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Les pommes bleues - Rennes-le-Château Archive

Les Pommes Bleues

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

BERGÈRE PAS DE TENTATION
QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI
PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU
J'ACHÈVE CE DAEMON DE GARDIEN
A MIDI
POMMES BLEUES

 

   Mais de quelles pommes s'agit‑il en réalité ? Quelle allégorie se cache derrière ces fruits peu courants ? Que veut‑on nous dire à travers cette image ?

 

Depuis que la phrase clé du Grand parchemin a été découverte, les chercheurs n'ont cessé d'imaginer des solutions. Voici un petit résumé des pistes les plus connues et en prime, celle née en août 2008 lors d'une recherche de terrain...

 

 

Pommes bleues, tout est symbole

   La pomme vient improprement du mot latin "pomum" qui remplace en réalité le mot "malum", mais ce dernier rappelait trop Malus, ou le fruit du mal et il fut abandonné. Ce fruit vieux comme le monde est consommé depuis l'antiquité et il existe aujourd'hui de très nombreuses variétés. Quant à son aspect symbolique qui l'a suivi au cours de l'histoire, il est tout aussi intéressant.

 

La pomme, symbole du péché...

 

   La pomme est le fruit défendu, car celui de la connaissance. C'est dans la bible que l'on trouve la plus belle allégorie. Le livre de la Genèse nous raconte qu'Adam et Ève furent chassés du paradis après avoir croqué un fruit interdit, identifié à tort à une pomme. La pomme devient ainsi le péché originel et le simple pommier, l'arbre de la connaissance interdite. La pomme est donc pour la religion chrétienne le symbole fort du savoir ultime. "Croquer la pomme" devient un acte d'initiation.

 

   La phrase clé qui se termine par une pomme montre ainsi le chemin à parcourir pour parvenir à cette connaissance sacrée...


Le paradis terrestre par Nicolas Poussin (Musée du Louvre)

 

La pomme symbole de l'éternelle jeunesse...

 

   Dans la mythologie grecque, Dionysos Bacchus, Dieu de la vigne et du vin, créa une pomme d'or et l´offrit à Aphrodite, sa maîtresse. Éris, Déesse de la discorde, la jeta au milieu des invités des noces de Pélée et de Thétis dont elle ne faisait pas partie et roula jusqu'aux pieds du prince berger Pâris, fils de Priam et roi de Troie. La pomme portait la mention "À la plus belle". Héra, Athéna et Aphrodite qui revendiqueront le fruit s'en remettront à la décision de Zeus et au jugement de Pâris. Aphrodite, la plus belle des mortelles, sera élue.

 

   Envoyer la pomme aux pieds de quelqu´un devint donc un signe d´amour. Mais ce symbole est très variable. Par exemple pour les Celtes, elle représente la Sagesse traditionnelle et l´aliment de l'Au‑delà, l´Immortalité...

 

   Plusieurs peintres ont traité cette légende comme Juan de Juanes, artiste espagnol du XVIe siècle.

   Le berger est assis et regarde les trois déesses. De son index il désigne la plus belle, c'est à dire selon la légende Aphrodite, les deux autres étant Héra et Athéna. Toujours selon la mythologie grecque, il tient dans sa main une pomme d'or qui fut lancée par Éris.

   Plusieurs auteurs verraient dans cette toile un cryptage lié à Rennes‑le‑Château mais il n'existe aujourd'hui aucune étude sérieuse pour l'affirmer.


Le berger Parîs grec
de Juan de Juanes

   Mais comment ne pas penser au berger Ignace Paris lorsque l'on relit cette belle légende ? La pomme deviendrait alors un moyen de relier sous la forme d'une belle parabole, la phrase clé et ses Pommes Bleues avec l'histoire du berger Paris et de sa brebis... 

 

Le bleu, symbole spirituel

   Dans la nature c'est la couleur la plus répandue puisqu'elle est celle de notre ciel et de la mer qui en est le reflet. Le bleu est souvent associé à une couleur profonde, infinie et transparente. Elle symbolise la pureté, mais aussi le froid et le vide. Ce sont toutes ces caractéristiques universelles que l'on retrouve dans sa symbolique.

