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Saunière et Giscard - Rennes-le-Château Archive

Le contrat du statuaire

entre Saunière et Giscard

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

   Il y a eu beaucoup d'interrogations sur le statuaire et le chemin de croix commandés par Bérenger Saunière lors de la restauration de son église.

 

   Les statues sont‑elles codées ? Comment et par qui ? Certaines ont elles été peintes sur place ? Ont elles été fabriquées selon des indications très précises ? Le chemin de croix est‑il standard ? A‑t‑il été modifié ensuite ?

 

   Les questions sans réponse ne manquent pas. Mais une chose est certaine : l'église est remplie de symboles et d'allégories qui ont peu voir avec la tradition chrétienne. C'est indéniable.

 

 

   Toutefois, nous ne savons pratiquement rien sur les moyens utilisés et a quel moment précis le cryptage a été introduit.

 

   Des modifications ont‑elles eu lieu après la pose et sous la directive de qui ? Boudet ? Saunière ? Jourde ? Qui est l'artisan ? Saunière ? Un artiste ouvrier ? Ou tout simplement la maison Giscard lors de la fabrication des terres cuites ?

 

   Il existe pourtant un document fort intéressant et un peu oublié, car jamais référencé :

 

   Le contrat du statuaire entre Bérenger Saunière et Giscard de Toulouse qui fut signé le 20 novembre 1896 dans le presbytère du prêtre.


Saint Antoine ermite
dans l'église de Rennes‑le‑Château

 

   L'an mil huit cent quatre‑vingt‑seize et le vingt du mois de novembre, entre Monsieur Giscard peintre statuaire, résidant à Toulouse, rue de la colonne, 25, d'une part; et Monsieur l'abbé Saunière, curé de Rennes‑le‑Château, canton de Couiza, Aude, d'autre part, a été convenu ce qui suit :

 

Pour la somme de Deux mille cinq cents francs, payable par annuités de cinq cents francs, à partir de fin décembre mille huit cent quatre‑vingt‑dix‑sept, Monsieur Giscard, statuaire résidant à Toulouse, s'engage dans le délai de quatre mois à fournir à Monsieur l'abbé Saunière, Curé de Rennes le Château, et à lui rendre franco de port et d'emballage en gare de Couiza Montazels les articles ci‑après :

 

1°) Un bas relief, grandes bosses, en terre cuite inaltérable, exécution tout à fait artistique et irréprochable, riche polychromie, pierreries, yeux émaillés; diamètre : trois mètres. Titre du bas relief : " Venez à moi etc. " onze ou douze personnages.

 

 2°) Un chemin de croix en terre cuite, scène en haut‑relief; personnages peints au naturel, costume de l'époque, fond paysage, exécutions irréprochables et conformes au modèle envoyé dont la hauteur est de 1 mètre 26 centimètres et la largeur de 0 mètre 60 centimètres : Riche polychromie partout.

 

 3°) Une piscine avec groupe représentant, le baptême de N.S.J.C. par Saint‑Jean‑Baptiste en terre cuite artistique, riche porte en cuivre doré, exécution irréprochable, polychrome comme ci‑dessus; pierreries, yeux émaillés. Hauteur du sujet: deux mètres 90 centimètres Largeur: 0 mètre 80 centimètres. Tout conforme au modèle donné.

 

 4°) Sept statues toujours en terre cuite de 1 mètre 30 centimètres de hauteur chacune, décoration extra‑riche, peintures moyen âge et en plein, pierreries, yeux émaillés. Nom des Sts Vierge mère avec enfant Jésus, Saint Joseph avec enfant Jésus, conformes l'un et l'autre au modèle désigné. Saint Antoine de Padoue avec enfant Jésus debout sur le livre. Sainte Marie Madeleine patronne de la Paroisse. Saint Antoine ermite second patron. Sainte Germaine avec deux agneaux et St Roch. Toutes ces statues conformes aux modèles décidés et irréprochables quant à l'exécution.

 

 5°) Six socles assortis aux dimensions des statues. Quatre avec deux têtes d'anges aux yeux émaillés: deux socles avec une seule tête d'ange aux yeux aussi émaillés. Et un Septième socle, forme colonne avec quatre anges debout. Décor extra‑riche, peinture moyen âge; Pierreries, yeux émaillés, conformes au modèle. La hauteur de ce dernier socle sera transformée plus tard. 

