Il
aura fallu attendre 2014 pour qu’un travail de fond sur plus d’une dizaine d’années trouve enfin la place qui
lui est due dans la bibliothèque de Rennes.
C’est
en effet avec un immense plaisir que je souhaite longue vie aux deux nouveaux ouvrages de Franck Daffos publiés
aux éditions ARQA. Ces deux livres « Le secret dérobé » et « Le puzzle reconstitué » ne sont pas
de simples rééditions. Ils sont aussi l’occasion pour l’auteur de renforcer certains messages et d’apporter des
documents inédits. Ils sont aussi un magnifique tremplin pour la suite des études que je continue de proposer sur le site et des
ouvrages à venir. Car même si nos recherches se sont éloignées en apparence ces dernières années, cette nouvelle
étape prouve que nos chemins n’ont jamais été aussi proches et convergents… |

Il y a 45 ans naissait quasiment de rien...
du vent des Corbières et des oubliettes de l’Histoire, un mystère
échevelé de « curé aux milliards » que l’intelligentsia actuelle, bien embarrassée, considère être aujourd’hui un « mythe »…
Autrement dit après un demi‑siècle de recherches biographiques et historiques, géographiques et archivistiques et plus de 450 livres
publiés sur « l’Affaire de Rennes‑le‑Château », celle‑ci se résumerait, en quelque sorte, à une escroquerie intellectuelle, un conte à
dormir debout, un piège nébuleux aussi hasardeux qu’improbable dans lequel tomberaient tous les chercheurs qui, tels des papillons de nuit
attirés par une lumière incandescente située au loin, dans un Razès enchanté par Gérard de Sède, et n’aurait comme seul recours que de
colporter la légende de Rennes. Il suffit de le croire. Mais, pour croire le contraire, il est nécessaire surtout de se pencher, sans a
priori aucun, sur les pièces incontournables du dossier pour comprendre à quel point les tenants d’un mystère sans corps, mais aussi sans
queue ni tête, se retrouvent très rapidement démunis devant leurs propres contradictions. Depuis plus de dix ans, Franck Daffos avec ses
ouvrages : le Secret dérobé et le Puzzle reconstitué, et ses conférences à Rennes‑le‑Château, démonte avec courage et abnégation tous les
rouages de cette « machine infernale », comme aurait dit Cocteau, et démontre à qui veut l’entendre que l’affaire de Rennes est bien une
affaire sérieuse ‑ concernant des ecclésiastiques. Autrement dit un « secret de prêtres »… Franck Daffos démontre encore que le mystère
est loin d’être inexistant ‑ bien au contraire ‑ et qu’il suffit de se donner la peine de reconstituer patiemment le puzzle, pour
qu’apparaisse enfin l’image cohérente et parfaitement réaliste d’une énigme ancestrale qui prend principalement sa source dans le XVIIe
siècle des Bergers d’Arcadie de Nicolas Poussin et du surintendant des finances de Louis XIV, un certain… Nicolas Fouquet....
Interviews de Franck Daffos :
http://www.editions‑arqa.com/editions‑arqa/spip.php?article2891
