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Domaine et géométrie 3 - Rennes-le-Château Archive

Le Domaine de Saunière    3/6

D'autres curiosités

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

    Depuis sa première étude, le Domaine de Saunière a été pressenti comme le support d'un message caché. Tout ou presque a été dit sur les constructions étonnantes, leur architecture et leur symbolique. Mais curieusement, une piste de recherche a été depuis toujours sous‑estimée, sans doute pour son côté difficile à appréhender, improbable et surtout hermétique : sa géométrie.

 

   Le plan du Domaine semble s'inscrire dans une logique qui nous échappe. Des formes harmonieuses et régulières dessinent les chemins, les allées, les escaliers et les différentes parties des jardins. S'agit‑il d'une simple volonté d'esthétique ou de toute autre chose ?


La tour Magdala
symbole du
Domaine de Saunière

 


Saunière et son parapluie blanc devant le bassin
Voulait‑il nous indiquer son importance ?

 

    Lorsque l'on s'y promène, une sensation étrange vous envahit, mais il faut prendre de la hauteur pour comprendre. A la manière de l'ancienne Egypte qui bâtissait selon des règles symboliques et des codes sacrés très précis, le Domaine respecte un équilibre basé sur le compas et la règle. C'est d'ailleurs en observant attentivement d'anciennes photos que l'on se rend compte de l'extrême rigueur qui fut appliquée au plan des jardins et à leur réalisation.

 

    Certes, ce principe n'est pas nouveau. Les jardins à la française dessinés par Le Nôtre sont de pures merveilles d'intelligence et tout y est réfléchi. Constamment orientés vers la recherche de la beauté et de l'harmonie, ces jardins d'exception utilisent les perspectives et les trompes l'œil pour mieux cacher les défauts, éloigner les horizons et sublimer les statues, les jeux d'eaux et les lumières.
   Mais chez Saunière, l'esthétique ne fut vraisemblablement pas l'objectif principal. Il fallait tout d'abord étonner, surprendre et peut‑être même guider celui qui saura lire le jardin envouté. Ce pari basé sur la surprise et l'érudition est avant tout comme un livre ouvert ou la forme est aussi importante que le fond. Ce pari sur l'avenir fut en tout cas largement réussi puisqu'un siècle plus tard nous voici tous réunis autour de cette œuvre mystérieuse qui commence à nous parler...

 

Cette étude inédite est le résultat de nombreuses heures de travail et de recherche.

C'est pourquoi elle est protégée. Je tiens aussi à remercier tout particulièrement,

Patrick Merle, qui fut l'initiateur de cette idée originale et qui participa

à l'élaboration du plan de référence du Domaine.

Copyright © RLC Archive ‑ Jean‑Pierre Garcia et Patrick Merle

 

 

 

Le tracé des jardins


Plan de référence du Domaine issu du plan 1917 et rectifié selon Google Earth,
les photos IGN et les photos anciennes du temps de Saunière

 

   Reconstruire le Domaine et corriger les anciens cadastres en respectant les proportions fournies par les images satellites, n'ont pas été les seuls travaux. Il fallait aussi retrouver le dessin des jardins tels que Saunière et ses concepteurs l'ont imaginé et construit. Il fallait aussi confirmer certains angles des bâtiments, certains emplacements des ouvertures, certaines perspectives. Pour cela, plusieurs cartes postales de Saunière se sont révélées indispensables.

Le tracé du Parc  

   C'est ici qu'une première surprise nous attendait, incompréhensible, inexplicable. Il s'agit du tracé concernant le Parc aux 2 Tours. En effet, il existe autant de versions différentes que de relevés. Sur le plan Féral nous avons par exemple, une étoile à 3 pointes, que l'on retrouve d'ailleurs sur le plan cadastral de 1917. Sur d'autres plans nous avons des formes plus douces. Or en examinant d'anciennes photos, le tracé est tout à fait différent. Pourquoi ce tracé n'a t‑il pas été relevé sur le cadastre ? Ceci est d'autant plus incompréhensible sur le plan de 1917 car il est en totale contradiction avec les photos du Domaine faites 10 ans auparavant... 

