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La stèle Blanchefort - Rennes-le-Château Archive

La stèle de Blanchefort
Un véritable puits d'intelligence

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 

    Pour un lecteur peu attentif, la stèle ne présente aucune particularité notable, sinon que certains mots sont coupés ou mal orthographiés. Bien sûr, les artisans de l’époque avaient l’habitude de faire des erreurs, ou de commettre des coquilles dans la retranscription des épitaphes, mais ces anomalies étaient très occasionnelles.

 

   Dans le cas de la stèle de Blanchefort, les erreurs sont trop grossières, trop nombreuses, et surtout curieusement agencées, indiquant clairement qu’elles sont volontaires.

 

    D’autre part, les différentes études de décryptage font apparaître une cohérence certaine avec le reste de l’énigme de Rennes‑le‑Château. Si la stèle cache une anagramme à 128 lettres bien connue, la difficulté restante est que ses propriétés géométriques et typographiques restent incomprises...


La stèle de Blanchefort
(pierre tombale verticale)
Version de la S.E.S.A. 1906

 

L'authenticité de la stèle

   Comment admettre que les trois filles héritières de la Marquise de Blanchefort puissent laisser une telle épitaphe sur la tombe de leur mère ? D'autant plus que la famille était riche et qu'elle pouvait largement acheter les services des meilleurs artisans graveurs.  

   D'ailleurs, tel un fil rouge, les initiés comprendront qu'il y a anguille sous roche, puisque la date de décès de Marie de Nègres d'Able revêt une symbolique particulière. En effet, le 17 janvier est une date remarquable.

 

   Voici qu'une nouvelle fois le fameux 17 janvier apparaît, une date que l'on retrouve par exemple habilement retranscrite sur la tombe de Jean Vié dans l'église de Rennes‑les‑Bains.

   Les récentes recherches montreraient que la stèle a été publiée pour la première fois dans un tiré à part intégré à un bulletin de la S.E.S.A.

 

   L'objectif était probablement, au travers de cet additif inséré dans le bulletin, d'attirer l'attention de quelques intellectuels sur cette curieuse épitaphe. Les versions qui ont suivi ne seraient que des copies ou des faux.

 

 

   Ci‑contre la stèle telle qu'elle fut publiée dans le bulletin de la S.E.S.A. 1906

 

 

(Cliquez sur l'image
pour apprécier la
définition du dessin)

 

La stèle a‑t‑elle réellement existé ?

   La question n'est pas anodine, et plusieurs avis s'affrontent. Pour certains, la stèle n'aurait existé que sur le papier au travers de ce fameux tiré à part du bulletin de la S.E.S.A. 1906; pour d'autres, elle aurait une existence réelle. Mais là encore, la confusion règne, car affirmer que la stèle a réellement existé ne veut pas forcément dire qu'elle avait l'apparence exacte que nous lui connaissons aujourd'hui. Or, ceci est un point fondamental. Connaître son apparence réelle, c'est aussi comprendre comment son codage a été élaboré. Il existe en fait deux questions :

1. La stèle a‑t‑elle existé physiquement ?

   Plusieurs témoignages d'anciens chercheurs racontent qu'ils virent effectivement la stèle à Rennes‑le‑Château dans les années 1950. Elle était, selon eux, posée dans l'année 1966 à droite dans le cimetière et fendue par son milieu. Avant cette date, vers 1954, elle était à l’intérieur de l’église, le long du mur gauche, à côté de l’entrée qui mène au clocher. Certains se rappellent même l'avoir vue dans l'ossuaire.

   Seulement voilà, ces témoignages ne tiennent plus depuis que l'on connaît l'histoire de la fausse stèle. La pseudo stèle fendue en son milieu était tout simplement la dalle de l'ossuaire qui se vit transformée petit à petit en stèle. D'autant que, si ces témoins parlent de stèle, aucun ne décrit sa gravure et son épitaphe. Et pour cause, tout le monde était persuadé que cette pierre fut burinée par Bérenger Saunière. Cette fausse stèle était d'ailleurs bien fendue en deux et une photo le prouve.