http://www.editions‑arqa.com/editions‑arqa/spip.php?article2892
http://www.editions‑arqa.com/editions‑arqa/spip.php?article2904 |
Voici maintenant 10 ans qu’un formidable hasard devait nous rapprocher suite à l’ouverture du site RLC Archive le 5
mai 2004. La barre des 1 millions de visiteurs a été franchie fin d'année 2014 et depuis le vent continue de souffler sur la petite colline envoûtée, nous amenant
toujours plus de rêves
et des surprises. Je me souviens encore…
Surpris par le ton légèrement provocateur d'un site fraîchement créé et par un contenu sans cesse en mouvement orienté
vers de nouvelles pistes, Franck avait pris son téléphone pour me recommander d’y ajouter une référence qui manquait.
L’échange dura en réalité plus de trois heures… Tout juste armé de mes connaissances naïves, version Gérard de Sède, je
dus rapidement réviser ma vision sur l’énigme ainsi que mes premières convictions. Pas de doute… Franck venait de me
faire gagner un temps précieux en me confiant certains aspects de l’affaire qui sont encore aujourd'hui confidentiels.
Ce partage fut essentiel, car il me permit de comprendre que les fondations jusqu'alors empiriques étaient en réalité
très solides. Il suffit de considérer l'énigme sous une autre lumière. Je mis donc à profit ce cadeau pour poser très
rapidement le site sur les bons rails. C’était le début d’une aventure et d’une amitié sans faille, une route qui
continue aujourd’hui de nous guider.
Ce fut aussi la naissance d’un forum que je décidai d’ouvrir pour faire face à une vague de protestations, de
censures, et d’attaques gratuites contre l'auteur. Les nouvelles thèses étaient à contre‑courant et dérangeaient
visiblement des idées que certains croyaient définitivement acquises. Saunière n’est plus au centre de l’affaire. Il
aurait été utilisé, et ND de Marceille est un nouvel épicentre qu’il faut prendre en compte avec Rennes‑les‑Bains. Et
puis quel est donc ce mystérieux prêtre lazariste que personne ne connaît encore et qui se nomme Jean Jourde ? Un
lazariste ?
Tiens donc… Dommage pour certains auteurs et chercheurs qui construisirent leur notoriété uniquement sur un
Bérenger
Saunière seul inventeur du trésor maudit.
Que sont devenus tous ces incrédules arc‑boutés sur leurs convictions ? Que
reste‑t‑il de toutes ces thèses destinées à nous faire croire que l’histoire de Rennes n’est qu’une ridicule affaire
de trafic de messes, une non‑affaire montée de toutes pièces par des faiseurs de mystère et par un Pierre
Plantard manipulateur ? Absolument rien… Car une
fois de plus, le temps est seul juge… Devant l’immensité des indices qui s’accumulent sans cesse devant la porte de
Rennes, les plus incrédules sont bien obligés d’admettre le constat ou de se taire. Finalement, parmi les innombrables
ouvrages publiés, seuls quelques‑uns servent de référence et continuent d’abreuver le long fleuve tranquille des deux
Rennes... |

