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[Thierry]

Salut Frank,

je lis dans les lettres de Loret qu'il parle de fr?re Jean (de m?moire, 03/1659).... mais il lui associe fr?re Pierre. Qui est fr?re Pierre ?

Bises ? toi
Thierry

[Luiggi]

R?guli?rement Franck Daffos nous parle de ce fameux Sanctuarium Dei ? Notre Dame de Marceille.
Voici donc sa photo et quelques commentaires...

La rubrique est accessible sous :
Sites remarquables / Notre Dame de Marceille / Autres am?nagements

Le webmaster

[F.POUS]

Excellent. Le myst?re du "tr?sor spirituel" ne fait que se renforcer.
Lorsque Franck avait ?voqu? cette inscription dans un de ces posts, c'?tait la premi?re chose que j'avais faite:
voir la d?finition exacte du mot sanctuaire.
La vierge noire occulterait-elle l'essentiel depuis tout ce temps...?

[Franck DAFFOS]

Bonsoir ? tous
et ravi d'?tre de retour parmi vous apr?s quelques probl?mes informatiques !

Tr?s succintement,
si l'on s'en tient effectivement aux textes canoniques de l'?poque, un sanctuaire est une ?glise qui doit imp?rativement ob?ir ? au moins un crit?re pr?cis:

- soit on y c?l?bre des apparitions mariales (Lourdes, La Salette, Fatima etc...) ou christiques (beaucoup moins nombreuses) comme Paray-le-Monial,

-soit on y v?n?re depuis des si?cles des statues r?put?es miraculeuses, c'est le cas de la plupart des Vierges Noires que nous connaissons et bien entendu pr?cis?ment le cas de N-D de Marceille,

-soit on y conserve des reliques attest?es du saint o? de la sainte que l'on y v?n?re: c'est le cas par exemple du sanctuaire de Pibrac pr?s de Toulouse o? est consercv? le corps de Ste-Germaine.

L'inscription "SANCTUARIUM DEI" dans N-D de Marceille, sanctuaire d?di? ? une Vierge Noire est donc normalement totalement d?plac?e puisque Dieu lui-m?me n'y a bien entendu jamais fait aucune apparition.

Elle ne peut donc s'expliquer
que si une relique concernant Dieu lui-m?me y ?tait (ou allait y ?tre) entrepos?e dans les ann?es 1860 lorsque cette inscription y fut plac?e ...

Mais peut-?tre que l'auteur de cette inscription,
le chanoine Gasc, avait alors fait preuve d'optimisme, puisque tout porte ? croire que son r?ve ne se r?alisa que 70 ans plus tard.

Bien ? tous,
Franck Daffos.

[Franck DAFFOS]

[P.SILVAIN]

[Franck DAFFOS]

Bonsoir Pierre,

personnellement, savoir ce que peut ?tre exactement cette "relique"ne me passionne pas vraiment,
m?me si aussi bien Gasc dans N-D de Marceille, que Boudet dans son livre et fr?re Jean dans "Le Serpent Rouge" ne cessent de nous en donner des indications.

Ce qui me passionne beaucoup plus,
c'est de comprendre que tous ces pr?tres, certainement transcend?s par une qu?te qui a du litt?ralement leur bouffer la vie pendant des ann?es et des ann?es, ont unis leurs destins pour arriver au but, et une fois ce but atteint n'ont pas perdu un seul instant de vue le v?ritable objet de leur qu?te.

C'est la raison pour laquelle fr?re Jean,
avant que de quitter ce monde en 1930, a choisi de r?aliser le voeu de son ain? Henri Gasc, qu'il n'avait pourtant connu que trois ans (1880-81-82), en faisant amener dans N-D de Marceille ce qui lui tenait tant ? coeur, et qui lui avait command? les grands travaux d'embellissement des ann?es 1860.

Je reste persuad? que les grandes r?jouissances du Couronnement de la Vierge Noire de Marceille
en septembre 1862, malgr? l'immense honneur que lui faisait le Saint Si?ge en reconnaissant ainsi son sanctuaire, ont du avoir pour le chanoine Gasc un g?ut d'inachev?: l'?glise avait ?t? par ses soins refaite de fonds en comble et se pr?sentait comme un ?crin parfait, mais le "joyau" tant esp?r? n'?tait pas l?: depuis pr?s de 20 ans, l'abb? Vi? de Rennes-les-Bains qu'il avait initi? pi?tinait dans ses recherches: il avait m?me jet? l'?ponge pr?s de 6 ans auparavant !

