Nicolas Poussin et ses peintures - Rennes-le-Château Archive
Nicolas POUSSIN
2/3 Quelques peintures remarquables
Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand
secret
Nicolas Poussin (le maître des Andelys)
Né le 15 juin 1594 aux Andelys (Rouen) mort le 19 novembre 1665 à Rome
Il est l'un des plus grands maîtres classiques du XVIIe
siècle et aussi une énigme pour tous ceux qui l'ont étudié.
Peintre incontournable de l'affaire de Rennes le‑Château, il n'a de cesse de
fasciner au fil du temps les chercheurs qui l'abordent. Détenteur d'un grand secret qu'il déposa dans son tableau "Les Bergers
d'Arcadie II", initié à la géométrie sacrée et à l'art des nombres, son implication dans l'énigme n'est plus à démontrer. D'autant
qu'il côtoie d'autres personnages tout aussi liés aux deux Rennes...
Voici le peintre le plus célèbre de l'affaire de Rennes‑le‑Château. Sa renommée d'artiste est mondialement
reconnue et n'est plus à démontrer. Pourtant, son implication dans l'énigme est devenue indiscutable et son nom est omniprésent.
Nicolas Poussin est entouré de plusieurs mystères dont
le plus célèbre s'est cristallisé autour de l'une de ses
nombreuses toiles :
Les Bergers d'Arcadie (Version II)
La raison est au départ simple. La sentence "ET IN ARCADIA EGO" se trouve aussi bien sur
son tableau que sur
la dalle de Blanchefort. Mais comment peut‑on faire un tel lien entre un peintre
classique du XVIIe siècle et l'énigme des deux
Rennes ?
Les bergers d'Arcadie II et la dalle de Blanchefort (ci‑contre) portent la même inscription
"Et In Arcadia Ego"
Nicolas Poussin est un peintre classique à part. Considéré comme l'un des
artistes français les plus prestigieux de son époque, il part à l'âge de 30 ans à Rome et ne reviendra en France que durant
deux ans
à la demande de Louis XIII et de
Richelieu.
En fait, lorsque
l'on détaille la biographie du maître des Andelys, des liens
avec d'autres personnages célèbres projettent l'énigme de
Rennes sur une autre affaire retentissante à son époque :
l'affaire Fouquet
sous Louis XIV et par ricochet
Nicolas Pavillon,la baronnie Hautpoul,
Jean‑Jacques Oliercuré de
l'église Saint‑Sulpice
à Pariset
Saint Vincent de Paul.
Mais ce n'est pas tout. En analysant sa vie et son œuvre, on s'aperçoit vite que sa
personnalité est complexe et pleine de paradoxes. Derrière ce grand maître de la peinture se cache un initié d'une intelligence
remarquable et en possession d'un grand Secret...
Les questions laissées sans réponses autour de Nicolas Poussin
sont nombreuses et c'est l'une des premières contradictions. Ce personnage possède une documentation et une biographie très
complète qui interdit en principe toute zone d'ombre. Pourtant les faits sont là. Poussin est un personnage à multiples facettes
et que nous commençons tout juste à entrevoir...
Nicolas Poussin, peintre exceptionnel,
a ceci de particulier que l'on redécouvre ses peintures à
chaque instant. Non seulement ses thèmes sont très riches,
mais certaines toiles laissent apparaître plusieurs degrés
de lecture imbriqués.
Les Bergers d'Arcadie (Version II)
illustre parfaitement cette maîtrise des symboles et des
allégories à tiroirs. Tout est sujet à interprétation et
rien n'est négligé. Les couleurs, la scénographie,
les références
grecques et latines, les références bibliques, le fond de
paysage, les
personnages sont autant de détails qu'il faut
assembler pour construire une vision cohérente. Ce tableau est tellement riche
dans sa lecture qu'il existe aujourd'hui autant
d'interprétations que d'hypothèses...
Poussin
par Houdon 1787 (musée du Louvre)
Mais ce n'est pas tout.
