L'église Saint‑Sulpice de Paris et la fontaine des quatre cardinaux |
Pour beaucoup,
l'église Saint‑Sulpice de Paris est devenue
médiatiquement célèbre grâce à l'auteur
Dan Brown devenu célèbre avec son Best‑Seller
DA VINCI CODE. Pour le grand
public,
Saint‑Sulpice serait soit le symbole d'un
ordre secret et mystérieux, soit une simple église que
l'écrivain aurait exagérément utilisée pour le bien de son
roman, et ceci jusqu'à énoncer des erreurs historiques.
Il est vrai que le
DA VINCI CODE n'est qu'un roman...
Tout ceci aura finalement nui à la beauté
historique, artistique et architecturale du site, la
majorité du public n'y voyant aujourd'hui qu'un formidable
montage publicitaire au service du livre le plus vendu au
monde. Il était d'ailleurs amusant d'apercevoir durant la
visite de l'église quelques panneaux indiquant aux visiteurs
qu'il convient de distinguer les écrits de Dan Brown et de son
DA VINCI CODE avec les vérités
historiques de Saint‑Sulpice.
Pourtant
l'église Saint‑Sulpice
mérite bien autre chose. Cette paroisse monumentale,
richement décorée dans un style jésuite, a nécessité durant
plusieurs siècles des efforts artistiques considérables.
Surtout, et les
chercheurs de Rennes le savent bien, ce
majestueux monument est depuis longtemps fortement lié aux
secrets du Razès, et ceci pour de multiples raisons.
Et pour comprendre les liens et les indices qui unissent cette église avec l'énigme, il faut au
préalable connaître les fondements de l'affaire et surtout le
Serpent Rouge qui
fournit un fil d'Ariane. Car c'est dans cet ordre que l'on
pourra apprécier le plongeon initiatique. Pour qui sait
observer, tout y est symbole et allégorie. Comme dans le cas
du
Prieuré de Sion, il y a ceux qui n'y
verront que des coïncidences fortuites ou une manipulation
de l'esprit, ceux qui s'en tiendront à l'Histoire
officielle, et ceux qui pensent qu'il n'y a
jamais de fumée sans feu...
|
Les liens avec l'énigme de Rennes‑le‑Château
|
|
Devant la chapelle de la Vierge |
Lorsque le chercheur débutant commence à étudier
l'énigme, sa première analyse est bien
sûr l'étude de la vie de
Bérenger Saunière et de ses mystères. Ce
n'est que bien plus tard que sa quête le conduira à
l'église Saint‑Sulpice au travers notamment du
Serpent Rouge.
Cette démarche est
déroutante pour beaucoup, car comment expliquer et justifier
un lien logique et important entre un petit village de
l'Aude et une église parisienne mondialement connue comme
Saint‑Sulpice ?
Le défi a très certainement gêné de
nombreux chercheurs, car les réponses sont loin d'être
évidentes. D'où vient cette difficulté d'analyse ? On
peut aujourd'hui dresser cinq raisons à cela : |
La distance géographique entre
Rennes‑le‑Château et
l'église Saint‑Sulpice a écarté naturellement
et pendant très longtemps des chercheurs
audois.
L'hermétisme du
Serpent Rouge
a toujours classé cet opuscule dans la rubrique
"ésotérisme", empêchant du coup une analyse historique
plus large et plus complète.
Gérard de Sède a fait
monter
Bérenger Saunière
à Paris pour visiter le Louvre et l'église Saint‑Sulpice.
Non seulement on n'a retrouvé aucune trace du passage de
Saunière à Paris, mais il est très difficile de comprendre
pourquoi et par quel lien notre fameux curé aurait terminé sa quête
dans l'église...
La période
Plantard / Cherisey
et
les dossiers secrets
ont ajouté une histoire à l'histoire dont le résultat est un
réel labyrinthe ésotérico‑historique mêlant Saint‑Sulpice et
la dynastie mérovingienne. Difficile de s'y retrouver...
Le best‑seller
Da Vinci Code
a fini par répandre un rideau de fumée ou le
public a finalement perdu tous ses repères. Les symboles et
les références se mélangent entre vérité historique et fiction.
Pourtant des liens forts existent,
directs ou non. Certains sont clairs comme ceux du Serpent
Rouge, d'autres sont allégoriques ou de l'ordre de la
coïncidence, mais on ne peut les éluder. Voici les plus connus :
|
Les liaisons avec l'énigme |
Pourquoi
? |
Le Serpent Rouge |
L'église Saint‑Sulpice de Paris est
clairement citée dans l'opuscule du
Serpent Rouge |
Le 17 janvier |
L'église est dédiée à Saint‑Sulpice
mort le 17 janvier 647 |
Le Prieuré de Sion |
Pierre Plantard s'est servi très largement
de l'église Saint‑Sulpice pour justifier les fondements
de son récent
Prieuré de Sion
et de ses racines mérovingiennes. |
Les Mérovingiens |
L'église Saint‑Sulpice trouve ses
racines à l'époque des
Mérovingiens |
1645 ‑ 1646 |
1646 est une année clé pour
l'église Saint‑Sulpice
puisqu'elle représente le début de sa
reconstruction
par
Jean Jacques Olier. C'est aussi un an
après la découverte d'un trésor exceptionnel qu'aurait
faite le
berger Ignace Paris
en
1645 |
Jean‑Jacques Olier |
Jean Jacques Olier
est cité dans le Serpent Rouge. Il créa les fondements des Grands séminaires en
France et initialisa le grand projet de rénovation de
Saint‑Sulpice. |
Saint Vincent de Paul |
Jean Jacques Olier fut l'élève de
Saint Vincent de Paul.
On retrouve
ce dernier à
Notre Dame
de Marceille |
Nicolas Pavillon |
Jean Jacques Olier et Nicolas Pavillon
ont œuvré ensemble pour
la Compagnie du Saint Sacrement.
