Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Fouquet, le château de Vaux - Rennes-le-Château Archive

L'affaire Nicolas Fouquet            3/4
Le Château de Vaux‑le‑Vicomte

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

Nicolas Fouquet
1615‑1680

 

Surintendant des finances
de Louis XIV

 

Personnage incontournable du XVIIe siècle, il fascine les historiens, les romanciers et les amateurs de mystères pour sa vie paradoxale partagée entre richesse insolente, déchéance absolue et affaire d'État.

 

Une chose est certaine, il restera une énigme pour les historiens tant que ceux‑ci n'auront pas relié son parcours et ses intrigues avec l'affaire
de Rennes‑le‑Château...


Nicolas Fouquet
(1615‑1680)

 Devenu immensément riche sans explication satisfaisante, arrêté, jugé lors d'un procès interminable manipulé par Colbert et le roi, condamné à l'exil,  puis mis au secret à vie par Louis XIV,  mort dans une geôle humide à Pignerol, celui qui bâtit Vaux le Vicomte, l'un des plus beaux châteaux de France, disparu dans l'oubli en emportant un secret capital. Le Roi exprimera alors le souhait d'acheter un tableau "Les Bergers d'Arcadie II". Ce sera fait en 1685, cinq ans après la mort de Fouquet. Louis XIV confinera la toile à Versailles dans sa Chambre privée jusqu'à sa mort...

 

   Comprendre sa destinée et les rouages de cette tragédie, c'est assimiler un peu plus l'affaire des deux Rennes lors de l'une de ses plus belles résurgences du XVIIe siècle. L'histoire de Fouquet donnera naissance à une légende sous la plume d'Alexandre Dumas, "Le masque de fer". Ce récit basé sur une histoire véridique est la suite logique d'une affaire d'État, l'affaire Fouquet, conséquence d'un grand secret qui couve depuis des siècles dans l'Aude.

 

Ses mystères et ses démêlés avec Louis XIV ne peuvent être assimilés et compris que lorsque l'on prend la peine de remonter les pièces du puzzle, là où elles sont nées, dans le Haut Razès, non loin de Rennes‑le‑Château...

 

 

 

 

Un château digne d'un roi

   Devenu immensément riche alors qu'il gérait les finances royales, Fouquet décide alors de construire une demeure digne de son rang. Il rêve d'un château qui éblouira le Roi. Ce rêve deviendra réalité puisqu'un véritable joyau d'architecture va naître :
le Château de Vaux‑le‑Vicomte,
un chef‑d'œuvre unique, un château et un jardin, les plus beaux de France.

 

   Grand amateur d'art et d'excellence, Fouquet va recruter trois artistes qui vont sublimer le lieu : le peintre décorateur Charles Le Brun, le jardinier André Le Nôtre, et l'architecte Louis Le VauNicolas Fouquet fait aussi l’acquisition de nombreuses propriétés de Vaux et de la Vicomté de Melun. Grâce aux artistes de renom qu’il embauche, il bâtit entre 1657 et 1661 un domaine fastueux, surnommé désormais le « premier Versailles du Grand Siècle ».

 

   Tout le monde connaît la fin tragique de Nicolas Fouquet. Le Roi demande de revoir les derniers embellissements de ce lieu d'exception et le 16 août 1661 Nicolas Fouquet organise en l'honneur de son Roi une fête exceptionnelle. Pas moins de 30 buffets, 1200 jets d'eau, des loteries et deux feux d'artifice éblouiront la Cour... La table du Roi est servi avec des couverts en or et Molière joue une pièce inédite. Vexé par tant d'arrogance, Louis XIV partira avant les premières danses pour rejoindre le château de Fontainebleau et y terminer sa nuit. Fouquet ne le sait pas encore, mais il vient de signer son arrestation. Il ne pourra finalement jamais profiter de son palais, un autre l'attend, d'abord celui de la justice, puis celui de Pignerol... beaucoup plus humide...


Le Château et son entrée royale

 

Le château de Vaux‑le‑Vicomte ‑ Google maps

 

   La visite du château ne manque pas de nostalgie et d'émotion. Comme figé à cette fameuse nuit d'août 1661, le lieu conserve un témoignage poignant d'une période faste et excessive de la Cour où un homme ambitieux et surdoué profita de richesses aux origines mystérieuses et occultes...

 

1641 ‑ Nicolas Fouquet achète un vieux château à Vaux

 

   C'est en 1641 que Fouquet, jeune parlementaire, devient propriétaire d'un vieux château à Vaux. Situé à mi‑chemin entre le château de Vincennes et le château de Fontainebleau, il présente une position stratégique certaine. Le site est alors constitué d'une petite fortification et d'une grande ferme, dont des écuries, une grange et une bergerie. Le château dans un style médiéval classique était entouré d'une fosse pleine d'eau agrémentée d'un pont‑levis

 

   Le petit château d'origine et la ferme n'étaient pas situés à l'emplacement des constructions actuelles. Le lieu exact fut choisi en fonction du confluent de deux rivières qui se coupent à angle droit. L'une d'elles se nomme l'Ancœur et son lit est aujourd'hui remplacé par le grand canal au fond du jardin. De très grands travaux furent nécessaires pour préparer le terrain et remettre le futur château dans une position dominante et bien orienté. Les premiers travaux sont importants. Il faut araser des collines et détruire plusieurs maisons aux alentours.