Notre Dame de Marceille à Limoux |
Ce fut ensuite une rencontre mémorable avec
Franck à ND de Marceille en 2006, et
la découverte d'une très belle signature sur le tableau de Saint Antoine, celle
de Mathieu Frédeau ; un indice‑surprise qui allait nous replonger dans de nouvelles péripéties et d’autres
recherches. Il fallait comprendre pourquoi Henri Gasc cite dans ses notices Ambroise Frédeau alors que
le tableau qu’il décrit est signé Mathieu, son frère. Les interrogations s’ajoutent aux mystères... |

Souvenir d'une rencontre à ND de Marceille durant l'été 2006
(de gauche à droite JP Garcia et Franck Daffos) |
Ce fut plusieurs campagnes de photo destinées à capturer le maximum de lumière issue du
tableau de Saint Antoine. Année après année, la technique évoluant, les images
se révéleront de plus en plus enrichissantes. |

Photo Saint Antoine NDM 2010 ‑ par Infra Rouge © RLC Archive |
Ce fut aussi la découverte en 2006 du jumelage des deux
tableaux de Rennes‑les‑Bains, deux toiles qu’Henri
Boudet laissa dans sa paroisse avant de se retirer définitivement à Axat. Les deux scènes, l’une « La
Crucifixion », la seconde une pietà « Le Christ au lièvre », s’assemblent par une pierre dolmen en faisant apparaître
un étrange paysage. En son temps, Gérard de Sède n’avait pas manqué d’alerter sur l’étrangeté de la
représentation christique, mais il était loin de se douter que juste à côté, un second tableau complète la scène. Ce nouvel indice relança le débat. Surtout il fit réagir les consciences… Il reste encore
beaucoup à découvrir malgré les dires de certains… Si le nombre de pièces du puzzle de Rennes augmente, une image
apparaît très lentement. Pas de doute, nous sommes sur la bonne voie… |
Plusieurs informations sur la Pietà viendront alors renforcer la piste de Limoux et de ND de Marceille. Une inscription
rapportée
par
l’abbé de Monts
et présente sur le cadre aujourd'hui disparu, donnait ses
mots :
"Don de Notre Dame de Marceille"
Au dos de la toile une autre information :
" Peint en 1825
par J.B.B Rouch
professeur de dessin à Limoux "
La Pietà appelée aussi
le Christ au lièvre par de Sède, prit alors un autre envol, quittant
des hypothèses jusque là immuables pour aller rejoindre une autre une voie, celle des Lazaristes de
ND de Marceille, les chanoines
Mèche,
Gasc et surtout
le Père
Jean Jourde. C'était sans compter sur le second tableau jumelé, une Crucifixion...
Car la Crucifixion de Rennes‑les‑Bains possède aussi
au dos une inscription :
fait par Mr GASC
Aumônier de notre dame
De Marceille de Limoux
En faveur de m. Vié. son
ami , et curé de cette
paroisse 1842 .
Ainsi Gasc était aussi artiste peintre. Décidément la
piste de Limoux est tenace et ce n'est pas tout... |

La Crucifixion de Pieusse
version originale
|

La Crucifixion de Rennes‑Les‑Bains
par Gasc
|
Il suffit de se rendre à
l'église de Pieusse prés de
ND de Marceille
pour admirer une version originale datée du XVIIe
siècle et classée aux Monuments Historiques. Peinte délicatement au bas du tableau, une fine écriture redonne le nom de
Gasc...
ex dono Gasc
Sis carissimo
Catuffe rectori
de pieusse
anno...
1866
|
|

Détail extrait de "La Crucifixion" de
Gasc |
En comparant les deux Crucifixions, il est facile de voir ce que Gasc a transformé et supprimé... Une partie
de la roche droite a été redessinée, et de la ville de Jérusalem il ne reste que la
mosquée d'Omar érigée au VIIe
siècle, là où s’élevait
le Temple du roi Salomon et où étaient entreposés ses trésors.
|
C’était aussi le temps des premières rencontres inoubliables avec des auteurs et des chercheurs de tout bord, de tout
horizon. C’était le temps des échanges et des discussions dans le petit jardin de l’abbé, chacun tentant de convaincre
son prochain.
Ce fut le temps d’une journée organisée à ND de Marceille avec Franck et offerte à tous les passionnés. L’escapade
permit de rassembler les aficionados du site et les curieux venus contempler ce lieu encore méconnu. Pourquoi ND de
Marceille est‑elle liée à l’affaire de Rennes ? Pourquoi François Fouquet
s’était‑il tant intéressé au Sanctuaire
limouxin ?
Pourquoi ce même frère de
Nicolas Fouquet et
prélat, François Fouquet fut‑il propulsé coadjuteur et Archevêque de Narbonne par Nicolas, lui permettant ainsi d'administrer seul
le Sanctuaire ? Pourquoi réalisa‑t‑il des
travaux dont la réalisation d'une crypte
secrète ? Que penser de ce
Saint‑Antoine accroché sous le médaillon « La maison d’or » ? Le tableau n’est malheureusement plus à sa place
historique, les locaux bénévoles ayant préféré favoriser un autre tableau sur l’histoire de Limoux. Et que dire de
Mgr Billard qui détourna l’argent d’une veuve pour acheter le Sanctuaire mis aux
enchères ? Qu'on le veuille ou non, ND de Marceille venait de rentrer officiellement dans l’énigme de Rennes…
|