Poussin maîtrisait parfaitement les
mathématiques et la Géométrie
Sacrée. Comme nous le
verrons par ailleurs, il s'en servit largement à des fins
pour le moins étonnantes. Il suffit de voir l'une de ses applications au sujet du
Triangle d'Or du Haut‑Razès.
Les Bergers d'Arcadie
II sont
sans aucun doute l'aboutissement d'une œuvre hors norme, la
dernière étape d'un travail commencé il y a longtemps et que
sa passion pour la peinture italienne et pour Rome a guidé, le tout rythmé par l'énigme de Rennes. Tout comme
Saunière ou
Boudet,
Poussin nous a laissé à la hauteur de son art un
héritage dont nous commençons tout juste à comprendre son importance.
On pourrait dire qu'une fois
les Bergers d'Arcadie
étudié, nous aurions fait le tour de ce peintre
déroutant. Pas du tout. D'autres toiles sont tout aussi
extraordinaires et méritent que l'on s'y attarde. Voici quelques œuvres qui sont autant de
messages et d'indices que Poussin a bien voulu nous
laisser à la postérité...
Pensées et réflexions de Poussin
« Définition : la peinture est une imitation faite avec lignes
et couleurs, en quelque superficie, de tout ce qui se voit sous
le soleil. Sa fin est la délectation. Il ne se donne point de
visible sans lumière, sans forme, sans couleur, sans distance,
sans instrument. Pour ce qui est de la matière (ou sujet), elle
doit être noble; et pour donner lieu au peintre de montrer son
esprit, il faut la prendre capable de recevoir la plus
excellente forme. Il faut commencer par la disposition, puis par
l'ornement, le décor, la beauté, la grâce, la vivacité, le
costume, la vraisemblance et le jugement partout; ces dernières
parties sont du peintre, et ne peuvent s'enseigner. C'est le
rameau d'or de Virgile, que nul ne peut cueillir s'il n'est
conduit par le destin. »
(Lettre à M. de Chambrai, 1665)
Quelques peintures remarquables
Ses autoportraits
Il existe deux autoportraits de
Nicolas Poussin qui sont très révélateurs de
son état d'esprit au moment de leur réalisation et de
l'évolution du peintre.
Convaincu qu'aucun artiste à Rome
n'était capable de réaliser un portrait fidèle, il voulut
s'essayer à cet exercice. Mais, déçu par
une première version réalisée en 1649, il
l'envoya chez l'un de ses clients. Plus tard il récidiva avec une seconde
version qui correspondait mieux au souhait de
l'artiste. Il confia la toile à
Paul Fréart de Chantelou. C'est finalement le
portrait le plus célèbre de l'artiste.
Autoportrait de Poussin 1649
Première version
Autoportrait de Poussin
seconde
version 1650
Huile dimensions : 74 cm x 98 cm
Il se dégage de ces deux autoportraits une atmosphère très différente. Dans la première version,
Poussin paraît serein, mais dépourvu d'émotion. Le visage est
reposé et sans expression particulière. Un léger sourire éclaire son visage et dénote une pose un peu forcée. Le peintre se décrit
sans complaisance,
mais aussi sans conviction.
La seconde version est très
différente, car elle est aboutie. Le trait est sûr et montre une œuvre mature. L'artiste se peint avec
force et personnalité. L'expression est tourmentée et grave,
mais révèle un caractère fort, entièrement dévoué à
son art.
Poussin ne pose plus ; il nous regarde à
travers la toile comme pour attirer notre attention. Nous sommes en 1650
et c'est en tant qu'initié, conscient des enjeux de Rennes,
qu'il nous a laissé son autoportrait. Un texte accompagne la
peinture :
EFFIGIES NICOLAI POUSSINI ANDEL
YENSIS PICTORIS. ANNO AETATIS. 56
ROMAE ANNO JUBILEI
1651
La composition de ce second tableau est étonnante.
Dans une scène classique, le fond s'efface souvent au profit du premier plan, l'objectif étant pour l'artiste d'attirer l'œil de
l'observateur sur le sujet important du tableau. Poussin procède autrement. Ses fonds sont tout aussi importants que la scène centrale
et tous les détails comptent.
