Gilles de Raigecourt / Henri et Renaud de Cherisey
/ Ulric de Dompierre,
seigneur de Bassompierre / Hugues de Clairon / Hugues de
Poudras / Renaud et Herbert de Moustier / Jean et
Guillaume de Drée / Guigues de Moreton / Guillaume et
Pierre de Vallin / Raoul de Riencourt / Bernard de
Castelbajac / Thibaut des Escotais / Hervé de Broc /
Harduin de La Porte / Elie de Cosnac / Gilon de
Versailles / Geoffroy de La Planche / G. de Bueil /
Simon de Vignacourt
1191
‑
Géraud de Boysseulh
Salle des Croisades
1 ‑
Les tableaux
La salle des
Croisades 1
Levée du siège de Salerne
vers 1016 par Eugène Roger en 1839
Au commencement du XIe siècle,
une petite flotte de Sarrasins vient assaillir la ville
de Salerne, et les habitants cachés derrière leurs
murs attendent avec effroi le pillage et la mort.
Quarante chevaliers normands qui revenaient du
pèlerinage de Terre‑Sainte demandent au prince Guaimar III des chevaux et des armes, se font ouvrir les portes,
et, malgré leur petit nombre, chargent intrépidement les
Sarrasins qu'ils mettent en fuite.
Robert Guiscard, duc de Pouille et de Calabre par Merry‑Joseph Blondel
Robert Guiscard est proclamé en
1058 duc de
Pouille et de Calabre. Après avoir vaincu l'empereur
Alexis Comnène à Durazzo, et soutenu le pape
Grégoire contre l'empereur Henri IV, il entreprend en
1085 la conquête de l'île de Céphalonie et y meurt le
17 juillet de la même année.
Roger Ier
de Sicile, comte par Merry‑Joseph Blondel
Il
s'empare de Messine avec 160 chevaliers et
reçoit de son frère,
Robert Guiscard, l'investiture de la Sicile avec le
titre de comte. Il prend après la mort de
Robert Guiscard, le titre de grand comte de Calabre
et de Sicile ; et par une bulle donnée à Salerne en
1098, le pape
Urbain II le déclare, lui et ses successeurs, légats
perpétuels du Saint‑Siège en Sicile. Il meurt en juillet
1101.
Bataille de Civitella,
le 18 juin 1053 par Adolphe Roger
Guillaume Fier‑à‑Bras, Drogon
et Umfroy, fils de Tancrède de Hauteville, gentilhomme
de la Basse‑Normandie, suivis peu après de leurs jeunes
frères, Robert Guiscard et Roger, entreprennent la
conquête du duché de Pouille. Le pape Léon IX, inquiet
pour le Saint‑Siège et pour l'Italie entière, arme
contre eux, par ses pieuses exhortations, les deux
empires d'Orient et d'Occident. Il n'a pas moins de
50 000 hommes et marche lui‑même à leur tête.
Ayant rencontré à Civitella l'armée pontificale,
les Normands la
mettent en pleine déroute.
Léon IX reste prisonnier entre leurs mains. Umfroy
et
Robert Guiscard lui témoignent un respect qui va
jusqu'à l'adoration ; mais à genoux devant lui, ils lui
dictent leurs conditions.
Combat de Cérami en 1061 par Prosper Lafay en 1839
Le
plus prodigieux des faits d'armes du comte Roger Ier
de Sicile, en Sicile, est le combat de Cérami où
suivant la chronique de Gaufred Malaterra, il met en
fuite avec 136 hommes 130 000 Sarrasins.
Henri de Bourgogne reçoit l'investiture
du comté de
Portugal en 1094 par Jacquand
Henri de Bourgogne,
arrière‑petit‑fils du roi de France Robert, et
accompagné d'un grand nombre de chevaliers français,
offre à don Alphonse IV, roi de Castille, son épée
contre les Infidèles. En récompense de ses services, le
roi Alphonse lui donne en mariage sa fille, et lui
accorda en même temps l'investiture du comté de Portugal
que ses armes lui avaient soumis. Henri de Bourgogne
plaça ainsi sur un nouveau trône la maison royale de
France. Son fils Alphonse prit le titre de roi de
Portugal.
Raymond de Saint Gilles, comte de Toulouse par Merry‑Joseph Blondel
Il est
un des chefs de la première croisade en 1095, et monte
l'un des premiers à l'assaut de Jérusalem. Raymond de
Saint‑Gilles avait fait le vœu de mourir en
Terre‑Sainte, et finit ses jours au
château du Mont‑Pèlerin, devant Tripoli, qu'il
assiège en 1105.