C'était le 17 juillet 2007 devant le parvis de ND de Marceille
Auteurs, chercheurs et passionnés en pleine communion... |
C’est à cette période que je devais aussi
croiser à plusieurs reprises Henri Lincoln, l’inventeur du Pentacle
des Montagnes et auteur de plusieurs best‑sellers dont L'Enigme Sacrée (aux Editions Pygmalion), un livre qu'il
écrivit avec Michael Baigent et Richard Leigh. L'ouvrage produisit son effet et même si certaines études
sont aujourd'hui contestées, d'autres deviennent avec le temps particulièrement pertinentes. Par le hasard des randonnées, je devais le rencontrer
plus tard, penché sur le parapet des Pontils et admirant l’emplacement d’un
tombeau (des Pontils) qui n’existe malheureusement plus. Il me confia alors cette réflexion qui, pour moi, prend aujourd’hui un sens très particulier : « comprendre la présence de ce tombeau c’est résoudre l’énigme »… Je ne
peux constater aujourd’hui qu’il avait bigrement raison… |

Henry Lincoln en août 2006 |
En parallèle, une autre étude amorcée dans l’église de Bérenger Saunière
par Jean Brunelin allait se révéler être extrêmement prometteuse et riche en surprises. Il faut dire que
l’étonnement était de taille. Alors que nous avions pris l’habitude d’explorer les alentours de la paroisse, Jeannot, passionné par
l’art de la photographie, eut l’idée de prendre quelques macros sous l'autel. Ce fut l’amorce de plusieurs découvertes sans
précédent. Au fur et à mesure que nous prenions des images détaillées de l'ensemble des peintures, des formes et des objets apparaissaient
sans que l'on puisse donner immédiatement un nom.
Le bas‑relief Marie‑Madeleine et
la fresque monumentale au‑dessus du confessionnal cachent des détails inédits, uniquement perceptibles dans de bonnes
conditions d’éclairage. La piste est sérieuse et plusieurs campagnes furent nécessaires pour immortaliser dans les
meilleures conditions possible ces détails du culte. La fresque se dégrade rapidement et il faut se dépêcher d’en
saisir le maximum.
L’une de ces campagnes restera dans ma mémoire. C’était à la tombée de la nuit, en compagnie de
l’équipe municipale, alors qu’un vent glacé sifflait contre la porte de la petite paroisse. Au total, plus de 300
clichés furent pris, et pour la première fois des indices apparaissaient sublimés par les traitements numériques.
Mais un autre travail allait rapidement s’imposer : il fallait interpréter cette masse considérable d’information et
surtout trouver une cohérence, une explication… Sur la partie droite, les roches peintes sont des coupes présentant un
système complexe de grottes. En haut, une pierre dolmen est installée près d’un arbre. Sur la peinture latérale
gauche, une autre coupe est présentée, ainsi qu’une brebis inversée et un curieux petit personnage dissimulé dans les
branches. L'étude de
la Montagne Fleurie nous occupera finalement plusieurs mois. |

L'équipe municipale 2008 face à cet
héritage d'un autre siècle...
C'était au début de la nuit du 6 octobre 2008
|