Nous avons un bel exemple ici. Alors que les tableaux dessinés en arrière‑plan auraient dû s'évanouir dans l'ombre, Poussin nous montre l'un d'eux sous une belle lumière. Une femme, que
les mains d'un personnage anonyme enlacent, porte sur sa
coiffure un diadème. Mais si l'on observe bien, ce diadème possède un œil semblable à l'Œil divin.
Quel message
Poussin a‑t‑il voulu nous transmettre ? Certains
auteurs y voient une représentation de la peinture que les
mains de Paul Fréart de Chantelou remercient...
Détail de l'autoportrait de 1650
C'est mal
connaître Poussin et son érudition. Son perfectionnisme est tel
qu'il est impossible que ce détail soit juste une décoration ou
une symbolique légère. Cet œil
représente le troisième œil, c'est à dire la
pensée divine, le centre par lequel l'énergie est puisée pour augmenter
la puissance créatrice. C'est l'œil
unique de la Connaissance, de la Providence, l'œil
que l'on retrouve au centre d'un triangle dans la tradition
chrétienne et franc‑maçonne.
Son origine nous vient du fond des
âges au travers de la mythologie égyptienne : l'Œil d'Horus.
Il s'est ensuite imposé comme symbole franc‑maçon. On le
retrouve par exemple au verso du Grand sceau des États‑Unis, ou sur le
billet de un dollar.
L'œil de la providence Symbole franc‑maçon classique
L'œil franc‑maçon sur le billet de un
dollar
La Sainte
Famille
Cette toile intitulée "La Sainte Famille"
de Nicolas Poussin a été réalisée vers 1648. Officiellement, le
tableau représente
sainte Élisabeth, Jean Baptiste
enfant, Jésus enfant, Marie, et Joseph. Volontairement, ce dernier est dans l'ombre, une façon d'indiquer
son rôle mineur dans la scène biblique. Mais Poussin sème le trouble. On pourrait y voir aussi
Marie Salomé la grand‑mère en jaune,
Marie Madeleine, Joseph d'Arimathie ou Jésus
le père... et les deux fils jumeaux de
Jésus...Il est vrai que ce thème se retrouve aussi dans le statuaire de l'église de Saunière, Joseph et l'enfant faisant
face à Marie et l'enfant. Autre détail, Jean Baptiste donne une pomme à Jésus. Par ce geste il lui donne aussi la Connaissance.
La Sainte Famille à l'escalier
ou La Madone à l'escalier (entre 1648 et 1650) Dimensions : 112 cm x 72 cm ‑
Peinture à l'huile sur toile ‑ Période baroque
Il faut apprendre à observer les toiles de Poussin, car il parle dans ses tableaux
comme le souligne Chateaubriand. Voici un exemple. Délicatement posés sur une marche au bas du tableau, légèrement dans
l'ombre, deux objets semblent presque effacés. Pourtant, ils sont pleins de symboles. À gauche, une coupe est remplie de raisins,
signe christique, le raisin étant aussi le vin, sang de Jésus. Il s'agit d'une allégorie au
Graal... le Sang Real. À droite, un
coffre couleur or est également couvert de grains de raisin. Observez les pieds en forme de patte de lion. Il s'agit d'une représentation
de l'Arche d'Alliance...
Détail
de "La Sainte Famille à l'escalier"...
Allusion au Graal et à l'Arche d'Alliance
‑ Nicolas Poussin
(entre 1648 et 1650)
Poussin récidive en
1651 avec un autre tableau sur le même thème, mais en modifiant le
message. Joseph est toujours
dans l'ombre, et pourtant un détail interpelle. A gauche et derrière Marie, un édifice en forme de tombeau est suggéré. Aux pieds de
la Vierge, une crevasse
est dissimulée dans la pénombre.