Nicolas Pavillon
était aussi évêque d'Alet‑les‑bains proche de Rennes‑le‑Château. |
Le méridien de Paris |
Un
gnomon
est installé sur
le méridien de Saint‑Sulpice très proche du méridien de Paris et sur lequel se trouve le Tombeau des Pontils |
Les fresques de Signol |
Célèbre pour ses fresques au N inversé,
Signol
est cité dans le
Serpent Rouge |
Les fresques de Delacroix |
Les 3 fresques de
Delacroix dans la chapelle des Saint‑Anges sont intimement
liées à l'énigme de Rennes‑le‑Château. Elles sont aussi citées dans
le Serpent Rouge |
Style corinthien |
Le style corinthien de Saint‑Sulpice est retrouvé dans
la fresque de la Montagne Fleurie de Saunière |
Style saint sulpicien |
On retrouve le style saint sulpicien
dans l'environnement de
Bérenger Saunière |
Jean Jourde |
Le prêtre lazariste Jean Jourde est un érudit issu de l'école
de Saint Sulpice et muté à ND de Marceille |
Les lazaristes |
L'église Saint‑Sulpice représente le centre religieux des lazaristes |
ND de Marceille |
ND de Marceille près de Limoux fut un lieu de culte
lazariste
à la fin du 19e siècle. Le sanctuaire limouxin et donc très lié à
l'église de Saint‑Sulpice de Paris. |
Le calvaire de Saunière |
Le calvaire porte la mémoire d'une mission prêchée le
6 juin 1897 par le Père lazariste Mercier.
|
Le Serpent Rouge
Le lien le plus clairement exprimé
entre Rennes‑le‑Château et l'église Saint‑Sulpice nous est
donné par ce mystérieux opuscule "Le Serpent Rouge", un texte composé
de
13 strophes relativement hermétiques pour un
non‑initié. L'authenticité de ce document n'est plus à mettre
en doute tant ses relations avec l'Histoire sont pertinentes. Nous savons aujourd'hui qu'il était une pièce
très importante d'un dossier que
Pierre Plantard
utilisa largement pour satisfaire ses ambitions
personnelles et mégalomaniaques, et qu'il l'habilla de
plusieurs autres feuillets.
Ce poème décrit un voyage à la
première personne dans lequel le personnage central évolue
d'allégorie en allégorie pour culminer un fameux
17 janvier, fête de
Saint‑Sulpice.
C'est ainsi que l'on peut lire à la
strophe 8
:
|
J'étais
comme les bergers du célèbre peintre POUSSIN, perplexe devant
l'énigme : "ET IN ARCADIA EGO..."! La voix du sang
allait‑elle me rendre l'image d'un passé ancestral. Oui,
l'éclair du génie traversa ma pensée. Je revoyais, je comprenais
! Je savais maintenant ce secret fabuleux. Et merveille, lors des sauts
des quatre cavaliers, les sabots d'un cheval avaient laissé
quatre empreintes sur la pierre, voilà le signe que DELACROIX
avait donné dans l'un des trois tableaux de la chapelle des
Anges. Voilà la septième sentence qu'une main avait tracée :
RETIRE MOI DE LA BOUE, QUE JE N'Y RESTE PAS ENFONCE. Deux
fois IS, embaumeuse et embaumée, vase miracle de l'éternelle
Dame Blanche des Légendes. |
L'allusion à Saint‑Sulpice est ici très
claire. Il s'agit de la célèbre fresque d'Eugène Delacroix
peinte en 1861 dans
la chapelle des Saints‑Anges. L'entrée de cette chapelle est dédiée à la
station VII et où on peut lire "Retire moi de la boue
que je n'y reste pas enfoncé".
Il s'agit en fait d'une citation
biblique extraite du Psaume 69, (Ps 69 (68) ; 15)
|
Héliodore chassé du Temple
par Eugène Delacroix (1861)
|
La station VII
à la chapelle des
Saints‑Anges
"Retire moi de la boue
que je n'y reste pas enfoncé"
|
La fresque représente une scène
mythique où
Héliodore est chassé du Temple de Salomon alors
qu'il voulait forcer la trésorerie.
Deux anges et un
cheval divin se chargent de le punir.
Les allusions continuent à la
strophe
10
:
|
Vision céleste pour celui qui
me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne
du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette
source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur moi‑même
passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de l'S au
P... et la spirale dans mon esprit devenant comme un poulpe
monstrueux expulsant son encre, les ténèbres absorbent la
lumière, j'ai le vertige et je porte ma main à ma bouche mordant
instinctivement ma paume, peut‑être comme OLIER dans son
cercueil.
Malédiction, je comprends la vérité, IL EST PASSE, mais
lui aussi en faisant LE BIEN, ainsi que CELUI de la tombe
fleurie. Mais combien ont saccagé la MAISON, ne laissant que des
cadavres embaumés et nombres de métaux qu'ils n'avaient pu
emporter. Quel étrange mystère recèle le nouveau temple de
SALOMON édifié par les enfants de Saint VINCENT. |
Encore une fois, l'allusion à Saint‑Sulpice est très claire. Les transepts Nord et Sud ont en
effet été
peints par Émile Signol entre
1872 et
1876. Les peintures se composent de
4
fresques :
"Résurrection" et
"Ascension" sur le transept sud
"Arrestation" et
"Crucifixion"
sur le transept nord
Les fresques
sont situées autour de la ligne de laiton du gnomon traçant
le méridien de Saint‑Sulpice.
Sur chaque transept et en hauteur, un
vitrail en forme de rose présente un
P entrelacé dans un
S. Ces initiales qui furent
interprétées par Dan Brown dans son livre
Da Vinci Code "PS"
alias
Prieuré de Sion, sont en fait les
initiales de Saint Pierre et
Saint Sulpice, patrons des lieux.
|
Le méridien matérialisé
par un fil de cuivre
|
La rosace PS sur l'un des transepts
|
On trouve d'ailleurs dans cette strophe un bon exemple de l'intelligence du texte.
Selon
le Serpent Rouge,
Jean Jacques Olier aurait été initié, se mordant la paume dans son cercueil après avoir compris.
Mais on peut aussi penser qu'il ne connut
jamais cette vérité, puisqu'il se mord la paume dans son
cercueil, et donc après sa mort...