De loin la peinture représente une roche... de près il s'agit d'autre chose...
Le pan de montagne sur lequel sont enracinés des arbres
a été représenté en coupe verticale faisant apparaître un réseau
souterrain
et plusieurs grottes...
En haut, une étrange pierre dolmen... |
L’étude de la fresque fut l’étincelle qui obligea à mettre sur papier broché une synthèse de l’affaire. Ainsi l’année
2008 fut le temps d’un premier bilan et la sortie d’un livre : « Le Secret dans l’Art ou l’Art du Secret ». Le
challenge était de présenter l’énigme à un large public tout en rebondissant sur les apports de Franck Daffos publiés
trois ans auparavant dans un ouvrage très remarqué « Le secret dérobé ». Le pari du "Secret dans
l'Art" était aussi d’expliquer aux passionnés
et aux chercheurs les nouveautés et tout un ensemble déduit de la fresque. J’aurais pu penser à cette époque que tout
avait été dit, que le tour de la colline envoûtée avait été enfin accompli. En réalité, je savais au fond de moi que
des lacunes considérables restaient encore à combler, mais comment aller plus loin ? Comment ouvrir d’autres pistes ? C’était
encore sans compter sur le formidable ressort des deux Rennes. L’énigme cache une forêt qu’il faut apprendre à
pénétrer pour mieux l’explorer…
Ce fut aussi d'innombrables randonnées... des aventures, des découvertes et des
rencontres... Un enrichissement permanent... Pour ceux qui savent rester attentifs et curieux, le Haut‑Razès cache
des trésors dans ses paysages et dans ses vallées... Mais attention, il faut savoir mesurer les risques et toujours se faire
accompagner... Ses visites de terrain sont en tout cas obligatoires pour ceux qui veulent aller plus loin dans les
recherches et dans l'immersion... Rien de vaut d'être sur place et de se rendre compte par soi même... Les résultats obtenus en
2011
le prouvent de façon éclatante... |

Quelque part dans le Cromlech de Boudet en 2009 |

Un instant de grâce sur le site des Tiplies, au fond le Bugarach |
L'année 2011 fut aussi une première étape avec mon ami Patrick Merle. Notre objectif était de reconsidérer
le Domaine et sa géométrie. Depuis longtemps la topographie du Haut‑Razès hante les chercheurs, mais l'accès à cette connaissance demande un
investissement en temps très important. Il faut surtout admettre la réalité de ces constructions monumentales peu
ordinaires que sont les alignements d’églises ou de lieux remarquables qui sillonnent la petite région. Enfin il faut
maitriser certaines notions en Mathématiques et en repérages géographiques. C’est la théorie des « tireurs de traits »,
comme aiment la décrire les détracteurs de l'affaire. Sujet très controversé, car insaisissable, le Cercle des églises offre
pourtant une preuve implacable de l’existence de ces tracés de l’impossible. Ce même principe existe à une échelle
plus petite dans le
Domaine
de Saunière, mais pour le démontrer il fallait au préalable reprendre à zéro les
proportions des jardins.
En son temps Alain Féral avait bien compris l’importance de cette étude, mais les moyens
techniques manquaient, et forcé de constater que le plan qu’il avait produit ne respectait malheureusement pas la
réalité. Il nous fallut plusieurs mois de travail et d’échange pour enfin obtenir un plan aux réelles proportions, un
plan que l’on a pu aussi mettre à jour avec les cartes postales de Saunière. Coïncidence ? Cinq mois après la
publication des travaux sur le site RLC Archive, la commune décidait de restaurer le Parc entre les deux tours en
respectant l’aspect des jardins à l’époque. J’eus ainsi le plaisir d’admirer en réel le résultat de nos
travaux.
Mais cette étude allait révéler un autre aspect inédit : la géométrie sacrée du Domaine. Parmi les
découvertes de Rennes, certaines sont difficiles à expliquer ou à démontrer. Cette fois la surprise est complète, car la géométrie du Domaine
est visuelle, mesurable, implacable, démonstrative, indéniable. Les jardins se présentent comme
une cathédrale virtuelle où les cercles et
les Triangles d’or s’empilent. Pourquoi ? Pour qui ? Comment ? Et pour quel usage ? Une
chose est sure : longtemps sous‑estimée par les premiers chercheurs, l’intelligence déployée par les érudits
lazaristes prouve encore une fois que nous sommes sur une affaire hors norme et qui demande des connaissances en
mathématiques, en projections, et en géométrie sacrée particulièrement aiguisées. |