 


La fausse stèle en 1986

Le temps va ensuite faire son œuvre.

 

La fausse stèle continuera son parcours en faisant un long séjour au musée de Rhedae.

 

L'imposture sera finalement démontrée.

Elle séjourne aujourd'hui dans le jardin, brisée en plusieurs morceaux.

 

   Il est donc clair qu'aucun chercheur ne vit la vraie stèle dans les années 1950‑1960. En fait, l'authentique stèle, en supposant qu'elle existe réellement, aurait disparu bien avant, dans les années 1905. Car il faut relire certains classiques et redécouvrir certaines images pour avoir un sérieux doute.

   Il existe en effet deux photos importantes que la plupart ont aujourd'hui oubliées. Elles nous montrent la stèle ornée d'une épitaphe que nous connaissons bien.

 


Extrait des archives
de Pierre Plantard (BNF)

Les crochets muraux
sont nettement visibles 


Photo présumée de la stèle
(Extrait du livre de JP Deloux
et J. Brétigny
"RLC Capitale secrète"  1982)

 

   La première photographie (à gauche) provient d'un dossier d'archive de Pierre Plantard déposé à la BNF. Ce dossier "Le Cercle" a d'ailleurs été repris en partie dans le bulletin hors série des éditions Pégase n°5 en décembre 2007. On y voit la stèle maintenue par des crochets muraux. Elle est brisée en deux et on devine l'épitaphe.  Le dossier accompagne l'image d'un commentaire  :
   La dalle portant l'épitaphe de Marie de Negri d'Ables, dame d'Hautpoul, était brisée en son milieu. Elle gisait, abandonnée, dans un coin du cimetière. On l'a soustraite, en la mettant à l'abri, aux dommages qu'elle aurait encore pu subir. Qu'on en soit sûr, elle existe toujours. Mais on ne la montre pas, car on préfère, et on a pour cela de nombreuses raisons, ne point la livrer sans protection à la curiosité des dévots de Rennes‑le‑Château.

   La pierre tombale Négri n'appartient pas à la commune de Rennes‑Le‑Château, ni à la nation, mais à la Maison directe des Hautpoul de Rennes qui a autorisé René Descadeillas à retirer cette dalle du cimetière en 1971.

Extrait "Le Cercle" de Pierre Plantard

 

   Là encore, le récit de René Descadeillas retirant la stèle du cimetière en 1971 n'est pas recevable. En effet, Pierre Plantard avait déjà en 1962 une photo de la stèle scellée sur un mur. Comment aurait‑il pu la photographier dans ces conditions en 1962 si le déménagement de la pierre n'eut lieu qu'en 1971 ?

   Et puis comment imaginer que tous les chercheurs de trésor des années 1965 ne l'aient pas remarqué ? Rappelons que le public ne découvrit l'épitaphe qu'en 1967 date de publication de "L' Or de Rennes" par Gérard de Sède.

   Il existe en fait une autre explication. La stèle aurait été enlevée du cimetière en 1906 par un excursionniste 1905, un certain Docteur Marty. Elle se trouverait depuis chez l'un de ses descendants, un médecin de Carcassonne. Pierre Plantard qui avait dû mener son enquête la retrouva pour la photographier probablement vers 1962. Elle sera ensuite intégrée dans ses archives du Cercle.

   Quant à l'image de droite de meilleure qualité, elle reste tout aussi intrigante. Elle provient du livre de J.P. Deloux et J. Brétigny "Rennes‑le‑Château capitale secrète de l'histoire de France" publié en 1982 aux Editions Pégase. La stèle est ici photographiée par terre et les crochets n'existent pas. La photo serait donc antérieure à celle de gauche, avant que la pierre ne soit suspendue sur un mur. Il pourrait s'agir d'un trucage, mais si l'on observe bien les contours de la fracture, elle est identique entre les deux images. Il fallait donc que l'imposteur ait une parfaite connaissance de la stèle scellée. Pourquoi pas ? Pourtant, d'après Jean Brunelin, la photo aurait pour origine Pierre Plantard. Est‑ce lui qui la photographia ainsi au sol ? Détenait‑il cette image d'une autre source ? Les questions ne manquent pas.   

