Ou l'histoire d'un grand Secret...

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Le Prieuré de Sion 1188 à 1800 - Rennes-le-Château Archive

Le Prieure de SION
La période entre 1188 et 1800

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

Après la coupure de l'orme en 1188

   D'après les dossiers secrets, la coupure de l'orme en 1188 fut un acte important et sacré. Une crise profonde éclata, ainsi qu'un réel scandale : l’Orme de la lumière étant abattu, la partie spirituelle et ésotérique représentée par l'Ordre de Sion se séparait de la partie matérielle et opérationnelle (exotérique) représentée par l’Ordre du Temple. Entre ces deux Ordres régnaient désormais la discorde et l'indépendance.

   Les Chevaliers du Temple devinrent autonomes et maîtres de leurs décisions. Appelés par la suite "Les Templiers", ils continuèrent à exister au grand jour, gagnants en importance et en puissance.

      Alors que le Prieuré de Sion continua à être dirigé par la lignée des Grands Maîtres, les Templiers eurent aussi leurs propres Grands Maîtres. Leur règne marqué par leurs mystères, leur puissance, et leur richesse, dura jusqu'à leur arrestation le 13 octobre 1307.

 

   De son côté, le Prieuré de Sion nomma son premier Grand Maître après 1188 : Jean de Gisors, seigneur du château de Gisors. À l'inverse des Templiers, le Prieuré de Sion entra dans la clandestinité.


Chevalier Templier

 

La naissance d'ORMUS

 

   De ce schisme, l'Ordre de Sion se réorganisa et entra dans la clandestinité. Son nom fut alors changé pour devenir celui que l'on connaît aujourd'hui : "Le Prieuré de Sion".  L'Ordre se fit connaître aussi sous un autre nom : "ORMUS" qui restera jusqu'en 1306, un an avant la disparition des Templiers.

   ORMUS est une savante combinaison entre Ursus (ours en latin qui est une allusion aux Mérovingiens et à Dagobert II. Il rappelle aussi ce moine en provenance de la Calabre et qui s'installa à Orval), "Urmus" (orme en latin), "Or" et la lettre "M" signe astrologique de la Vierge signifiant Notre‑Dame.

 

Le signe d'Ormus reprend cette symbolique.


Le signe ORMUS

Or, on retrouve Ormus dans deux courants très différents :

 

   Dans la pensée de Zoroastre (puis Zarathoustra, prophète et réformateur religieux iranien du Ve siècle) où Ormus est le principe de lumière.

 

   Dans la tradition maçonnique, où Ormus était un mystique égyptien, converti en l'an 46 par Saint Marc. Il fut à l'origine d'une secte à Alexandrie mélangeant le christianisme et d'anciennes croyances. Le plus intéressant est que son symbole aurait été constitué d'une croix rouge ou rose.

 

   D'après les Dossiers Secrets du Prieuré, c'est cette croix rouge que l'on retrouvera plus tard sur les Chevaliers du Temple. Et les dossiers vont plus loin : ORMUS serait à l'origine des Rose‑Croix ou rosicruciens.

   C'est ainsi qu'en 1188, un autre nom va s'ajouter au Prieuré de Sion : l'Ordre de la Rose‑Croix Veritas.

 

   Une incertitude demeure pourtant au sujet de l'origine de l'Ordre de la Rose‑Croix. Officiellement , il n'y a aucune trace de Rosicruciens avant le XVIIe siècle. Les premières traces des Rose‑Croix sont situées historiquement en 1605 et sont liées à une confrérie secrète qui aurait été fondée par Christian Rosenkreuz (1378‑1484). Or, ceci ne constitue pas une preuve de la non‑existence d'un ordre secret 400 ans avant. La rose et la croix rouge sont des symboles très anciens. D'autre part, il est admis que Léonard de Vinci avait des idées rosicruciennes. Un autre fait est celui‑ci : En 1629, alors que la confrérie des Rose‑Croix était à son apogée, Robert Denyau, curé de Gisors déclara dans un écrit que Jean de Gisors fut le fondateur des Rose‑Croix en 1188

 

Le Prieuré d'Orléans
Sion ‑ Ormus

 

   Petit rappel historique : en 1187, Jérusalem fut repris par les Sarrasins (désastre de Hattin), et on reprocha à Gérard de Ridefort, alors dernier Grand Maître des Templiers avant 1188, son incompétence, voire même sa trahison. Il s'ensuivit l'abattage de l'orme en 1188 puis le schisme Sion‑Templiers.

   Devant cette défaite des chrétiens à Jérusalem, les chanoines de l'abbaye du Mont‑Sion durent fuir la Terre Sainte pour s'installer à Orléans.. Il faut remarquer qu'Orléans était à cette époque le lieu privilégié des militaires et des religieux qui partaient ou revenaient des croisades.


La bataille de Hattin
en 1187

 

   C'est ainsi qu'en 1188 le "Prieuré de Sion ‑ Ormus" s'installa au domaine de "Montis Sion" (Mont de Sion) près d'Orléans.

 

   Ce domaine, que l'on appelle aussi "Le petit Prieuré" (de Sain‑Samson) fut préalablement donné aux chanoines de Notre‑Dame (ou Sainte‑Marie) du Mont‑Sion de Jérusalem en 1152 par Louis VII. En 1567, l'église fut détruite par les huguenots puis réédifiée. Malheureusement, l'église fut démolie en 1848 et le portail transporté au parc Pasteur.

 


L'emplacement du Prieuré de Saint Samson (cercle bleu)
près d'Olivet (Le mont des Oliviers) à Orléans au bord du Loiret

 

    Ce petit prieuré (de Saint‑Samson) dépendait de l'abbaye de Saint Martin des Champs à Paris et comprenait le moulin Saint‑Samson, datant de Saint Louis.

 

   Le hasard de l'Histoire a fait que c'est à cet endroit que le Duc de Guise fut assassiné à l'arquebuse par Poltrot de Méré, le 18 février 1563..


Le moulin Saint‑Samson vers 1750
dans le Loiret

 

   Entre 1239 et 1244, Girard, abbé du "Petit Prieuré" d'Orléans  céda aux Templiers une terre à Acre (historiquement vérifié, la charte existe).

 

   En 1281, son successeur Adam donna également une terre aux cisterciens d'Orval, installés depuis 150 ans par Saint Bernard (la charte n'existe malheureusement plus).


Le moulin Saint Samson aujourd'hui

   De nombreuses transactions semblables existent autour d'Orval. Il semble d'ailleurs que certaines terres furent très importantes pour l'Ordre de Sion, car suite à ces donations, Adam dut partir, menacé par ses frères de Sion. Il se réfugia alors à Acre puis en Sicile où il mourut en 1291 d'après Thomas de Sainville, Grand Maître de l'Ordre de Saint‑Lazare, à Orléans.

 

Le mystère de la tête d'or

 

   En insistant sur l'abatage de l'orme, les Dossiers secrets nous confirment cette séparation entre les deux Ordres. Et pourtant, en 1307, Guillaume de Gisors, dans sa dernière année de Grand Maître du Prieuré de Sion, reçut de l'Ordre du Temple une mystérieuse tête d'or portant l'inscription "Caput LVIIIm".

 

   Cette indication, dans l'hypothèse où elle est véridique, est importante, car elle permettrait d'établir une relation historique entre les Templiers, l'Ordre de Sion et la famille de Gisors.

   Or, un compte‑rendu de l'Inquisition chargée du procès des Templiers prouverait ces dires. Lors des interrogatoires, Guillaume Pidoye, gestionnaire des biens du Temple, arrêté avec d'autres Templiers parisiens, fut prié de présenter à la Commission tous les objets de métal ou de bois représentant une figure et qui furent confisqués. Il présenta une tête avec un visage de femme.


