Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Les Chambord - Rennes-le-Château Archive

Le comte de Chambord

et la comtesse, révélateurs d'une époque

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

Le comte et la comtesse
de Chambord

 

Né le 29 septembre 1820 à Paris
Mort le 24 aout 1883 à
Frohsdorf

 

   C'est par la comtesse que les chercheurs de Rennes commencèrent à s'intéresser à la famille de Chambord. Derrière l'énigmatique don qu'elle fit à Saunière dans les débuts de sa carrière à Rennes‑Le‑Château, se cache en réalité toute l'atmosphère d'une époque trouble ou la France cherche une stabilité entre la monarchie et la République.


L'étude de Saunière et de sa vie passe immanquablement par la connaissance de la situation politique à son époque...


Henry V
Comte de Chambord

 

Une naissance difficile

    Le duc de Bordeaux (futur Comte de Chambord) naquit le 29 septembre 1820 au palais des tuileries à Paris. La France est encore sous le choc de l’assassinat de son père, le duc de Berry (Charles‑Ferdinand d’Artois) le 14 février 1820.

 

   Sa mère est la princesse Caroline Ferdinande Louise, Princesse des deux Sicile, Duchesse de Berry.

 

   Son vrai nom est Henri Charles Ferdinand Marie Dieudonné d'Artois. Il est aussi le petit‑fils de Charles X


La duchesse de Berry
et le duc de Bordeaux


L'assassinat du duc de Berry en 1820

 

   Le 13 février 1820, le duc de Berry est assassiné d'un coup de couteau sur les marches de l'Opéra, rue de Richelieu, à Paris. Le meurtrier est un ouvrier, Louis Louvel. Le duc de Berry est le neveu de Louis XVIII et le seul susceptible de donner un héritier royal. L'assassin est en fait un républicain fanatique et son geste a ému la France entière. Voulait‑il éteindre définitivement la dynastie des Bourbons ? C'est fort possible. Pourtant peu de temps après, son épouse, la duchesse de Berry sera déclarée enceinte et Henri V naitra, donnant ainsi un nouvel espoir à la dynastie des Bourbons. Les poètes Alphonse de Lamartine et Victor Hugo ne manquèrent pas d'applaudir à leur manière la naissance de cet «enfant du miracle».

 

   Louvel est condamné à mort. Le 29 septembre 1820, Marie‑Caroline accouche d'un fils. "L'enfant du miracle" s'appellera Henry Dieudonné Charles Ferdinand (duc de Bordeaux)

 

   Son titre de duc de Bordeaux est un hommage à la première ville qui se rallia aux Bourbons en 1814.

 

   Mais cette naissance ne fit pas le bonheur de tout le monde, comme on peut le juger sur une publication de 1830. A cette époque on ne faisait pas dans la dentelle, surtout s'il s'agissait d'un trône à convoiter.


Naissance du duc de Bordeaux

 

   Car nous voilà devant l'un des problèmes qui déchiraient la France des années 1830 jusqu'à la fin du siècle.

 

Alors que le pays est sous la IIIe république, alors que royalistes et républicains se haïssent, deux branches prétendantes au trône du royaume de France se font la guerre : les Orléans et les Bourbons.

 

   Ce texte qui fut aussi publié en Angleterre avait pour but de dénoncer une soi‑disant supercherie montée de toute pièce autour de la naissance.

 

   Il est vrai que l'Histoire a montré une autre supercherie célèbre en Angleterre, celle de Jacques II dont le fils fut reconnu bâtard.

 

   Le duc d'Orléans s'appuya donc sur ces mêmes faits historiques pour construire son accusation...

 

   "Le duc de Bordeaux n'est qu'un bâtard, un enfant supposé : les preuves en sont claires, palpables. Sa naissance fut un scandale, et de tous les scandales de la restauration le plus odieux, peut‑être, le plus coupable assurément. Il faut donc que les Chambres aient hâte d'examiner les pièces de ce procès entre la nation et ceux qui l'ont jouée; il faut qu'elles fassent justice d'une criminelle jonglerie ; qu'elles déclarent enfin à la face de l'Europe que le duc de Bordeaux n'est qu'un bâtard."