La seule consolation pour Gasc en ces f?tes grandioses de septembre 1862 lui est tr?s certainement venue de son ami Gaud?ric M?che, son pr?decesseur ? l'aum?nerie de Marceille (dont il ?tait toujours propri?taire d'un quart), et en charge depuis 28 ans de celle de N-D du Cros: il lui pr?sentait un tout jeune vicaire plein d'avenir que l'Ev?ch? venait de lui adjoindre ainsi qu'au cur? de Caunes-Minervois, et qui avait pour nom Henri Boudet.
A son tour, et ce m?me jour, le chanoine Gasc pr?sentait au jeune Boudet le fils d'une tr?s estim?e famille de Limoux, qui plus est propri?taire de la moiti? de N-D de Marceille, qui embrassait l'?tat eccl?siastique: Joseph-Th?odore Lasserre, futur cur? d'Alet-les-Bains chez qui un certain B?renger Sauni?re fera son vicariat pendant 3 ans d?s son ordonation en 1879.

Qui osera dire apr?s tout cela que N-D de Marceille n'a jou? aucun r?le dans les myst?res de RLC ???

Ce m?me Henri Boudet, cette fois cur? de Rennes-les-Bains
depuis tr?s exactement 40 longues ann?es, nous le retrouverons ? ce m?me endroit juste 50 ans plus tard, en 1912 pour la c?r?monie d'intronisation de N-D de Marceille en basilique mineure. Il ?tait ce jour-l? accompagn? de fr?re Jean et d'un certain abb? Rescani?res que fr?re Jean avait lui-m?me form? et qui devait 2 ans plus tard le remplacer ? la cure (et au tr?sor) de Rennes-les-Bains.

Amiti?s mon cher Pierre,
Franck.

[F.POUS]

[Franck DAFFOS]

[F.POUS]

[F.POUS]

Petit retour sur Notre-Dame-de-Marceille, un peu tomb?e dans l'oubli depuis quelque temps...
Sur la fameuse gravure de 1850 de l'int?rieur de l'?glise, il y a aussi une inscription mais je ne parviens pas ? la comprendre.
Il y a pourtant des lettres et m?me des mots mais ?a ne suffit pas.
En voici un agrandissement:
--> http://trainsmp.free.fr/Incription-NDM.jpg
Si quelqu'un parmi vous a une id?e...?
Merci.

[Franck DAFFOS]

Bonsoir M. Pous,

tout d'abord, cette lithographie, de R?gni? et Certain, date de 1830.
Elle vient d'?tre d?finitivement dat?e sans l'ombre d'un doute grace ? un article de presse du "Petit Limouxin" dat? du 5 juin 1948 et publi? par Pierre Jarnac dans son dernier bulletin P?gase. L'auteur de cet article, M. J-L Lagarde avait lui-m?me offert la gravure originale ? la base de cette litographie au mus?e Petiet de Limoux en 1934.

Rappelons qu'apr?s la parution de mon livre,
j'avais pu retrouver un original de cette litographie ? Limoux et que l'ayant fortement agrandie, j'avais pu prouver que sur le fameux tableau dit de St-Antoine, c'?tait en fait St-Augustin qui ?tait repr?sent? ? l'?poque avec tous ses attributs iconographiques, ce qui validait compl?tement les d?ductions de mon livre. Bien entendu le choeur de mes d?tracteurs pr?f?res (M. Mensior en t?te) s'?tait ?cri? en hurlant ? la minipulation puisque pour eux cette gravure datait de bien avant cette ?poque.
Depuis, comme pour beaucoup d'autres points qu'ils ont syst?matiquement (et de mauvaise foi) contest?s depuis presque 2 ans (Jean Loret, l'existence d'une famille Paris, le proc?s Hautpoul-Pavillon, les ressources financi?res importantes du baron d'Hautpoul ? une ?poque, les tableaux de RLB, le tableau St-Antoine de N-D de Marceille etc...) cette gravure est bien curieusement pour eux pass?e aux oubliettes: ils n'en parlent plus, comme tout ce qui les g?ne... C'est tellement plus simple ainsi !