La Sainte Famille avec saint Jean et
sainte Elisabeth dans un paysage (1651) Dimensions : 122 cm x 94 cm ‑
Peinture à l'huile sur toile ‑
Période baroque
Les pleurs du Christ
Pour ceux qui pensent que
Nicolas Poussin traite de manière très classique les sujets
bibliques, voici un tableau plutôt original daté de
1627 :
"Les pleurs du Christ "
La mise au tombeau permet à Poussin d'amener un autre regard sur l'épisode chrétien. Les trois Marie
pleurent
Jésus à côté d'un tombeau ouvert. Mais encore une fois le peintre joue avec les ambiguïtés. S'agit‑il d'un tombeau qui vient
d'être ouvert, ou d'un tombeau en plein préparatif ? S'agit‑il d'une inhumation ou d'une exhumation ? Il est également curieux de voir une seconde sépulture
à moitié sortie, et une troisième ouverte derrière les personnages.
"Les pleurs du Christ" par Nicolas Poussin 1627
Dans de nombreuses peintures,
Poussin introduit en arrière‑plan et de manière
discrète des sphères ou des pyramides. Il est vrai que Poussin, maître en
géométrie, avait l'habitude de naviguer dans un contexte
platonicien et pythagoricien. Certains thèmes
peuvent se justifier comme dans "La découverte de Moïse"
où la scène se passe en Égypte. Mais ici,
quel sens donner à une scène qui se déroule en principe
à Jérusalem ?
Le Déluge
L’Hiver ou le Déluge fait partie d'une série de quatre tableaux "Les quatre Saisons" peinte par Poussin à la fin de sa vie.
Comme s'il s'agissait d'un choix testamentaire, ce tableau particulier est la dernière œuvre laissée par le maître. Le thème du Déluge lui permet en tous cas d’exploiter toute la symbolique de l'hiver : la scène
est lugubre et la lumière peine à traverser le ciel. Au fond l'Arche de Noé se dessine, laissant derrière elle l'Humanité dans la
souffrance. L'intensité dramatique est surtout rendue par une femme donnant son enfant à un homme qui semble hors de danger. C'est le
mythe de la Renaissance, le point de départ d'une nouvelle civilisation après un désastre humanitaire. Alors que l'Arche crée une lueur d’espoir,
l’homme est
inexorablement emporté vers une nouvelle destinée et le monde continue dans un nouveau cycle. Là encore, Poussin crée ainsi la surprise ; bien que le mythe de
l'Arche décrit la survie du monde face à la colère divine, une autre voie semble possible à travers une falaise escarpée.
Il faut aussi noter que ce tableau a
été relevé par plusieurs auteurs dont Châteaubriant qui a écrit dans "La vie de Rancé" à propos du
Déluge de Poussin :
« Ce tableau rappelle quelque chose de l’âge délaissé et de la
main du vieillard : admirable tremblement du temps ! souvent les hommes de génie ont annoncé leur fin par des
chefs‑d'œuvre : c’est leur âme qui s’envole. »
Extrait de "La vie de Rancé" par René de Châteaubriant
L'Hiver ou le Déluge ‑ Nicolas Poussin 1662
Huile
sur toile, 118 x 160 cm ‑ musée du Louvre
La destruction du Temple de
Jérusalem
Deux tableaux ont pour objet la destruction du Temple de Jérusalem et
le pillage de son trésor par le futur empereur Titus en
l'an 70 après J.‑C. On peut y voir Titus sur son cheval
blanc en plein désarroi devant l'incendie du Temple. Parmi les trésors emportés, on peut aussi apercevoir
la Ménorah (le fameux chandelier
d'or à six branches lourd de 7 kg) et la table des Pains de proposition en or. Remarquons également que l'Arche d'Alliance
n'a pas été représentée. En effet, d'après l'historien Flavius
Josèphe témoin oculaire de la scène, l'Arche ne faisait pas
partie du butin.
Le siège de Jérusalem en l'an 70 est l'événement décisif de la première
guerre judéo‑romaine, la chute de Massada en l'an 73 étant son point final. L'armée romaine menée par Titus, qui est secondé par
Tibère Alexandre, assiège et conquiert la ville sainte de Jérusalem. Cette dernière était tenue par ses défenseurs juifs depuis l'an 66.