Les allusions à Saint‑Sulpice se confirment en tout cas
puisque l'on trouve un poulpe sur le bénitier droit à
l'entrée de la nef.
Enfin à la
strophe 13, certainement
pour ceux qui n'avaient pas encore compris que l'intrigue se
passe à Saint Sulpice :
|
Le bénitier droit et le poulpe
|
Mon émotion fut
grande, "RETIRE MOI DE LA BOUE"
disais‑je, et mon réveil fut immédiat. J'ai omis de vous dire en
effet que c'était un songe que j'avais fait ce 17 JANVIER, fête
de Saint SULPICE. Par la suite mon trouble persistant,
j'ai voulu après réflexions d'usage vous le relater un conte de
PERRAULT. Voici donc Ami Lecteur, dans les pages qui suivent le
résultat d'un rêve m'ayant bercé dans le monde de l'étrange à
l'inconnu. A celui qui PASSE de FAIRE LE BIEN ! |
Le 17 janvier
Nous avons vu précédemment que
le Serpent Rouge cite
clairement le
17 janvier. Ceci confirme que cette date a
son importance dans l'affaire. Mais le lien principal reste
Saint‑Sulpice puisque cette église est dédiée à
Saint Sulpicius,
archevêque de Bourges au
VIe
siècle, et dont
la fête se déroule un
17 janvier, jour de sa mort en l'an
647.
Notons que cette
date hautement symbolique plane tout au long de l'histoire de
Rennes‑le‑Château, comme sur
la tombe de l'abbé Jean Vié
dans le petit cimetière de
l'église de Rennes‑les‑Bains.
|
Le Prieuré de Sion
Pierre Plantard
s'est servi très largement de
l'église Saint Sulpice pour justifier les
fondements du
Prieuré de Sion moderne et ses racines
mérovingiennes. Nous savons aujourd'hui que ses ambitions
étaient plus que douteuses puisqu'elles consistaient à
installer sa descendance et lui‑même dans une lignée mérovingienne afin
d'espérer un quelconque pouvoir. Cette mégalomanie le
conduira à manipuler des documents authentiques, pour le
plus grand malheur des chercheurs, mais aussi pour le plus
grand bonheur des affairistes et des vendeurs d'histoires.
L'aspect intéressant est que
Plantard a certainement utilisé une source de
document tout à fait passionnante, et dont l'analyse,
aujourd'hui très parcellaire, devrait nous réserver encore
beaucoup de surprises. On peut bien sûr tirer un trait sur
la thèse "Plantardienne" que l'on retrouve dans
les dossiers secrets.
Mais ce n'est pas si simple, car pour arriver à une telle
érudition et une telle précision, Plantard a certainement
disposé d'une source d'information extrêmement bien
fournie... En fait un certain dossier provenant de
Noël Corbu...
Par exemple, si l'on considère que les
liens entre Rennes‑le‑Château,
le Serpent Rouge et
l'église Saint‑Sulpice sont incontestables,
alors il faut aussi intégrer l'histoire mérovingienne
intimement liée à Saint Sulpice...
|
C'est aussi dans les dossiers secrets
où l'on apprend que l'église
Saint‑Sulpice est en réalité construite sur les vestiges
d'un ancien temple païen
consacré à Isis et qu'une statue de la déesse aurait
été vénérée comme la Vierge Marie, jusqu'à sa
destruction en
1514.
Enfin,
Dan Brown, auteur du célèbre
Da Vinci Code, se servira du vitrail
PS pour romancer l'existence du
Prieuré de Sion
|
Le PS traduit par le Da Vinci Code
"Prieuré de Sion" et qui signifie Saint‑Pierre
|
Les fameuses initiales
PS, ou plus exactement
SP
sont visibles dans une rosace de l'un des transepts. La
lecture y est double, car on peut lire
Saint Pierre
ou
Saint Pierre et Saint‑Sulpice. L'autre transept
est dédié à Saint‑Sulpice.
Ceci nous montre que l'histoire de
Rennes‑Le‑Château a souvent été manipulée pour des causes
mégalomaniaques ou mercantiles. Mais ceci n'enlève rien à la
beauté mystérieuse de l'affaire. Nul besoin de roman ou de
trucage. Comme nous le verrons par la suite, il suffit
d'observer. Le mystère est là, sous vos yeux...
|
Origine mérovingienne
Le fil conducteur utilisé par Pierre Plantard
et par
Gérard de Sède
repose sur la lignée mérovingienne et
la descendance du roi perdu
Dagobert II. Cette thèse aurait pu
s'arrêter là puisque nous savons aujourd'hui que
Pierre Plantard falsifia avec son complice le
marquis de Cherisey certains documents.
Mais nous savons aussi que Plantard s'est servi d'un
dossier très fourni (les dossiers secrets)
dont l'origine émanerait de
Noël Corbu
, ce dernier l'ayant reçu d'un prêtre du Razès...
Or, si le rattachement des Mérovingiens à Plantard
apparaît comme un montage bien orchestré, il est indéniable
que l'église Saint Sulpice trouve ses fondations à
l'époque mérovingienne.
Nous revoici donc au point de départ. Où sont la part du vrai et la part du faux ?
L'origine mérovingienne de Saint Sulpice serait‑elle une donnée
importante dans l'affaire de Rennes‑le‑Château ? Tout porte à le penser.
|
1645 ‑ 1646 Une coïncidence curieuse
Le 15 août 1645, les plans de
reconstruction de l'église furent adoptés et ce fut Anne
d'Autriche, régente et veuve de Louis XIII qui
posa la première pierre le 20 février 1646,
accompagné de Louis XIV
âgé de 8 ans.
Incontestablement
Olier fut en
1646
l'initiateur de cette renaissance culturelle.
Mais en
1645 une autre aventure
se serait déroulée dans les confins du Razès. Un berger nommé
Ignace Paris
aurait découvert selon la légende un trésor fabuleux...
Comment alors ne pas faire le lien
entre tout ce petit monde :
Le Baron de Hautpoul
propriétaire des terres,
Nicolas Pavillon et
Jean‑Jacques Olier
élève de Saint Vincent de Paul.