   Le bleu est la couleur des rêves, du calme, du silence. C'est aussi le domaine de l'irréel, de l'inconscience. Couleur transparente et pure, elle devient le symbole de la vérité pour les Égyptiens. 

   Le bleu associé au ciel et au divin est considéré comme sacré. Le Bleu se retrouve en effet dans le blason de la maison Royale de France, affirmant l'origine divine du roi. Cet aspect sacré du bleu se retrouve aussi dans l'expression "sang bleu" qui désigne les nobles et donc des personnes plus proches de Dieu que le commun des mortels.

 

Le Bleu est la couleur de la tunique de Jésus en tant que symbole de la vérité prêchée et de la transcendance du fils de Dieu. C´est aussi la couleur du manteau d´Odin et de celui de la Vierge...

La station XIV de ND de Marceille montre un bel exemple de ce bleu utilisé comme symbole spirituel.

L'association des deux mots : "Pommes Bleues" est donc révélateur d'une symbolique très forte. Cette allégorie était‑elle voulue pour résoudre l'énigme ? Peut‑être pas. Mais on ne peut ignorer ce qui se cache derrière cette expression étonnante. 


La Station XIV à ND de Marceille

 

Pomme Bleues, quelques pistes

Les pommes lumineuses

 

   Le 17 janvier est une date importante dans l'affaire de Rennes. Or il se trouve que le 17 janvier à midi heure solaire, un rayon de soleil traverse les quatre verrières sud de l'église de Rennes‑le‑Château et projette sur le mur nord des taches de couleurs dont un très beau bleu ciel. C'est le phénomène appelé sans doute à tort "Pommes Bleues" qui est aujourd'hui devenu le prétexte à une réunion annuelle de passionnés et de curieux.

   En fait, l'église de Rennes‑le‑Château est parcourue par ces pommes bleues une bonne partie de l'hiver et pas seulement le 17 janvier. La trajectoire des faisceaux lumineux est aussi très difficile à interpréter, allant des fonds baptismaux, au chœur, en passant par la chaire.

   Enfin, si on prend pour hypothèse que Saunière ou Boudet sont à l'origine de ce code lumineux, il faut aussi tenir compte de la déclinaison magnétique à raison de 0,07° par an depuis 110 ans. On peut aussi imaginer que le phénomène est plus ancien, ce qui rend alors l'interprétation encore plus difficile.

   Il faut aussi reconnaître que s'il existe des pommes bleues, nous avons aussi des pommes orange, jaunes et vertes...

   Finalement, le problème est toujours le même. Ne sachant pas ce que l'on cherche, il est impossible d'amener une conclusion...


Les pommes bleues
dans l'église de Rennes‑Le‑Château
Photo : Jean Brunelin ©

   En conclusion, il est très peu vraisemblable que les Pommes Bleues soient liées à ce phénomène observé à Rennes‑le‑Château. D'ailleurs si l'on considère que les parchemins sont nés après la rénovation de l'église et la pose des vitraux entre 1891 et 1896, cette thèse disparait.

 

   Tout ceci n'entame en rien depuis quelques années, la volonté d'observer ce spectacle lumineux et envoûtant dans l'église Marie‑Madeleine à :

 

midi pommes bleues...

 

Des blasons

 

   La solution des Pommes Bleues se limiterait à ces tâches multicolores ? Non, car ces fameux fruits possèdent d'autres explications. On retrouve par exemple sur deux blasons des villages d'Antugnac et d'Espéraza situés à quelques kilomètres de Rennes‑Le‑Château, de superbes points bleus assimilables à des pommes.

 

Les pommes du diable
et Delacroix

 

   D'après Philippe de Cherisey, il y aurait eu jusqu'en 1901 un vitrail très particulier à la chapelle des Saints Anges de l'église Saint‑Sulpice de Paris.