Un massacre terrible a alors lieu et la ville est mise à sac. Titus termine ainsi victorieusement la guerre de Judée en prenant la
ville sainte de Jérusalem et en détruisant le Temple qui venait tout juste d'être achevé. Seul le mur d'enceinte occidental
subsistera. Titus rentre ensuite à Rome en emportant avec lui les trésors de Jérusalem. Un arc de triomphe sera érigé pour célébrer sa
victoire avec une fresque témoignant du butin sacré qui fut dérobé.
Cet événement a été conté en détail par le dirigeant juif passé au service des Romains
puis devenu historien, Flavius Josèphe. Ce butin récupéré par Titus
est à l'origine de l'une des hypothèses les plus vraisemblables à propos du trésor de Rennes‑Le‑Château.
La destruction du Temple de Jérusalem
(version II) ‑ Nicolas Poussin 1630
La fascination du tableau provient de l'attitude de
Titus et des fantassins au
premier plan observant avec effroi le haut du Temple. Leur peur vient‑elle de l'incendie qui ravage le toit ou d'une colère divine
qui pourrait les foudroyer ? Cette ambiguïté permet de sublimer la scène afin de la sacraliser.
Poussin traita souvent ses
thèmes favoris en double. C'est le cas ici avec une première version qu'il peignit quelques années
plus tôt en 1626.
Promis pour le cardinal Barberini passe dans la collection du cardinal de Richelieu, puis est perdu à la fin du
XVIIIe siècle.
Il sera redécouvert en 1995 et donné au musée d'Israël en 1999.
La destruction du Temple de Jérusalem (version I) ‑
Nicolas Poussin 1626
dimensions 145,8 × 194 cm
‑
Jérusalem, musée d'Israël
La peste d'Asdod
Nicolas Poussin
traite ici un sujet biblique célèbre extrait du premier livre de Samuel.
Les philistins prennent l'Arche d'Alliance aux
israélites et
l'emmènent à Asdod dans leur Temple. Ce fait provoque la colère divine et les
philistins sont frappés par
la peste ;
une partie du Temple est détruite. Il faut noter que de nombreux pouvoirs ont souvent été attribués
à l'Arche comme celui de démolir les remparts de Jéricho,
pétrifier des porteurs sur le chemin de Jérusalem, tuer plusieurs dizaines de personnes, ou provoquer d'atroces souffrances
jusqu’à entraîner la mort.
"La Peste d'Asdod" (ou les Philistins frappés par la peste) ‑
Nicolas Poussin 1631
Dimensions : 1,98 m x 1,48 m
L'Arche d'Alliance est visible à gauche posé sur un pilier
du Temple. Ce tableau eut une destinée
particulière puisqu'après avoir appartenu au duc de
Richelieu, il entra dans la collection de Louis XIV,
au même titre que
les Bergers d'Arcadie version II.
Le roi Midas et l'or
du Pactole
Ce sujet traité
deux fois préfigure deux autres tableaux qui viendront plus
tard et qui sont les fameux Bergers d'Arcadie si proches de l'énigme des deux Rennes. Les deux premières
toiles réalisées vers 1624 concernent la légende du roi
Midas. Ayant reçu par Dionysos le pouvoir de changer en or tout ce
qu'il touchait, et ne pouvant plus manger, il alla se laver à la
source du Pactole. Le fleuve emporta alors des paillettes d'or.
Midas à la source du Pactole ‑ Nicolas Poussin ‑ Version I réalisée vers 1626 ‑ 1628 (Œuvre non officiellement attribuée à Nicolas Poussin) ‑ Ajaccio, musée Fesch
Le tableau fut volé le
et mystérieusement retrouvé le 4 mai 2012
Inspiré de la mythologie grecque, la
légende du roi Midas se rapporte ainsi à une eau qui devint or,
et qui est à l'origine de l'expression populaire : "Toucher le Pactole"
Sur la seconde
toile, on retrouve Midas se lavant dans le fleuve aurifère.