   Quelle que soit la version, un faisceau de présomptions montre en tout cas qu'une stèle a bien existé et qu'une épitaphe ressemblant à ce que l'on connait aujourd'hui existerait bel et bien... 

 

2. La stèle possède‑t‑elle la même apparence que la version papier  ?

   Il est encore impossible de le dire, et il faudrait pour cela confirmer son existence et disposer d'une image extrêmement fiable. Il faudrait aussi comparer les proportions et les textes, sur le fond et sur la forme. La photo de la stèle présente en tout cas un texte très similaire et les mêmes anomalies. Il existe néanmoins un élément troublant qui ajoute un peu plus de confusion, comme si cela ne suffisait pas. Il s'agit d'un document de Philippe de Cherisey décrivant la stèle sous deux formes. Son illustration est assez explicite. Avait‑il connaissance de la vraie stèle ou s'agit‑il d'une simple étude ? 

 


L'étude de la stèle par Philippe de Cherisey

 

   Or il faut noter un point important : le croquis montre la stèle de gauche avec la légende "Version Saunière". Il faut se rappeler que selon la version populaire, Saunière aurait déplacé les deux dalles de la Marquise (la stèle et la dalle horizontale) près de l'ossuaire et les aurait burinées. Une première protestation de Dominique Olivier d'Hautpoul fut faite à la mairie de Rennes en février 1895 pour que la pierre soit remise sur la tombe de son aïeule et ceci a été vérifié. Mais toujours selon les dires populaires, Saunière aurait  fait graver une nouvelle dalle et dont un premier relevé fut effectué sur le terrain par les membres de la Société des Études Scientifiques de l'Aude. On connait la suite... Cette nouvelle dalle fut retirée, quelques mois après avoir été placée sur la tombe de la marquise de Blanchefort, lors de la deuxième protestation de Dominique Olivier d'Hautpoul à propos de l’épitaphe.

 

   Si tout ceci paraît plutôt étrange, les faits le seraient beaucoup moins si on suppose que la stèle gravée avec ses anomalies est une fausse stèle destinée à remplacer la vraie. Nous aurions alors la chronologie suivante :

 

 1789 ‑ La dalle Et In Arcadia Ego est ramenée par Guillaume Tiffou du tombeau des Pontils et sur ordre d'Antoine Bigou.

 

1789 ‑ 1895 ‑ La dalle et la stèle se trouvent sur la sépulture de la Marquise, dans le cimetière de Rennes‑le‑Château, près du clocher.

 

1890 ‑ Un codage est préparé et a pour cible l'épitaphe de la Marquise d'Hautpoul. Cette épitaphe "sans anomalies" ressemblerait à celle relevée par Philippe de Cherisey dans son étude.

 

Janvier 1895 ‑ Saunière, de son initiative ou sur ordre, déplace les pierres vers l'ossuaire que construisit Elie Bot, puis elles sont burinées ou détruites.

 

Février 1895 ‑ Dominique Olivier d'Hautpoul proteste une première fois à la mairie pour que la pierre retourne sur la tombe.

 

Courant 1895 ‑ De son initiative ou sur ordre, Saunière fait graver une autre stèle équivalente, mais celle‑ci est codée.  

 

 Fin 1895 ‑ Dominique Olivier d'Hautpoul proteste une seconde fois. On peut lire sur la stèle le mot CATIN, un terme choquant pour la marquise défunte.

 

1905 ‑ La Stèle codée est alors déplacée pour soi‑disant la protéger. Le plan n'aura peut‑être pas fonctionné comme prévu.

 

1906 ‑ Un tiré à part est introduit dans le bulletin de la S.E.S.A. le but étant de publier la fameuse épitaphe codée.

 

1954 ‑ 1966 ‑ Les chercheurs de trésors s'activent à Rennes. La dalle de l'ossuaire est soulevée puis brisée. Sa forme rappelle alors la stèle et tout le monde pense qu'il s'agit bien de la pierre verticale burinée par Saunière. Elle finira au musée puis dans le jardin.