Le Château de Vaux... majestueux...

 

De 1653 à 1654 ‑ Travaux d'adduction d'eau

 

   Les futurs bassins et fontaines qui agrémenteront l'immense parc réclament un volume d'eau très important. Il fallut donc l'amener à travers un réseau de conduites depuis les rivières. Tout un travail préliminaire de tranchées fut engagé pour poser ensuite les canalisations et tous les systèmes de pompage hydraulique. Il fallut aussi aplanir le terrain et allonger le grand parterre.

 

1655 ‑ Le domaine est clôt

 

   Pour protéger l'immense domaine, une clôture fut construite en 1655. En parallèle on réalisa le petit canal, les bassins et les fontaines, et les grandes terrasses.


La clôture nord du parc de Vaux

 

Le 2 août 1656 ‑ Le marché est signé

 

   Cette date est importante puisqu'elle engage Fouquet sur de grosses sommes d'argent destinées à la construction du château. C'est aussi en 1656 que l'architecte Daniel Gittard achève les fondations. Les façades qui devaient être de brique comme cela se font habituellement à cette époque, sont modifiées par Fouquet qui préféra choisir la pierre blanche de Creil. Ce choix judicieux apportera tout le charme que l'on connaît aujourd'hui à l'édifice. Selon la luminosité, les murs renvoient des couleurs ocres et jaunes qui enchantent les lieux.

 

   Le 2 août 1656 se synchronise donc avec un autre évènement d'importance dans l'affaire de Rennes et ce n'est pas un hasard. En effet, le 17 avril 1656, soit trois mois avant cette signature, Nicolas Fouquet reçoit de son frère Louis Fouquet alors à Rome, la fameuse lettre informant d'un projet très particulier vu avec Poussin. Cette lettre sera décisive et précipitera les évènements.

    « J’ai rendu à M. Poussin la lettre que vous luy faites l’honneur de luy escrire ; il en a témoigné toute la joie imaginable. Vous ne scauriez croire, Monsieur, ni les peines qu’il prend pour vostre service, ni l’affection avec laquelle il les prend, ni le mérite et la probité qu’il apporte en toutes choses. Luy et moy nous avons projetté de certaines choses dont je pourray vous entretenir à fond dans peu, qui vous donneront par M. Poussin les avantages (si vous ne les voulez pas méspriser) que les roys auroient grande peine à tirer de luy, et qu’après luy peut‑estre personne au monde ne recouvrera jamais dans les siècles advenir ; et, ce qui plus est, cela seroit sans beaucoup de dépenses et pourroit mesme tourner à profit, et ce sont choses si fort à rechercher que quoy que ce soit sur la terre maintenant ne peut avoir une meilleure fortune ni peut‑estre esgalle. Comme en luy rendant vostre lettre je ne le vis qu’au moment en passant, j’oubliay de luy dire que vous ferez retirer son brevet renouvelé en termes honorables... »

 

De Louis Fouquet à Nicolas Fouquet le 17 avril 1656

(Archives de l'art français, 2ème série, t.II, année1862)

 

Daniel Guittard

 

   Il naquit en 1625 à Blandy. Architecte du roi, il fut aussi élève de Louis Le Vau. Ses réalisations sont très nombreuses. Il participa notamment à la construction de plusieurs hôtels particuliers, ainsi qu'à des édifices religieux parisiens comme le noviciat de l'Oratoire en 1655 ou le couvent et l'église des Bénédictines du Saint‑Sacrement en 1658. Surtout, il intervint comme par hasard à l'église Saint Sulpice en 1660. Étrange ce bâtisseur qui construisit les fondations et les jardins de Vaux‑le‑Vicomte et qui travailla à Chantilly pour le Grand Condé. Notons que le Grand Condé recevait à Chantilly les mêmes cercles que Fouquet comme La Fontaine, Bossuet, Madame de La Fayette, ou Madame de Sévigné. En 1671, il fut l'un des premiers membres de l'Académie royale d'architecture que vient de créer Louis XIV. Il disparut à Paris, dans sa maison de la rue des Saint‑Pères, le 15 décembre 1686.


Daniel Guittard (1625‑1686)

 


L'entrée principale

 

1658 ‑ La toiture est achevée
et les décorations commencent

 

   À côté de l'architecte Louis Le Vau, le maître‑maçon chargé de la construction est Michel Villedo. Les travaux de maçonnerie et de charpente sont terminés en 1657. La toiture est finalement posée en 1658 mettant le château hors d'eau. Les aménagements intérieurs peuvent alors commencer.

 

   C'est au tour de Charles Le Brun d'entrer en scène. Il s'installe dans le château dès septembre 1658 et réalise les chef‑d'œuvres picturaux.