Philippe le Bel

 

   Cette relique rappelle étrangement la fameuse tête d'or que les Templiers utilisaient lors de leurs réunions secrètes. Mais les Dossiers secrets nous indiquent aussi que Guillaume de Gisors eut un rôle ambigu. En effet, si l'on considère que :

 

Guillaume de Gisors était un homme de Philippe le Bel et donc hostile aux Templiers

 

Guillaume de Gisors fut Grand Maître de Sion en 1307 (de 1266 à 1307)

 

 l'arrestation des Templiers en France commença le 13 octobre 1307, date à laquelle Guillaume de Gisors était encore Grand Maître de Sion

 

 Guillaume de Gisors aurait eu un lien avec les Templiers (Réception de la tête d'or en 1307)

 

   ... il est alors facile d'imaginer que Guillaume de Gisors joua certainement en 1307 un rôle triple entre l'Ordre de Sion, l'Ordre du Temple, et le pouvoir royal. Certains documents des Dossiers secrets suggèrent en tout cas que l'Ordre de Sion et Guillaume de Gisors favorisèrent la dissolution des Templiers et leur arrestation. En poursuivant ce raisonnement il est tout à fait plausible que Guillaume de Gisors fut aussi celui qui organisa la disparition des archives du Temple et son trésor. 

 

Le procès des Templiers

 

   Le 13 octobre 1307, les membres français de l'Ordre du Temple sont arrêtés. Du 19 octobre au 24 novembre, 138 d'entre eux comparurent sous les chefs d'accusation : moeurs obscènes, hérésie, idolâtrie, sodomie et messes noires. Après 7 ans d'instruction, 56 furent envoyés au bûcher. 4 hauts responsables furent condamnés à la prison à vie, mais Jacques de Molay et Geoffroi de Charney revinrent sur leurs aveux. Ils furent brûlés sur le bûcher le 18 mars 1314.

   Aux prises avec les flammes, Jacques de Molay assigna à haute voix le pape Clément V et le roi Philippe le Bel à comparaître avant un an devant Dieu. Le pape mourut le 20 avril 1314 et le roi le 29 novembre 1314.

 

   À partir de 1188, chaque Ordre, Temple et Sion, eurent leurs Grands maîtres. Alors que la liste des Templiers est bien connue des historiens, celle révélée par les Dossiers secrets reste mystérieuse et étonnante.

 

   Les Grands‑Maîtres du Prieuré de Sion sont aussi nommés « Nautonier » (pilote d'un bateau). Les premiers nautoniers semblaient appartenir à une lignée particulière, mais plus tard le titre revint à des personnalités bien différentes et très influentes dans le monde de l'art, des sciences, et de la littérature...  La liste après 1188 se termine par Pierre Plantard qui influença de nombreux auteurs comme Gérard de Sède, sans qui l'affaire de Rennes‑le‑Château n'aurait peut être jamais existée. Avec Pierre Plantard, le Prieuré de Sion avait‑il enfin choisi de communiquer ?

 

 

Titre

 Nom

  Né en

  Élu en

Jusqu'en

 1

 Jean Ier

 Jean de Gisors

 1133

 1188

 1220 †

 2

 Jeanne Ière

 Marie de Saint Clair

 1192

 1220

 1266 †

 3

 Jean II

 Guillaume de Gisors

 1219

 1266

 1307 †

 4

 Jean III

 Édouard de Bar

 1302

 1307

 1336 †

 5

 Jeanne II

 Jeanne de Bar

 1295

 1336

 1351 abdique

 6

 Jean IV

 Jean de Saint Clair

 1329

 1351

 1366 †

 7

 Jeanne III

 Blanche d'Évreux

 1332

 1366

 1398 †

 8

 Jean V

 Nicolas Flamel

 1330

 1398

 1418 †

 9

 Jean VI

 René d'Anjou

 1409

 1418

 1480 †

 10

 Jeanne IV

 Yolande de Bar

 1428

 1480

 1483 †

 11

 Jean VII

  Botticelli (Sandro Filipepi)

 1444

 1483

 1510 †

 12

 Jean VIII

 Léonard de Vinci

 1452

 1510

 1519 †

 13

 Jean IX

 Charles III duc de Bourbon

 1490

 1519

 1527 †

 14

 Jean X

 Ferdinand de Gonzague

 1507

 1527

 1556 destitué

 15

 Jean XI

 Michel de Nostre‑Dame (Nostradamus)

 1503

 1556

 1566 †

 

Inter règne 
Régence

 Charles de Guise secondé par Nicolas
 Froumenteau et le duc de Longueville

 

1566

 1574 †

 16

 Jean XII

 Louis de Nevers

 1539

 1575

 1595 †

 17

 Jean XIII

 Robert Fludd

 1574

 1595

 1637 †

 18

 Jean XIV

 Johann Valentin Andrea

 1586

 1637

 1654 †

 19

 Jean XV

 Robert Boyle

 1627

 1654

 1691 †

 20

 Jean XVI

 Isaac Newton

 1642

 1691

 1727 †

 21

 Jean XVII

  Charles Radclyffe

 1693

 1727

 1746 †

 22

 Jean XVIII

 Charles de Lorraine

 1712

 1746

 1780 †

 23

 Jean XIX

 Maximilien de Lorraine

 1756

 1780

 1801 †

 24

 Jean XX

 Charles Nodier

 1780

 1801

 1844 †

 25

 Jean XXI

 Victor Hugo

 1802

 1844

 1885 †

 26

 Jean XXII

 Claude Debussy

 1862

 1885

 1918 †

 27

 Jean XXIII

 Jean Cocteau

 1889

 1918

 1963 †

 28

 Jean XXIV

 Pierre Plantard

 

 1963

 1981

 

   Curieusement, une autre liste des Grands maîtres du Prieuré de Sion incluant les noms de Roger Patrice Pelat et Thomas Plantard (fils de Pierre Plantard) apparut en 1989. Néanmoins, quand Plantard essaya de revenir dans le Prieuré de Sion en 1989 suite à sa retraite en 1984, il prétendit que cette liste était fausse.

 

   Quelques auteurs affirment que la liste des Grands maîtres du Prieuré de Sion n'est qu'un agencement éclectique de personnalités célèbres sans aucune logique. Pourtant, en examinant de plus près les biographies, il est surprenant de constater la présence d'un lien discret, historiquement vérifié.

   Amusez‑vous et suivez le fil conducteur de Grand maître en Grand maître de Sion... qui est aussi le fil rouge des deux Rennes...

 

Les Grands maîtres de Sion entre 1188 et 1800

1   Jean de Gisors (1133 ‑ 1220 †)

 

   Il était le seigneur riche et puissant de la célèbre forteresse  normande de Gisors, lieu de rencontre traditionnel entre les rois de France et d'Angleterre. Vassal jusqu'en 1193 des rois d'Angleterre Henri II et Richard Cœur de Lion, il possédait des terres dans le Sussex et un manoir à Titchfield (Hampshire). Il aurait rencontré, d'après les Dossiers Secrets, Thomas Becket à Gisors en 1169. Ce dernier évènement est historiquement vérifié, car Thomas Becket s'est effectivement rendu à Gisors en 1169.

   Jean de Gisors est élu Grand maître de Sion le 15 août 1188, fête de Notre‑Dame. C'est le premier Grand Maître de Sion après la coupure de l'orme.

 

La famille Gisors passe le flambeau à une autre famille importante de la lignée, la famille Saint Clair ...

 

2   Marie de Saint Clair (1192 ‑ 1266 †)

 

   Issue de la noblesse normande, elle descend d'Henry de Saint Clair, Baron de Rosslyn en Écosse et qui accompagna Godefroi de Bouillon à la Première Croisade.

 

   Rosslyn est situé prés de la plus grande commanderie templière en Écosse. Sa chapelle du XVe siècle est célèbre, selon la légende, pour avoir été un lieu important de la franc‑maçonnerie et de la Rose‑Croix.

   La grand‑mère de Marie de Saint Clair, du fait de son mariage, entra dans la famille française Chaumont, ainsi que Jean de Gisors. Selon les Dossiers Secrets Marie de Saint Clair aurait été la seconde épouse de Jean de Gisors.


La chapelle Rosslyn en Écosse

La famille Saint Clair passe le flambeau de nouveau à la famille Gisors ...