Marc Bohémond
Ier,
prince d'Antioche en 1085 par Merry‑Joseph Blondel
Fils de Robert
Guiscard, il hérite en 1085 des duchés de Pouille et de
Calabre, et devient l'un des principaux chefs de la
première croisade. Il reçoit la principauté d'Antioche
et meurt à Canose dans la Pouille en 1108.
Eudes Ier
surnommé Borel (vers 1060‑1102)
duc de Bourgogne
en 1079 par Merry‑Joseph Blondel (1781‑1853)
Eudes Ier ne
s'engage pas dans la Première croisade, mais se rend en
Terre Sainte en 1100. Il
parvient au duché de Bourgogne en 1078, se croise en
1098, et meurt à Tarse, en Sicile, en 1103. Époque
du roi Philippe Ier.
L'Empereur d'Orient Alexis Comnène reçoit à Constantinople
Pierre l'Ermite en 1096 par Saint‑Èvre Gillot en
1839
Pierre l'Ermite, dit Michaud,
est admis à
l'audience de
Comnène et raconte sa mission et ses revers. En
présence de toute sa cour, l'empereur vante le zèle du
prédicateur de la croisade, et comme il n'a rien à
craindre de l'ambition d'un ermite, il le comble de
présents, fait distribuer à son armée de l'argent et des
vivres, et lui conseille d'attendre, pour commencer la
guerre, l'arrivée des princes et des illustres
capitaines qui ont pris la croix.
Adoption de
Godefroy de Bouillon
par
Comnène en 1097 par Alexandre Hesse
En voyant le magnifique et
honorable duc, dit Albert d'Aix, chroniqueur
contemporain, ainsi que tous les siens dans tout l'éclat
et la parure de leurs précieux vêtements de pourpre et
d'or, recouverts d'hermine
blanche comme la neige, de
martre, de
petit‑gris et de diverses autres fourrures, telles
que les portent les seigneurs de France, l'empereur
admire vivement leur pompe et leur splendeur. D'abord il
admet le duc avec bonté à recevoir le baiser de paix ;
puis, et sans aucun retard, il accorde le même honneur à
tous les grands de sa suite et à ses parents. Il
veut adopter
Godefroy de Bouillon pour son fils, et à son tour le
duc se déclare vassal de l'empereur.
Passage du
Bosphore en 1097 par Émile Signol
L'empereur Alexis
Comnène n'est occupé que de soumettre à son empire les
princes de la Croix et ne songe plus que les drapeaux
musulmans flottent sur Nicée. Cependant, Godefroy de
Bouillon et les plus sages d'entre les chefs ne perdent
pas de vue la croisade; eux‑mêmes demandent qu'on leur
fournisse des barques pour traverser le Bosphore et
reprendre la route de Jérusalem.
Godefroy donne
l'exemple et s'embarque avec ses chevaliers dans le
golfe de Buyuk‑Déré, accompagné du duc Baudouin, son
frère, et de sa famille, qui venaient de servir d'otages
au roi de Hongrie, qui n'avait laissé passer l'armée
chrétienne qu'à ce prix. Deux ministres de l'empereur
Alexis sont près de Godefroy de Bouillon et
l'accompagnent, tandis que le héros ne quitte pas des
yeux le rivage de l'Asie. Au milieu du tableau est le
groupe des femmes de la famille de Baudouin, qui
viennent de subir comme otages une captivité en Hongrie.
L'espoir et l'enthousiasme brillent dans les yeux des
chrétiens auxquels le ciel semble sourire.
Bataille sous les murs de
Nicée en 1097 par Henri Serrur en 1839
Le sultan Kilig‑Arslan s'était avancé à la tête d'une
formidable armée de cavaliers pour délivrer Nicée que
les Croisés assiégeaient. La bataille qui se livra sous
les murs de la ville dura une journée entière. Les Turcs
vaincus s'enfuirent dans les montagnes laissant dans la
plaine 4000 morts.
Baudouin s'empare de la ville
d'Édesse en 1097 par Joseph‑Nicolas Robert‑Fleury en 1839
Baudouin, frère de
Godefroy de Bouillon, étant arrivé sur le comté
d'Édesse, métropole de la Mésopotamie, tout le peuple, à
la vue de la bannière de la croix, se porte à sa
rencontre, tenant à la main des branches d'olivier et
chantant des cantiques.
Combat de Robert, duc
de Normandie
et un guerrier sarrasin en 1098 par Jean‑Joseph Dassy
Les
Croisés, vainqueurs à Nicée, avaient mis le siège devant
Antioche. Pendant ce siège plusieurs chefs signalent
leur bravoure dans des combats particuliers. Le duc de
Normandie, dit Michaud, soutient seul un combat contre
un chef des Infidèles qui s'avançait au milieu des
siens ; d'un coup de sabre il lui fend la tête jusqu'à
l'épaule et retend à ses pieds, en s'écriant :
"Je
dévoue ton âme impure aux puissances de l'enfer".