La façade nord et son fronton, et le clocheton
d'où fut tiré l'un des feux d'artifice

 


Décoration de façade ‑ Les armes de Fouquet

 

   Dès lors, le tout‑Paris vient visiter les lieux, fasciné par l'ampleur du chantier, le luxe et les nouveautés artistiques mises en œuvre. Le cardinal Mazarin viendra le 25 juin 1659, ainsi que Louis XIV, Monsieur Philippe de France son frère, et la reine mère Anne d'Autriche le 14 juillet.

 

   Les réceptions sont nombreuses, prétextes à des salons où les érudits et les grands esprits du moment aiment débattre, se rencontrer et échanger. On y découvre Jean de la Fontaine, madame de Sévigné, Scarron ou Paul Pellisson.

 

   On dit souvent que la fête du 17 août fut la première et la seule... Rien de plus faux. Pour preuve, Fouquet organisa une fête le 12 juillet 1661 en l'honneur de la reine mère d'Angleterre Henriette de France.


La façade avant et son fronton dans le style temple romain

 


Sur le fronton, un blason qui parle...

   Au‑dessus de l'entrée principale, une magnifique sculpture donne le ton. Au milieu de deux lions symbole de puissance, deux anges présentent un blason couronné

 


Le blason de Fouquet sur
le fronton du château


Blason sur la statue de Louis XV
Place Royale, à Reims

   Pour comprendre sa signification, le plus simple est de comparer ce blason à celui de Louis XV sur sa statue à Reims. Ces deux décorations sont très ressemblantes, mais de quoi s'agit‑il ? L'ensemble est composé d'une couronne royale en chef et de deux colliers, l'un entourant l'autre. Le plus petit est celui de l'Ordre de Saint‑Michel et le plus grand est celui de l'Ordre du Saint‑Esprit.

 

 L’ordre du Saint‑Esprit fut durant les deux siècles et demi de son existence l'ordre de chevalerie le plus prestigieux de la monarchie française. L'ordre fut institué par Henri III en 1578, supprimé sous la Révolution 1791, rétabli sous la Restauration en 1814 et définitivement aboli en droit en 1830. Mais pour bien comprendre son importance et les liens qui se cachent derrière le blason, il faut examiner le second collier, celui de l'Ordre de Saint Michel fondé 110 ans plus tôt.

 

   L’Ordre de Saint‑Michel est un ordre de chevalerie, fondé à Amboise le 1er août 1469 par Louis XI. Les membres de l'ordre de Saint‑Michel se disaient chevaliers de l’Ordre du Roi et le siège était établi à l'abbaye du Mont Saint‑Michel.

 

Le blason avec le collier de l'ordre de Saint‑Michel au Château de Chantilly. Le collier est fait d'or avec des coquilles entrelacées. Un médaillon représente l'archange terrassant le dragon.

Louis XI au milieu de ses chevaliers portant le manteau, le chaperon et le collier de l'ordre par Jean Fouquet.

 

 

   Parmi des noms célèbres ont trouvent des personnages liés à l'affaire de Rennes ou ayant une attache dans le Languedoc comme :

 

Louis de Bourbon († 1487), comte de Roussillon et amiral de France en 1469.

René de Cossé (1460‑1540), seigneur de Brissac et de Cossé en Anjou. Rappelons que c'est dans la famille Cossé‑Brissac que fut retrouvée la lettre mystérieuse parlant de Poussin et envoyée à Nicolas Fouquet par son frère Louis.

 

 Jean VIII de Créquy (1505‑1555) et Antoine de Créquy. La famille de Créquy est liée à la famille de Blanchefort.

 

Pierre de Dax (1526‑1600), seigneur de La Serpent, de Mornac, de Leuc, Bouriège Teissonière, Araignon, Croux, capitaine de cent hommes d'armes des ordonnances du roi, gouverneur militaire pour le roi des diocèses de Limoux et d'Alet en 1573, capitaine d'une compagnie de chevau‑légers que lui donna le 21 mai 1574 Henry 1er duc de Montmorency et de Damville (maréchal puis connétable et pair de France, gouverneur du Languedoc, décédé en 1600 au château de La Serpent et inhumé en l'église Saint‑Etienne de La Serpent.

 

Pierre de Donadieu (1560‑1605), sieur de Puycharic. Noble militaire français, gouverneur du château d'Angers pendant les Guerres de religion. Issu d'une famille narbonnaise, fils de Jean de Donadieu et de Madeleine de Hautpoul, il était le frère de Jean, évêque de Saint‑Papoul et de François de Donadieu.

 

Galiot de Genouillac (1465‑1546), Grand Écuyer de France, Grand Maître de l'artillerie, sénéchal d'Armagnac, gouverneur du Languedoc

 

Charles Le Brun (1619‑1690) artiste‑peintre et décorateur français, premier peintre du roi, directeur de l'Académie royale de Peinture et de Sculpture, et de la Manufacture royale des Gobelins. Il s'est surtout illustré dans la décoration du château de Versailles et de la galerie des Glaces, mais aussi à Vaux‑le‑Vicomte.