 

Extrait du texte "Protestation du duc d'Orléans" publié en août 1830

   Un autre fait, mais celui‑ci prouvé, l'histoire de Jacques II :
Lors de la révolution d'Angleterre en 1688, Jacques II eut un fils mais on constata en réalité à Londres que ce jeune prince était un enfant supposé. Après une simulation de grossesse, au moment de l'accouchement de la reine, on apporta le prétendu nouveau‑né dans la chambre et on l'introduit dans le lit de la reine dans une bassinoire. Le stratagème fut parfait et les grands officiers présents ne virent que du feu... Plus tard, la supercherie découverte, le nouveau‑né fut déclaré Bâtard.

 

   L'enfance du duc se déroula sans problème particulier à la cour de France. Son précepteur fut Ambroise Louis François Martin de Noirlieu (1792,1870) aumônier de l’École polytechnique, curé de Saint‑Louis d’Antin et chevalier de la Légion d’honneur. Il est l’auteur de nombreux ouvrages d’édification religieuse.

 

   Mais à l’âge de 10 ans, la révolution de juillet 1830 bouscula légèrement la vie tranquille du duc de Bordeaux. En effet, le 2 août 1830, son grand‑père Charles X abdique et la couronne va à son oncle, le duc d’Angoulême, Louis Antoine de France (Louis XIX). Ce dernier renonce, poussé par son impopularité et la couronne revient alors au duc de Bordeaux (Henri V) qui se retrouve seul héritier légitime du trône de France.


Le duc de Bordeaux jeune


Exil de Charles X le 16 août 1830 ‑ Départ de Cherbourg

 

   Mais Charles X avait nommé lieutenant général du royaume le duc d’Orléans (Louis Philippe d'Orléans). Appelé par le parlement, il accède au pouvoir et pousse de ce fait Charles X et son petit fils, le duc de Bordeaux, à l'exil.

 

   Suite à la mort de Charles X, le duc de Bordeaux prit donc le flambeau des prétendants au trône et une souscription nationale lui offrira le domaine de Chambord ainsi que le titre de comte en 1839. En effet en 1819 lors de la mise en vente du château de Chambord, une requête fut faite au roi pour proposer aux conseils municipaux d'offrir à Henri V ce château. Ce cadeau est en fait un gage pour marquer la reconnaissance du peuple français à son futur roi. Une souscription nationale fut alors lancée. Le château lui est donc acquit mais il ne pourra en profiter qu'à la fin de son exil. En attendant, le duc condamné à rester hors de frontières, change de résidence régulièrement. On le trouve en 1841 près de Vienne, puis en 1842 à Londres et  à Venise, enfin à partir de 1844 à Frohsdorf en Autriche. 


Le château de Chambord

  Coïncidences : Le château de Chambord serait selon une légende lié à un important secret que François Ier et d'autres rois auraient voulus transmettre. Il est en tout cas une réalité que l'on ne peut nier, Chambord, Villers Cotterêt, Fontainebleau, Loury et d'autres Châteaux respectent des alignements topologiques liés à la géométrie Sacrée et au Nombre d'Or. On y trouvent également des plaques aux inscriptions étranges.

 

(Réf : Les Mystères cachés des châteaux ‑ Le secret de François 1er
AXIOME Editions Didier COILHAC)

 

La comtesse de Chambord

   Comme pour tout héritier au trône, il faut aussi une future reine. Malheureusement pour le comte de Chambord, les princesses disponibles étaient rares à cette époque, d’autant plus que Louis Philippe d’Orléans maintenait un blocus matrimonial. Le comte de Chambord se tourna alors vers l’archiduchesse Marie‑Thérèse, sœur aînée de Marie‑Béatrice d’Autriche‑Este, princesse de Modène et fille du duc François IV.


Le comte de Chambord


La comtesse de Chambord

 

   Son nom complet est en réalité Marie Thérèse Béatrix Gaëtane, archiduchesse d'Autriche‑Este. Elle naquit le 14 juillet 1817 à Milan et elle est la fille aînée de François IV de Modène et de Marie Béatrice de Sardaigne.

 

   Le comte aurait préféré épouser la sœur cadette de Marie‑Thérèse, Marie‑Béatrice, car cette dernière était plus jeune, mais celle‑ci choisit le prétendant carliste au trône d'Espagne. Le comte de Chambord choisit donc Marie‑Thérèse malgré ses 30 ans de plus que lui. Il l'épousa le 16 novembre 1846. Victime d'une malformation utérine, le couple n'eut malheureusement jamais d'enfant.