Combat de Harenc
le
1er
février 1098 par J. M. Gué
Pendant le siège d'Antioche,
de nombreuses troupes d'infidèles sorties d'Alep, de
Césarée et de Damas, s'avancent pour délivrer la ville,
et viennent camper aux environs d'un lieu nommé Harenc,
à 14 000 d'Antioche. À l'entrée de la nuit, les
Croisés,
avertis de leur approche, sortent de leurs
retranchements au nombre de 700, rencontrent l'ennemi et
le chassent devant eux jusqu'au camp de Harenc. Les
Infidèles perdent dans cette journée près de 2000 des
leurs.
Prise d'Antioche
le ar
L. Gallait
Après un siège de 8 mois, une
échelle est suspendue aux créneaux de l'une des tours.
Chefs et soldats s'introduisent dans la ville et le cri
"Dieu, le veut !" retentissant dans les rues au milieu
de la nuit annonce aux musulmans leur dernière heure.
10 000 seront égorgés...
Bataille sous les
murs d'Antioche en 1098 par Henri Frédéric Schopin
Trois jours après la
prise d'Antioche, les Croisés sont assiégés à leur tour
par l'armée de Kerbogah, général du sultan de Perse. La
découverte de la lance qui perça le flanc du Christ sur
la croix exalte le courage des chrétiens. Ils sortent de
la ville avec confiance, se jettent sur le camp de
Kerbogah, et en une heure anéantissent sa superbe armée.
La Sainte Lance
La tradition chrétienne veut que le soldat romain qui
perça le flanc du Christ sur la Croix à l’aide de sa
lance se nomme Longinus (en français Longin), d’où le
nom latin de la relique : Lancea Longini ;
un patronyme qui n'apparaît qu’avec l’Évangile de
Nicodème. De plus, l'un des mythes prétend que cette lance ne cesse jamais de
saigner à sa pointe, le détenteur étant le même que
celui du Graal dans les
légendes arthuriennes.
Il existe de nombreux récits autour de la Sainte Lance
et plusieurs traces de la relique censée être l'originale
existent. On mentionne sa présence en l'an 570 à Jérusalem
dans la basilique du mont Sion. Un autre document de la
même époque mentionne sa présence dans la basilique de
la Résurrection, le Saint‑Sépulcre.
Selon une chronique byzantine (Chronicon Paschale), en
615, prise de
Jérusalem par les
Perses, la pointe de la Sainte Lance fut brisée et
rapportée avec la
Sainte Éponge à
Constantinople dans l’église
Sainte‑Sophie le
.
Une autre piste prétend que la Sainte Lance fut apportée à
Constantinople en 629.
Après avoir échappé au
sac de Constantinople en
1204, cette pointe fut revendue en
1244 par
Baudouin
II,
empereur latin de Constantinople, à
Louis IX
et transportée à
Paris qui la déposa dans la
Sainte‑Chapelle à côté de la
Couronne d’Épines. Elle y serait restée jusqu’à la
Révolution et aurait été brièvement déposée à la
Bibliothèque nationale de Paris avant de
disparaître.
La Sainte Lance apparaît aussi à Rome et pour comprendre, il faut
remonter en l'an 615. En effet, si les Perses avaient remis la pointe de
la lance à Constantinople, ils avaient aussi emporté les
principales reliques dont la Vraie Croix et la partie
inférieure de la Lance en Iran, et c’est l’empereur
Héraclius qui les récupéra lors d’une contre‑offensive
victorieuse et les rapporta à Jérusalem. Plus tard,
cette partie inférieure de la Sainte Lance dut être
transférée à Constantinople. C’est ainsi qu’elle y est
toujours signalée au XIVe siècle. Après
la prise de la ville en 1453, elle
tomba aux mains des Turcs. En 1489, le
pape Innocent VIII
passa un accord avec le sultan Beyazid
II : il
garderait le frère (et rival) du sultan prisonnier, en
échange d’une rançon annuelle et de la Sainte Lance.
C’est ainsi que la relique parvint à Rome
en 1492. Le fragment de la Lance est
aujourd'hui dans le Pilier de saint Longin à
Saint‑Pierre de Rome.
La Sainte Lance d’Antioche ‑ Un
miracle en 1098 où Pierre‑Raymond de Hautpoul
apparaît...