Dionysos semble l'observer. Mais en fait il s'agit d'Alpheus "Dieu du fleuve".
Deux chérubins l'accompagnent et versent l'eau
d'une amphore alimentant le cours d'eau. C'est une allusion au fleuve souterrain
Alphée qui traversait l'Arcadie. Le
fleuve souterrain symbolise le flot de la connaissance
cachée. Poussin a évolué entre les deux toiles et on retrouve Alpheus dans une même position sur la première version des
Bergers d'Arcadie.
Midas se lavant dans le
Pactole
Nicolas Poussin
Seconde version
réalisée vers
1626‑1628
Dimensions : 73 cm x 98 cm
Peinture à l'huile sur toile
New York, Metropolitan Museum of
Art
Acquis en 1871 par le musée
La légende du roi Midas
Midas est le fils de Gordias et de
Cybèle (ou d'une prophétesse de Telmessos). Il succéda à son
père sur le trône de Phrygie. Le vieux Silène, tuteur de
Dionysos fut capturé, ivre, par des paysans de Lydie et
emmené, enchaîné de guirlandes de fleurs, à Midas. Ce
dernier reconnut le compagnon de Dionysos et lui réservera
un accueil chaleureux pendant dix jours. Il le ramena ensuite en
Lydie.
Dionysos récompensa alors Midas en lui promettant d'exaucer son
vœu le plus cher. Le roi obtint le pouvoir de changer en or
tout ce qu'il touchait, mais ce don deviendra un vrai
cauchemar. Midas ne pouvant plus manger il demanda à
Dionysos de le débarrasser de ce don et ce dernier l'invita à
se laver dans l'eau du Pactole. Depuis cette date, le sable
du fleuve resta chargé de nombreuses paillettes d'or.
Il faut noté qu'il existe dans le
Haut‑Razès, près d'Arques une rivière "Le Réalsès"(ou Rialsesse) qui selon la légende
contenait des paillettes d'or.
Les Bergers d'Arcadie
"Les Bergers d'Arcadie version
II" représente pour Nicolas Poussin une œuvre majeure. Nous
le devinons grâce à
la mystérieuse lettre de l'abbé Fouquet où il est
question d'un projet exceptionnel, un tableau que l'on voit également suspendu au‑dessus de son lit mortuaire.
Mais avant d'aboutir à cette toile
d'exception, il aborda le thème arcadien dans une première version
dite anglaise. Elle réside aujourd'hui à la
fondation Chatsworth en Angleterre.
Les Bergers d'Arcadie version I
par Nicolas Poussin
Réalisé entre 1629 et 1630
Présent dans les collections de Louis‑Henri de Loménie de Brienne à la fin du
XVIIe siècle
et dans celles du duc du Devonshire en 1761
Fondation Chatsworth Angleterre
On trouve
ici deux bergers et une bergère contemplant un tombeau sur lequel
est gravée la sentence "Et In Arcadia Ego". Le quatrième
personnage est clairement Alpheus"Dieu du fleuve".
Alors que dans Midas et l'or du Pactole version II des chérubins versent l'eau
d'une amphore, ici c'est Alpheus qui fait le geste, allusion très nette au fleuve souterrain
Alphée qui traversait l'Arcadie. Le
fleuve sous terre symbolise le flot de la connaissance
cachée, une allégorie qui cadre parfaitement avec l'énigme de Rennes.
Ce tableau fait ainsi la transition entre le roi Midas version
II et les Bergers d'Arcadie version II. Poussin a visiblement
mis 31 ans, de 1624 à 1655, pour arriver à une maturité
parfaite de son œuvre.
Les Bergers d'Arcadie ‑ Version II
‑ Nicolas Poussin (officiellement élaboré entre 1638 et 1640) Plus vraisemblablement
vers 1650
Nicolas Poussin, gardien d'un secret
(que même les rois ne pourront rien tirer de lui, extrait de
la lettre Fouquet), cèle dans la
version II, cette connaissance. La maîtrise du sujet
est parfaite, mais la datation exacte de
la toile reste inconnue. Les recherches actuelles la
situent vers
1655 plutôt que
1640, cette dernière étant la date officielle
fournie par le Louvre. La scène fut reprise par de nombreux
artistes (voir les différentes déclinaisons)
La manne dans le désert
Le vrai titre du
tableau est « Les israélites recueillant la manne dans le
désert ». Ce tableau réalisé par Poussin à Rome en
1639
fut commandé par Paul
Fréart de Chantelou.