Le plan de référence
©
‑ Un concentré d'intelligence... |

Un exemple de géométrie... Il y a beaucoup d'autres propriétés... |
Je l’ai souvent dit. Ma vie, mon parcours dans cette affaire sont une suite ininterrompue de coïncidences qui
m’emporte de surprises en événements, et de découvertes en rencontres. Alors que la spirale de Rennes m’entrainait
vers d’autres recherches, je reçus durant l’été 2011 un appel de Franck. C’était un matin et sa voix était
inhabituelle : « C’est fini, nos travaux ont été publiés sur trois forums… Je ne réponds plus de rien ».
Inutile de détailler ici la suite de ce malheureux événement. L’épisode tourna à la parodie, amplifié par des médias
qui n’hésitèrent pas à ridiculiser et à caricaturer une fois de plus le mystère Saunière. Le Pech d’En Couty fut la
proie des curieux et de quelques opportunistes pressés d’immortaliser leur image sur le Web. L’épisode se poursuivit
avec la mise en ligne sur le site RLC Archive du catalogue Giscard. Conséquence heureuse
pour les passionnées, le troisième et dernier tableau tant convoité,
le Saint‑Antoine sans
tentation fut enfin révélé au public par Franck Daffos. Quelques jours après le schisme d’en Couty, j’eus le plaisir de m’entretenir
longuement avec lui. Ce fut aussi à cette occasion que je pus admirer la photo ektachrome du très beau tableau de
Téniers « Les 7 péchés capitaux », une image haute résolution faite par le musée du Prado. Je ne me doutais pas encore qu’elle
allait me projeter dans une nouvelle aventure sur plusieurs années... |

Les 7 péchés capitaux ‑ 1670 ‑ Par Téniers
le Jeune
Version Ektachrome Franck Daffos
L'original est au Musée du
Prado (Madrid) |
La toile est incontestablement importante et sa
censure au Prado prouve son intrigue. Lors d’une visite à Madrid en 2013, je pus profiter de quelques heures pour me rendre au musée du Prado,
espérant contempler l’œuvre originale du Maître. À mon grand regret, aucune trace de la toile et personne ne sait… Même la base de données du
musée ne connaît pas l’œuvre et seules quelques singeries de Téniers y sont présentes... Il est clair qu’il est inutile d'espérer… Le
tableau a été aujourd’hui occulté et sans doute pour longtemps… Heureusement, nous disposons aujourd’hui d’une numérisation haute
définition de la toile pour le plus grand plaisir des passionnés. |

David Teniers Le JEUNE – La
Tentation de Saint‑Antoine du Prado 1670
(Ref. 1618 – année 1849) Peinture sur cuivre dim 55 x 69 signé D. Teniers fec.
Peinture provenant de la collection de Don Luis de Benavides, marquis de Caracena,
Gouverneur et capitaine général des Flandres
Collectionneur des Œuvres de David Teniers le Jeune
Le titre de l'œuvre est en réalité "Les 7 péchés capitaux"... et non une Tentation... |
Que dire aujourd'hui sinon que toutes ces recherches additionnées à celles de
Franck Daffos et
de Didier Héricart de Thury ne cessent de grandir et de porter leurs fruits. Le temps de la récolte est venu puisque peu à peu
certains éléments font surface, venant réconforter les acquits d'un long travail. Un très bel exemple a été publié dans
l'interview de Franck à propos du codage du
livre de Boudet "La Vraie Langue Celtique".
Prenez
l'ouvrage (une version conforme type Belisane) et allez aux pages
284 et
285. En respectant un procédé de lecture on peut
aligner ces mots : « l’abbé, gens, jour de » (page 284) puis « la langue celtique », « auteur, véritable » (page 285) donnant la
formule « L’abbé Jean Jourde, auteur véritable la langue celtique ». J'avoue m'associer à la joie de Franck en pensant à tous ces
détracteurs qui ne cessèrent de fustiger durant plusieurs années ces travaux, refusant notamment l'implication de ce prêtre lazariste
Jean Jourde... Ce n'est qu'un exemple parmi d'autres... |