   Elle ne fut jamais mère et ce fut pour elle la cause d'une grande souffrance. La branche des Bourbons était donc condamnée à s'éteindre.

 A moitié sourde, la comtesse sera reconnue pour sa grande piété. 

 

    Elle décéda finalement le 25 mars 1886,  au palais Lanthieri à Gorizia en Italie, et 3 ans après son époux.

 

Elle faillit être Reine de France et le hasard voulut qu'elle disparaisse la même année que la parution du livre devenu culte "La Vraie langue Celtique" par Henri Boudet...

 

   Elle fut inhumée au couvent des franciscains de Castagnavizza en Slovénie.


La comtesse de Chambord
en 1820

 

 Rappelons que la comtesse de Chambord fit don de (1) 3000 Franc‑or à Bérenger Saunière en 1886 après les difficultés qu'il eut avec le Ministre des cultes.

 

 

On sait aujourd'hui qu'elle fit de nombreux autres dons...

 

   (1) Pour la plupart, ce don fut de 3000 F or se basant pour cela sur le brouillon laborieusement rédigé pour le procès par le chanoine Huguet qui tentait de redresser la comptabilité de Saunière en vue de sa présentation à l’Evêché. Mais sur les carnets de Saunière conservés par ses héritiers Claire Corbu et Antoine Captier, apparaît nettement, et de sa propre main, le véritable montant, à savoir 1000 Francs or...

Photo inédite prise un peu avant 1886 de la comtesse de Chambord et telle que Saunière l'a sans doute rencontré lors de son entrevue en 1886.

 

Pendant longtemps la rencontre entre la comtesse et Saunière est restée inexpliquée. Or il se trouve que le neveu de l'abbé Lasserre était le docteur Carrière, médecin de la famille royale.

 

L'abbé Lasserre étant présent dans le proche entourage de Saunière, on peut facilement imaginer un contact entre la pieuse comtesse et un curé hors norme. 

 

Elle décédera le 25 mars 1886, peu après le don fait au curé de Rennes‑Le‑Château.

 

   La vie des Chambord est marquée de petits détails intrigants que seule une affaire comme Rennes‑Le‑Château pouvait révéler. Mais tout ceci n'est bien sûr que coïncidence à ajouter au dossier...

 

   Signalons par exemple que les Chambord offrirent à ND de Marceille une icône de la Vierge par l'intermédiaire de ce même docteur Carrière, neveu de l'abbé Lasserre.

 

   Il y a aussi cette croix que le comte de Chambord aimait distribuer à ces partisans. Serait‑ce une croix celtique, croix que l'on retrouve dans l'église de Saunière à plusieurs endroits et dont on connait aujourd'hui son importance au travers de Boudet ?


La croix des partisans de Chambord
Une croix plutôt celtique ?

 

   On a également cette fascination qu'éprouva Saunière pour le comte de Chambord et ceci est démontré par un chant à sa gloire qui fut retrouvé dans les cahiers du prêtre et écrit de sa propre main.

 

N'oublions pas non plus que la comtesse de Chambord est une héritière de la puissante famille des Habsbourg et dont un certain Mr Guillaume viendra régulièrement visiter Saunière, qui était en réalité Johann de Habsbourg, archiduc d'Autriche‑Hongrie.

 

  Enfin il y a aussi ce don important que fit les Chambord envers un autre curé très particulier, un homologue de Saunière, un autre prêtre bâtisseur, un autre abbé aussi mystérieux que atypique, l'abbé Louis de Coma...

 

Monarchie ou République ?

De révolution en révolution

 

   Le 13 juillet 1842 le jeune héritier de Louis‑Philippe meurt accidentellement et le problème de la régence se pose. Sur cet événement tragique, le Comte de Chambord rassemble autour de lui à Londres l’élite des partisans de la branche aînée, plus de 2000 royalistes lui rendent hommage. Ceci n’est d’ailleurs pas du goût de la Reine Victoria.

 

  En 1848 une autre révolution éclate  et les Orléans connaissent à leur tour l’exil. Pourtant en pleine tourmente, Louis‑Philippe confirmera avant de mourir le 26 août 1850 que le Comte de Chambord reste le seul héritier légitime de la couronne. Mais son avis sera fortement critiqué par son entourage.