 

Michel de Montaigne (1533‑1592), chevalier en 1577

 

Charles de Roquefeuil, fait chevalier de l'ordre du roi par lettres du 12 février 1570. Il est fils de Charles de Roquefeuil, seigneur baron de Roquefeuil et de Blanquefort et de Blanche de Lettes de Montpezat.

 

 Nous voici donc arrivés à la branche de la fameuse marquise de Blanchefort, la dame de Niort et Roquefeuil, celle qui cristallisa pendant des années l'énigme de Rennes autour d'une mystérieuse pierre, sa stèle mortuaire soit‑disant retrouvée et burinée par Bérenger Saunière. Marie de Négri d'Ablès fut l'épouse de François d'Hautpoul (1689‑1753), le dernier seigneur de Rennes‑le‑Château. Voir la famille des Hautpoul.

 

   Les immenses façades sont prétextes à poser des décorations sculptées et gravées. Au‑dessus d'une porte de l'entrée, deux médaillons romains présentent d'illustres personnages romains qui curieusement croisèrent le règne de l'empereur Titus. Rappelons que Titus est célèbre pour son long siège et le saccage de Jérusalem en l'an 70 qui permit de ramener les trésors du Temple à Rome, entre‑autre... la Ménorah.  


Deux médaillons style romain décorent une voute ‑ Hadrien et Julia Caesaris

   À gauche, Hadrianus (Hadrien) (76‑136) empereur romain de la dynastie des Antonins. Succédant en 117 à Trajan il régna jusqu'à sa mort. Humaniste, lettré, poète, philosophe, il rompt avec la politique expansionniste de Rome, s'attachant à pacifier et à organiser l'Empire tout en consolidant les frontières. À droite, Julia Caesaris (39 av. J.‑C. ‑14) fille de l'empereur Auguste et de sa seconde femme Scribonia. Elle épousa successivement Marcus Claudius Marcellus, Agrippa et Tibère.

   Coïncidence historique, c'est vers  1600 que Pompéi fut découverte par hasard en creusant un canal. Mais à cette époque on ne connaissait pas encore le nom de la cité. Les travaux de déblaiement ne commencèrent qu'en 1748 et les fouilles débutèrent en 1860 à Pompéi, en 1927 à Herculanum.

 

   Ces deux médaillons de pierres sont en fait une reproduction de pièce de monnaie romaine trouvée sans doute par hasard, et qui fascina les scientifiques de l'époque. Ces détails montrent que Fouquet était parfaitement informé des dernières découvertes faites dans la ville de Nicolas Poussin


Reproduction d'une pièce représentant Julia Caesaris

 

   Les façades sont richement décorées. Des bas‑reliefs ornent l'entrée principale et jouent avec les symboles. Deux écureuils se désaltèrent sur une fontaine en forme de coupe posée sur des livres. A côté, des objets rendent hommage aux arts et aux sciences.


Décoration de façade ‑ Orfèvrerie et armes

 


Décoration de façade ‑ Les arts et les sciences

 

Le 17 août 1661, une dernière fête...
En l'honneur de Louis XIV...

 

   Le château est enfin pratiquement terminé et Fouquet veut montrer à son roi les derniers embellissements et surtout sa puissance et son apogée en brillant de mille feux. La fête est organisée par François Vatel, un maître dans l'art de la table et de l'organisation des festivités. Molière utilisera les dernières techniques pour présenter sa pièce au roi : "Les Fâcheux", sur une musique de Lully et Méchain. La suite sera tragique. Après avoir touché les cieux, Nicolas Fouquet connaîtra l'enfer et y restera.

 

   Nous sommes en plein été et la journée a été belle et chaude. La soirée s'annonce exceptionnelle. Vaux‑le‑Vicomte attend le Roi et sa cour et tout est préparé avec minutie. Arrivé vers 18h et après s'être reposé d'une route longue et fatigante, le Roi peut enfin prendre conscience du cadre enchanteur : les bassins, les cascades, les grottes et les jets d'eau offrent un spectacle grandiose et surtout novateur pour l'époque. André Le Nôtre est alors au sommet de sa perfection et de son art dans la conception des jardins. Après la promenade, une collation est offerte, puis c'est le tour d'un spectacle donné près du bois. Molière s'apprête à offrir sa dernière pièce, une comédie‑ballet alors inédite. La pièce terminée, c'est au tour du feu d'artifice d'éclairer la soirée. Il est tiré depuis les jardins et arrose d'une pluie d'or, les fontaines et les plans d'eau. Alors que le Roi reprend le chemin du grand salon ovale, une autre salve est tirée depuis le clocheton qui domine le château...

 

   Cette fête deviendra un modèle du genre et ses grands principes seront repris à Versailles. Le roi avale sa colère. Cette profusion de richesse alors qu'il ne sait encore comment financer son futur palais de Versailles ne seront évidemment qu'un élément de plus la décision d'arrêter et de juger Fouquet...