 

3   Guillaume de Gisors (1219‑1307 †)

 

   Roi normand, il est le fils d'Hugues III de Gisors et le petit‑fils de Jean de Gisors. Selon les généalogies des Dossiers secrets, sa sœur était mariée à Jean des Plantard.  Il fut impliqué dans l'arrestation des templiers en 1307 et à la mystérieuse Tête d'or.

 

Les généalogies des Dossiers Secrets indiquent que le petit‑neveu de la femme de Guillaume de Gisors est Édouard de Bar ...

 

4   Édouard de Bar (1302‑1336 †)

 

   Il est le petit‑fils du roi d'Angleterre Édouard I "Longshanks" (1272‑1307) et le neveu d'Édouard II. Il est aussi comte de Barre (Bar). Il descend d'une importante famille des Ardennes et il est donc lié à la dynastie mérovingienne.

 

   En 1308, à l'âge de 6 ans, il fut capturé en accompagnant le Duc de Lorraine en campagne puis rançonné en 1314, 6 ans plus tard. Il mourut en 1336 dans un naufrage au large de Chypre.

 

   Un fait curieux est qu'il fut nommé Grand Maître de Sion en 1307, soit à l'âge de 5 ans. Sa capture 1 an plus tard obligea à confier le comté de Bar à son oncle Jean de Bar alors régent.

 

La sœur aînée d'Édouard de Bar est Jeanne de Bar ...

 

5   Jeanne de Bar (1295 ‑ 1361 †)

 

   Issue de la noblesse anglo‑normande, elle est la petite‑fille du roi d'Angleterre Édouard I "Longshanks"(1272‑1307) et la sœur aînée d'Édouard de Bar.

   En 1310, elle se maria avec le comte de Waren, puis divorça cinq ans plus tard après avoir été excommuniée pour adultère. Ayant de bonnes relations avec le Roi de France, elle rentra en France en 1345 pour devenir régente du comté de Bar.

 

   Durant la guerre de Cent Ans, elle repartit en 1353 en Angleterre, malgré l'affrontement français anglais. En 1356, le Roi de France fut capturé à Poitiers et emprisonné à Londres. Jeanne de Bar alla lui porter secours.

 

   Elle est la seule parmi les Grands maîtres a avoir interrompu son titre par démission ou par abdication 10 ans avant sa mort. Elle mourut à Londres en 1361.

 

La tante de Jeanne de Bar était mariée au grand‑père de
Jean de Saint Clair...

 

6   Jean de Saint Clair (1329 ‑ 1366 †)

 

   Issu de la noblesse française, il descend des familles Chaumont, Gisors et Saint‑Clair‑sur‑Epte. Son grand‑père fut marié à  la tante de Jeanne de Bar.

 

Jeanne de Bar connut Philippe VI Roi de France. Ce dernier fut le mari de Blanche d'Évreux...

 

7   Blanche d'Évreux (1332 ‑ 1398 †)

 

   Princesse française, elle est l'épouse du Roi de France Philippe VI et son grand‑père est Louis X. Elle est la fille de Jeanne II de Navarre et de Philippe d'Évreux. Elle est aussi la soeur de Jeanne de Navarre, Louis d'Evreux, Charles II (le Mauvais), Agnès de Navarre, Marie et Philippe de Navarre. Son père, Roi de Navarre, lui légua les comtés de Longueville et d'Évreux près de Gisors en 1359.


Blanche d'Évreux

   Elle passa une grande partie de sa vie au château de Neauphle, près du château de Gisors. Du château de Neauphle, il ne reste aujourd'hui qu'une tour.

   Blanche d'Évreux, surnommée aussi Blanche de Navarre, avait selon la légende une réputation d'alchimiste et ses châteaux renfermaient des laboratoires. Elle aurait eu en sa possession un livre d'alchimie très rare paru en Languedoc au XIVe siècle. Ce traité serait né à la fin de la dynastie mérovingienne.

 

Blanche d'Évreux est la protectrice de Nicolas Flamel ...

 

8   Nicolas Flamel (1330 ‑ 1418 †)

 

   Voici donc le premier Grand maître de Sion n'ayant aucun lien avec les généalogies des Dossiers Secrets. Libraire et éditeur, il fut l'un des plus célèbres alchimistes du Moyen âge.

   Il commença sa carrière comme copiste à Paris, et par conséquent, eut accès à de nombreux livres rares. Ceci lui permit d'acquérir de nombreuses connaissances dans l'art, la poésie, les mathématiques et l'architecture. Il se passionna très vite pour l'alchimie et la pensée cabalistique.

 

   En 1361, il découvre le livre de sa vie "Le livre sacré d'Abraham le juif" dont l'original serait à la bibliothèque de l'arsenal à Paris. Ce livre a suscité par la suite de nombreuses recherches parmi les jeunes alchimistes.

 

   Nicolas Flamel travaillera pendant 21 ans sur ce livre sans succès. Mais suite à un voyage en Espagne en 1382 il rencontra un juif converti qui lui donna la clé. Dès son retour à Paris, Nicolas Flamel perça le secret de la fabrication de l'or (transmutation) qu'il réalisa pour la première fois un 17 janvier, date hautement symbolique dans l'affaire de Rennes‑le‑Château.

 

   Il devint ensuite immensément riche et il posséda à la fin de sa vie plus de 30 maisons et terrains à Paris et à Boulogne.

   Certains historiens pensent que Nicolas Flamel n'a jamais pratiqué l'alchimie et que les écrits qu'on lui attribue seraient le fait d'auteurs du XVIe siècle qui auraient emprunté son nom pour ne pas être connus en tant qu'alchimistes. Malgré tout, Isaac Newton lui consacra une véritable vénération et étudia toutes ses œuvres en détail.

 

Nicolas Flamel, très cultivé et ésotérique, rencontra certainement René d'Anjou dit "Le Bon"...

 

9  René d'Anjou (1409 ‑ 1480 †)

 

   Le Bon roi René est certainement l'une des personnalités les plus complexes et les plus fascinantes de l'avant Renaissance. Il cumula durant sa vie d'innombrables titres :

   Roi de Hongrie, Roi de Naples et de Sicile, de Jérusalem, de Majorque et Sardaigne, d'Aragon, de Valence, duc d'Anjou, de Calabre, de Lorraine et de Bar, marquis du Pont, comte de Piémont et de Guise, de Bar, de Barcelone, de Provence et de Forcalquier, seigneur de Loudun, Saumur, Angers, Tarascon et autres lieux, dit "le Bon roi René".

 

   Le titre de Roi de Jérusalem remonte à Godefroi de Bouillon et il fut reconnu par tous les souverains d'Europe.


René 1er d'Anjou dit "Le Bon"
appartient à la troisième
Maison d'Anjou.

 

   Deuxième fils de Louis II d'Anjou, roi de Sicile, et de Yolande d'Aragon, frère cadet du chimérique Louis III, il naquit le 16 janvier 1409 au château d'Angers. Sa vie est très riche et curieuse. L'une de ses filles épousa Henri VI d'Angleterre en 1445 et s'impliqua dans la guerre des Deux‑Roses.

 

   Il rencontre très tôt Jeanne d'Arc et la rejoint lors de plusieurs évènements historiques. La légende dit  d'ailleurs qu'ils étaient amants. 

Selon les documents du Prieuré, René d'Anjou devint Grand Maître de Sion en 1418, soit à l'âge de 10 ans. Ce fut donc son oncle Louis, Cardinal de Bar, qui assura la régence jusqu'en 1428.

 

   Dans ses différentes résidences en Anjou, il se livra à l'étude et à la pratique des lettres, des arts et des sciences. Ce fut un des esprits les plus cultivés de son temps et un mécène éclairé qui protégea les artistes, comme Nicolas Froment, l'auteur du Buisson ardent (triptyque de la cathédrale d'Aix), ou des aventuriers comme Christophe Colomb. Il écrivit des poésies et des allégories mystiques comme le "Cueur d'amours espris" (Histoire étrange et allégorique). C'est dans cet ouvrage que l'on trouve le célèbre enluminure "A la fontaine de fortune".

 

   On lui doit aussi la croix de Lorraine, reprise par les forces de Résistance françaises pendant la Seconde Guerre mondiale.