Pour en revenir ? cette gravure M. Pous,
l'inscription en question est tout simplement celle-ci:

"BANC DES PROPRIETAIRES ET DES MARGUILLIERS" ... Enfin aurait d? ?tre car vous remarquerez qu'elle ne se pr?sente pas sans fautes d'orthographe.

Ce banc, situ? justement sous le fameux tableau St-Antoine / St-Augustin
?tait r?serv? aux 4 co-propri?taires du sanctuaire et aux 4 marguilliers qui ?taient des la?ques membres de ce que l'on appelait alors le "conseil de fabrique", c'est ? dire de l'organisme charg? de g?rer les ressources financi?res g?n?r?es par le p?lerinage ? N-D de Marceille.
Depuis la rupture entre les propri?taires du sanctaire et l'?v?que de Carcassonne Mgr de La Porte au d?but des ann?es 1810 qui avait aboutie ? la fermeture compl?te de N-D de Marceille depuis le d?but 1812 sur d?cision ?piscopale, les marguilliers ?taient directement choisis par l'Ev?ch? aux termes d'un compromis boiteux, sign? entre les parties le 13 ao?t 1814, ce qui permit la r?ouverture du sanctuaire. Mgr de La Porte mettait ainsi la haute main sur les ressources du sanctuaire mais ce n'?tait qu'une victoire au g?ut amer car en r?alit? il avait tout simplement tent? de s'annexer la propri?t? pure et simple du sanctuaire !

En 1830, lorsque fut r?alis?e cette gravure par R?gni? et Certain,

- les propri?taires de N-D de Marceille ?taient: MM. M Andrieu, F. Lasserre, J. Durand et J. T?linge.

A noter que MM Andrieu et Lasserre virent leur familles r?unies
par le mariage de leur enfant respectif qui eurent un fils: Joseph-Th?odore Lasserre, que nous retrouvons dans notre affaire comme d'abord le cur? d'Alet qui acceuillit en 1879, ? sa sortie du s?minaire, un jeune vicaire nomm? B?renger Sauni?re, puis qui fut le brillant auteur en 1891 d'une curieuse monographie de N-D de Marceille o? il encensait son confr?re l'abb? Henri Boudet suite ? son livre sur le Cromleck de RLB (il fut un de ses tr?s rares supporters ? l'?poque), et enfin l'historien amateur averti qui r?coltat tant et plus de documents ?tonnants du 17?me si?cle sur Mgr Nicolas Pavillon que le directeur des Archives Nationales de Paris, Etienne Dejean, se d?placait en personne pour venir le voir ? Alet et en fit une des sources privil?gi?es de son ?tude sur l'ancien pr?lat parue en 1909...

Plus tard, les 2 quarts de N-D de Marceille appartenant ? Durand et Telinge chang?rent de propri?taire: l'ancien aum?nier du lieu, le chanoine Gaud?ric M?che, en disgr?ce ? N-D du Cros pr?s de Caunes-Minervois (Aude) r?ussit (avec on ne sait quel argent) ? en racheter un quart qu'il l?gua ? sa mort (1864) ? l'?v?ch? de Caracassonne, preuve qu'il n'?tait pas rancunier. L'autre quart fut rachet? bien des ann?es plus tard par un banquier ari?geois, M. Bourrel, sur qui finalement ? la fin du si?cle (1891-1893) Mgr Billard allait s'appuyer pour pouvoir machiav?liquement racheter N-D de Marceille ? son propre et priv? nom, grugeant ainsi son propre dioc?se qu'il ?tait charg? d'administrer.

- les marguilliers nomm?s par l'Ev?ch? ?taient: MM. Barthe d'Huleau, Monset, Fouquier et Ferran Contois.

Ce banc donc, M. Pous, ?tait destin? et r?serv? ? ces 8 personnes.

Cordialement,
Franck Daffos.

[F.POUS]

Bonjour et merci M.Daffos,
je suis toujours sid?r? par la qualit? et la pr?cision (encyclop?dique!) de vos r?ponses.

"Banc des propri?taires et des marguilliers": j'?tais ? mille lieues de penser ? ?a!
Les fautes d'orthographe de la gravure en sont sans doute la raison.