 


Le dessin du Parc selon Féral 1984


Le dessin du Parc selon le plan de 1917

 

   Voici quelques images démontrant clairement que le tracé n'est pas conforme au cadastre 1917. De nouvelles questions doivent alors être posées. Pourquoi une telle erreur ? Comment peut‑on imaginer qu'un relevé effectué après la mort de Saunière et ayant pour but de faire un état des lieux, décrit un parc non conforme à la réalité ?

    Et surtout, d'où vient cette étoile à 3 pointes que Féral reprend sur son plan ? Féral s'est t‑il inspiré du plan 1917 ? Existe‑t‑il encore un projet du Parc qui aurait servi d'inspiration et qui n'aurait jamais vu le jour ?

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Le tracé des chemins du Parc montre plutôt des formes rondes et harmonieuses qui n'ont rien à voir avec l'étoile à 3 pointes du cadastre

 

   C'est à partir de ces images qu'une reconstitution du Parc a pu être réalisée. On peut ainsi observer que le cercle central est plus large que celui représenté habituellement (image 3) et de nombreux chemins sont courbes. Remarquons aussi que contrairement à certaines idées très répandues, le Parc n'est pas carré mais rectangulaire et donc sa diagonale n'est pas symétrique. Quand au belvédère il n'est pas posé sur un angle droit. Certains cadastres exagèrent d'ailleurs cette forme. La conséquence est que le chemin central n'est pas face au double escalier, qui lui est symétrique par rapport à l'arrondie du belvédère (voir l'image 2)


Le parc reconstitué ‑ © www.rennes‑le‑chateau‑archive.com

 

   Et si l'on observe de près la surface du Parc aujourd'hui on peut encore deviner ces chemins arrondis, bordés de cailloux plats et qui formaient le jardin d'origine. Depuis, d'autres aménagements verts ont été ajoutés.


Détail du Parc ‑ On devine un chemin arrondi depuis le muret

 

   Après ces constatations, il est amusant de retrouver cette maquette présente au musée de Rhedae et qui nous donne une autre version du Parc. Le maquettiste s'est‑il inspiré d'anciennes photos ? Peut‑être, mais certainement pas du cadastre 1917...


Maquette du Domaine de Saunière‑ Musée de Rhedae

 

Le tracé du jardin au bassin  
   Le même problème s'est posé pour le jardin Sud du Domaine où des chemins très réguliers sont également présents.

  C'est à partir des images anciennes que le tracé a pu être reconstitué ainsi que ses proportions. Cette étude montre également qu'un chemin est inexistant sur tous les plans connus. Il s'agit du chemin Est qui traverse le jardin en biais. Nous verrons qu'il a sont importance dans la géométrie du Domaine.

 


Le jardin Sud, sa croix celtique et le chemin en biais Nord est

 

Le mystère des points rouge et blanc

   Tous les passionnés et les chercheurs connaissent ce détail étrange. Il fait partie de la mythologie castel rennaise. Pour ceux qui ne l'aurait pas encore remarqué, il existe dans le carrelage de la Tour Magdala une anomalie : l'un des carreaux porte un point rouge et par chance il est encore visible aujourd'hui.

   Ce détail serait passé complètement inaperçu s'il s'était retrouvé dans un lieu quelconque de la pièce. Or, il est placé à un endroit bien particulier de la pièce carrée puisqu'il se situe juste en face de l'échauguette, dans le coin sud. Rappelons que ce carré possède une autre propriété intrigante : il est constitué de 64 motifs soit 8  x 8, tel un échiquier... le motif étant un cercle et une étoile à 8 branches.


Le motif est au bord du carré
et le point rouge est visible au centre


Le point rouge est nettement visible dès qu'on l'a repéré au centre de l'étoile

 


La Tour Magdala et son point rouge
Dessin extrait de "Clef du royaume des morts" de A. Féral (Ed Bélisane)

 

   Il faut aussi souligner un fait important. Ce point n'a pas été rapporté après la pose du carreau à l'aide d'une peinture ou d'un enduit rouge, comme s'il l'on devait cacher un quelconque défaut. D'ailleurs pourquoi rouge ? La couleur noire aurait été beaucoup plus appropriée pour rendre invisible l'anomalie. Mais fallait‑il la rendre invisible ?