 

1962 ‑ Pierre Plantard en avance de plusieurs années‑lumière mène son enquête et retrouve la stèle codée à Carcassonne accrochée à un mur. Il fera une photo qu'il archivera.

 

   Nous voici donc avec une vraie stèle non codée, mais qui n'existerait plus, une fausse stèle codée qui existerait toujours, et un vrai code format papier. Voilà encore de quoi alimenter les débats et la confusion générale pour un bon moment.

 

   Cette chronologie repose sur quelques hypothèses, mais il faut bien avouer qu'elle satisfait une grande partie des témoignages et des rumeurs qui ont émaillé l'affaire de la stèle de la Dame d'Hautpoul depuis la Révolution...

 

Comparons les versions

   Toujours en supposant que la photo représente bien la stèle, il est envisageable de tenter une comparaison avec la version papier de la S.E.S.A.

   Commençons par recoller les deux parties de la pierre. Le texte de l'épitaphe sert de guide.

   La partie haute et la partie basse sont isolées en respectant le plus possible le tracé de la pierre brisée.

   Les 2 morceaux sont ensuite rapprochés pour recomposer la stèle. Le texte sert de repère pour reconstruire l'alignement et conserver la distance interligne.

 L'espace nécessaire à la jointure est ensuite ajusté afin de retrouver son aspect connu.

 

   Redressons maintenant l'image et corrigeons les effets de perspectives.

   En jouant vectoriellement sur les torsions de l'image on peut retrouver un texte comme s'il était vu de face sans aucun effet de perspective ou de trapèze.

La stèle apparaît alors telle que l'on peut l'imaginer à partir du relevé de la S.E.S.A.

 

La stèle reconstituée
© RLC Archive

 

   Superposons maintenant le relevé de la S.E.S.A. sur la stèle reconstituée.

   La superposition est présentée ici en ajustant au mieux les textes entre eux.

Une première constatation est évidente. Les épitaphes correspondent parfaitement.

   Seconde constatation : la taille de la stèle réelle est nettement plus petite que celle dessinée. Il est d'ailleurs facile d'observer que le M à droite est très près du bord de la pierre, alors que ce n'est pas le cas de la version papier.

  La superposition parfaite des textes et de la croix est en tout cas remarquable. Remarquez aussi que l'angle du haut de la pierre correspond également...

La stèle reconstituée
face au relevé de la S.E.S.A.
© RLC Archive

 

Anomalies grossières

   Dans une première analyse, l'épitaphe regorge d'anomalies et de particularités remarquables, dont les principales sont les suivantes :

 

  Les mots CI GIT sont écrits CT GIT : un " T " remplaçant un " I "

 

  La dernière lettre de NOBLE est un "e" minuscule de forme arrondie et non un "E" majuscule.

 

  Des mots ont été coupés : à la ligne 2, M ‑ ARIE et à la ligne 7, SOIX ‑ ANTE. Il est clair qu’en ajustant la taille du texte on n’aurait pas eu besoin de rendre ce texte inesthétique.

 

  Le dernier "E" de NEGRE est plus petit que les autres lettres. Il est malgré tout en majuscule.

 

  La marquise de Blanchefort est nommée : Marie de Negre d’Arlesdame d’Haupoul au lieu de Marie de Negri d’Ables d’Hautpoul

 

  A la 4ème ligne, la dernière lettre est encore un "E" majuscule de petite taille

 

  A la 7ème ligne, le "p" de Sept a été tracé presque en dessous de la ligne, et il est bien plus petit que les autres lettres. Le degré d'erreur est grossièrement exagéré, de façon à communiquer l'importance de ceci de quelque manière. Il y a cinq "p" dans le texte. Dès lors, pourquoi donc choisir celui‑ci en particulier ?

 

   L'arrangement du texte à la ligne 7 est aussi rendu délibérément étrange. Le mot "sept" a été placé presque exactement au centre de la pierre, mesuré à partir de la première ligne jusqu'à la dernière, et à partir d'un côté jusqu'à l'autre côté de la pierre. Le "p" est certainement un point de repère. Si l'on trace une ligne depuis le "p" au travers des petites lettres, jusqu'à la lettre isolée "M", on peut en fait pratiquement les joindre toutes en traçant une ligne. Malheureusement pour les chercheurs, la position originale de la pierre tombale dans le cimetière de Rennes‑le‑Château n'est plus connue. Cette ligne aurait pu indiquer une direction ou une position.