 

 

   Ce vitrail aujourd'hui disparu représentait Adam, Ève et un diable jetant des pommes bleues.

 

   Or à midi de chaque 17 janvier, le Soleil vient éclairer le vitrail. Un halo de lumière bleue venait alors frapper la fresque de Delacroix "Héliodore chassé du Temple", indiquant ainsi un lieu secret et Sacré...


Héliodore chassé du Temple
par Eugène Delacroix
Église Saint‑Sulpice de Paris

 

Des pommes bleues
miniatures...

 

   C'est en août 2008, lors d'une randonnée dans le secteur de la bergerie Paris près d'un terrain très approprié au pâturage, que je décidais de franchir une végétation plutôt agressive. L'endroit est rempli de broussailles épaisses et de plantes épineuses qui vous perforent les bras et les chevilles. L'objectif était d'atteindre un point que je jugeais pour plusieurs raisons intéressant.

   Mais, alors que le chemin devenait très impraticable, un arbuste sans doute plus robuste que les autres me tira en arrière.


S'agirait‑il des Pommes Bleues ?

   C'est alors que, jetant un regard sur le côté pour comprendre ce qui me retenait, mon esprit fut attiré par un détail imprévu. Le Soleil éclairait sous mes yeux deux petits fruits d'un bleu intense.

 

 

   Le plus étonnant est que lorsque l'on regarde de près l'arbuste, la confusion est saisissante. Les branches et les feuilles sont à s'y méprendre celles d'un petit pommier aux fruits charnus.

 

   Il s'agit en fait d'un arbuste sauvage : "L'épine noire" ou Prunellier (Prunus Spinosa Rosacées) et dont le fruit "prunelle" cultive sa ressemblance avec une petite prune. Cette plante vivace aux baies comestibles bleues noires, vie dans les lieux incultes, arides et caillouteux, le long des chemins, sur les talus et à la montagne.

 

Et que nous dit Boudet ?

 

   Comment ne pas souligner cette belle coïncidence provoquée par le nom de l'imprimerie affichée très clairement sur la couverture de La Vraie Langue Celtique : "IMPRIMERIE FRANCOIS POMIÈS". Comment ne pas s'amuser également de Louis Figuier que Boudet aime à citer pour ses travaux en archéologie ?

 

   Mais beaucoup plus subtilement, nous allons trouver en pages 129 et  130 :
M. Pruner‑Bey qui pourrait se traduire dans la langue phonétique de Boudet : "Baie du prunier" ou plus exactement "Baie du prunellier". Nous ne serions pas très loin des Pommes Bleues...

 

On trouve également en page 20 :

 

Rodo , une roue.                  Roâd (rôde), baie, rade.

 

Ou en page 146 :

 

Du reste, il nous semble qu'on peut découvrir la vérité par la signification de Climberris qui devait s'appliquer à toute la contrée comprenant aussi bien la ville d'Auch que celle d'Eluse. Tout ce pays produisait des baies et des grains –

clime, région, pays, – berry, baie, grain, – Climeberry –. Pourquoi aurait‑on attribué à une seule ville la production des grains et des baies de raisins, dès lors que c'était là une production générale de la région ? Et qu'on ne soit pas étonné de voir les baies de la vigne, les raisins entrer dans la composition de Climberris, car la vigne existait dans les Gaules à l'état sauvage.

 

   Décidemment Boudet insiste sur ces baies sauvages. En fait, il utilise le mot "baie" 7 fois dans son livre. On retrouve aussi les baies de raisins rappelant immanquablement que les Pommes Bleues sont aussi une variété de raisins de l'Aude...

 

   Autre constatation, Boudet parle de nombreuses fois d'Adam et Ève mais sans nommer une seule fois l'objet du délit "La pomme". 

 

         

 

   Le mystère des Pommes Bleues reste donc entier, mais n'oublions pas un détail qui peut avoir son importance : la marque du pluriel. Car il ne s'agit pas d'une, mais de plusieurs pommes, ce qui exclut toute solution où la pomme constituerait un élément central et unique...