L'affaire de Rennes est née à partir de plusieurs indices fondateurs publiés par Gérard de Sède en 1967 dans son
livre best‑seller "L'Or de Rennes". Nous savons aujourd'hui que ces éléments lui ont été confiés par Pierre Plantard, ce dernier les
ayant acquits de Noël Corbu
légataire universel du Domaine à la mort de
Marie Dénarnaud. Néanmoins pour bien comprendre l'histoire et l'apparition
de deux parchemins soit‑disant découverts par Bérenger Saunière, il
est nécessaire de retracer quelques récits fondateurs et
notamment celui d'Antoine Bigou, ancien curé de
Rennes‑le‑Château.
Reprenons donc le fil de l'énigme en 1774...
|
Le petit parchemin
|
Le grand parchemin
|
La naissance des parchemins |
Le récit fondateur...
C'est en
1774 qu'Antoine Bigou fut nommé
curé de Rennes‑le‑Château et
prit la succession de son oncle,
Jean Bigou.
Il était
également le chapelain très privé de la famille noble de Blanchefort,
des gros
propriétaires terriens avant la Révolution.
En 1780,
Marie de Négri d'Ables,
Marquise de Blanchefort
et épouse de François d'Hautpoul en
1732, se vit confier des documents importants et un très
grand secret de famille. Ces documents
avaient été remis à l'origine à un notaire
par François‑Pierre d’Hautpoul, ancien seigneur de Rennes et
du Bézu.
Car c'est en 1644 que son ancêtre
François‑Pierre d'Hautpoul
prépara son testament,
et par des chemins tortueux, il semblerait
qu'à sa mort ces documents soient passés de notaire en
notaire puis à la Marquise de Blanchefort. Son époux
aurait sérieusement tenté de se les approprier, mais curieusement
le notaire préféra les remettre en main propre à la Marquise.
Marie de Négri d'Ables était‑elle plus concernée
que son époux ? Ou bien le couple était‑il en
désaccord ? Le fait est que lorsque
la Marquise obtint gain de cause, elle se garda bien de le
dire à son mari. N'ayant pas de fils héritier
(uniquement trois filles), elle prépara son testament en remettant à
Antoine Bigou les fameux papiers et sans doute quelques
recommandations. Et comme s'il fallait prendre des
précautions supplémentaires, la Marquise aurait également demandé de transmettre ce grand secret à une personne digne de le recevoir. Ce secret serait
donc à l'origine de l'histoire de Rennes‑le‑Château... |
Marie de Négri d'Ables
disparut le 17 janvier 1781 et
dès lors ce
fut
Antoine Bigou qui aurait réalisé sa
mission avec une précision surprenante.
La Révolution française de 1789
approche à grands pas. C'est une époque
trouble et sanglante qui voit d'innombrables intrigues
politiques et des bouleversements en tous genres. Dans ce contexte, Antoine Bigou a toutes les raisons de
craindre pour sa vie. En charge des papiers sulfureux de
François‑Pierre d’Hautpoul et du secret, il imagine
alors un vaste plan méticuleusement préparé afin de les
transmettre à la postérité.
Il met deux ans à composer
l'épitaphe de la stèle où pratiquement
chaque ligne de l'inscription contient une erreur. Il plaçe
également
la dalle
empruntée
au
tombeau des Pontils sur
la sépulture.
À l'intérieur de l'église, l'abbé Bigou fait
retourner une pierre sculptée extrêmement ancienne datant
de l'époque carolingienne que l'on appellera plus tard la
Dalle des Chevaliers. À l'heure de
la Révolution française et en raison de la connotation
religieuse de son héritage, il considéra certainement plus sage d'agir de la sorte. Il élabore également les fameux parchemins
qu'il cache dans l'église de Rennes‑le‑Château avec d'autres
documents. |
A l'avènement de la nouvelle République,
Bigou est déclaré prêtre rebelle et doit fuir en Espagne
où il meurt 18 mois plus tard à Sabadelle le 21 mars
1794. De nombreux autres ecclésiastiques émigrèrent de
la même façon, une décision cohérente lorsque l'on pense aux jours sanglants de cette période.
Mais
auparavant, il réussit à transmettre le secret à un autre
prêtre exilé : l'Abbé Cauneille.