 

   René d'Anjou se passionna pour la chevalerie, le Roi Arthur et le Saint Graal. Il encouragea aussi des travaux de recherche à Notre‑Dame de la Mer en Camargue pour retrouver les restes des Sainte‑ Marie Marie‑Jacobée et Marie‑Salomé. Suite à des fouilles pratiquées dans l'ancien oratoire situé au centre de l'église, on retrouva les ossements. Les cérémonies furent magnifiques et le Roi René donna alors à la petite ville de la mer, le nom de "Saintes‑Maries‑de‑la‑Mer" ainsi que des armoiries représentant une barque sans voile, voguant en pleine mer et avec plusieurs passagers.


Le blason de Saintes‑Maries‑de‑la‑Mer

   En 1480, à la mort René d'Anjou, il aurait existé 27 commanderies liées à l'Ordre et une arche sacrée appelée Beth‑Ania (la maison d'Anne) située à Rennes Le Château. Une thèse serait que c'est cette arche que le Prieuré de Sion rechercha et fit rechercher par l'Abbé Saunière.

 

L'une des filles de René d'Anjou est Yolande de Bar ...

 

10   Yolande de Bar (1428 ‑ 1483 †)

 

   Elle est la fille de René d'Anjou. En 1445, elle se maria à Ferri II de Vaudémont, seigneur de Sion‑Vaudémont, qui était un lieu de pèlerinage pour la totalité de la Lorraine. En effet, c'est dans ce lieu que l'on retrouva une statue de Rosemerthe (ancienne déesse‑mère gallo‑teutonique). Par la suite, une statue de la Vierge fut érigée pendant l'époque mérovingienne à Sion‑Vaudémont.
    Elle devint la Vierge de Sion "
Souveraine du comté de Vaudémont"
. À la mort de René d'Anjou en 1480, ce mariage permit de réunir grâce à leur fils René II, le duché de Lorraine et de Bar.    


René II

   Il faut aussi noter que Ferri Ier de Vaudémont, le père de Ferri II, fonda un Ordre, celui de Notre‑Dame de Sion en 1393. A l'occasion de ce mariage l'Ordre de Notre‑Dame de Sion et le Prieuré de Sion auraient fusionné.

 

   René II (1451‑1508), Duc de Lorraine et de Bar, fils de Yolande de Bar, partit s'instruire à Florence. Enfant, il suivit son père en Italie et s'imprégna des idées de la Renaissance italienne. Passionné par les sciences occultes, René II eut pour Maître Amerigo Vespucci, qui devait donner son nom au Nouveau Monde (l'Amérique). Vespucci fut l'un des commanditaires et le protecteur de Botticelli.

 

Le fils de Yolande de Bar, René II,  connut Vespucci et donc Botticelli...

 

11  Sandro Filipepi (1444 ‑ 1510 †)

 

   Il est plus connu sous le nom de Botticelli, célèbre peintre italien. Il fut l'un des plus grands artistes de son époque et son œuvre symbolique reste troublante. Il côtoya les grandes familles italiennes comme les Médicis, les Vespucci, les d'Este, et les Gonzague. Il est indéniable que sa possible participation au Prieuré de Sion comme Grand Maître ressort dans sa peinture.

 

Botticelli fut l'élève de l'alchimiste Verrocchio et maître de Léonard de Vinci...

 

12  Léonard de Vinci (1452 ‑ 1519 †)

 

   Peintre, architecte, sculpteur, ingénieur et savant italien, son œuvre est immense. Fils naturel d'un notaire au service des Médicis, il entra en 1469 dans l'atelier de Verrocchio. Puis il s'installa en 1482 à Milan ou il dressa les plans des canaux. Peintre génial, il réalisa la Cène (1495‑1497) au réfectoire du couvent de Santa Maria delle Grazie à Milan. Il partit ensuite pour Venise, Rome et Florence où il peignit la Joconde (1503‑1506). Mais en 1513 il se heurta à un autre génie à Rome :  Raphaël.

   Entre 1515 et 1517, Léonard de Vinci répondit aux appels de François Ier et il fut attaché à l'armée de Charles de Montpensier et de Bourbon, connétable de France.


Léonard de Vinci

 

En 1518, il s'installa au château de Cloux où il mourut.


   Léonard de Vinci fait aussi partit des grands savants universels en étudiant la botanique, la géologie, l'optique, la mécanique, l'anatomie...

Comme pour Botticelli Léonard de Vinci était attiré par les sciences occultes et sans doute par les idées rosicruciennes. Il est admis aujourd'hui que Léonard de Vinci semblait attiré par une ancienne croyance d'un jumeau de Jésus. Cette pensée hérétique se retrouve dans certains dessins comme "La Vierge avec Saint Jean le Baptiste et Sainte Anne" ou "La dernière cène".

 

   Son œuvre extrêmement vaste comporte aussi de nombreuses zones d'ombre et d'interrogation, largement exploitées par Dan Brown dans son livre "Da Vinci Code"

 

Léonard de Vinci fut attaché à Charles de Bourbon, connétable ...

 

13   Charles III duc de Bourbon (1490 ‑ 1527 †)

 

   Connétable de France, comte de Montpensier et de Bourbon, duc de Châtellerault. Il est le fils de Claire de Gonzague et sa sœur épousa le duc de Lorraine, petit‑fils de Yolande de Bar et arrière‑petit‑fils de René d'Anjou.

Il côtoya Jean de Joyeuse qui devint par son mariage, seigneur de Couiza, Rennes‑Le‑Château et Arques.

      Il était le seigneur le plus puissant du début du XVIe siècle, et entra en conflit avec Louise de Savoie, mère de François Ier.


Charles III
de Bourbon

   En 1523, il entra au service de Charles Quint comme commandant de l'armée impériale et il contribua à sa victoire à Pavie en 1525. Il mourut au siège de Rome en 1527.

 

Charles de Bourbon a comme cousin Ferdinand de Gonzague ...

 

14   Ferdinand de Gonzague (1507 ‑  1557 ou 1575 †)

 

   Marquis de Castiglione delle Steviere, prince du Saint‑Empire, général des troupes impériales. Il est le second fils du duc de Mantoue et d'Isabelle d'Este. Comte de Guastalla,  il aida en 1527 son cousin, Charles de Bourbon, dans des opérations militaires. Il fut nommé gouverneur de Milan en 1546, puis cardinal en 1566. Sixième duc de Mantoue, il était un collectionneur et un mécène insatiable. Il fut aussi général de Charles‑Quint et vice‑roi de Sicile.

   Comme pratiquement tous les Gonzague de Mantoue, Ferdinand était un passionné assidu d'ésotérisme.

 

   Il est intéressant de voir ici un point de connexion avec les Bergers d'Arcadie dit de Castiglione, réalisé par Giovanni Benedetto CASTIGLIONE (Gênes, 1609 ‑ Mantoue, 1664)

 

   Bizarrement, nous avons ici un cas où les Dossiers Secrets seraient erronés. Ferdinand de Gonzague (Ferrante) fut selon la liste des Grands maîtres de Sion, responsable de l'Ordre jusqu’à la fin de sa vie en 1575. Or Ferdinand de Gonzague serait mort près de Bruxelles le 15 novembre 1557, dans des circonstances curieuses, laissant croire qu'il ne fut pas réellement mort. De plus, Ferrante eut un fils, César, qui mourut en 1575. On aurait donc pu le confondre avec son père...

 

   Un an avant sa présumée mort, il fut destitué par le couvent de Turin en 1556 et c'est Michel de Nostre‑Dame (Nostradamus) qui prit le flambeau pendant dix ans.

 

   Les Gonzague (Gonzaga) sont une famille princière d’Italie qui remonte au XIe siècle, et qui régna sur Mantoue de 1328 à 1708. La famille de Gonzague se partage en plusieurs branches : la branche aînée des marquis puis des ducs de Mantoue, qui s’éteignit en 1627 ; la branche collatérale des ducs de Nevers qui succéda à la branche aînée ; la branche des ducs de Sabbionetta ; la branche Castiglione delle Steviere à laquelle appartient Saint‑Louis‑de‑Gonzague ; la branche des princes de Guastalla, issue en 1557 de la branche aînée et qui s’est éteinte en 1746.