Vaux‑le‑Vicomte du temps de sa splendeur et merveilleusement
mis en scène au château (photo A.J. Cassaigne)

Nicolas Fouquet à gauche face à Louis XIV

 

Vaux‑le‑Vicomte, un joyau qui inspirera Versailles

   Louis XIV éblouit par tant de grâce à la vue du château de Vaux ne pouvait qu'ordonner le trio Le Brun, Le Nôtre et Le Vau de continuer sur le champ  l'application de leur art et de leur savoir sur un autre projet digne de la démesure du Roi : Versailles. Du pavillon de chasse de Louis XIII au fond d'un marécage, le site deviendra le plus beau palais d'Europe, un lieu que l'on ne présente plus aujourd'hui. Vaux‑le‑Vicomte fut ainsi si le prélude et l'inspiration de Louis XIV pour son futur château...

 

Un jardin à la française signé Le Nôtre

 

   Fouquet laissa partout son empreinte en choisissant ce qu'il y avait de plus beau, de plus raffiné et de plus à jour pour l'époque. Vaux‑le‑Vicomte ce sont aussi des jardins à la française créés par André Le Nôtre, avec des canaux et au fond une forêt dans laquelle on peut se perdre. Pour sublimer ce décor, une pièce centrale est chargée de la mise en scène. Le salon ovale, volume principal du château, s'ouvre sur les jardins à perte de vue...


La perspective depuis le salon ovale sur les jardins à perte de vue

 

   Les jardins de Vaux‑le‑Vicomte s'articulent autour d'une perspective étalée sur plus de 3 km. Le Château de Vaux est aligné sur un axe qui suit le prolongement des jardins et ajoute une dimension d'harmonie à l'ensemble. Le Nôtre va faire preuve d'une créativité sans limites, utilisant les grottes, les pelouses, les jets d'eau, les bosquets et les courbes de buis. Il va littéralement sculpter le paysage et le modeler en jouant sur les perspectives et les effets d'optiques pour fasciner le promeneur. L'espace est rythmé par des terrasses successives disposées  de façon à rapprocher l'horizon. Les bassins et les plans d'eaux servent aux reflets et aux jeux de lumière. C'est en cela que Le Nôtre est l'inventeur du jardin à la française et les paysagistes d'aujourd'hui lui doivent tout.


Le Nôtre... sublime jardinier...

Ce sont au total 40 hectares de jardins et de nature que Le Nôtre va domestiquer pour le bonheur des hôtes de Fouquet...

 


Le Nôtre... sublime jardinier... au loin la statue d'Hercule...

 

   L'ordre et l'harmonie que dégagent les jardins préfigurent le style baroque qui deviendra  très apprécié par Louis XIV et sa Cour. Tout est en équilibre parfait entre la nature, l'architecture et les décors.


Au premier plan les cascades et au fond longeant le canal,
les escaliers et les grottes...

 


Gravure montrant la perspective des grottes au XVIIe siècle

 

   Depuis la grille d'entrée jusqu'à la statue d'Hercule s'étend 1500 mètres de jardins. Sur cet ensemble en terrasse, le château domine selon la volonté de Fouquet. Tout est étudié en respectant des jeux d'optique afin de rapprocher les horizons. Ainsi, les grottes très éloignées au fond du jardin paraissent près du château. Mais au fur et à mesure que l'on s'en approche, elles s'éloignent pour au final apparaître de l'autre côté du canal.

 

   En examinant les gravures, ont peut malheureusement s'apercevoir que de nombreux éléments de décor ont aujourd'hui disparu...


Vaux‑le‑Vicomte sublimé et mis en scène par les jardins de Le Nôtre

 

Le château après l'arrestation

   Après l'arrestation de Fouquet, sa disgrâce et son enfermement à vie, son château fut mis sous scellés. En réalité, le Roi se servit généreusement et le réquisitionna pour habiller Versailles. Les meubles, les tapisseries, les statues, les tableaux et les orangers seront déménagés. Pour faire bonne figure, le Roi achètera tout de même quelques biens. Madame Fouquet, passera 10 ans de sa vie après son exil à se battre contre Louis XIV afin de récupérer quelques valeurs.

   Elle put ainsi habiter Vaux‑le‑Vicomte avec son fils aîné, mais elle le perdra en 1705. Cet évènement tragique poussera Mme Fouquet à vendre le Château de Vaux la même année.

 

   Le domaine sera acheté par le plus grand chef militaire du Royaume, le Maréchal de Villars (1653‑1734), Duc et Pair de France. Le militaire était un passionné de Vaux. Il avait notamment l'habitude de s'y délasser après ses campagnes militaires avec son épouse. Vaux‑le‑Vicomte prend alors le nom de Vaux‑le‑Villars. Les jardins sont modifiés; le gazon remplace les parterres de broderies. En 1734 à la mort du Maréchal de Villars, la propriété passe à son fils qui la conserve 30 ans, mais l'abandonne. II s'en débarrasse en mettant Vaux en vente.

 

   En 1764, le fils du Maréchal vendit le domaine au Duc Gabriel de Choiseul‑Praslin (1712‑1785), dont les descendants conservèrent la propriété pendant plus d'un siècle avant de la mettre en vente, après trente années d'un nouvel abandon. À la demande du Duc de Praslin, l'architecte Jean‑Baptiste Berthier se livre à une nouvelle distribution du premier étage du château. C'est la veuve du Duc Renaud‑César‑Louis, fils et héritier du précédent, qui réussit à sauver le château durant les heures noires de La Révolution française. Elle convainc la Commission temporaire des Arts de la nécessité de la conservation du château.