 

  La France reste donc divisée entre deux solutions monarchiques, Bourbons ou Orléans. Mais la réussite du coup d’Etat bonapartiste du 2 décembre 1851 va faire la preuve que le peuple français cherche une autre voie.

 

   En 1870, la défaite de Sedan marque la fin du second Empire et le 28 janvier 1871 les élections donnent une chambre royaliste aux deux tiers. Pourtant, malgré ce succès des monarchistes, le comte de Chambord ne sera pas rappelé.

 

   Le 8 juin 1871 la loi d’exil est abrogée. Les princes peuvent alors revenir en France. C'est à cette occasion que le comte revient sur le sol français et s'installe au château de Chambord sous le nom de comte de Mercœur. Revenant également d’exil et comprenant leur intérêt, les Orléans proposent alors aux partisans (les légitimistes) et au comte de Chambord une fusion. Elle sera acceptée par le comte à la seule condition du rétablissement du drapeau blanc. Mais la négociation n’aboutira pas et le comte de Chambord finira par renoncer au trône. Ce sera son erreur stratégique. Pourtant tout était prêt au basculement du régime. La monnaie à son effigie était même frappée. Il repartira en exil après un bref séjour à Paris et après son célèbre discourt "Le manifeste du drapeau blanc".

Discourt du comte de Chambord le 5 juillet 1871
Manifeste du drapeau blanc

 

   " Français,
Je suis au milieu de vous. Vous m’avez ouvert les portes de la France et je n’ai pas pu me refuser le bonheur de revoir ma patrie. Mais je ne veux pas donner, par une présence prolongée, de nouveaux prétextes à l’agitation des esprits si troublés en ce moment. Je quitte donc Chambord que vous m’avez donné et dont j’ai porté le nom avec fierté depuis quarante ans, sur les chemins de l’exil. En m’en éloignant, je tiens à vous le dire, je ne me sépare pas de vous, la France sait que je lui appartiens. Je ne puis décliner que le droit monarchique est le patrimoine de la nation, ni décliner les devoirs qu’il impose envers elle. Ces devoirs, je les remplirai, croyez‑en ma parole d’honnête homme et de Roi. Dieu aidant, nous fonderons ensemble et quand vous le voudrez, sur les larges assises de la décentralisation administrative et des franchises locales, un gouvernement conforme aux besoins réels du pays. Nous donnerons pour garanties à ces libertés publiques auxquelles tout peuple chrétien a droit, le suffrage universel, honnêtement pratiqué, et le contrôle des deux chambres, et nous reprendrons en lui restituant son caractère véritable, le mouvement national de la fin du dernier siècle. Une minorité révoltée contre les vœux du pays en a fait le point de départ d’une période de démoralisation par le mensonge et de désorganisation par la violence. Ses criminels attentats ont imposé la révolution à un pays qui ne demandait que des réformes et l’ont dès lors poussé vers l’abîme où hier elle eut péri, sans l’héroïque effort de notre armée. Ce sont les classes laborieuses, ces ouvriers des champs et des villes, dont le sort a fait l’objet de mes plus vives préoccupations et de mes plus chères études, qui ont le plus souffert de ce désordre social. Mais la France, cruellement désabusée par des désastres sans exemples, comprendra qu’on ne revient pas à la vérité en changeant d’erreur, qu’on n’échappe pas par des expédients à des nécessités éternelles. Elle m’appellera et je viendrai à elle tout entier, avec mon dévouement, mon principe et mon drapeau. A l’occasion de ce drapeau, on m’a imposé des conditions que je ne doit pas subir.

 