Celui‑ci le communique à son tour à deux autres prêtres :
l'abbé Jean Vié, prêtre de la paroisse de
Rennes‑les‑Bains entre 1840 et 1870
et prédécesseur de l'abbé Boudet, et
l'abbé Émile François Cayron, prêtre de la
paroisse de Saint Laurent de la Cabrerisse. Ils apprennent
alors qu'un trésor inestimable est caché dans le Haut‑Razès,
entre Rennes‑le‑Château et Rennes‑les‑Bains, que la clef du
secret se trouve dans l'épitaphe de l'abbé Bigou pour Marie
de Négri d'Ables et qu'il existe également des documents de
grande importance historique.
Il faut se rappeler également qu'Émile
François Cayron était le professeur du jeune Henri Boudet
qui deviendra l'abbé Boudet, curé de Rennes‑les‑Bains.
Ce lien est important, car il est le trait d'union entre
Antoine Bigou et Henri boudet, un lien qui peut expliquer
l'initiation de Boudet aux secrets du Razès.
Vous l'avez compris... Ce récit né de Gérard de Sède est
fondateur et il a le mérite de dresser un paysage avec des
personnages clés. Des incohérences demeurent portant,
notamment à propos d'Antoine
Bigou.
Une preuve existe en effet à propos du
lieu de son décés : l’abbé
ne serait pas mort en Espagne, mais en France, pays qu'il
n'aurait jamais quitté !
En fait, il est décédé le 20 mars 1794 à Collioure
en Roussillon, dans l’actuel
département des Pyrénées‑Orientales.
|
Découverte des parchemins |
Les circonstances détaillées de la supposée
découverte des parchemins
par Saunière
restent brumeuses. Deux endroits sont cités par Gérard de Sède comme ayant servi de cache. Le premier se situe dans la capsa, cavité supérieure de l'une des deux colonnes de pierre de l'autel. Le second est dans le balustre en chêne massif qui servait à
soutenir la chaire. Si le premier est trop petit pour contenir des parchemins, le second contenait effectivement une petite fiole
et un document que seul Saunière a pu lire.
La colonne d'autel fut employée par
Saunière en
1891, année où le diocèse fêta Notre Dame de
Lourdes, comme piédestal à la statue
commémorative érigée dans le jardin de l'église. Pour des
raisons inconnues, elle fut posée à l'envers et on y grava "Mission 1891".
|
L'une des deux colonnes
de l'ancien autel
|
La statue commémorative sur l'une des
colonnes (inversée) de l'ancien autel
|
Le balustre où fut
cachée la fiole
|
C'est dans cette colonne qu'auraient été découverts selon Gérard de Sède
4 parchemins dans des tubes de bois scellés à la cire et
protégés par des fougères.
Quant au balustre, il comporte une
cavité secrète cachée par un panneau coulissant. Le balustre
contenait une fiole en verre avec à l'intérieur un
petit parchemin. Toujours selon Saunière, c'est cette fiole qui lui permit de trouver l'emplacement de
la
Dalle des chevaliers.
|
Suite à la découverte des 4 parchemins, le
maire de Rennes‑le‑Château en aurait réclamé la garde tout en
proposant de les conserver dans les archives, mais Saunière
insista sur la nécessité de les faire traduire par
d'éminents latinistes. Il se chargea donc de faire
un calque et de le remettre au maire. Saunière les montra ensuite à son évêque
Mgr Billard, évêque de Carcassonne, prélat
érudit en relation avec les savants prêtres de
Saint‑Sulpice dont l'abbé Bieil, leur
directeur spirituel.
Le diocèse paya à Saunière
le voyage à Paris et le curé de campagne remit les parchemins à
l'abbé Bieil. Ce dernier les présenta à son neveu,
l'éditeur Ané et à son petit‑neveu Émile Hoffet,
oblat de 20 ans, féru d'occultisme et de sociétés secrètes.
De retour à Rennes‑le‑Château, Saunière annonça au maire
qu'il avait vendu les documents...
Et les années passèrent ...
Il existe
aujourd'hui aucune preuve ni aucune trace d'un quelconque
passage de Bérenger Saunière à Paris. Il semble que Gérard
de Sède cru bon de romancer quelques épisodes afin de créer
un lien crédible entre les différents indices qu'il avait en
possession.
|
Que contiennent les
parchemins ? |
Ne pouvant consulter les parchemins, ceux‑ci
demeurant introuvables, toutes les hypothèses circulent
aujourd'hui et des questions restent : les documents ont‑ils vraiment existés ?
Serait‑ce des faux ? Des copies plus ou moins fidèles ?