Comment alors ne pas soupçonner
quelques financements secrets menés discrètement par la très
honorable
Compagnie du Saint Sacrement...
|
Olier et Saint Vincent de Paul
Saint Vincent de Paul,
fondateur des lazaristes, assista en permanence
Jean Jacques Olier
dans la création de
la Compagnie du Saint Sacrement,
et c'est un personnage indissociable de l'histoire de Saint Sulpice au
17e siècle. Il mourut dans l'église le
2 avril 1657
et on trouve sa statue dans une chapelle qui lui fut dédiée en
1825.
Saint Vincent de Paul est aussi connu pour avoir mystérieusement
disparu deux ans en
prétendant qu'il avait été emprisonné en Tunisie. Ses dires
n'ont jamais pu être confirmés.
On retrouve
Saint Vincent de Paul
à ND de Marceille, son
effigie trônant au fond des jardins. Curieux ? Sans doute pas,
car des lazaristes occupèrent le sanctuaire à la fin du 19e
siècle.
|
Saint Vincent de Paul
|
Olier et Nicolas Pavillon
Tout comme
Jean‑Jacques Olier, Nicolas Pavillon fut l'élève de
Saint Vincent de
Paul. Notons que Nicolas Pavillon
fut aussi confrère de la
Compagnie du Saint Sacrement
en même temps qu'évêque d'Alet‑les‑Bains
près de Rennes‑le‑Château à partir de
1637...
Le trait d'union avec
Rennes‑le‑Château est ainsi tout tracé.
|
Le méridien de Paris et
Bourges
Le
méridien de Paris
joue un rôle très important dans le mystère, et la phrase
décodée du grand parchemin :
"BERGERE PAS DE TENTATION.... A MIDI
POMMES BLEUES"
nous indique une marche à suivre
combinant ce fameux méridien et le midi solaire.
Or le méridien passe non loin de l'église
Saint‑Sulpice et non loin de la
cathédrale de Bourges
historiquement liée à
Saint Sulpicius.
|
Les fresques de Signol
Émile Signol est né en 1804
et décède en
1892 à Montmorency. Il obtint le Prix de
Rome en
1830 et devint académicien en
1860. Rigoureux dans sa peinture, il se
bat contre le romantisme et l'impressionnisme.
Signol réalisa entre 1872
et 1879 pour l'église Saint Sulpice,
4 fresques réparties sur les
2 transepts nord et sud.
Sur le transept sud :
"Ascension"
(1876)
Sur le transept sud :
"Résurrection"
(1876)
Sur le transept nord
:
"Crucifixion" (1872)
Sur le transept nord
:
"Arrestation"
(1879)
On devine ici l'intention de l'artiste qui utilise les titres de chacune des
fresques pour construire l'acrostiche :
ARCA
un mot hautement significatif dans l'énigme puisque qu'il faut le relier à
ARCADIE, ARQUES, ARC, et ARCHE...
Cet
acrostiche fut révélé dans "Le trésor qui rend fou"
de Franck Daffos aux éditions Arqua, et son inventeur est
Cédric C. Merci à lui pour sa contribution.
Tout comme Delacroix,
Signol est lié au
Serpent Rouge
et donc à l'énigme de Rennes‑le‑Château. Mais un autre lien plus
discret est celui du mystère des deux N inversés
et du méridien de Saint‑Sulpice qui
court au milieu de ses 4
fresques.
|
Arrestation ‑ Signol (1879)
|
Crucifixion ‑ Signol (1872)
|
Résurrection ‑ Signol (1876)
|
Ascension ‑ Signol (1876)
|
Comme nous le verrons par la suite,
Signol comme
Delacroix
nous ont laissé un mystère allégorique que l'on ne peut
mesurer que si l'on apprécie leurs œuvres dans un tout et en
relation avec Rennes‑le‑Château.
Il faut alors se rappeler la
strophe 10
du Serpent
Rouge : |
Vision céleste pour celui qui
me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne
du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette
source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur
moi‑même passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de
l'S au P... |
Les fresques de Delacroix
Eugène Delacroix (1798‑1863)
reçut la commande de la fresque de Saint‑Sulpice le 28 avril 1849 par la direction des Beaux‑arts et il s'y consacra de
1855 à
1861.
12 années
furent nécessaires pour mener à bien ce projet.
Il composa ainsi
pour la chapelle des Saints Anges (Chapelle n°1) trois
fresques : deux fresques murales et un plafond
circulaire.
Perfectionniste et passionné, il mit au point
spécialement pour le lieu, une technique à base d'huile et
de cire vierge. Les compositions peintes sur les deux murs de la chapelle sont exécutées directement sur la paroi, à
l'huile et à la cire. Il en va de même des écoinçons qui étaient difficilement visibles.
|
Eugène Delacroix
photographié par Nadar
en 1858
|
Quant au
"Saint Michel terrassant le
démon" de la voûte, la fresque est peinte à l'huile marouflée sur toile.
Ces
trois œuvres sont extraites d'épisodes
bibliques très célèbres :
À droite en entrant :
"Héliodore chassé du Temple"
À gauche en entrant :
"Le combat de Jacob avec l'Ange"
Au
plafond :
"Saint Michel triomphant
de Lucifer"
|
Héliodore chassé
du Temple
C'est la peinture la plus célèbre des trois et
son titre exact est : "Héliodore terrassé et battu de verges".
Elle représente
le célèbre récit d'Héliodore
chassé du Temple de Salomon par les anges, alors qu'il
vint pour forcer la trésorerie. Cette histoire est relatée
dans le second livre des Maccabées
(2Mc 3).
Situé en l'an 170 av. J.‑C.
Héliodore est envoyé par
Séleucus IV, roi grec de la province d'Asie, pour
voler les trésors du Temple de Jérusalem.
|
L'épisode d'Héliodore...
Alors que le trésor sacré du Temple
allait être violé par le ministre de Séleucus, les
femmes se lamentaient, car le sort semblait inéluctable.