 

  Le nombre romain MDCOLXXXI correspond en principe à l'année de décès de la marquise, 1781, mais un "O" a été mis à la place d'un "C" ce qui est particulièrement malin. Si on supprime le O on obtient :

 

MDCLXXXI = 1000 + 500 + 100 + 50 + 10 + 10 + 10 + 1 = 1681...   1  681

 

  Les mots "REQUIESCAT IN PACE" ont été coupés au mauvais endroit faisant apparaître le mot CATIN (curieux pour la stèle funéraire d'une noble Dame). En fait il faut savoir qu'en languedocien "CATIN" veut dire "Gouffre ou "Faille"

 

Premières observations

 

Si l'on extrait les petites lettres, les lettres mal écrites et celles qui sont isolées, on lit dans l'ordre où elles apparaissent :

T E M E R E P O

qui est l’anagramme de : M O R T E P E E

 

 

Or la clé de chiffrement utilisée pour décrypter le grand parchemin par la méthode Vigenère est précisément MORTEPEE.  

 

   Une observation très intéressante en ce qui concerne le "P" souscrit de sept est qu'il se trouve sur la ligne 7, qu'il est la septième lettre sur cette ligne, et qu'il se trouve dans le mot "Sept". Ceci nous donne 777, un nombre qui parait dans le Caballah et dans l’église de Saunière.

 

Quelques propriétés géométriques classiques

Étude 1

 

   Si "EPEE" se détache avec évidence de l'épitaphe, "MORT" est constitué de différentes anomalies dont certaines sont plus discrètes. Le "T" de CT mis pour un "I", le "M" isolé de la première ligne, le "R" du mot DARLES qui se substitue en réalité au "B" originel, le "O" mis pour un "C" dans l'année de décès inscrite en chiffres romains 1781. Ces quatre lettres forment donc le mot MORT.

 

   Si la façon dont est déterminé le mot MORT peut paraître judicieuse, elle comporte néanmoins des illogismes :

 

   Parmi les quatre lettres de MORT, trois prennent la place d'autres dans le texte. Dans ce cas, pourquoi se sert‑on du "M" isolé qui ne remplit pas ce qui équivaut à une condition émise par le concepteur. En effet, il suffisait, pour respecter sa logique, de suivre le même processus de substitution que pour les trois autres lettres. N'étant plus à une erreur de graphologie près, il pouvait orthographier le mot JANVIER en JAMVIER ou bien ANS en AMS ou encore BLANCHEFORT en BLAMCHEFORT...

 

    Les exemples sont nombreux. Bien sûr, la position du "M" dans le texte constitue une anomalie. Mais l'interprétation ou le rôle que l'on donne à celle‑ci se heurte aux illogismes démontrés ci‑dessus.

 

Étude 2

 

   Pour cette piste nous ne conserverons que certaines des anomalies de l'épitaphe : celles qui nous intéressent.

 

   Le T de CT, le M isolé de MARIE, le B changé en R dans le mot DARLES, le O substitué au C dans l'année, en chiffres romains, du décès de la marquise, et l'un des trois E du mot épée constituant la dernière des lettres dont nous avons besoin, soit : TMBOE ou dans un ordre différent : T O M B E.

 

   Il faut bien admettre qu'à ce stade de notre démonstration, le mot "TOMBE" n'est plus seulement une clé qui se dévoile, mais un message donné clairement et directement au lecteur.

 

  Pour assurer cette piste, il faut étayer la démonstration. Nous allons donc procéder d'une manière simple en essayant de joindre, entre elles, les lettres du mot TOMBE.