Il fut commenté par Diderot dans le Salon de 1767.
La manne dans le désert ‑ Nicolas Poussin 1639
Poussin tire
son inspiration d'un sujet biblique : l'Exode. Les
israélites reçoivent la manne céleste de Dieu qui les sauve de
la famine. Le miracle de la manne est ici transformé en une
pluie d'hostie. De
façon allégorique, la manne évoque la richesse providentielle et
divine. Il faut remarquer en fond de tableau une étrange composition formant
une arche
naturelle. Celle‑ci est formée
par deux énormes rochers posés l'un contre l'autre, le tout dans
une configuration naturelle peu vraisemblable. Serait‑ce une
allusion à l'Arche... l'Arche d'Alliance ?
L'Ordination
L'Ordination
et l'Eucharistie sont deux œuvres fondamentales dans la
collection occulte de Poussin. Ces peintures présentent
deux curiosités similaires. Dans l'Ordination version II de
1647, Jésus est
clairement identifiable au centre donnant les clés à Pierre.
Parmi les personnages à droite un apôtre habillé de blanc,
symbole de pureté, lève le doigt au ciel. Or sa physionomie est
étonnante, car il ressemble à s'y méprendre à Jésus. S'agit‑il de
son frère jumeau ou d'une allégorie présentant le Jésus
spirituel et le Jésus terrestre ? A sa droite, un
personnage lève les yeux au ciel et son visage est étrangement
féminin... S'agit‑il de Marie‑Madeleine ?...
Série des 7 Sacrements ‑ L'Ordination version II ‑ Nicolas
Poussin 1647
Jésus à gauche, son sosie à droite et Marie‑Madeleine
à ses côtés
Détail de l'Ordination par Nicolas Poussin
L'Ordination fait partie du cycle des "Sept Sacrements"
pour Paul Fréart de Chantelou. Pointel et Chantelou étaient ses
protecteurs français les plus importants, mais beaucoup moins
que Cassiano dal Pozzo à Rome pour lequel il peignit les
premières séries des Sacrements juste avant son retour à
Paris entre 1641 et 1642.
Poussin réalisa deux versions de l'Ordination.
Ci‑dessous la première version moins aboutie. Le sosie de
Jésus est le 4ème personnage à partir de la
droite. À sa gauche, on devine Marie‑Madeleine.
Série des 7 Sacrements ‑ L'Ordination version I ‑
Nicolas Poussin entre 1636 et 1640
Collection
du duc de Rutland, Belvoir Castle
L'Eucharistie
Dans la seconde série des 7 Sacrements peinte par Poussin
à Rome entre 1644 et
1648, le maître réalise "le
sacrement de l'Eucharistie". Le commanditaire est son
ami Chantelou et le tableau est aujourd'hui conservé à la
"National Gallery of Scotland" (Edimbourg, prêt du duc de
Sutherland).
Ayant choisi
d'illustrer des scènes de la vie du Christ, Poussin évoque l'Eucharistie
au travers de l'épisode de la Cène avant la Passion. Le Christ au centre
est entouré des Apôtres qui sont couchés autour de lui sur des
lits à l'antique.
Le Christ
consacre l'hostie qu'il va donner aux onze apôtres fidèles qui
l'entourent, et dont les regards convergent vers son visage
illuminé. Le douzième apôtre, Judas, qui va bientôt le trahir
sort par la gauche. Jésus annonce à ses disciples que l'un d'eux
le vendra.
On retrouve
encore une fois Marie‑Madeleine à droite de Jésus,
parmi les Apôtres. Quant au personnage Judas, sa ressemblance
avec Jésus est troublante.