 

6°) Deux pinacles, style roman, comme d'ailleurs pour tous les autres articles, pour les deux statues de la Ste Vierge et de Saint Joseph, même matière, même exécution artistique et même richesse de décoration.

 

 7°) Trois autres petites statues de chacune de 0 mètre 70 centimètres, ni plus ni moins de haut décoration extra riche, pierreries, yeux émaillés. Ces trois statues sont une Vierge romane un Saint Joseph et le Sacré Cœur de Jésus.

 

   Avec tous ces articles qui seront peints à l'huile, de façon à pouvoir supporter plusieurs lavages, Monsieur Giscard s'engage, en outre, à venir, sinon lui, du moins à envoyer à ses frais un ouvrier pour la pose du bas relief : " Venez à moi, etc. " et pour le restant si toutefois le séjour de cet ouvriers était nécessaire, ce que je ne crois point.

 

   De son côté, Monsieur l'abbé Saunière, Curé de Rennes le Château, s'engage à son tour à solder à Monsieur Giscard, peintre statuaire à Toulouse, la somme de deux mille cinq cents francs comme il a été dit plus haut, par annuité de cinq cents francs, à partir de la fin du mois de décembre mil huit cent quatre vingt dix sept.

 

   Il s'engage de plus, à faire transporter à ses frais de Couiza à Rennes tous les articles dont il a été parlé et à nourrir et loger l'ouvrier envoyé.

 

   Enfin, en cas de décès, Monsieur l'abbé Saunière autorise Monsieur Giscard a enlever de l'église de Rennes le Château, les objets qui n'auraient pas été payés, à moins que la commune où la fabrique se chargeât de les solder.

 

    Fait en double au presbytère de Rennes le Château, les mêmes jours mois et an que dessus.

 

             Signature des deux contractants

 

B. Saunière                                  B. Giscard

 

En parcourant ce document, plusieurs remarques viennent à l'esprit :

 

  Si le contrat énumère la liste des objets à fournir, il n'existe aucune précision concernant certains détails que nous connaissons aujourd'hui. Par exemple à propos de la statue de Saint Antoine qui semble être une fourniture tout à fait standard. Et pourtant elle est unique et à l'effigie du Père Chiron. De même, le nombre de personnages sur la fresque ne semble pas important, et pourtant il n'y a aucune précision sur les deux peintures latérales de la Montagne Fleurie qui comportent de nombreux détails.


   Comment Giscard a‑t‑il pu connaître le cahier des charges ? Car voici une question aujourd'hui sans réponse. Par quel moyen le peintre statuaire Giscard a‑t‑il eu les directives de production ? Et par qui ? S'il est relativement facile de modifier quelques peintures après coup, il est par exemple carrément impossible de remodeler un personnage en terre cuite. A ce jour, il n'y a aucune trace écrite connue...

 

  Le contrat rappelle régulièrement la formule : "conforme au modèle envoyé" ou "Tout conforme au modèle donné" ou bien encore "Toutes ces statues conformes aux modèles décidés". Mais de quels modèles s'agit‑il ? De modèles sur catalogue fournis par la maison Giscard ? Ou de modèles envoyés par Saunière ?

 

  Bérenger Saunière n'a pas choisi une gamme intermédiaire, mais plutôt les objets les plus richement décorés en insistant sur "Décoration extra‑riche" comme pour souligner l'importance de cette demande. Tous les objets commandés sont de très grande qualité, en terre cuite, peints à l'huile et de grandes dimensions. Le prix est également conséquent : 2500 francs or. Le salaire mensuel moyen d'un prêtre à cette époque s'élevait à peine à 75 francs or...

 

  Mais le plus surprenant est qu'il manque dans ce contrat certaines décorations bien connues et justement chargées de symbole  :

 

     Le bas relief Marie Madeleine sous l'autel

     Les deux peintures de chaque côté de la fresque haut relief

     Le diable à l'entrée qui est un modèle unique commandé par Saunière.
 

Et pourtant, curieusement, le diable bénitier figure dans la facture...
Même un document officiel comme celui‑ci laisse beaucoup de questions en suspend...

 


Page 1 (Extrait Belisane ‑ Les cahiers de Rennes‑le‑Château)

 

 


Page 2 (Extrait Belisane ‑ Les cahiers de Rennes‑le‑Château)