   En réalité, ce point rouge devait être facilement perçu et il a été produit avec le carrelage à la cuisson. Il fait partie de l'émail et la meilleur preuve est qu'il est encore visible aujourd'hui après un siècle et malgré les nombreux passages des visiteurs. Aucune peinture n'aurait pu résister à une telle épreuve...

    Il n'existe donc que deux possibilités. Soit ce carreau possède un défaut de fabrication, soit il est intentionnel. Ces deux éventualités sont envisageables, à moins qu'un autre point équivalent existe dans le Domaine...

   Or, comme le confirme Antoine Captier dans le film de Georges Combes  "Rennes‑le‑Château ‑ Du trésor au vertige" , un point blanc aurait bien existé dans la Tour de verre.

   Formidable témoignage puisqu'il démontrerait une réelle intention de poser des repères sur les deux tours. Reste à comprendre leur utilité. Ce point blanc n'est malheureusement plus facilement visible aujourd'hui, le carrelage d'origine n'existant pratiquement plus. Si quelques carreaux ont été récupérés pour la restauration, la dalle a été entièrement refaite sans respecter la version de départ, détruisant le précieux témoignage.

   Nous verrons plus loin que ces points de repère ont une importance capitale dans les constructions géométriques. Les auteurs auraient‑ils voulu nous laisser quelques indices ?


Le carrelage d'origine dans la Tour de verre n'existe pratiquement plus...


Le point blanc dans la tour de l'Orangeraie

Il existe dans un angle de la Tour de verre un détail qui pourrait bien être le point blanc. Même principe que pour le point rouge, il est situé dans un coin de carreau.

Compte tenu de l'état fortement abimé du carrelage il est difficile d'affirmer qu'il s'agit bien du point blanc, mais ceci ne remet nullement en cause le témoignage d'Antoine Captier...

 

Continuons avec un point jaune

   Pour compléter et enrichir cette étrange affaire des points rouge et blanc, il fallait trouver un autre point tout aussi visible et de même nature. Or ce point existe, et il est jaune. Chaque visiteur peut le constater puisqu'il est situer vers le milieu du rez‑de‑chaussée de la Villa Béthanie, près d'un seuil de porte de l'un des salons.

Un point jaune dans la Villa Béthanie est situé à droite de la porte
donnant dans l'entrée

   Un point jaune, très visible, se situe à environ 40 cm du seuil donnant sur le couloir et il est construit sur le même principe que le point rouge de la Tour Magdala. Le défaut est placé à l'angle d'un motif, créant une tache une fois le carrelage assemblé. Décidemment, le fournisseur de Saunière avait des problèmes dans sa production. Quant à l'artisan carreleur, on peut être étonné de son manque de sérieux puisqu'il préféra placer l'anomalie au milieu de l'une des pièces principales de la Villa, en plein passage, au lieu de choisir un endroit plus discret. Il aurait pu aussi changer de carreau, un raisonnement parfaitement applicable pour les autres points... à moins que... tout ceci ne soit organisé pour laisser quelques pistes à la postérité...


Le point jaune est nettement visible près d'un coin de meuble

 

   Comparons de près les deux tâches jaune et rouge. La construction est la même. C'est l'absence de coloration dans l'angle qui fait ressortir la tâche une fois assemblé. Elle prend ainsi la teinte de fond du carreau.


Le point jaune dans la Villa Béthanie


Le point rouge dans la Tour Magdala

 

   Encore une fois tout ceci n'aurait eu aucun intérêt sans une application évidente et démonstrative. Nous allons voir que ces points s'intègrent parfaitement dans un système géométrique complexe mis en scène par le Domaine.

 

Commençons par une fausse idée...

   Une fausse idée circule selon laquelle l'église Marie‑Madeleine serait orientée très exactement plein Est (c'est à dire la faitière du toit alignée sur une latitude). En fait il existe 3 degrés d'écart avec l'Est géographique. Ceci est une donnée importante pour orienter correctement le plan et calculer certains angles...