Malgré tout, il est généralement admis au travers de
plusieurs recoupements d'information qu'ils étaient
constitués de :
-
L'acte généalogique, sous forme
de litanies, des descendants du Saint Roi Dagobert II,
de l'an 681 à mars 1244, date du mariage de Jean VII
avec Elisende de Gisors. Ce document porterait la date
du 14 mars 1244 et le sceau de Blanche de Castille,
Reine de France.
-
Le testament de
François‑Pierre d'Hautpoul, Seigneur de Rennes et Bézu, acte
comportant la généalogie des descendants
mérovingiens
de 1200 à 1644, ainsi que 6 lignes touchant
St‑Vincent de Paul.
Ce parchemin porterait la date du
6 novembre 1644, et serait enregistré le 23 novembre
1644 par Captier, Notaire à Espéraza.
-
Le
testament
de Henri
de Hautpoul daté
du 24 avril 1695 et contenant des
invocations aux cinq saints repris par Saunière dans
le statuaire de son église
Marie‑Madeleine.
-
Un
recto / verso du chanoine JP de Nègre de Fondargent daté
de 1753
C'est ce 4ème parchemin recto / verso supposé
être de la main d'Antoine Bigou qui contiendrait des textes du
Nouveau Testament. Sur le recto se trouverait le texte du
grand parchemin tel qu'on le connait aujourd'hui, tandis qu'au verso
celui du petit
parchemin. Tout ceci est bien sûr à conserver au conditionnel puisque ce 4ème parchemin aurait disparu...
|
Que sont devenus les
parchemins ? |
Nouveau mystère !
Si l'on convient que Bérenger Saunière comprit
très vite l'importance de ces documents, une hypothèse est qu'il les
donna à une personne de confiance, à moins qu'il ne confiât
que des copies ou des calques...
On suppose donc qu'un calque des parchemins
aurait été fait par Saunière pour le maire de
Rennes‑le‑Château. Malheureusement, dans les années 1910 la
mairie fut détruite par un incendie avec toutes ses
archives... Un autre calque aurait été laissé à Paris lors
des traductions. Puis il aurait été remis à
Gérard de Sède en février 1964 par Philippe de
Chérisey.... Les rumeurs ne manquent pas...
Selon certains auteurs, une certaine
madame James de Montazels, descendante de
Saunière, aurait eu en héritage 3 parchemins qu'elle aurait
vendus pour 250 000 francs à la "Ligue de librairie
ancienne". C'est cette ligue qui racheta également la
bibliothèque
de Saunière...
D'autres soutiennent que ces documents
étaient composés de l'acte généalogique du testament de
François‑Pierre d'Hautpoul et du testament de
Henri d'Hautpoul. Mais
alors, qu'est devenu le parchemin
de Fondargent, alias Bigou ?
|
L'acte généalogique des descendants du
Saint Roi Dagobert Il et qui porte le sceau de
Blanche de Castille (mère de Louis IX dit Saint Louis) aurait été conservé par l'abbé Hoffet. A la mort de
ce dernier, sa bibliothèque fut rachetée par la
"International League of Antiquarian Booksellers" (Ligue de
la librairie ancienne), la même ligue qui racheta la bibliothèque de
Saunière. A ce stade, on peut s'interroger
sur la volonté farouche de cette ligue à acheter systématiquement les
documents liés à l'affaire de Rennes‑le‑Château.
Le
2 juillet 1966
cette ligue envoya une lettre à
Monsieur Marius Fatin, alors propriétaire du château de Rennes et
archéologue, au sujet de son château ainsi qu'une
reproduction du parchemin. Cette lettre expliquait ceci :
|
THE
INTERNATIONAL LEAGUE OF
ANTIQUARIAN BOOKSELLERS
LIGUE INTERNATIONALE DE LA
LIBRAIRIE ANCIENNE
Paris le 2 Juillet 1966.
à Monsieur Karius FATIN
Archéologue
Château de Rennes
RENNES‑LE‑CHATEAU
par COUIZA
(Aude)
Cher Monsieur,
Après notre visite de la semaine dernière à votre château de
RENNES, et avant de quitter la France, nous avons le grand
plaisir de pouvoir vous informer que votre château est en
effet historiquement le plus important de France, car cette
demeure fut le refuge en 681 du Prince Sigebert IV, fils du
roi Dagobert II, devenu Saint Dagobert, ainsi que de leurs
descendants, les Comtes de Rhédae et duc du Razès.