 

L'Ordre de Sion marque une pause dans la lignée pour choisir Michel de Nostre‑Dame, personnalité hors du commun ...

 

15   Michel de Nostre‑Dame (1503‑1566 †)

 

   Connue sous le nom de Nostradamus, sa personnalité est entourée de mystères. Nommé aussi "Saint Rémy de Provence", il fut un médecin et un astrologue français extrêmement réputé. Son œuvre la plus célèbre est un recueil de prédictions écrit en 1555 "Centuries astrologiques" que l'on appelle aussi les prophéties de Nostradamus. Catherine de Médicis fit de lui le médecin de Charles IX.

 

   Curieusement, c'est un an après l'écriture de ses prophéties qu'il devint Grand Maître de Sion. Curieux? Non. Il sembla normal que l'on confie le poste secret de Sion à celui qui écrivit le destin de l'Europe.


Nostradamus

 

   Sa mort, le 1er juillet 1566, provoqua un désordre dans l'Ordre de Sion pendant 9 ans, probablement parce Michel de Nostre‑Dame ne trouva personne digne de lui succéder. Il est vrai que la tâche dut être rude, Nostradamus étant certainement une personnalité à part et unique.

 

La mort de Nostradamus désorganise l'Ordre de Sion et provoque une période d'inter règne ...

 

16   Charles de Guise (1525 ‑ 1574 †)
secondé par Nicolas Froumenteau et le duc de Longueville

 

   La mort de Nostradamus provoqua la discorde dans l'Ordre de Sion et une période d'interrègne dut être nécessaire.

 

   Ceci fut assuré par le « triumvirat », dont Nicolas Froumenteau et le duc de Longueville étaient les dignitaires. Mais le Grand Maître de Sion fut probablement en 1557 (d’après l’ouvrage de Philippe Toscan du Plantier) Charles de Guise, cardinal de Lorraine. Il mourut le 23 décembre 1574

 

L'Ordre de Sion reprend la lignée des Grand Maîtres avec la famille Gonzague


Charles de Guise
(par El Greco)

 

17   Louis de Nevers (Gonzague) (1539 ‑ 1595 †)

 

   Né le 22 octobre 1539, Louis duc de Nevers, est en réalité Louis de Gonzague. Naturalisé français en 1550, il eut aussi le titre de Duc de Rethel et il se maria en 1565 à Henriette de Nevers, fille de François de Clèves Duc de Nevers et Margaret de Vendôme.

 

   Il fut l'un des plus illustres soldats catholiques français du temps des derniers Valois et l'une des plus importantes figures de l'époque des guerres de Religion.

   Pendant les guerres de religion Louis de Nevers s'allia à la maison de Lorraine et à sa branche la maison de Cuit, qui extermina l'ancienne dynastie des Valois qui était sur le point d'accéder au trône. En 1584, Louis signa un traité avec le Duc de Cuit et le cardinal de Lorraine en promettant une opposition mutuelle au Roi de France Henri III. Mais comme beaucoup d'autres, il se rallia au roi. Il entra au service d'Henri III en qualité de surveillant de finances et dans l'exercice de cette activité il coopéra avec le père de Robert Fludd, Sir Thomas Fludd qui fut trésorier du contingent militaire qu'Isabelle I d'Angleterre envoya à l'appui du roi de France.

 

   Louis de Nevers, comme tous les Gonzague, fut profondément tourné vers la tradition ésotérique et on pense qu'il s'associa à Giordano Bruno, membre de certaines sociétés secrètes liées aux Rose‑Croix. En 1582, Louis de Nevers se mit en relation avec Sir Philip Sidney (auteur d'Arcadia) et John Dee, principal ésotériste anglais de l'époque.

Il mourut le 23 octobre 1595

 

Louis de Nevers coopéra avec Sir Thomas Fludd, père de Robert Fludd

 

 

18   Robert Fludd (1574 ‑ 1637 †)

 

   Né en 1574 à Milgate House (Kent),  Robert Fludd est le fils cadet de Sir Thomas Fludd, soldat et courtisan d'Élisabeth 1er d'Angleterre. En 1592 il entra à St John's College à Oxford où il reçu le titre "maître ès arts" en 1598. Il passa ensuite 6 ans en France, Espagne, Italie, et Allemagne, à étudier la médecine. C'est pour ses élèves qu'il prépara les traités d'arithmétique, de géométrie, de perspective, de science militaire, de musique, de l'art de la mémoire, et d'astrologie. Il réunira plus tard ces traités dans son chef‑d'œuvre, Utriusque Cosmi Historia. A son retour en Angleterre, Fludd entre à Christ Church (Oxford) et devient médecin agrégé en 1605.


Robert Fludd

 

   Son ouvrage (Histoire du macrocosme et du microcosme) est édité à Francfort de 1617 à 1626. Le volume "Macrocosme" traite de la création (genèse) et des sciences comportementales de l'homme "Singe de la Nature ". Le second volume comprend les arts "intérieurs " de l'homme microcosme, tels que la prophétie, la chiromancie, l'horoscopie, l'art de mémoire. Fludd se mêle aussi aux courants rosicruciens et écrit deux traités en défense de la Fraternité de la Rose‑Croix, à laquelle il déclara ne jamais appartenir.

 

   Fludd passa ensuite sa vie à Londres où il devint un médecin célèbre et riche. Esprit pratique et mystique, il devint propriétaire de plusieurs bâtiments et d'une fabrique d'acier. Ses connaissances médicales sont données au monde dans Medicina Catholica (1629‑1631), un autre ouvrage qui traite des causes des maladies (vents, démons) et du diagnostic par le pouls, l'astrologie, et l'urinoscopie.

 

   La pensée dualiste de Fludd est fondée sur la conception d'un Dieu qui reste inactif en soi‑même, tout en créant activement l'univers. Son premier aspect (non‑être) se présente à nous sous la forme de l'obscurité, la destruction, la mort, la souffrance et le mal. Le deuxième aspect (être) se manifeste à nous comme la lumière, la création, la vie et le bien.

   Fludd symbolise à plusieurs reprises cette dualité comme l'intersection de 2 pyramides, noire et blanche ; comme la corde d'un monocorde avec ses tons hauts et bas (harmonie de l'univers) ; et comme un thermomètre répondant à la chaleur (expansion, lumière) et au froid (contraction, obscurité). Une grande partie des écrits fluddiens concerne l'élaboration de ces trois symboles.


Détail extrait de l'ouvrage
"Utriusque Cosmi... Historia" (1617) montrant les influences de l'homme avec
le soleil et la lune.

 

   Robert Fludd fut l'un des plus grands hommes de la Renaissance. Ce fut un vrai humaniste et ses connaissances portèrent sur l'ensemble des sciences humaines. Il cultiva toutes les sciences connues de son temps, surtout la médecine et la physique. Il donna dans la théosophie, l'alchimie, la magie, et s'affilia aux Rose‑Croix. Ses écrits volumineux presque inintelligibles jouirent cependant d'une grande réputation, mais furent réfutés par Kepler, Gassendi et Mersenne. Ses ouvrages furent consacrés à défendre la philosophie des Alchimistes et des rosicruciens, les sciences occultes, les mystères du monde invisible, les rapports du ciel avec la Terre et à décrire l'homme, la nature et l'univers. Il mourut en 1637 à Londres.

 

Robert Fludd passe le flambeau à un autre théologien de Rose‑Croix

 

19   Johann Valentin Andrea (1586 ‑ 1654 †)

 

   Johann Valentin Andreae, pasteur protestant à Strasbourg, est l'une des grandes personnalités ésotériques protestantes allemandes. Théologien, il voulut réunir dans un même savoir la théologie et la science. Il a seulement 19 ans quand il écrivit "Les Noces chymiques de Christian Rosencreutz et Christianopolis", récit baroque qui connut un énorme succès tel que Descartes, Leibitz et Goethe furent influencés par cet ouvrage. Le livre parut en 1616 sans nom d'auteur.