Tout semblait perdu, quand
soudain "L'esprit de Dieu" tout‑puissant se fit voir par des
marques bien sensibles, de sorte que tous ceux qui avaient
osé obéir à Héliodore furent renversés par une vertu
divine. Ils furent tout à coup frappés d'une frayeur qui les
mit hors d'eux‑mêmes.
Un cheval apparu alors, monté par un
homme aux armes d'or, habillé magnifiquement, et qui,
bondissant avec impétuosité sur Héliodore, le frappa en lui
donnant plusieurs coups de pied. Deux jeunes hommes
apparurent en même temps, pleins de force et de beauté,
brillants de gloire et richement vêtus. Se tenant aux côtés
d'Héliodore, ils le fouettèrent et le frappèrent sans
relâche.
|
Héliodore chassé du Temple
par Delacroix (1861)
|
Détail de la fresque ‑ Le cheval de Dieu
|
La peinture montre effectivement un
Temple de Salomon magnifique, d'architecture polychrome.
Sur les premières marches de l'escalier conduisant à la
trésorerie,
Héliodore est renversé sous un cheval qui le
maintient de son sabot divin pour le livrer aux verges des
deux anges. Ceux‑ci fouettent avec vigueur, investis d'une
puissance céleste. Le cavalier, d'une beauté angélique,
conserve une attitude solennelle et avec le calme des Cieux.
En haut de l'escalier, plusieurs personnages contemplent
avec horreur et ravissement le travail des divins bourreaux.
Il faut aussi remarquer que les personnages ont les genoux
DROITS découverts. Or le genou GAUCHE dénudé est un signe
d'initié franc‑maçon.
Delacroix choisit le genou droit
cinq fois, mais ce n'est peut
être qu'un hasard...
|
Détail de la fresque
|
Pour apprécier la subtilité des symboles
et les paraboles du
Serpent Rouge, il faut
alors revenir à la strophe 8
où on peut lire : |
Je
revoyais, je comprenais ! Je savais maintenant ce secret
fabuleux. Et merveille, lors des sauts des quatre cavaliers,
les sabots d'un
cheval avaient laissé quatre empreintes sur la pierre, voilà le
signe que DELACROIX avait donné dans l'un des trois tableaux de
la chapelle des Anges. Voilà la septième sentence qu'une
main avait tracée : RETIRE MOI DE LA BOUE, QUE JE N'Y RESTE PAS
ENFONCE. |
Détail de la fresque
|
Remarquons aussi que
Delacroix s'est sans doute inspiré d'une fresque de
Raphaël se trouvant à la cité du Vatican dans la
Chambre d'Héliodore et datant de
1514. On y retrouve les
anges et le cheval de Dieu dans la même position. |
"Héliodore chassé du
Temple" par Raphaël ‑ Cité du Vatican |
Raphaël peint aussi cette scène
avec une extrême énergie et une puissance dramatique. Au centre,
à l'arrière‑plan le grand prêtre agenouillé, "prie le ciel de
conserver ses biens à ceux qui les avaient déposés". À gauche, à
côté du groupe des veuves et des orphelins, Raphaël représenta
Jules II soutenu par des porteurs. L'un d'eux est peut‑être un
autoportrait de Raphaël. |
Une gravure
de 1861
Par une coïncidence
extraordinaire, voici une gravure originale acquise en
2008. Elle fut publiée dans une revue de l'époque : "le Monde
illustré" qui parue en 1861.
Le dessin à la plume est
d'une extrême finesse et est signé
E. Morin.
Sa précision permet de découvrir des détails de construction
qu'il est difficile d'appréhender sur l'œuvre peinte de Delacroix.
Surtout, il est
intéressant de découvrir le début d'un article écrit à
l'occasion de l'inauguration des fresques de
Delacroix et
qui parle
d'un éclairage de Midi
si particulier... Il faut croire que l'article fut édité par un
connaisseur qui savait apprécier l'importance de ce détail... |
Gravure publiée en 1861
(Propriété RLC Archive) |
Curieux tout de même de
lire un journaliste parlé justement de l'éclairage de la
chapelle des Saints‑Anges "le jour du midi" et d'insister
justement sur certains détails que l'on ne peut pas apprécier
dans les autres chapelles.
Cet article est‑il l'écho
d'une autre critique plus précise sur ce point ?
Extrait du journal
"Le Monde illustré"
1861 |
|
Il faut aussi rappeler que la
phrase clé met en évidence "le cheval de Dieu" (celui
d'Héliodore) et le jour de midi. L'information est
importante, car selon certaines sources, il aurait existé dans la
chapelle des Saints‑Anges un vitrail représentant en plus d'Adam et Ève,
un serpent jetant des
pommes bleues.
Le soleil de midi des
17 janvier créait alors une belle lumière
bleue qui tombait sur la fresque, offrant à l'initié des détails
que l'on ne peut voir ailleurs.
BERGÈRE
PAS DE TENTATION
QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF
PAX DCLXXXI
PAR LA
CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU
J'ACHÈVE CE DAEMON DE GARDIEN A MIDI
POMMES BLEUES
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Malheureusement, ce
vitrail aurait sans doute disparu
durant la
commune de Paris, en mai 1871 lors de l'explosion de
la poudrière du Luxembourg.
En effet, de nombreux vitraux de l'église Saint‑Sulpice
furent détruits puis remplacés.
Ci‑contre une autre gravure d'Héliodore
datant du XIXe siècle et extraite de la Gazette des
Beaux‑ Arts (juillet décembre
1861).
Merci à Cédric pour sa
contribution. |
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Le combat de Jacob avec
l'Ange
C'est la peinture la plus mystérieuse
des trois et certainement l'un des chefs d'œuvre de Delacroix.
Peinte sur le mur gauche, la scène est issue d'un épisode
biblique, ou plus exactement d'un verset de la Genèse (Gn 32,
23‑33)
Jacob
(qui veut dire "Celui qui supplante")
est un personnage de
l'Ancien Testament qui se caractérise par ses
fourberies et par ses mensonges, jusqu'à ce combat
légendaire. Par ruse, il alla même jusqu'à ravir le droit
d'aînesse à son frère Ésaü.