   FRANCAIS! Je suis prêt à tout pour aider mon pays à se relever de ses ruines et à reprendre son rang dans le monde. Le seul sacrifice que je ne puisse lui faire est celui de mon honneur. Je suis et je veux être de mon temps, je rends un sincère hommage à toutes ses grandeurs, et quelle que fut la couleur du drapeau sous lequel marchaient nos soldats, j’ai admiré leur héroïsme, et rendu grâce à Dieu de tout ce que leur bravoure ajoutait aux trésors des gloires de la France. Entre vous et moi, il ne doit subsister ni malentendu, ni arrière‑pensée. Non, je ne laisserai pas, parce que l’ignorance ou la crédulité auront parlé de privilèges, d’absolutisme, ou d’intolérance, que sais‑je encore? de dîme, de droits féodaux fantômes, que la plus audacieuse mauvaise foi essaie de ressusciter à vos yeux, je ne laisserai pas arracher de mes mains l’étendard d’Henri IV, de François 1er et de Jeanne d’Arc. C’est avec lui que vos pères, conduits par les miens, ont conquis cette Alsace et cette Lorraine dont la fidélité sera la consolation dans nos malheurs. Il a vaincu la barbarie sur cette terre d’Afrique, témoin des premiers faits d’armes des princes de ma famille. C’est lui qui vaincra la barbarie nouvelle dont le monde est menacé. Je le confierai sans crainte à la vigilance de notre armée : il n’a jamais suivi, elle le sait, que les chemins de l’honneur. Je l’ai reçu comme un dépôt sacré du vieux Roi mon aïeul, mourant en exil. Il a toujours été pour moi inséparable du souvenir de la patrie absente, il a flotté sur mon berceau et je veux qu’il ombrage ma tombe.

 

Dans les plis glorieux de cet étendard sans tache, je vous apporterai l’Ordre et la Liberté. Henri V ne peut abandonner le drapeau blanc d’Henri IV.

 

Chambord, 5 Juillet 1871
Henri. "

 

Les derniers soubresauts de la monarchie  

 

   En 1873, la France cherche sa république et ses républicains. Cette agitation politique semble donner au comte un nouvel espoir d’accès au trône. Il revient donc à Paris le 9 novembre 1873 sous anonymat et habite Versailles durant 10 jours. Cette maison que l’on peut encore apercevoir aujourd’hui est située non loin de la cathédrale, rue Saint‑Louis. Ces quelques jours seront les dernières occasions pour la France de restaurer un pouvoir monarchique.


Entrevue entre princes d'Orléans
et le comte de Chambord en 1873
 

Le maréchal Mac‑Mahon

 

   Heure après heure, le comte de Chambord espèrera une entrevue avec le président Mac‑Mahon mais ce dernier refusera de le voir, même discrètement. Le comte dira même à cette occasion : « Je croyais avoir affaire à un Connétable, je n’ai trouvé qu’un capitaine de gendarmerie ! ». Car l’objectif de Mac‑Mahon est d’installer la république vite et durablement.

 

   Le 20 novembre 1873, les députés votent le septennat, avec 68 voix de majorité. Mac‑Mahon réussit son pari et devient donc président pour 7 ans. Et comme pour assurer son succès, il rapportera un soi‑disant refus du comte de Chambord. Ironie politique, le septennat est présenté comme une solution temporaire permettant d’attendre le décès du comte et de couronner son cousin le comte de Paris, Philippe d'Orléans (1838,1894), plus diplomate.

 

   Ceci montre une atmosphère française de la fin du 19e siècle pleine de fourberies et de coups bas politiques qui déchirent sans cesse la France. D’ailleurs l’histoire montrera que le vote faillit être tout autre si les députés royalistes avaient appris la présence du comte de Chambord à Versailles.

 

 

   Le 20 novembre 1873 le comte de Chambord sait que tout espoir de voir une monarchie s’installer en France est impossible et reprend l’exil. Il meurt 10 ans plus tard, le 24 août 1883 à Frohsdorf en Autriche.  Il est enterré dans la crypte du couvent de Castagnavizza près de Goritz  en Slovénie.

 

   Les soubresauts politiques continueront malgré tout et d’autres révolutions vont se préparer en France. L’école quittera petit à petit l’emprise de l’église pour devenir laïque et  l’anticléricalisme deviendra la nouvelle religion d'Etat. La séparation entre l’église et l’Etat se fera en 1905.


Le comte de Chambord

 

   Le comte de Chambord prononcera sur son lit de mort ces dernières paroles :

 

' Comme chrétien, je pardonne au duc d'Orléans tout le mal qu'il m'a fait. Mais je ne l'ai reconnu et ne le reconnaîtrai jamais comme prétendant au trône de France. '

 

   Un mémorial du comte de Chambord sera érigé par les légitimistes. Il se trouve à Sainte‑Anne‑d'Auray en Bretagne sud.

 

   Ce lieu du Morbihan n'a d'ailleurs pas été choisi au hasard puisqu'il représente un haut lieu de pèlerinage où se trouve un important sanctuaire catholique.


Le mémorial du comte de Chambord