 

Joindre (T) et (O) de manière à couper le bord intérieur supérieur gauche de la stèle en un point que nous nommerons (1)

 

   Joindre (O) et (M)

 

  Joindre (1) et la croix du Christ que nous nommerons le point (2), en son centre pour couper la droite (OM) en un point (3)

 

   D'emblée nous remarquons que le triangle obtenu est parfaitement isocèle. Il comporte deux angles de 72° et un de 36°. Cette particularité constitue un terrain parfaitement favorable à la construction d'un pentacle régulier.

 

  Ensuite, joindre (2) et (T) pour couper la droite (TO) et prolonger jusqu'à l'extérieur de la stèle.

  Joindre (3) et le (R) de DARLES, jusqu'à couper la droite (2T) en un point (4).

  Joindre (1) et le (E) de DE (extrémité droite de la quatrième ligne) jusqu'au bord intérieur droit de la stèle constituant le point (5)

  Joindre (4) et (5)

Nous obtenons alors, comme nous l'avions présagé, un pentacle régulier

 

   En prenant pour centre un point situé dans le "O" du nom "Dhaupoul", traçons un cercle passant par les cinq pointes du pentacle. Le résultat atteint peut‑il entériner notre théorie ? Avant de répondre, continuons sur notre lancée en passant à l'arithmétique. Pour ce faire, nous sortons, non une règle à calcul, mais le Nombre d'Or (=1,618...).

 

En multipliant la section (12) par 1,618, nous obtenons la section (23).

En multipliant la section (23) par 1,618, nous obtenons la droite (13)

 

Le pentacle qui semblait parfaitement régulier devient une figure régie selon les lois du Nombre d'Or.

 

   Un dernier détail est également surprenant : Le rayon du cercle est égal à la longueur des côtés formant la pointe de la stèle. On peut aussi apprécier la part de hasard dans ces résultats pour le moins troublants. Outre les illogismes cités ci‑dessus, les deux mots clés livrés ("mort" et "tombe") ont en commun les mêmes lacunes. Entre autre, ils n'expliquent pas la présentation du texte comme la mauvaise césure des mots SOIX‑ANTE, REQUIES CATIN PACE, ou l'alignement irrégulier de la première ligne avec les suivantes.

 

Étude 3

 

   Examinons à la loupe le mot EPEE. Si l'auteur de l'épitaphe avait voulu nous faire comprendre le mot "epee", il n'avait que l'embarras du choix parmi les lettres du texte. En effet, celui‑ci ne manque ni de "e" (23), ni de "p" (3). Alors pourquoi choisir celles‑ci délibérément ?

 

    La réponse ne saute pas aux yeux. Elle est pourtant claire. Si ces 4 lettres sont assez faciles à repérer sur la stèle et que le seul mot cohérent qu'elles puissent former est "epee", il est plus difficile de remarquer que toutes les quatre s'inscrivent sur un cercle. Nous voilà revenus en cours de géométrie !

 

Théorème de géométrie : Quelque soit 3 points non alignés et distincts, il existe un cercle et un seul pouvant passer par ces points.

 

   En d'autres termes, il est toujours possible de passer un cercle par 3 points non alignés et disposés au hasard. Mais si un 4ème point passe par ce même cercle, ce n'est plus un hasard, excepté s'il a été placé volontairement !

 

De nouvelles observations :

 

  Le diamètre de ce cercle correspond précisément à la distance séparant la Croix et la lettre "T" de CATIN, soit la distance la plus grande existant entre deux "T".

  L'alignement du centre du cercle, du T de CT, et de la croix dessine un rayon du cercle

  Le rayon du cercle R est égal à la longueur des côtés formant la pointe de la stèle.

  Le cercle du pentacle et celui‑ci ont le même diamètre

 

Puisque le diamètre du cercle semble avoir un rapport avec les lettres "T" de l'épitaphe, tentons une approche en ce sens.

 

Il est bien sûr aisé de constater que 4 "T" sur 6 sont anormalement placés :

‑ le "T" de CT mis pour un "I",
‑ la mauvaise césure de "SOIXANTE" qui inclut un "T",
‑ celui de SEpT qui est mal placé,
‑ la mauvaise césure de l'expression latine REQUIES CATIN PACE qui met ainsi en "erreur" le dernier "T".