Bien cordialement,
F.POUS

[F.POUS]

Deux photos de 2 m?daillons de l'int?rieur de l'?glise de Notre-Dame-de-Marceille.
Il y a 22 m?daillons en tout.
Mais ces deux ont une particularit?: leur fond blanc.
Aucun des 20 autres (je l'ai constat? de visu il ya quelques jours encore).
Chose int?ressante: ces 2 m?daillons sont les seuls, sur les 22, ? repr?senter un coeur "rayonnant" (enflamm??)!
Le tableau de St-Augustin pas tr?s loin...
Quelqu'un saurait-il pourquoi ce fond blanc? Est-ce classique dans ce genre de repr?sentations?

[Franck DAFFOS]

Bonsoir M. POUS,

tout d'abord, je me dois de vous reprendre un peu:

- il n'y a pas 22 mais 26 m?daillons
qui furent peints ? la main par le chanoine Gasc aid? de son confr?re l'abb? Coste cur? de Pieusse, localit? voisine... Quand je pense que certains veulent nous faire croire que Gasc n'?tait pas peintre !
Le mur du choeur en comporte 9, tout comme le mur du fonds o? se situe l'orgue et le fameux Aigle cit? par Boudet, et les murs lat?raux en comportent chacun 4: un par trav?e lat?rale.

Mais par contre nous ne trouvons effectivement repr?sent?s que 22 motifs diff?rents, calqu?s sur les Litanies de la Vierge ("Ora pro nobis": "Priez pour nous"), puisque certains sont (intentionnellement) repris deux fois. Lorsqu'on comprend le mal que se sont donn?s certains pour faire passer un message, peut-?tre il ya-t-il une raison ? cela ?

- Il y a en fait 3 m?daillons et non 2 orn?s d'un coeur: vous avez oubli? le principal, celui qui tr?ne tout en haut du mur du fonds au dessus de l'orgue: il renvoie au tableau de St-Augustin bien entendu, et au dessus de ce tableau quel m?daillon trouvons nous ? Celui representant une maison avec l'inscription "Domus aurea" que l'on peut traduire par "(cette) maison qui contient de l'or": difficile d'?tre plus explicite concernant l'utilit? du tableau du dessous non ?

Une remarque ? ceci:

-soit en 1861 et 62, date des travaux peintes aux murs au dessus des m?daillons, et pour des raisons que nous ignorons encore, Gasc n'avait pas encore modifi? le St-Augustin pour le transformer en St-Antoine tel qu'il apparait aujourd'hui,

- soit la modification venait d'avoir lieu mais Gasc tenait ? nous laisser un indice au sujet du tableau. A ma grande honte, je suis totalement pass? ? c?t? ? l'?poque de l'importance de ces m?daillons (*), qui ne sont en fait qu'un jeu de piste ? double d?tente: un premier coup pour indiquer l'entr?e de la crypte gr?ce au tableau, et le deuxi?me coup pour indiquer une certaine cache am?nag?e par lui dans le sanctuaire et qui n'attendait plus que son contenu...

Pour r?pondre enfin ? votre question M. Pous,
je pense que le fonds blanc n'est d? qu'? un probl?me technique de pr?paration du support, puisque la base commune de ces m?daillons a pu faire qu'ils ont ?t? r?alis?s au pochoir. Ces pochoirs (ainsi que les echaffaudages) furent d'ailleurs emport?s par le cur? Alexandre Coste pour red?corer son ?glise paroissiale de Pieusse tout ? c?t?.
Par malheur pour nous, cette ?glise fut enti?rement refaite (mais de magnifique fa?on !) il y a une quinzaine d'ann?es suite ? une op?ration de m?cenat. Toute la d?coration de Coste fut supprim?e: c'est tr?s certainement grand dommage pour nous car je suis persuad? que la comparaison des m?daillons "de base" de Pieusse avec ceux plus ?labor?s de N-D de Marceille nous auraient donn? la solution du travail de Gasc, comme la comparaison du Chemin de Croix de RLC avec un strictement d'origine de chez Giscard am?ne son lot de d?couvertes puis de certitudes.

H?las pour les m?daillons de Pieusse: je suis arriv? trop tard et ils sont ? pr?sent d?finitivement perdus.

Cordialement,
Franck Daffos.

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(*) qui n'ont, bien entendu, rien ? voir avec l'Alchimie. Absolument rien dans toute l'?nigme de Rennes n'a ? voir avec l'Alchimie. Une fois de plus la v?rit? est beaucoup plus simple.