 

En 1847 un drame sanglant eut lieu.  le Duc assassine son épouse et se suicide. Le domaine est alors laissé quasiment à l'abandon avant d'être mis en vente par le sixième Duc de Praslin.

   Le 6 juillet 1875, un amateur averti, Alfred Sommier, acheta Vaux‑le‑Vicomte qui était alors aux enchères publiques. Le château était vide et en perdition. Une partie des dépendances tombait en ruine et le célèbre jardin avait disparu. C'est alors qu'un immense travail de restauration fut engagé.

 

   À la mort d'Alfred Sommier en 1908 et au prix d'efforts considérables, le château et le jardin retrouvèrent leur aspect d'origine. Son fils, Edme Sommier, et sa belle‑fille achevèrent son œuvre. Aujourd'hui ses descendants directs, Patrice et Cristina de Vogüé, poursuivent la sauvegarde de Vaux‑le‑Vicomte.

 

 Le Château est aujourd'hui resplendissant et a retrouvé son éclat d'antan, mais ce résultat a nécessité la volonté de plusieurs générations de passionnés.


Alfred Sommier (1835‑1908)vers 1872

 

À partir de 1968 ‑ Le château de Vaux attire
les visiteurs et le cinéma

 

   Patrice de Voguë, actuel propriétaire, reçoit le château de son père le Comte Jean de Voguë, lui‑même rentier d'Edme Sommier. Afin d'assurer l'entretien du domaine et des jardins classés aux Monuments historiques, l'arrière petit‑fils d'Alfred Sommier et son épouse décidèrent d'en ouvrir les portes au public. C'est ainsi qu'environ 200.000 visiteurs chaque année découvrent ou se laissent séduire par ce patrimoine unique français, un « souvenir » que nous laissa en héritage le malheureux Fouquet.

 

   On ne compte plus les longs métrages à succès tournés dans l'enceinte du château: « La folie des grandeurs », « Les mariés de l’an II », « Moonraker », « Valmont », « La fille de d’Artagnan », « L’allée du roi », « Ridicule », « Marquise », « L’homme au masque de fer », « Les visiteurs 2 », « Vatel », « Le roi danse », « Vidocq », « Le Pacte des loups », « Marie‑Antoinette », « Les Aristots », « Molière »...


Vue depuis le clocheton sur les écuries

 

Hercule mis en scène

    Au fond du jardin de Vaux, une superbe statue d'Hercule surveille le château, et c'est grâce aux grandes restaurations entreprisent après 1875 que nous avons la chance aujourd'hui de pouvoir l'admirer, installée dans une parfaite perspective...

   Elle trône en effet à un endroit stratégique, en fin de perspective, au point de convergence de toutes les lignes de fuite du château. Hercule est représenté reposant sur sa massue et tenant dans sa main, à l’arrière de son dos, les pommes du jardin des Hespérides...

   La statue est inspirée de l'Hercule Farnèse (Ecole Farnese) qui est une sculpture en marbre de la Haute Époque hellénistique de 317 cm de haut réalisée par Glycon d'Athènes et datant du début du IIIe siècle, conservée au Musée archéologique national de Naples.

Hercule au fond du jardin de Vaux-le-Vicomte (© Christian Gluckman)

 

   Car, il se trouve que lors de l'acquisition du château au XIXe siècle, la statue n'existait pas. On la doit à l’intuition et aux importantes recherches historiques d’Alfred Sommier, arrière-arrière-grand-père des actuels propriétaires, qui acheta le château en 1875 pour en faire une maison de plaisance.

   La statue était en effet  existante sur le plan d’André Le Nôtre qui dessina au XVIIe siècle le parc de la propriété de Nicolas Fouquet. Un petit point matérialise son emplacement. C'est ensuite en étudiant les gravures avec minutie que le doute fut levé... La silhouette dessinée sur les gravures permet de reconnaître Hercule se reposant sur sa massue…

Hercule restauré à la feuille d'or a retrouvé sa place

 

   Alfred Sommier fera sculpter l'oeuvre en 1891 dans les établissements de Joseph Tournois, réputé pour son prix de Rome. La statue en bronze doré sera ensuite fondue par les frères Thiébaut et il faudra une charrette tirée par 27 chevaux pour l’acheminer jusqu’à Vaux-le-Vicomte. Elle sera restaurée en 2008 grâce à une mécène américaine et 70000 € seront nécessaires pour recouvrir de feuilles d’or le demi-dieu haut de 6 mètres et posé sur un socle de 5 mètres.

    Nicolas Fouquet vouait un vrai culte à Hercule jusqu'à peut être s'identifier à lui. Le château possède dans sa partie ouest une antichambre où le héros est représenté, peint au plafond avec le dieu Zeus. Dans les coins du salon d’apparat, on peut également admirer les travaux d’Hercule.