 

   Son ouvrage est une allégorie pour la réalisation du Grand œuvre alchimique (chemin nécessaire à la réalisation de l’indispensable transfiguration de l’âme, prélude à la résurrection de l’Homme véritable, la figure divine originelle). Le sens caché et véritable des Noces Alchimiques de Christian Rose‑Croix, reprend sous une forme allégorique le message médiéval de la Quête du Graal par Perceval le Gallois.


Johann Valentin Andrea

   Les véritables écoles spiritualistes rosicruciennes poursuivent aujourd’hui encore dans le Monde cette œuvre initiatique qui conduit à cette connaissance.

 

   Valentin Andréa fut un des hommes les plus savants de son temps. Son grand‑père Jacob fut un ami proche de Luther qui était un illustre théologien surnommé "le second Luther ". Andrea étudia au séminaire de Tübingen. Il acquit une rare culture dans les langues anciennes et modernes, les mathématiques, les sciences naturelles, l'histoire, la géographie, la généalogie et la théologie. Il laissa une œuvre considérable et subit l'influence de Jean Arndt (1555‑1621), grand prédicateur mystique, et de ses amis, Christophe Besold et Wilhelm Wense, dont la vie voulait être une imitation de Jésus‑Christ.

 

   En écrivant " Les Noces chymiques de Christian Rosencreutz", Valentin Andrea posa une pierre importante de la doctrine rosicrucienne grâce à son héros légendaire Christian Rosencreutz (Chrétien Rose‑Croix)

 

   Cette doctrine prêche contre le dogmatisme et le ritualisme de l'Église, la nécessité d'une vie toute d'esprit et d'amour, la droiture, la lutte contre les tendances mauvaises, l'intégrité de l'esprit, l'austérité des mœurs, la charité, la justice, affirmant que seule une vie sainte permet l'entrée dans le cœur humain du Saint‑Esprit qui unit l'homme à Dieu et lui confère ses dons.

 

   Cent ans après Martin Luther, Valentin Andrea milita pour une réforme générale de l'église et de la société. Il nous reste aujourd'hui une trace de son engagement : en 1648 la scolarité devint obligatoire pour les garçons et les filles dans son pays (le premier en Europe). Durant des voyages d'études, il fit la connaissance de la tradition calviniste à Genève. En tant que ministre et doyen il essaya de modifier la vie morale dans ses municipalités

Valentin Andrea mourut le 27 juin 1654.

 

Le théologien scientifique Valentin Andréa rencontre un scientifique philosophe durant ses voyages : Robert Boyle

 

20   Robert Boyle (1627 ‑ 1691 †)

 

   Robert Boyle est né le 25 janvier 1627, à Lismore Castle, dans le comté de Waterford, en Irlande. Son père est Richard Boyle, un très riche aventurier du temps de la reine Élizabeth Ier. Il est le 7ème enfant d'une famille irlandaise et en ce temps‑là le pays est administré par les colons anglais.

   À 8 ans, il étudia au "Eaton College" à Windsor et entre 1639 et 1644 il continua ses études et il se rendit en Suisse, en France et en Italie pour approfondir  la philosophie, les mathématiques, la physique ainsi que d'autres disciplines concernant le milieu naturel.


Robert Boyle

 

   Bien que Robert Boyle se spécialisait dans la chimie, il s'intéressa aussi aux sciences en général. On dit de lui qu'il est le premier savant à être à la fois  chimiste et physicien. À la fin de ses études, il retourna en Angleterre où il débuta des expériences et rédigea quelques essais. C'est grâce à ses travaux que l'expérimentation est devenue aujourd'hui si rigoureuse.

 

   En 1656 il s'établit à Oxford avec un assistant Robert Hooke. Ils firent des expériences sur l'air, le vide physique, la respiration et la combustion. En 1660 il a 33 ans et il publia un premier livre qui établit sa renommée comme physicien et philosophe. Boyle devint membre fondateur de la "Royal Society". En 1661, il écrivit son ouvrage le plus important, "The Sceptical Chymist" (Le Chimiste sceptique). Dans ce livre, il dénonce certaines théories erronées comme celle d'Aristote. En 1662, il découvrit la loi des gaz parfaits, loi qui sera redécouverte plus tard par le scientifique Edme Mariotte et que l'on nommera "loi de Boyle‑Mariotte". En 1664, il publia un autre livre pour présenter ses nouvelles découvertes (Tests acide/basique, découverte du souffre).

 

   En 1668, il déménage pour Londres. À cette époque Robert Boyle devint un fervent chrétien, ce qui l'emmena en 1680, à fonder, en Irlande, une imprimerie d'où sortira une Bible en gaélique. Boyle fut très religieux et il contribua à l'expansion du christianisme dans l'Inde orientale, prenant à ses frais les coûts de traduction des Écritures saintes. Boyle est convaincu que la science permet d'asseoir. En 1680, il publie "The Christian Virtuoso" dans lequel il affirme que l'étude de la nature est un des principaux devoirs de la religion.

 

   Isaac Newton et à John Locke furent des grands amis de Robert Boyle qui les initia à l'alchimie. En 1689 il avoua passer son temps à écrire un ouvrage testamentaire dans lequel il révélait un certain nombre de processus chimiques.  Ce document n'a jamais été retrouvé.

 

   Le 30 décembre 1691, Boyle mourut à Londres à 64 ans en confiant à Isaac Newton et à John Locke une mystérieuse poudre rouge.

 

Il fut le père de la chimie anglaise. On lui doit de nombreuses découvertes et des expériences qui deviendront des bases de travail pour les générations suivantes de savants et de scientifiques.

 

   Robert Boyle est l'auteur d'un livre très curieux intitulé "Curious Mathematical Forms" et daté de 1670, date à laquelle il était en pleine fonction de Grand maître de Sion.

   Le livre est un recueil rare de dessins basés sur des formes géométrique simples, cercles, polygones, triangles, mais agencées magnifiquement pour donner un résultat étonnant et complexe.

   La signification et l'utilité de cette étude restent inconnues et l'explication officielle nous dit qu'il s'agirait du résultat d'un travail exécuté pour tester un instrument de dessin technique. 

   Ceux qui connaissent déjà les propriétés et les alignements topologiques remarquables d'Henry Lincoln apprécieront. La similitude des alignements avec certains dessins de Robert Boyle est frappante, mais ce n'est peut‑être qu'une jolie coïncidence.  


Curious Mathematical Forms 1670

 

   A quel application étaient destinées ces études ? Boyle en était‑il l'unique auteur ? Sans doute pas. Deux autres noms apparaissent dans un feuillet : "Guido Ren pinxit, Gerard Valck fecit et exudit 1677". Sur la dernière page une annotation indique "Book V. 1784. March 24 (corrected to March 11)"

 

   Les dessins n'ont besoin d'aucun commentaire. Il suffit juste d'admirer leur construction... Mais beaucoup rappellent des formes ésotériques bien connues ou des plans de cathédrale, comme l'on voudra... Les traces d'une connaissance sans doute... 

 

 

Robert Boyle eut comme grand ami Isaac Newton ...

 

21   Isaac Newton
(1642 ‑ 1727 †)

 

   Isaac Newton, mathématicien et physicien anglais, est considéré comme l'un des plus grands scientifiques de l'Histoire. Il naquit le 25 décembre 1642 à Woolsthorpe, près de Grantham dans le Lincolnshire. Il fit ses études au collège de Grantham et à 18 ans, passionné pour les sciences, il fut envoyé en 1661 à l'université de Cambridge..

   Licencié en 1665, il fut obligé de rentrer à Woolsthorpe pour fuir la peste à Londres. Il dut interrompre ses études durant deux ans et ce fut à cette période que la chute d'une pomme inspira Newton pour sa fameuse loi d'attraction des corps.


Isaac Newton

   Newton retourna ensuite à Cambridge, où il fut élu membre associé en 1667 et il obtint sa maîtrise en 1668. Mais Newton s'oriente vers ses centres d'intérêt : les mathématiques et la physique. Autodidacte, il expérimenta les derniers développements en mathématiques et en physique sur la nature. Immédiatement, il fit des découvertes fondamentales qui révolutionnèrent sa carrière et le monde scientifique.