Faits attestés par deux parchemins portant le sceau de la
Reine BLANCHE de CASTILLE (qui n'est elle‑même jamais allée
dans le Razès) avec le testament de FRANCOIS PIERRE
D'HAUTPOUL enregistré le 23 Novembre 1644 par CAPTIER,
Notaire à ESPERAZA (Aude), pièces achetées en 1948 par notre
Ligue avec une partie de la Bibliothèque de Mr. L'Abbé E.N.
HOFFET, 7, Rue Blanche, à Paris, qui détenait ces pièces de
Mr.l'Abbé SAUNIERE, ancien curé de RENNES‑LE‑CHATEAU.
La pierre tombale de SIGEBERT IV, figure dans le livre de
STUBLEIN, édition de Limoux ; en 1884, elle se trouvait dans
l'Eglise Ste Madeleine de RENNES‑LE‑CHATEAU ; elle est de
nos jours au musée lapidaire de CARCASSONNE.
Votre Château est donc doublement historique !
Donc nous vous prions de croire, cher Monsieur, à nos
sentiments très dévoués.
Pour voir le document original
|
Il est important de remarquer que la pierre
tombale de SIGEBERT IV
citée dans la lettre serait en fait la
dalle des chevaliers
retrouvée par Saunière et qui se trouve aujourd'hui dans le musée de Rhedae à Rennes‑le‑Château. |
Le château de Rennes aurait donc abrité
9
princes mérovingiens :
Sigebert IV
dit le "Plantard" (le rejeton ardent)
(715‑771)
Sigebert V
(695‑768)
Bera III dit "Trounko"
(715‑771)
Guillemon dit "Braou"
(???‑773)
Bera IV dit le "Bolo"
(755‑836) Fondateur de l'abbaye d'Alet.
Bera V
(794‑860)
Hilderic I
(???‑867)
Sigebert VI
dit "Ursus" (???‑884) |
L'apparition des parchemins |
Dans les années
1960‑1967, le
Prieuré de Sion, société
secrète ayant comme personnage central Pierre Plantard, ébruita deux
parchemins dits de Bigou.
Ce sont ces versions qui sont présentées aujourd'hui,
mais on ne connaît personne se vantant d'avoir eu en main
les originaux. Une rumeur prétend qu'ils auraient pris place dans les archives des
Chevaliers de Malte. Une autre rumeur prétend qu'ils auraient terminé dans un coffre des
Îles Britanniques. |
Le petit parchemin
ci‑dessus et le grand parchemin ci‑dessous tels qu'ils furent publiés
par Gérard de Sède en 1967
dans son livre best‑seller "L'Or de Rennes"
|
La part du faux
Au
préalable, il faut savoir
qu'avant la publication du livre "L'Or de Rennes" par
Gérard de Sède en
1967, on ne savait pas grand chose sur les
parchemins et leur existence.
De ce fait, de nombreux commentateurs
émirent l'hypothèse que ces documents apparus dans les années
1960 n'étaient rien d'autre que le produit d'une
mystification. Aujourd'hui encore, de nombreux détracteurs sont convaincus que ces documents sont des
faux destinés à égarer les esprits naïfs. Il faut également admettre qu'il
n'existe actuellement aucune preuve de leur existence ni de
leur authenticité. Par contre, on ne peut nier que les
parchemins mettent en lumière un ensemble de faisceaux et d'indices convergents
et cohérents du point de vu historique...
Parmi les
nombreux personnages gravitant autour de ce mystère
apparaissent deux noms récurrents :
Philippe de Cherisey et Pierre Plantard.
Ensemble, ils préparèrent un manuscrit sur les mystères de
Rennes‑le‑Château, mais la publication n'ayant pu se faire,
ils firent appel à un auteur célèbre Gérard de Sède
pour réécrire et publier leur ouvrage. Ceci fut fait
en
1967 sous le titre "L'Or de Rennes" (ou
"Le trésor maudit" selon l'éditeur). Le livre devint un succès
immédiat.
Malheureusement, un désaccord portant sur les droits d'auteur
sépara les deux complices Plantard et de Cherisey. Dans le
même temps, ce dernier proclama au public qu'il était
l'auteur des parchemins et que ces
documents étaient faux. Il écrivit même un
document de 44 pages intitulé "Pierre et Papier"
qui décrit en détail le processus de création des
parchemins, et donne la formation des codes et la clé de
déchiffrage. Seulement voilà...