Une autre Sainte Lance aurait été découverte à
Antioche, et le fait remarquable est que
Pierre‑Raymond de
Hautpoulest l'un des personnages
cités à propos de cet évènement.La lance fut mise à jour par un moine provençal du nom de
Pierre Barthélémy qui faisait partie de l’armée de
Raymond de Saint‑Gilles,
comte de Toulouse. En
1098, après que les
Croisés se furent emparés de la ville d’Antioche,
ils se retrouvèrent à leur tour assiégés par les Turcs. Durant le siège, alors que les troupes
étaient épuisées, Pierre Barthélémy vint trouver le
Comte de Toulouse,
l'évêque de Puy et Pierre‑Raymond de Hautpoulet leur
assura avoir eu une vision : la Sainte Lance
serait enterrée dans la cathédrale
Saint‑Pierre d’Antioche.Douze terrassiers creusèrent
sous le dallage de la cathédrale pendant toute une
journée et, au soir, Pierre descendit dans la fouille et
découvrit la Sainte Lance. La découverte miraculeuse ne
fit pourtant pas l’unanimité chez les Croisés. Plusieurs
seigneurs et prélats avaient en effet déjà vu la Sainte
Lance (celle de
Jérusalem) à
Constantinople et restaient pour le moins sceptiques. Toutefois, elle remit du baume au cœur des troupes dont
le moral était au plus bas, alors même que les
dissensions gagnaient les rangs de l’armée musulmane qui
assiégeait la ville. Alors que Bohémond envoyait
Pierre l'Ermite en pourparlers, les forces franques s’organisèrent et les
croisés, avec
Raymond d'Aguilers portant la Sainte Lance,
réussirent après un combat difficile, à mettre en
déroute l’armée musulmane et faire lever le
siège d'Antioche. Cet épisode montre en tout cas
l'incroyable motivation qu'avaient les Croisés a
rechercher une relique sacrée même dans le désespoir.
La découverte de la
Sainte Lance d'Antioche
Prise de
la ville d'Al‑Bara le 25 septembre 1098 par Édouard Henri Théophile Pingret (1788‑1875)
Prise de ville
d'Al‑Bara dans la province d'Antioche par Raymond IV de Saint‑Gilles,
comte de
Toulouse (vers 1042‑1105), chef militaire de la Première
Croisade et chef de l'armée provençale.
Lorsque les Croisés
prirent possession d'Antioche, ils se dispersèrent
dans les terres et les villes voisines, assiégeant les
places rebelles et les soumettant à leur autorité. La
ville d'Al‑Bara est renommée par ses grandes richesses ;
ils l'attaquent et passent au fil de l'épée les Turcs et
les Sarrasins qui y sont trouvés. Que devinrent toutes
ces richesses ?
Prise de Marrah
en
1098 par Decaisse en 1844
Après s'être emparés
d'Albare, les comtes de Toulouse, de Flandre et de
Normandie, le duc Godefroy, son frère Eustache et
Tancrède vont investir la ville de Marrah. Les assiégés
réussissent à repousser les premiers assauts, mais
Bohémond étant arrivé à la tête de nouvelles troupes,
les Croisés s'emparent de plusieurs tours, puis occupent
la ville.
Prise de Jérusalem
le par Émile Signol en 1847
Jérusalem est prise le Vendredi‑Saint, anniversaire de
la mort du Christ. Les Croisés avaient tenté la veille
un premier assaut et avaient été repoussés ; celui du
lendemain n’est donné qu'après une nuit de larmes, de
confession et de prières. À peine la ville vient‑elle
d'être conquise qu'on voit accourir les chrétiens de
Jérusalem au‑devant des vainqueurs ; ils partagent avec
eux les vivres qu'ils ont pu dérober à la recherche des
musulmans. Tous remercient ensemble le Dieu qui a fait
triompher les armes des soldats de la croix. Pierre
l'Ermite qui, cinq ans auparavant a promis d'armer
l'Occident pour la délivrance des fidèles de Jérusalem
peut jouir alors du spectacle de leur reconnaissance et
de leur joie.
Godefroy de Bouillon
élu roi de Jérusalem le ar
Federico de Madrazo en 1839
Dix jours après la prise de Jérusalem, le conseil des
princes décerne la couronne à Godefroy de Bouillon
comme au plus digne. Par une pieuse humilité, Godefroy
de Bouillon refuse le diadème et les marques de la
royauté : "il ne veut pas, disent les Assises de
Jérusalem, estre sacré et corosné roi de Jérusalem,
parce que il ne vult porter corosne d'or, là où le Roy
des Roys, Jésus‑ Christ, le fils de Dieu, porte la
corosne d'espines le jour de sa Passioni."
À l'église Saint‑Roch,
un tableau très symbolique de Claude Vignon
représente "Godefroy de Bouillonvictorieux" et relate cet évènement.