 

Ses principales découvertes :

 

(Mathématiques) La méthode des flux
Généralisation du calcul des surfaces décrites par une courbe, ce qui donna le calcul des flux. Newton créa ainsi en 1666 la branche des mathématiques connue aujourd'hui sous le nom de calcul infinitésimal. Cette méthode nouvelle et importante hissa les mathématiques modernes au‑dessus du niveau de la géométrie grecque. En 1675, Leibniz, mathématicien allemand, parvint aux mêmes résultats et l'appela "le calcul différentiel". Gottfried Wilhelm Leibniz fit alors publier sa méthode et il fut reconnu unique inventeur jusqu'en 1704, date à laquelle Newton publia une explication détaillée de son calcul des flux. En 1669, Newton fut nommé professeur de mathématiques à l'université de Cambridge.

 

(Optique) Décomposition de la lumière
Découverte des phénomènes de réfraction et de diffraction de la lumière et de la décomposition de la lumière blanche en couleurs au travers d'un prisme. En 1672, Newton envoya sa théorie des couleurs à la Royal Society de Londres et sa publication souleva la critique. Par la suite, il poursuivit ses recherches seul à Cambridge. En 1704, Newton publia Opticks, qui expliquait en détail ses découvertes.

 

(Mécanique) La gravitation universelle
En 1684, Newton rencontra Edmund Halley, astronome et mathématicien, au sujet du mouvement orbital. Newton qui avait déjà des notions de gravitation universelle repris ses recherches sur le sujet. En deux ans, Newton créa la dynamique qui énonce les 3 lois fondamentales du mouvement. En appliquant ces lois à celles de Kepler sur le mouvement orbital il obtint la loi de la gravitation universelle. C'est cette découverte qui rendit définitivement Newton célèbre. Il publia cette théorie dans son ouvrage "Philosophiae Naturalis Principia Mathematica" paru en 1687.

 

   Cette parution fut pour Newton une réelle humiliation. En 1687, Robert Hooke, philosophe et physicien, accusa Newton de plagia et qu'il lui avait volé une idée sur l'attraction des corps. Cette accusation est aujourd'hui contestée par les historiens.

 

   Ce fut aussi cette année‑là que Newton s'opposa au roi d'Angleterre Jacques II qui voulut transformer Cambridge en une institution catholique. Les 4 années suivantes furent intenses pour Newton : porté par le triomphe des Principia, il tenta de rassembler ses théories dans un manuscrit final. Durant l'été 1693, Newton présenta des symptômes de troubles émotifs graves. Sa période de créativité était terminée.

 

   En 1703, la Royal Society l'élut président, titre qu'il conserva tout le reste de sa vie. Newton s'engagea par ailleurs dans une violente dispute avec Leibniz au sujet de la primeur de l'invention du calcul. Cette querelle l'occupa presque jusqu'à sa mort, en 1727.

 

   Newton ne s'intéressa pas uniquement à la science, mais aussi à l'alchimie, au mysticisme et à la théologie. Parmi ses notes et ses écrits, particulièrement ceux des dernières années, de nombreuses pages sont consacrées à ces thèmes. Cependant, les historiens ont trouvé peu de liens avec ses travaux scientifiques.

 

Isaac Newton étudia les mathématiques avec son ami Andrew Ramsay. Ce dernier travailla avec Charles Radclyffe  partisan de la franc‑maçonnerie en Europe.

 

22   Charles Radclyffe (1693 ‑ 1746 †)

 

   Issue d'une importante famille de Northumbrie (nord de l'Angleterre) il naquit le 28 juin 1693. Sa mère est la fille illégitime de Charles II et de sa maîtresse Moll Davis. Il descend donc par le sang de la lignée royale et par conséquent il est le cousin de Charles‑Edouard‑Stuart surnommé "Bonnie Prince Charlie" et de George Lee, comte de Lichfield qui fut aussi un autre fils illégitime de Charles II.

 

   Charles Radclyffe et son frère aîné James furent emprisonnés après avoir participé à une rébellion écossaise. James Radclyffe est exécuté mais Charles aidé de son cousin le comte de Lichfield parvint à s'évader et rejoignit les jacobites français. Charles Radclyffe devint ensuite secrétaire personnel du jeune Charles‑Edouart Stuart, prétendant au trône d'Angleterre.

  En 1745, Charles‑Edouart Stuart débarqua en Écosse pour rétablir les Stuart sur le trône d'Angleterre, mais il fut vaincu. Charles Radclyffe fut de nouveau fait prisonnier en voulant le rejoindre et mourut en 1746 sur le billot à la Tour de Londres.


James Radclyffe 3rd Earl of Derwentwater
avec Anna Maria (Webb) Radclyffe
et son enfant


(Tableau peint un an avant
son exécution)

 

   Les Stuart, durant leur passage en France, sont considérés comme les fondateurs du "rite écossais", forme très élevée de la franc‑maçonnerie et ayant des rapports étroits avec des activités rosicruciennes. On pense que Charles Radclyffe contribua fortement au développement de cette forme de franc‑maçonnerie. Il serait le fondateur en 1725 de la première loge maçonnique, et Grand‑maître de toutes les loges françaises à cette époque.

 

   Charles Radclyffe n'était pas seul. Il côtoya aussi le chevalier Andrew Ramsay, Isaac Newton et Jean Desaguliers, qui était un deux conservateurs de la "Royale Society" et l'un des principaux partisans de la franc‑maçonnerie en Europe. Ramsay fut membre d'une société secrète Maçonnique appelée Philadelphes. Ramsay étudia également les mathématiques avec son meilleur ami Newton. En 1710, Ramsay se déplaça à Cambrai où il fit partie du cercle de Fénelon, ancien curé de Saint Sulpice célèbre en tant que philosophe occulte. Charles Radclyffe et ses amis furent tous tués, emprisonnés, ou exilés.

 

Charles Radclyffe et le père de Charles de Lorraine eurent une cause commune : la  défense des Stuart ...

 

23   Charles de Lorraine (1712 ‑ 1780 †)

 

   Charles Alexandre de Lorraine naquit à Lunéville le 12 septembre 1712. Il est le quatrième fils (et le 12ème enfant) de Léopold Ier, duc de Lorraine et de Bar et d'Elisabeth Charlotte d'Orléans. Il est aussi le beau‑frère de l'impératrice Marie‑Thérèse puisqu'il était à la fois le frère de son mari et le mari de sa sœur l'archiduchesse Marie‑Anne d'Autriche (1718‑1744) qu'il épousa à Vienne le 7 janvier 1744.

 

Frère de François Ier d'Autriche, il fut gouverneur général des Pays‑Bas autrichiens de 1744 à 1780, date de sa mort. Il fut également général des troupes impériales et hongroises, feld‑maréchal et général de l'Empire.

   En 1742, pendant la guerre de succession d'Autriche, il prit la tête d'une armée de 70000 hommes pour reprendre la Lorraine, mais il dut se rendre en Bohème pour prévenir une invasion française. Battu par Frédéric le Grand en 1757 il se retira à Bruxelles où il mena une vie mondaine et cultivée. Tout comme René d'Anjou il se passionna pour l'art, la littérature, la musique.

   Charles Alexandre devint Grand Maître de l'Ordre Teutonique catholique (anciens Chevaliers allemands protégés par les Templiers) le 4 mai 1761, et chevalier de l'Ordre de la Toison d'or.


Charles Alexandre de Lorraine
par Deforgues ‑ 1756

 


Face : CAROLUS LOTHARING DUX BELG GUBERNAT (Charles duc de Lorraine gouverneur de Belgique)  Charles‑Alexandre est représenté drapé et cuirassé avec le bijou et la plaque de l'ordre Teutonique


Pile : PRINCIPIO OPTIMO. ET PIISSIMO. QUOD. TEMPLI CAUDENS. PRIMUM. LAPIDEM. POSUERIT. 17 JAN 1776. ce qui se traduit par : "Au meilleur et au plus pieux des princes qui a posé la première pierre de l'église de Coudenberg le 17 janvier 1776"

 

   Cette médaille célèbre la pose de la première pierre de l'église Saint‑Jacques de Coudenberg à Bruxelles le 17 janvier 1776. Au droit de cette médaille, Charles‑Alexandre porte le bijou et la plaque de l'Ordre Teutonique.