 

   D'aucuns s'évertuent à vouloir écrire le nom DHAUPOUL avec un "T". Marie de Nègre d'Ables épousa le marquis d'Haupoul‑Rennes. Le nom d'Hautpoul s'orthographiant avec un "T" distingue la branche des Hautpoul‑Félines.

 

   Pour la bonne compréhension de l'étude, la convention suivante est adoptée: quand on écrit "joindre CATIN et BLANCHEFORT" ou encore "tracer ANTESEpT", il s'agit des "T" de ces mots, et non les mots eux‑mêmes.

 

  Joindre CT et GÎT et tracer une droite.

 

  Joindre CATIN et BLANCHEFORT pour couper la droite CTGÎT en un point noté (a). 

 

  Tracer un cercle de centre BLANCHEFORT et de rayon BLANCHEFORT (a) . Le cercle coupe BLANCHEFORTCATIN en (b).

 

  Tracer CTSEpT qui coupe le cercle au point noté (c).

 

  Tracer ANTESEpT qui coupe le cercle en (d) et (e).

 

  Tracer ANTE et BLANCHEFORT qui coupe le cercle en (f).

 

 Relier (a) avec (d), puis (d) avec (e), et (e) avec (a).

 Relier (c) avec (f), puis (f) avec (b), et (b) avec (c).

 

 

 

 

Une superbe étoile à 6 branches
régulière apparaît

 

Peut‑on alléguer la coïncidence ou le hasard pour expliquer ce résultat ?

 

   Les six "T" utilisés peuvent‑ils avoir été placés aléatoirement par un graveur maladroit, ou au contraire à des endroits bien déterminés ?

 

    En fait, nous verrons plus loin que la présence d'un anagramme de 128 lettres exclue tout fait dû au hasard...

 

 

   Un autre élément de réponse interpelle : l'hexagramme découvert est l'emblème de la marquise de Blanchefort, celle à qui est destinée l'épitaphe.


Blason de la tête de lit
appartenant à Marie‑Gabrielle d’Hautpoul de Blanchefort
dans le château des Hautpoul
à Rennes‑le‑Château

 

   En outre, ce résultat explique deux anomalies dont l'une est inhérente à l'autre. Un "I" correctement écrit pour le "T" erroné de CT ne pouvait générer ce résultat. De plus, cette substitution n'était valable que si le "T" était disposé tel que nous le connaissons. Ce qui explique le décalage volontaire de la première ligne vers la droite par rapport à l'alignement général du texte. L'argument est identique pour les anomalies qui concernent le "T" de "REQUIES CATIN" et celui de SEpT.

 

L'anagramme inespérée

   C'est dans l'analyse du grand parchemin supposé découvert par Saunière, que l'on découvrit, après une laborieuse démonstration cryptographique, la fameuse phrase qui fit couler tant d'encre :

 

BERGÈRE PAS DE TENTATION
QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLEF PAX DCLXXXI
PAR LA CROIX ET CE CHEVAL DE DIEU
J'ACHÈVE CE DAEMON DE GARDIEN
A MIDI POMMES BLEUES

 

   Cette phrase comporte 128 lettres (2 x 64) et elle est issue, comme nous le verrons dans un autre thème, de deux échiquiers, soit 2 x 64 cases.  On peut donc les organiser dans un tableau de 16 x 8 cases :

 

 

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

1

B

E

R

G

E

R

E

P

A

S

D

E

T

E

N

T

2

A

T

I

O

N

Q

U

E

P

O

U

S

S

I

N

T

3

E

N

I

E

R

S

G

A

R

D

E

N

T

L

A

C

4

L

E

F

P

A

X

D

C

L

X

X

X

I

P

A

R

5

L

A

C

R

O

I

X

E

T

C

E

C

H

E

V

A

6

L

D

E

D

I

E

U

J

A

C

H

E

V

E

C

E

7

D

A

E

M

O

N

D

E

G

A

R

D

I

E

N

A

8

M

I

D

I

P

O

M

M

E

S

B

L

E

U

E

S

 

Si l'on prend maintenant la phrase sur la stèle :

 