Les sept
Sacrements ‑ L'Eucharistie par Poussin 1647
L'institution
de l'Eucharistie fut commandée en décembre 1640 et
conçue en 1641 pour le maître‑autel de la chapelle du roi Louis
XIII, au château de Saint‑Germain‑en‑Laye. L'œuvre fut mise en
place le 20 septembre 1641. Une Trinité de Vouet est placée
au‑dessus de celle‑ci. Le tableau est mis au Louvre en 1792.
Comme
toujours, Poussin réalise un peu plus tard une seconde version plus
profonde. Deux curiosités sont alors clairement exprimées. Le
personnage à gauche levant la main
est un sosie de Jésus. Ceci est évident surtout si on le compare
avec les autres personnages qui ont une physionomie très différente. Le
personnage agenouillé à gauche rappelle de façon évidente
Marie‑Madeleine. Nous voici dans le mythe du frère jumeau
de Jésus et que Poussin présente parmi les 12 Apôtres.
Jésus instituant
l'Eucharistie
Nicolas Poussin
vers 1650
Musée du Louvre
Poussin
n'est pas le seul à avoir inséré ces anomalies dans la peinture.
La cène de Léonard de Vinci est l'exemple le plus célèbre.
Remarquez aussi le curieux effet de la coupe (le Graal) qui est
posée sur la table en arrière‑plan et qui semble flotter au
milieu des Apôtres. Cet effet voulu par l'artiste
ajoute une magie à la scène.
Selon le livre de Raphaël Valéry "Eglises et chapelles du pays
de Rhuys" et l'Ordination de Poussin, le duc d'Orléans, père du
roi Louis‑Philippe avait dans sa collection sept œuvres de
Poussin avec des copies d'époques. Il vendit ses originaux qui
se trouvent aujourd'hui à la National Gallery d'Edimbourg. Les
copies retouchées par Poussin ont été acquises au XIXe
siècle par le marquis Hippolyte de Gouvello qui les donna à
l'Eglise.
Connexion
avec Boudet
Il
existe sur ce tableau une connexion avec Boudet et son livre culte "La
Vraie Langue Celtique". En effet, le prêtre cite en page 157
la presqu'île de Rhuis et de Sarzeau, dans le sud de la
Bretagne. Or l'Église de Saint Saturnin à Sarzeau protège deux
copies de Poussin, l'Ordination et l'Eucharistie de 1647.
L'église de Sarzeau fut construite en 1676 sur un ancien édifice
religieux qui date du XIIe siècle. Cette église
contient également une version approchée du
Christ au lièvre...
Il est vrai que Sarzeau est également cher à Maurice
Leblanc...
Tous les auteurs qui se sont occupés des
industries celtiques nous apprennent que les tamis
de crin sont d'invention gauloise ; mais ils ne
disent pas où était le lieu d'invention et de
fabrication. Sarzeau, dans la presqu'île de rhuis
nous instruit amplement à ce sujet, sarce (sarse),
tamis, tissu de crin, tosew (sô), attacher, coudre.
Extrait de La Vraie
Langue Celtique ‑ p157 par Henri Boudet
L'histoire universelle
ou "Les Hespérides"
Il s'agit d'un tableau
découvert au salon des antiquaires à Toulouse, le 3 novembre
1975 et possédant les dimensions 74,5 cm X 99 cm. Il se présentait alors
dans un cadre doré du début du
XIXe siècle sur lequel était
gravé sur une plaque en cuivre, le nom de
Nicolas Poussin.
Les Hespérides ‑ supposé de Nicolas Poussin
Le paysage est un
assemblage de plus de 80
symboles liés à Rome et peut‑être à l'énigme de Rennes.
Le plus intrigant est un détail se trouvant sur le tronc de l'arbre de droite. Les
branches ont en effet été peintes en forme de bois
de rennes, allusion sans doute à Rennes‑Le‑Château...
Les bois de rennes sur l'arbre
On connaît plus de 200 tableaux
signés de la main de Nicolas Poussin et nous ne sommes qu'au début de la
compréhension de l'œuvre du maître...