En fait, il est fort probable que
Cherisey et Plantard regrettèrent leur désaccord sur les
droits d'auteur et ainsi d'être passé à côté d'un énorme
succès de librairie. Pour essayer de récupérer cette erreur
Cherisey trouva probablement ainsi une solution pour
discréditer Gérard de Sède en dénonçant une soi‑disant
supercherie. Ce dérappage discrédita durablement l'énigme.
Au cours des années suivantes, le document
"Pierre et papier" fut analysé par des experts érudits. On
démontra alors que les auteurs n'avaient en fait qu'une très
faible idée du codage qui était à la base des parchemins. La
conclusion définitive est donc que Cherisey et Plantard ne
peuvent être les auteurs des parchemins.
Il est vrai que selon Pierre Plantard, la
version des parchemins imprimés dans le livre de Gérard de
Sède et Henry Lincoln serait une copie élaborée par le
Marquis de Cherisey. Les textes latins se trouvant
sur le recto et sur le verso du parchemin auraient en effet
été copiés par le Marquis de Cherisey
sur deux folios séparés formant ainsi deux nouveaux parchemins à
partir d'un seul. Ceci ajoute bien sûr à la confusion, mais
ne remet nullement en cause la validité de l'original.
|
Le petit parchemin
|
Le grand parchemin
|
La part du vrai
Bien sûr, il est toujours
facile de
croire à une mystification ou à un canular. Ces parchemins
peuvent être le fruit d'un faussaire particulièrement
habile.
Pas si simple! Ceux qui prétendent être convaincus d'une
tromperie devraient avant toute chose analyser en détail
ces documents !
Car il faut savoir
que les deux parchemins supposés être de Bigou
contiennent des codes hautement complexes et sophistiqués,
possédant une multitude de messages cachés, de signes et
d'allusions dont beaucoup ont jusqu'à présent résistés à
toute tentative de déchiffrage. Quiconque possède quelques
notions de cryptologie savent que cette discipline complexe
exige des connaissances très approfondies dans les
techniques de codages et les outils mathématiques et
géométriques à mettre en œuvre.
D'autre part, le décryptage des parchemins nécessite la
maîtrise des langues anciennes, le contexte historique, et
de sérieuses connaissances en théologie. Même l'aide
d'ordinateur récent n'a pas permis d'arriver à bout des
textes, tellement les documents sont un judicieux mélange
entre messages codés, géométries, allégories, etc... Il est
d'ailleurs fort probable que l'on soit obligé de combiner
ces parchemins avec d'autres éléments comme la
pierre Coume Sourde ou
la stèle de Blanchefort
pour progresser dans le décodage.
Aujourd'hui, seule une petite partie de leur
contenu a été déchiffrée et ceci accorde du crédit au
fait que la personne qui les a créé était d'une intelligence
rare et a fourni des efforts surhumains pour dissimuler une
multitude de messages.
Dans quel but un amateur éclairé
investirait autant de temps à monter un canular ? Quel
profit pouvait‑il espérer ? Il est donc difficile de croire
qu'un quelconque faussaire aurait passé autant de temps
à fabriquer une telle quantité de messages obscurs
uniquement pour sa satisfaction personnelle.
Une première curiosité
Si l'on admet que les documents sont
authentiques et que l'on observe attentivement les deux
dernières lignes du grand parchemin, on peut remarquer leur
similitude avec l'inscription qu'avait
disposée Saunière au pied du
bas relief de l'autel
dans son église.
|
Le grand parchemin et
les deux dernières
lignes reprises
par Saunière dans le bas relief
|
Le bas relief sous l'autel dans
l'église
Marie‑Madeleine présenté par Noël Corbu
à l'époque où il y avait
encore l'inscription originale
|
Si l'histoire des parchemins a été savamment romancée par Gérard de Sède, il n'en demeure pas moins
que leur analyse révèle un codage complexe et pertinent. Cette complexité associée à une géométrie redoutable démontre facilement
qu'ils ne peuvent être le fruit d'un canular comme certains auteurs le prétendent.
Ces parchemins ne peuvent encore moins
être sortis de l'imagination de Philippe de
Cherisey, un fait largement admis aujourd'hui et prouvé. Il suffit
d'ailleurs de s'investir dans l'étude de ces documents fondateurs et d'y
consacrer un peu de temps pour l'admettre...
Enfin, n'oublions jamais que c'est grâce au grand parchemin et à
la stèle de Blanchefort que la phrase "BERGERE PAS DE TENTATION
QUE POUSSIN TENIERS GARDENT LA CLE..." a pu voir le jour, des
indices historiques embryonnaires à l'époque de Plantard... |
|
|