CT GIT NOBLE MARIE DE NEGRE DARLES DAME DHAUPOUL DE BLANCHEFORT AGEE DE SOIXANTE SEPT ANS DECEDEE LE XVII JANVIER MDCOLXXXI REQUIES CATIN PACE

 

Et que l'on reconstruit cette phrase, à partir des lettres du tableau précédent et en les plaçant dans un tableau identique, on obtient :

 

 

1

2

3

4

5

6

7

8

9

10

11

12

13

14

15

16

1

C

T

G

I

T

N

O

B

L

E

M

A

R

I

E

D

2

E

N

E

G

R

E

D

A

R

L

E

S

D

A

M

E

3

D

H

A

U

P

O

U

L

D

E

B

L

A

N

C

H

4

E

F

O

R

T

A

G

E

E

D

E

S

O

I

X

A

5

N

T

E

S

E

P

T

A

N

S

D

E

C

E

D

E

6

E

L

E

X

V

I

I

J

A

N

V

I

E

R

M

D

7

C

O

L

X

X

X

I

R

E

Q

U

I

E

S

C

A

8

T

I

N

P

A

C

E

                 

   A ce stade, l'exercice est déjà étonnant (119 lettres sont placées !)  et je ne peux que vous conseiller de le réaliser par vous même. Pourtant, un problème demeure : 9 lettres restent non placées !  la stèle ne comportant que 119 lettres et non 128...

 

U

P

A

P

C

M

S

E

R

 

Les lettres restantes après avoir construit la phrase de la stèle

 

   En fait, il faut savoir que le relevé de la stèle présenté dans de nombreux ouvrages est incomplet, sans doute parce que le détail est passé longtemps inaperçu. Dans le relevé original reproduit dans un Bulletin de la Société d'Etudes Scientifiques de l'Aude" (S.E.S.A.), t. XVII, et écrit par M. Elie Tisseyre (paru en 1906 sous le titre "Excursion du 25 juin 1905 à Rennes‑le‑Château"), une inscription supplémentaire était visible sur le dessus de la stèle:

 

P S  ‑  P R A E C U M

 

Si on réordonne les lettres restantes, l'anagramme est alors complète :

 

P

S

P

R

A

E

C

U

M

 

Que conclure ?

 

Cette démonstration autorise plusieurs remarques :

 

   La coïncidence étant complètement exclue, il est remarquable de voir que lorsqu'une pièce du puzzle est décodée, la rigueur de la démonstration est implacable. Ceci renforce l'idée que les décryptages à appliquer sur les parchemins ou sur la dalle de Blanchefort doivent respecter une exactitude mathématique. Toutes les démonstrations basées sur des propriétés empiriques ou interprétatives doivent être rejetées.

 

  Le lien entre la stèle de Blanchefort et le grand parchemin est démontré. Ceci renforce l'idée que l'auteur eut à la fois la maîtrise de la stèle et du grand parchemin. En effet, fabriquer un faux parchemin contenant une phrase particulière cryptée est envisageable. Mais si en plus cette phrase est l'anagramme d'une épitaphe de 128 caractères, l'exercice est encore plus complexe. Seul quelqu'un ayant à la fois la tâche de concevoir le texte de la stèle et celui du parchemin aurait pu s'en sortir.

 

  Pourquoi avoir créé ce lien ? L'une des raisons est peut‑être que l'auteur voulut cacher sa phrase "BERGERE PAS DE TENTATION..." dans deux énigmes différentes pour la sécuriser, de peur que l'une d'entre elles ne disparaisse malencontreusement. Ceci montre que cette phrase revêt une importance toute particulière.

 

  L'idée que la stèle de Blanchefort ait été élaborée par un graveur analphabète, comme le prétendent certains détracteurs peut définitivement être évacuée. Un anagramme parfait de 128 lettres ne peut être due au hasard.  Ceci oblige également à accepter l'authenticité de la stèle et du parchemin en tant qu'indice majeur dans l'affaire de Rennes‑le‑Château...

 

 

   La stèle de la Marquise de Blanchefort détient‑elle encore
d'autres secrets étonnants ? Cela ne fait aucun doute...