 

Ces hommes illustres qui participèrent à l'aventure

Louis LE VAU
(1612‑1670)

 

   D'une famille d'architectes et entrepreneurs, il fut le principal réalisateur de l'urbanisation de l'Ile Saint‑Louis à Paris, naguère inondable. Après avoir élevé divers hôtels dans la capitale, il construisit les châteaux aujourd'hui disparus de Saint‑Sépulcre, du Raincy, de Sucy‑en‑Brie, et modifia le château de Meudon. Vaux‑le‑Vicomte et l'Institut sont ses deux chefs‑d'œuvre qui ont défié le temps. Il réalisa pour le Roi à Versailles les grandes lignes des transformations successives qui ont fait d'un rendez‑vous de chasse, le plus célèbre palais du monde.

 

André LE NÔTRE(1613‑1700)

 

   C'est le plus célèbre architecte de jardins de France. Sa première œuvre fut le jardin de Vaux‑le‑Vicomte. À partir de ce premier coup de maître, les commandes affluèrent, principalement de propriétaires désireux de moderniser l'environnement de leur hôtel ou de leur château : Sceaux, Chantilly, Marly, St‑Cloud, Bellevue, Meudon, Montjeu et d'autres; beaucoup ont été détruits; la commande la plus célèbre est celle des jardins de Versailles où Louis XIV fit exécuter ses volontés. Caractéristiques de ses travaux, le schéma géométrique, les vastes perspectives, l'usage des plans et jeux d'eau ainsi que des statues, créèrent le cadre imposant du Grand Siècle.

Cette manière de disposer l'espace traversera les frontières grâce à ses élèves et ses suiveurs : Desgots, Lebouteux, Leblond, Girard, Charbonnier ; des fenêtres de tous les palais d'Europe, la vue sera récompensée par un "jardin à la française".

 

Charles LE BRUN (1619‑1690)

 

   Le Brun était un artiste complet. Il étudia à Rome en compagnie de Poussin. De retour à Paris, il poursuivit la composition d'œuvres de chevalet, mais se lança aussi dans la décoration de grands ensembles comme l'Hôtel Lambert. Fouquet fit appel à lui pour diriger la décoration de Vaux‑le‑Vicomte. Il dessina meubles et statues, dirigea la manufacture de tapisseries fondée par le Surintendant à Maincy, paroisse de Vaux‑le‑Vicomte, et distribua à ses élèves et compagnons les décors à peindre dans le château dont il se réservait les sujets majeurs.

   Il n'eut pas le temps de peindre la coupole du Salon, le "Palais du Soleil", une œuvre dont l'ampleur n'avait encore eu aucun précédent dans l'art français. Après la chute de Fouquet, il devint le protégé de Colbert et de Louis XIV. Premier peintre du Roi, directeur des Gobelins et chancelier de l'Académie en 1665, il présida à la décoration de Versailles et exerça jusqu'à la mort de Colbert, une quasi‑dictature sur les arts.

 

Jean‑Baptiste POQUELIN, dit MOLIERE (1622‑1673)

 

   Auteur dramatique français, né à Paris, fils d'un tapissier, valet de chambre du Roi ; il fut l'élève des jésuites du collège de Clermont, avant de se tourner vers le théâtre. Il créa, avec une famille de comédiens, les Béjart, l'Illustre Théâtre (1643) qui échoua. Il dirigea alors pendant 15 ans (1643‑1658) une troupe de comédiens ambulants. À partir de 1659 il s'installa à Paris. Il joua à Vaux‑le‑Vicomte en 1661 : l'Ecole des Maris puis une comédie‑ballet écrite pour la fête du 17 août : les Fâcheux.

   Protégé par la famille royale, il donna pour les divertissements de la Cour et pour le public parisien de nombreuses pièces en vers ou en prose. Ses chefs‑d'œuvre sont ses pièces où, s'attaquant à la société, il campe des personnages pour mieux s'en moquer. Ses comédies sont Les Précieuses Ridicules (1659), l'Ecole des maris (1661), l'Ecole des femmes (1662), Dom Juan, l'Amour Médecin (1665), le Misanthrope, le Médecin malgré lui (1666), l'Avare (1668), le Tartuffe (1669), le Bourgeois Gentilhomme (1670), les Fourberies de Scapin (1671), les Femmes Savantes (1672), le Malade Imaginaire (1673) ; Molière mourut lors de la quatrième représentation de cette dernière pièce.

 

Jean De LA FONTAINE (1621‑1695)

 

   Ce grand poète français, né à Château‑Thierry fut successivement le protégé de Fouquet puis, faute de la générosité de Louis XIV, qui ne l'aimait guère, celui de la duchesse douairière d'Orléans, de Mme de La Sablière et de M. et Mme d'Hervart. Lors de la disgrâce de Fouquet, il publia l'Elégie aux Nymphes de Vaux, courageux plaidoyer en faveur de l'ami qui avait contribué à lui faire choisir la carrière poétique.   Ses Contes en vers lui avaient donné la célébrité lorsqu'il commença à publier ses Fables, qui parurent de 1668 à 1694.