Jacob accompagne les troupeaux et autres
présents destinés à calmer la colère de son frère
Esaü.
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Mais un étranger l'arrête
et un combat s'engage. Ce combat qui dura jusqu'à l'aube et
dont on ne connaît pas le motif, se passa dans le ravin de
Yabboq. Touché au nerf de la cuisse,
Jacob est
réduit à l'impuissance.
Son adversaire, ange ou
Dieu, lui dit : "On ne t'appellera plus Jacob mais Israël,
car tu as lutté avec Dieu et avec les hommes et tu l'as
emporté". Jacob lui demande : "De grâce, indique‑moi
ton nom". "Et pourquoi
me demande‑tu mon nom ?
" dit‑il.
Sur ce,
Jacob fut béni et il appela cet endroit "Phanuel"
qui veut dire "Face de Dieu" puisqu'il vit Dieu en
face. |
"Le combat de Jacob avec l'ange"
par Eugène Delacroix
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Genèse (Gn 32, 23‑33) :
"Après avoir fait passer tout ce qui était à lui, il
demeura seul en ce lieu‑là. Et il parut en même temps un
homme qui lutta contre lui jusqu'au matin. Cet homme,
voyant qu'il ne pouvait le surmonter, lui toucha le nerf
de la cuisse, qui se sécha aussitôt ;
Et il lui dit :
laissez‑moi aller; car l'aurore commence déjà à
paraître. Jacob lui répondit: Je ne vous laisserai point
aller que vous ne m'ayez béni.
Cet homme lui demanda :
comment vous appelez‑vous? Il lui répondit: je m'appelle
Jacob. Et le même ajouta: On ne vous nommera plus à
l'avenir Jacob, mais Israël: car, si vous avez été fort
contre Dieu, combien le serez‑vous davantage contre les
hommes?
Jacob lui fit ensuite cette demande :
dites‑moi, je vous prie, comment vous vous appelez? Il
lui répondit: Pourquoi me demandez‑vous mon nom? Et il
le bénit en ce même lieu. Jacob donna le nom de
Phanuel à ce lieu‑là en disant : j'ai vu Dieu face à face
et mon âme a été sauvée. Aussitôt qu'il eut passé ce
lieu qu'il venait de nommer Phanuel, il vit le soleil
qui se levait; mais il se trouva boiteux d'une jambe.
C'est pour cette raison que, jusqu'aujourd'hui, les
enfants d'Israël ne mangent point du nerf des bêtes, se
souvenant de celui qui fut touché en la cuisse de Jacob
et qui demeura sans mouvement." |
Avec tout son talent,
Eugène
Delacroix, , arrive à nous communiquer la force de cette scène.
Dans une épaisse végétation, Jacob combat un ange. L'homme
naturel et l'homme surnaturel luttent chacun selon sa
nature. Jacob est incliné en avant comme un bélier, bandant
toute sa musculature. L'ange se prête complaisamment au
combat, calme, doux, comme un être qui peut vaincre sans
effort. Au premier plan, gisent, sur le terrain, les
vêtements et les armes dont Jacob s'est débarrassé pour
lutter corps à corps avec l'homme mystérieux envoyé par
Dieu.
Une anomalie cependant est
l'absence d'arc alors que le carquois et les
flèches sont présentent (anomalie révélée par P. Sylvain).
Certains auteurs ont vu ici une allusion par omission
à Arques (méthode classique chez Boudet),
village situé près de Rennes‑le‑Château et non loin du Bugarach.
Mais une autre
anomalie est encore plus flagrante : la présence d'un
chapeau dont le style est plutôt anachronique... Serait‑ce une allusion au chapeau du Bugarach, un phénomène météorologique
célèbre dans la région. En effet, de temps à autre le Bugarach s'entoure à son sommet d'un épais nuage, une image que
Jules Verne ne manqua pas de comparer poétiquement à un chapeau dans "Clovis
Dardentor".
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Détail de la fresque "Le combat de Jacob avec l'ange" ‑ Le chapeau...
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Les fresques d'Eugène
Delacroix ont fasciné ses contemporains, mais l'artiste ne
put profiter longtemps de son succès, puisqu'il mourut deux ans
après avoir terminé la chapelle des Saints‑Anges.
Les journaux de l'époque
publièrent parfois des gravures représentant ces chef‑d'œuvres.
En voici une, dessinée par
Mr Boccourt et gravée par Mr Sotain. Elle est extraite de la
gazette des Beaux Arts de juillet‑décembre
1861.
Merci à Cédric pour sa
contribution. |
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Saint‑Michel triomphant de Lucifer
Elle a été réalisée à l'huile sur
toile marouflée sous la voûte. C'est la peinture la plus
classique des trois,
car ce thème biblique
"L'archange Michel terrassant
le Démon"
fut repris de très
nombreuses fois par les artistes. Comme
pour Saint Antoine, Saint‑Michel est un
personnage que l'on retrouve très facilement autour de
Rennes‑le‑Château.
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L'Archange Saint‑Michel terrassant
Lucifer
Fresque de plafond
par Eugène Delacroix
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Cette légende est traitée de
façon épisodique dans la bible, comme dans un
verset de
Saint Jude où il est question d'une contestation
entre l'Archange Michel et le Diable touchant le
corps de Moïse. Mais il est étonnant de voir que cet
épisode a eu plusieurs versions au cours du temps. Car la
scène est aussi connue en remplaçant
Lucifer par un
dragon. C'est ainsi que
l'on peut voir cohabiter dans la même
église d'Espéraza
les deux représentations.
Il est à noter que dans le
combat de Saint Michel, la lance ou l'épée est symbole de
verticalité.
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Saint Michel terrassant Lucifer dans
l'église d'Espéraza en haut de l'autel, et Saint Michel
terrassant le dragon
en statue ci‑contre
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Allégories à Rennes‑le‑Château...