L'église Marie‑Madeleine n'est pas orientée plein Est

 

Parlons un peu de précision

 

La précision GPS et image satellite

 

   Avant de travailler sur la géométrie expérimentale du Domaine, il est important de connaître les limites imposées par la précision des données topographiques. Il faut tout d'abord savoir que la précision d'un GPS est d'environ 10 à 15 m (il existe d'autres systèmes comme le DGPS (WAAS) avec une précision de 5 m).  D'autre part, en matière de photo satellite (Google Earth ou Géo Portail) le problème est très différent. Depuis 2007 la précision des optiques satellitaires et la haute résolution numérique permettent d'atteindre jusqu'à 0,5 m. Il faut donc toujours avoir à l'esprit que les photos satellites de bonne qualité peuvent être 30 fois plus précises que la localisation GPS. Les images disponibles du Haut‑Razès sont considérées de qualité moyenne et donc la précision de 1m est une limite qu'il est stupide de franchir.

 

   Ramené au plan de référence qui a servi pour l'étude, 10 m correspondent à 2 cm et 1 m correspond à 2 mm. Nous verrons que les constructions géométriques s'accordent parfaitement avec une telle précision.

 

La précision face à l'analyse du contexte

 

   Prenez une carte quelconque et sur une surface A3, repérez une quinzaine de points choisis parfaitement au hasard. Essayez ensuite de tracer toutes les droites, tous les triangles et tous les cercles que vous pourrez, en utilisant uniquement ces 15 points. Les centres des cercles doivent aussi utiliser les points. La précision admise est de 1 mm. Vous verrez rapidement une limite.  Vous obtiendrez au mieux 3 points sur un cercle ou 2 triangles rectangles mais certainement pas de quoi occuper les 15 points. C'est tous simplement un problème de statistique et de probabilité. Il existe une probabilité extrêmement faible pour qu'un cercle traverse 4 points par sa circonférence... Sauf si le hasard n'est pas au rendez‑vous bien sûr.

 

   Mais comment peut‑on admettre une propriété géométrique si une légère erreur est présente ? Voici un exemple...

 

Une page blanche présente 4 points ABCD.

Trois points ABC semblent tracer un triangle rectangle en B mais la mesure angulaire montre une légère erreur au point B.
Le doute est présent : a‑t‑on eu une volonté de poser 3 points selon un triangle rectangle ou s'agit‑il d'un hasard particulièrement heureux ?

   En étudiant le 4ème point on constate que celui‑ci est posé sur le cercle ADC et de centre O.
    A ce stade il est donc légitime d'apprécier l'erreur du point B car s'il participe à une construction d'ensemble (le cercle) il y a de forte probabilité pour qu'il appartienne au cercle et donc que le triangle ACB soit rectangle en B.


Malgré une légère erreur les points ABC sont très certainement posés sur un cercle

 

   Combien de chance existe‑t‑il pour que 4 points pris au hasard passent par un cercle ? Pratiquement aucune. Il y a donc de fortes présomptions permettant d'affirmer que le point B soit aussi sur le cercle et donc que le triangle ABC soit rectangle.

   Nous voyons donc ici qu'il est indispensable d'étudier l'ensemble avant de conclure sur un point précis. Nous sommes en pleine géométrie expérimentale et en pleine statistique. Il faut en accepter les faiblesses et les hypothèses.  

   Si l'analyse qui suit se limitait à cet exemple, il est évidemment qu'une conclusion serait impossible. La chance de tomber sur quelques propriétés géométriques est extrêmement faible mais elle est non nulle. Mais nous allons voir que dans le cas du Domaine, les coïncidences et les propriétés s'empilent, donnant un vertige mathématique qui ne peut plus admettre le hasard...  

   Il y a quelques temps, le site s'est enrichi de quelques notions de Géométrie Sacrée. De grandes théories, me direz vous. Mais existe‑t‑il un rapport concret avec l'affaire de Rennes ? C'est le moment de passer à la pratique.

Suivons nos prêtres bâtisseurs...

 

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