 

Il est fabuleux de retrouver au hasard d'une médaille le fameux 17 janvier, date fétiche que l'on retrouve dans toute l'affaire de Rennes‑le‑Château.

 

   L'Ordre Teutonique, ou Ordre des Chevaliers Teutoniques de l'Hôpital Sainte‑Marie de Jérusalem (Ordo Sanctae Mariae Teutonicorum), est né dans un hôpital installé à Saint‑Jean d'Acre, par des bourgeois de Brême et de Lübeck. En 1198, cette confrérie hospitalière se transforma en un Ordre pour les chevaliers allemands de Palestine dont la vocation est de combiner le règlement des Chevaliers de Saint‑Jean de Jérusalem (futur Ordre de Malte) avec les obligations militaires des Templiers. La marque distinctive de cet ordre est une croix noire sur un manteau blanc.

 

   En 1770, un nouveau coadjuteur fut nommé, Maximilien de Lorraine, neveu favori de Charles. Mais ce qui est remarquable, c'est qu'une fois de plus le 17 janvier marque un autre évènement : celui de l'inauguration d'une statue pédestre géante de Charles de Lorraine vêtu en général romain, le 17 janvier 1775  place Royale à Bruxelles. La statue fut inaugurée en présence de Maximilien de Lorraine.

 

Charles de Lorraine évincé
par Godefroi de Bouillon

 

   Au centre de la Place Royale et l'emplacement de la statue de Charles de Lorraine, s'élève maintenant la statue équestre de Godefroi de Bouillon, œuvre d'Eugène Simonis, inaugurée le 15 août 1848.

   Le héros est représenté au moment où il partit pour la croisade, en agitant un étendard et en criant : "Dieu le veut !"

 

   Le piédestal a été dessiné par l'architecte Suys et en 1897, deux bas‑reliefs en bronze de G. De Groot ont été insérés.

   Le premier rappelle l'Assaut de Jérusalem conduit par Godefroi de Bouillon le 15 juillet 1099 et l'autre les Assises de Jérusalem, recueil de lois et ordonnances que Godefroi promulgua, d'après la légende, pour le royaume de Jérusalem et de Chypre.

  


La statue équestre de Godefroi de Bouillon, place de Charles de Lorraine,
devant le palais de justice

   L'ancienne statue de Charles de Lorraine à pied n'existe plus. En effet, sous la domination des révolutionnaires français, la statue fut fondue et transformée en pièces de monnaie. Elle fut remplacée par un arbre de la Liberté avant de devenir Godefroi de Bouillon..

 

   Construit en partie vers 1750 sur l'ancien Hôtel de Nassau (XIVe siècle) par Charles de Lorraine, ce palais joue un rôle important dans la vie intellectuelle belge aux XVIIIe et XIXe siècles

   Habitée avec faste par Charles de Lorraine jusqu'à sa mort en 1780, le palais est réquisitionné lors de la Révolution française.


Le palais Charles de Lorraine à Bruxelles

   En 1795, les œuvres d'art belges spoliées et non sélectionnées pour le Muséum de Paris y sont regroupées.

 


Charles Alexandre de Lorraine
au musée des arts de Bruxelles
parpar Louis Jehotte (1804‑1884)


Charles Alexandre de Lorraine
(médaille rare)

 

 

   En 1811, Bruxelles acquiert le Palais pour y établir sa bibliothèque, son cabinet de physique et d'histoire naturelle et sa galerie de peintures.

   Son ancien palais abrite aujourd'hui un musée consacré au XVIIIe siècle. Les salles des appartements contiennent de nombreux objets qui ont entouré la vie de Charles de Lorraine. Car il était aussi curieux des sciences, connaisseur de "L'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert" et amateur d'art.

 

   Charles Alexandre de Lorraine mourut au Château de Tervueren le 4 juillet 1780 et il fut inhumé le 10 à l'église collégiale Sainte Gudule à Bruxelles. Son cœur est déposé à la chapelle des Cordeliers.

 

Maximilien de Lorraine était le neveu favori de Charles de Lorraine

 

24   Maximilien de Lorraine (1756 ‑ 1801 †)

 

   Maximillien, François Xavier de Lorraine ou de Habsbourg naquit en 1756 et il est le dernier des enfants du couple impérial : François 1er et l'impératrice Marie‑Thérèse.

 

   Le 7 février 1775, il vient rendre visite à sa soeur Marie‑Antoinette et arrive incognito à Versailles, accompagné du comte de Rosemberg, sous un pseudonyme : comte de Burgau. La rencontre eut lieu au château de la Muette. Malgré qu'il est le frère de la reine Marie‑Antoinette, la cour française lui montra une certaine hostilité, peut‑être à cause de sa timidité.

   Une chute de cheval pendant la Guerre de succession de Bavière l'obligea à quitter sa carrière militaire pour une autre destinée : l'épiscopat.


De gauche à droite : Maximilien François de Habsbourg‑Lorraine, son beau‑frère Louis XVI
et sa sœur Marie‑Antoinette

 


Maximilien‑François, en Grand‑Maître de l'Ordre des Chevaliers Teutoniques

 Il devint évêque de Münster en 1784 puis archevêque‑électeur de Cologne. Titulaire de cet électorat et il était donc l'un des Princes‑Électeurs de l'Empire. Il soutint la candidature de son frère Léopold II en 1790 et de son neveu François II en 1792.

   En 1780, son oncle Charles‑Alexandre de Lorraine mourut, et il prit la suite en devenant à son tour Grand‑maître de l'Ordre Teutonique. C'est aussi à cette date qu'il aurait été Grand‑maître du Prieuré de Sion.  Maximilien était passionné des arts et de la musique. Il protégea Haydn, Mozart et Ludwig van Beethoven qui voulut lui dédier sa Première Symphonie.

   Malheureusement, Maximilien de Lorraine mourut avant la dédicace.

Un fait peu connu est qu'il eut à son service, à Cologne, le plus célèbre de ses sujets : le compositeur  Beethoven.

 

   Il était un homme apprécié par son entourage, intelligent, cultivé, tolérant et doué pour la politique. Il essaya de prévenir sa sœur Marie‑Antoinette de l'arrivée de la Révolution française, et il protégea l'aristocratie en fuite durant les troubles. L'emprisonnement, la condamnation et l'exécution de son beau‑frère Louis XVI et de sa sœur Marie‑Antoinette le révolta. Par ailleurs il accueillit plusieurs ecclésiastiques français qui refusaient de prêter serment à la constitution civile du clergé, dont l'archevêque de Rouen, Dominique de la Rochefoucault, avant de devoir lui‑même fuir devant les troupes révolutionnaires françaises.

   Maximilien de Lorraine fut également un membre franc‑maçon, ce qu'il ne cachait d'ailleurs pas. Il trouva refuge dans son pays natal auprès de son neveu l'empereur François II et mourut à Vienne en 1801 à l'âge de 44 ans.

 

 

   Les archives du Prieuré de Sion sont supposées être constituées de documents, d'objets anciens, et peut‑être même de pierres gravées. Pendant la période trouble de la Révolution française entre 1789 et 1792, des dépôts clandestins furent constitués afin de mettre les dossiers précieux et les actes authentiques à l'abri du vandalisme. Le Prieuré de Sion suivit cette règle et certains de ces actes furent confiés à Maximilien de Lorraine, alors archevêque de Cologne. C'est ainsi qu'au début du XIXème siècle, des pièces importantes restèrent entre les mains des Habsbourg qui permirent, quelques décennies plus tard, d'établirent des contacts avec les abbés Boudet et Saunière. La raison de ces contacts reste un mystère.

 

   Rappelons que Bérenger Saunière reçut régulièrement la visite d'un certain Mr Guillaume, nom donné par les villageois de Rennes‑le‑Château, et qui était en réalité Johann de Habsbourg, archiduc d'Autriche‑Hongrie.