Eugène Delacroix travailla
énormément à la fin de sa vie sur ces trois peintures entre
1855 et
1861. Ces réalisations
correspondant à une commande de la ville de
Paris faite en
1849 permirent à
Delacroix de s'exprimer comme il le souhaitait. Et de toute
évidence, les thèmes choisis forment une unité. Les
représentations sont toutes en rapport avec des anges en
altercation avec un personnage légendaire :
Jacob,
Lucifer ou
Héliodore. Les anges, au nombre de quatre,
rappellent aussi les
quatre anges de
Saunière sur
son bénitier...
Autre curiosité, la chapelle des
Saint‑Anges décorées de ces trois légendes inspire aussi
trois
allégories liées à trois combats :
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Dans
le combat de Jacob
avec l'Ange, il faut peut‑être y voir le
combat de l'homme contre les mystères du divin.
L'ange qui détient le secret est prêt à se
confier, mais non sans combattre. À l'issu du
combat, l'homme finit par voir Dieu, mais ceci lui
vaudra une blessure qui le rendra handicapé pour
le restant de ses jours. En clair, il faut se
battre pour apercevoir le secret de Dieu, mais on
en ressort pas indemne... |
Dans
le combat de
l'Archange Saint Michel avec Lucifer, il
faut peut être y voir le combat contre Asmodée,
le gardien des trésors du temple et que l'on
retrouve sous le bénitier dans l'église de
Rennes‑Le‑Château. Vaincu, le trésor devient
accessible (Par se signe tu le vaincras) ... |
Dans le combat
des trois anges contre Héliodore, il faut peut‑être y
voir le combat du divin contre le mal,
représenté par Héliodore et donc par le pillage
des trésors de Jérusalem qui finira par avoir
lieu... |
Delacroix, peintre génial et insaisissable
Au début du projet,
Delacroix
étudia quatre
possibilités
: une étape du chemin de croix, la mise au
sépulcre, l'apocalypse, et l'ange renversant l'armée des
Syriens. Selon son journal, il travailla alors sur un jeu de
miroir entre l'élévation de la croix et la descente au
tombeau. Mais curieusement et sans aucune explication ni
aucune trace dans son journal, il décida de changer
complètement de thème. C'est ainsi qu'il opta pour "La
lutte de Jacob avec l'ange" et
"Héliodore chassé du temple".
Pour quelle raison et
par quelle influence changea‑t‑il d'idées pour ces deux thèmes clés ? Lui
aurait‑on conseillé un message bien différent ou mieux
adapté ?
On dispose toute fois
d'une piste, car comme le rapporte Maurice Barrès dans son
livre "Le mystère en pleine lumière", Delacroix se serait
entretenu avec le curé de Saint‑Sulpice :
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"Il va à la partie héroïque du drame angélique, et le 2 Octobre 1849, le jour même de la fête des
Anges, dans un entretien avec le curé de Saint‑Sulpice, il s'arrête à trois grands sujets:
La lutte de Jacob avec l'ange, Héliodore chassé
du Temple par les anges, et puis pour le plafond,
l'archange Michel qui terrasse Lucifer. Durant douze
ans il y va travailler de tout son instinct et de toute sa
science."
Extrait "Le mystère en pleine lumière" par Maurice Barrès |
Delacroix mit
12 ans pour achever son
œuvre en 1861 et il mourut
deux ans plus tard, épuisé par le travail de peinture
sur échafaudage dans un lieu humide et obscur. Ceci qui fit
dire à
Barrès que cette chapelle
constituait le
Testament de Delacroix.
Eugène Delacroix eut
aussi un grand
admirateur :
Charles Baudelaire qui fut baptisé à
Saint‑Sulpice.
Quelques mois après la mort de son ami
Delacroix, il lui dédia
un hommage saisissant...
À propos de la chapelle des Saints‑Anges, il écrivit :
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Charles Baudelaire en 1861
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Et plus récemment encore, à
propos
de
cette
chapelle des Saints‑Anges,
à Saint‑Sulpice (Héliodore chassé du Temple et la Lutte de Jacob avec l'Ange), son
dernier grand travail, si niaisement critiqué, je disais :
Jamais, même dans la Clémence
de
Trajan, même dans l'Entrée des Croisés à Constantinople,
Delacroix n'a étalé un coloris plus splendidement et plus
savamment surnaturel; jamais un dessin plus volontairement
épique. Je sais bien que quelques personnes, des maçons sans
doute, des architectes peut‑être, ont, à propos
de
cette
dernière œuvre, prononcé le mot décadence. C'est ici le
lieu
de
rappeler que les grands maîtres, poètes ou peintres
Hugo ou Delacroix, sont toujours en avance
de
plusieurs années sur leurs timides admirateurs.
(Extrait de "Eugène Delacroix ses
œuvres, ses idées, ses mœurs"
par Charles Baudelaire)
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1861 ‑ Une date et un nombre
remarquable
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Un peu de numérologie...
La fresque "Héliodore chassé du
temple" date de
1861,
vérifiable en bas et à droite de la peinture de
Delacroix.
Mais ce nombre recèle quelques curiosités :
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La date
1861 sur la fresque
"Héliodore chassé du Temple" par Delacroix
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Si l'on inverse 1861 par une
symétrie horizontale on obtient 1891.
Cette année fut importante pour
Bérenger Saunière puisque le
21 juin 1891
le
jardin de l'église était
inauguré et une mission en hommage à ND de Lourdes fut
organisée. En souvenir, sur l'un des piliers wisigothiques
de l'ancien autel que Saunière inversa dans le jardin, on
grava l'inscription :
MISSION 1891
C'est aussi cette année que
Saunière
écrivit dans son carnet :
Le 21 septembre
1891 ‑ "Excavé une tombe" puis "Lettre de
Granes ‑ découverte d'un tombeau, le soir
pluie". |
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Le pilier wisigothique inversé
dans le jardin de Saunière
Mission 1891
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1861 est l'anagramme du nombre d'or
Le
Nombre d'Or
arrondi à 3 chiffres après la décimale vaut
1,618. Ce nombre très prisé par tous les
artistes depuis les anciens Égyptiens est le symbole de l'harmonie
parfaite. La plupart des peintres de la renaissance ont
utilisé ce nombre et bien sûr Poussin,
Delacroix,
Signol,
Botticelli, ...