   Ces récits tirés d'une parfaite observation de la vie s'achèvent presque tous par un avis lucide, riche de bon sens : ces morales sont si répandues qu'elles font aujourd'hui office de proverbes. Sensuel et aimant les chastes bergeries, volage et célébrant la fidélité, courtisan, mais ami sincère, sa vie est l'image même de son œuvre qui unit en une harmonie parfaite l'art et le naturel.

 

Quelques repères autour de Vaux‑le‑Vicomte...

1645  

Jusqu'en 1661 Fouquet emploie comme architecte Le Vau, comme décorateur, tapissier Le Brun et comme jardinier paysagiste Le Nôtre.

1653  

Fouquet est nommé Surintendant des finances par le cardinal Mazarin en même temps que Servien avec mission de rétablir l'équilibre financier de la Royauté et d'effacer la banqueroute.

 

En février, les travaux de fondation du Château de Vaux‑le‑Vicomte commencent et des terres environnantes sont achetées.

1655  

Le parc est entièrement clôturé. Le petit canal, les fontaines, quelques parterres de fleurs et la Grande Allée en terrasse sont terminés.

1655  

Louis Fouquet est à Rome jusqu'en 1656 et rencontre Poussin

1655  

Le parc est entièrement clôturé. Le petit canal, les fontaines, quelques parterres de fleurs et la Grande Allée en terrasse sont terminés.

1656  

L'architecte Daniel Gittard achève les fondations du château.

17 avril 1656  

Louis Fouquet écrit une lettre à son frère Nicolas à propos d'un projet qu'il a convenu avec Nicolas Poussin

2 août 1656  

Fouquet signe le marché sur les plans du château.

1656  

Période probable de l'élaboration des Bergers d'Arcadie seconde version, par Nicolas Poussin

17 décembre 1656  

François Fouquet devient Coadjuteur appuyé par son frère Nicolas

1657  

La charpente est posée

1658  

La toiture est achevée et l'aménagement intérieur commence. Le Brun s'installe. Visite de Mazarin, de Louis XIV et d'Anne d'Autriche

1659  

François Fouquet devient Archevêque de Narbonne

10 juillet 1660  

Le roi et son épouse la reine Marie‑Thérèse d'Autriche s'y arrêtent. Le maître des lieux aimait recevoir les plus grands esprits de son temps tels que Madeleine de Scudéry, Paul Pélisson ou Jean de La Fontaine.

1661  

Suite à la mort du cardinal Mazarin, Fouquet est nommé 1er ministre. Colbert qui gérait la fortune personnelle de Mazarin et s'enrichissait lui‑même considérablement convainc le Roi que Fouquet est à l'origine de tous les désordres financiers du Royaume.

12 juillet 1661  

Fouquet donne une fête en l'honneur de la reine mère d'Angleterre Henriette de France.

17 août 1661  

C'est la dernière fête que Fouquet donnera en l'honneur de Louis XIV

5 septembre 1661  

Arrestation de Nicolas Fouquet à Nantes

1664  

Nicolas Fouquet est jugé avec partialité et irrégularité au cours d'un procès qui va durer trois ans. années qu'il passe enfermé à la prison de la Bastille.

Condamné au bannissement à perpétuité,  ses biens sont confisqués. Cette sentence est aggravée par le Roi par un emprisonnement à vie dans la forteresse de Pignerol. Jusqu'en 1674, le roi saisit et réquisitionne, achète parfois le mobilier, les tapisseries, les statues, les arbres fruitiers du château.

1674  

Dix ans après le procès du Surintendant. Madame Fouquet et son fils ainé, Louis Nicolas Fouquet, comte de Vaux, rentrent en possession du domaine et des biens abandonnés par les créanciers.

1680  

Mort officielle de Nicolas Fouquet. Les circonstances de sa mort restent obscures et vont contribuer à créer la légende du Masque de fer.

1705  

Décès de son fils Louis Nicolas Fouquet (1653,1705) comte de Vaux‑le‑Vicomte. Sa mère qui lui a survécu vend le château au Maréchal de Villars

1715  

Mort de Louis XIV

1734  

En 1734 à la mort du Maréchal de Villars, la propriété passe à son fils qui la conserve 30 ans mais sans y apporter les soins nécessaires. II s'en débarrasse en mettant Vaux en vente.

1764  

Le Duc Gabriel de Choiseul‑Praslin (1712‑1785) officier et diplomate français se porte acquéreur de Vaux qui devient Vaux‑Praslin.

1847  

Le Duc assassine son épouse et se suicide. Le domaine est laissé à l'abandon avant d'être mis en vente par le sixième Duc de Praslin.

1875  

M. Alfred Sommier (1835‑1908) industriel fait l'acquisition du Château en vente publique.

1908  

Mort d'Alfred Sommier, son fils Edme fait appel à Achille Duchêne pour restituer certains parterres des jardins « à la française »

1968  

Patrice de Voguë, actuel propriétaire, reçoit le château de son père le Comte Jean de Voguë, lui‑même rentier d'Edme Sommier. Vaux‑le‑Vicomte est classé au « Monument historique ».