Les pages 284 et 285 du livre de Boudet "La Vraie Langue Celtique"...
L’abbé Jean Jourde, auteur véritable la langue celtique
Image extraite de
l'interview de Franck Daffos |
Voici donc qu'une extraordinaire épopée se dessine peu à peu autour d'un immense trésor qui s'est
accumulé grâce aux Celtes avec les Volsques Tectosages, puis grâce aux
Wisigoths venus avec leur butin sur la Narbonnaise en
l'an 476 après le pillage de Rome en
410, une ville qui contenait des richesses considérables agrémentées du pillage
des trésors de Jérusalem et de son Temple effectué par l'empereur romain Titus en l'an
70. Enfin, grâce aux
Templiers qui
viendront y déposer leur touche finale suite à la chute de
Jérusalem en
1099 puis à la chute de
Saint Jean d'Acre en
l'an 1291. |

Mathieu de Clermont et les croisés sur les remparts
de Saint Jean d'Acre en 1291 |
Le
XVIIe siècle est certainement la période
la plus riche en résurgences, mêlant à l'énigme des deux Rennes toute une pléiade de personnages célèbres en passant par
Nicolas Fouquet et ses frères,
Nicolas Pavillon,
Nicolas Poussin, eux‑mêmes intégrés dans des cercles d'érudits et de religieux qui se croisent selon les péripéties de l'Histoire. Ces cercles influents sont
par exemple les Lazaristes avec
Saint Vincent de Paul et
Olier à
l'église Saint‑Sulpice de Paris, les
Jansénistes et
l'abbaye de Port‑Royal. Même
certains personnages dans le proche entourage de
Louis XIV s'impliquent. Le roi lui même vint croiser l'énigme avec le procès
Hautpoul / Pavillon, avec Nicolas Pavillon et l'affaire de la Régale, avec l'affaire Fouquet, avec l'affaire
de l'abbaye de Port‑Royal et son démantèlement, et bien sûr avec l'affaire du
tableau des
Bergers d'Arcadie. L'énigme du
Masque de Fer n'est qu'une énigme dans l'énigme de Rennes, mais très révélatrice... une
résurgence de plus... |

Les Bergers d'Arcadie ‑ Version II ‑ par Nicolas Poussin
(officiellement élaboré entre 1638 et 1640)
plus vraisemblablement vers 1655 |
Louis XIV se serait‑il finalement vengé en construisant
après le petit Versailles de Fouquet (château de Vaux le Vicomte) le très grand
Versailles avec
toute sa splendeur que l'on connaît aujourd'hui ? Comment un tel palais put‑il être construit alors que les caisses de l'État étaient vides
et que les guerres avaient mis en faillite la France ? Les historiens sont évidemment bien incapables de l'expliquer, et pour cause...
L'affaire de Rennes est en trame de fond... |

Le château de Versailles en 1668 peint par
Pierre Patel (musée de Versailles) |
Ce sont aussi des auteurs qui reprirent le flambeau fin XIXe
siècle pour éviter que le secret ne se perde... Arsène Lupin créé par
Maurice Leblanc
et Jules Verne en sont les plus célèbres représentants, mais il y en a d'autres... |

Maurice Leblanc (1864‑1941)
Auteur des Aventures d'Arsène Lupin |

Jules Verne (1828‑1905)
Auteur des Voyages Extraordinaires |
Depuis, Franck a voulu prendre du recul, sans doute pour se reposer à propos d’une malheureuse affaire qui n’aurait
jamais dû voir le jour, mais on ne quitte pas Rennes comme cela… Il y a encore tant à dire et à raconter... Car nos
récents échanges longs et savoureux démontrent une chose : notre passion reste intacte et déterminée. Alors que
l’auteur me confiait son projet imminent de rééditer enfin dix ans de travail en deux tomes, je pus une nouvelle fois
apprécier combien nos pistes convergent. Mais ça, c’est une autre histoire que vous découvrirez bientôt…
Jean‑Pierre Garcia
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