Le Nombre d'Or est
intimement lié à
la suite de Fibonacci
(rendue célèbre dans le Da Vinci Code de Dan Brown)
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La suite de Fibonacci :
1, 1, 2, 3, 5, 8, 13 ...
s'inscrit dans les rectangles d'or
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1861 cache 75
1861 => 8 ‑ 1 =
7 et 6 ‑ 1 =
5
On retrouve le fameux
75
dans le Christ d'Antugnac
et sur les dés de la
station X dans
l'église de Rennes‑le‑Château
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Les dés de la station 10
dans l'église de Saunière
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1861 dans le petit parchemin
On retrouve légèrement suggéré,
1861 au milieu de la 3ème ligne du
petit parchemin.
D'autre part, le
6
mal fermé et légèrement surélevé permet aussi de lire
un G pour permettre la lecture du texte codé:
"A DAGOBERT II..."
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Vous doutez toujours ?
Regardez plutôt cette autre
étonnante coïncidence. Si l'on prête attention à la numérotation
officielle des chapelles (de
1 à 23 dans le sens inverse des
aiguilles d'une montre) et que l'on note celles
attribuées à Signol et à
Delacroix,
deux peintres cités dans le
Serpent Rouge, on trouve
18, 6, 1...
ou mieux dans l'ordre :
1, 6 et 18 ce qui donne le
Nombre d'Or
1, 618
Ce nombre est incontestablement porteur d'une grande
signification puisque visiblement son rôle est ici de
relier Delacroix et
Signol. Ceci est d'ailleurs un
élément de plus qui atteste de la cohérence du
Serpent
Rouge (pour ceux qui en douteraient encore...)
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Le plan des chapelles et leur numérotation dans
l'église Saint‑Sulpice
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Ces jeux numériques fournis par le Nombre d'Or entre
la date
de la fresque de
Delacroix,
la chapelle des Saints‑Anges et les
fresques
de Signol obligent à faire plusieurs remarques :
Jusqu'à présent, hormis
le Serpent Rouge, aucun code clair n'avait pu
être mis en évidence dans
l'église Saint‑Sulpice. Ces
relations montrent que ce
n'est pas si simple...
Le Serpent Rouge cite
clairement les
deux peintres Signol et
Delacroix, mais rien jusqu'à présent ne prouvait
qu'ils aient été conscients de leur implication dans l'énigme. Visiblement,
cet agencement particulier prouve qu'il y a eu
concertation entre les deux peintres pour s'attribuer
les chapelles qui avaient un sens dans leur numérotation. Les lazaristes en place à l'époque eurent sans doute aussi leur mot à
dire dans ce choix.
De même que dans les anciens
sanctuaires, les chapelles sont établies autour de l'église,
entre les murs transversaux chargés de compenser la poussée
des voûtes. Il y a donc une codification exacte qui
identifie ce qui est dans l'église chapelle et ce qui ne
l'est pas. Leur numérotation est tout aussi rigoureuse
ce qui exclut un quelconque hasard.
Si
Delacroix nous a laissé
trois allégories et une allusion au
Temple de
Salomon, quel est donc le message de
Signol ? Il
est peu probable qu'il s'agisse uniquement de nous indiquer
l'importance du
méridien... l'acrostiche "ARCA" formé par les titres de ses quatre œuvres est sans aucun doute une autre piste.
Il est aussi amusant de voir un début
de jeu de mots entre
SIGNOL et
DELACROIX
qui rappelle étrangement "Le signe de la croix" évoqué également sous une autre
tournure dans
le Serpent Rouge
:
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Je revoyais, je comprenais ! Je savais
maintenant ce secret fabuleux. Et merveille,
lors des sauts des quatre cavaliers, les sabots
d'un cheval avaient laissé quatre empreintes sur
la pierre, voilà le signe que
DELACROIX
avait donné dans l'un des trois tableaux
de la chapelle des Anges. Voilà la septième
sentence qu'une main avait tracée : RETIRE MOI
DE LA BOUE, QUE JE N'Y RESTE PAS ENFONCE. |
Il est vrai que
l'église de
Saunière nous a laissé un message aujourd'hui célèbre sous le
signe de croix des quatre anges et au‑dessus d'Asmodée :
PAR CE SIGNE TU LE VAINCRAS
Il s'agit bien sûr du signe de la
croix ou DELACROIX... qu'il faut faire pour vaincre
Asmodée, le diable du bénitier.
Voici donc un autre jeu
de mots reliant le
bénitier à Delacroix et donc à la
chapelle des Saints‑ Anges :
"Le signe de la croix"
ou "le signe DELACROIX"...
C'est selon...
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Les 4 anges du bénitier dans l'église
de Rennes‑le‑Château
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Style corinthien et la fresque de Saunière
Dans la
fresque de la Montagne Fleurie de Saunière, au‑dessus du confessionnal, un détail n'a jamais reçu d'hypothèse
convaincante sur sa présence. Cette anomalie est le reste d'un
chapiteau corinthien dans le paysage.
Se pourrait‑il qu'il s'agisse d'une allusion aux multiples
chapiteaux corinthiens de l'église Saint‑Sulpice ?
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Les chapiteaux corinthiens de la tour
nord
à l'église Saint‑Sulpice
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La peinture latérale droite de la fresque
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Style saint‑sulpicien
Incontestablement, l'environnement de
Bérenger Saunière baigne dans une
atmosphère saint‑sulpicienne.
Pour s'en rendre compte, il suffit d'observer
les différentes représentations religieuses et les symboles
que le prêtre utilisa pour la décoration de la Villa Béthanie ou dans
le statuaire
de son église.
On y trouve de nombreux sacrés cœurs, des
cœurs enflammés, mais aussi des représentations du Christ
sur pied, très caractéristiques. Un autre exemple
se trouve à Antugnac avec le
Christ d'Antugnac
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Christ sur pied à Saint‑Sulpice
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Le Christ de la Villa Béthanie
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Le Christ d'Antugnac
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