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L'église Saint Sulpice, curiosités - Rennes-le-Château Archive

L'église Saint‑Sulpice de Paris       2/3
Ses curiosités

Rennes‑Le‑Château ou l'histoire d'un grand secret

 

 

 


L'église Saint‑Sulpice de Paris et la fontaine des quatre cardinaux

   Pour beaucoup, l'église Saint‑Sulpice de Paris est devenue médiatiquement célèbre grâce à l'auteur Dan Brown devenu célèbre avec son Best‑Seller DA VINCI CODE. Pour le grand public, Saint‑Sulpice serait soit le symbole d'un ordre secret et mystérieux, soit une simple église que l'écrivain aurait exagérément utilisée pour le bien de son roman, et ceci jusqu'à énoncer des erreurs historiques. Il est vrai que le DA VINCI CODE n'est qu'un roman...

 

   Tout ceci aura finalement nui à la beauté historique, artistique et architecturale du site, la majorité du public n'y voyant aujourd'hui qu'un formidable montage publicitaire au service du livre le plus vendu au monde. Il était d'ailleurs amusant d'apercevoir durant la visite de l'église quelques panneaux indiquant aux visiteurs qu'il convient de  distinguer les écrits de Dan Brown et de son DA VINCI CODE avec les vérités historiques de Saint‑Sulpice.

 

   Pourtant l'église Saint‑Sulpice mérite bien autre chose. Cette paroisse monumentale, richement décorée dans un style jésuite, a nécessité durant plusieurs siècles des efforts artistiques considérables. Surtout, et les chercheurs de Rennes le savent bien, ce majestueux monument est depuis longtemps fortement lié aux secrets du Razès, et ceci pour de multiples raisons.

 

   Et pour comprendre les liens et les indices qui unissent cette église avec l'énigme, il faut au préalable connaître les fondements de l'affaire et surtout le Serpent Rouge qui fournit un fil d'Ariane. Car c'est dans cet ordre que l'on pourra apprécier le plongeon initiatique. Pour qui sait observer, tout y est symbole et allégorie. Comme dans le cas du Prieuré de Sion, il y a ceux qui n'y verront que des coïncidences fortuites ou une manipulation de l'esprit, ceux qui s'en tiendront à l'Histoire officielle, et ceux qui pensent qu'il n'y a jamais de fumée sans feu...

 

 

 

Avant propos

   Après avoir abordé dans la page précédente l'histoire de SaintSulpice, examinons de près quelques curiosités reliées à l'énigme.

 

   Le Serpent Rouge facilite heureusement cette lecture puisqu'il fournit un fil d'Ariane efficace. Et même si certaines allégories évoquées sont difficiles à traduire et à comprendre, il évite que le chercheur ne se perde sur des pistes ésotériques inextricables. Car l'une des difficultés lorsque l'on aborde SaintSulpice réside dans l'observation de certains détails qui engendrent immanquablement de nouvelles questions sans réponse...

 

   C'est un fait ; pour ceux qui l'on étudié, l'église Saint‑Sulpice fascine. La multitude d'artistes qui se succédèrent et qui laissèrent leurs traces explique sans doute ce sentiment de désordre ordonné et cette impression de richesse à la Prévert. Car SaintSulpice est déconcertante pour cela, mêlant la richesse de sa décoration à l'ésotérisme, l'art sacré à l'énigme de Rennes.

 

   Derrière ce mélange artistique et baroque accumulé durant des siècles se cache une logique secrète, un ordre implacable pour qui sait le décoder. Signol et Delacroix en sont les deux plus beaux exemples, car ils ont su réveiller notre curiosité 130 ans plus tard, en donnant au lieu ce caractère si mystérieux.

 

   A‑t‑on utilisé l'église de SaintSulpice pour écrire et coder le Serpent Rouge ? C'est évident... Les peintures de Delacroix et Signol expriment‑elles un codage lié à Rennes‑le‑Château ? Il n'existe aucune preuve concrète, mais alors...

   Signol et Delacroix auraient peint leurs œuvres dans les chapelles respectives numérotées 18, 6 et 1 par le plus pur des hasards ? Et que dire de cette date de fin des travaux peinte par Delacroix, 1861? Un autre hasard ?

 

   Signol aurait peint autour du méridien de Paris, sur les 4 murs du transept, 4 fresques titrées Arrestation, Résurrection, Crucifixion, Ascension et dont deux d'entre elles sont signées avec un N inversé ?

 

   Et que dire du Titulus Crucis peint à l'envers par Signol, et dont une césure reste inexpliquée ?


Le Titulus Crucis peint inversé par Emile Signol

 

   Même si des liens entre Rennes‑le‑Château et Saint‑Sulpice sont clairement établis et même si nous commençons à comprendre le Serpent Rouge, il reste des interrogations importantes que l'on ne peut ignorer.

 

   Fidèle à mes convictions, je reste persuadé qu'il faut conserver une vision très large de l'affaire pour espérer se repérer dans ce labyrinthe castel rennais et pour en déduire des thèses solides.

 

Le gnomon de Saint Sulpice

Qu'est‑ce qu'un gnomon ?

 

   Ce que l'on appelle "gnomon", du grec gnômôn «connaître ou indiquer», est un instrument d'astronomie conçu pour suivre les variations de la hauteur du Soleil à midi. Un gnomon est l'expression la plus simple d'un cadran solaire. Un bâton planté verticalement dans le sol ou tout simplement le corps d'un homme peut servir de gnomon et le procédé est connu depuis l'Antiquité.

 

   L'heure se détermine soit en fonction de la longueur de l'ombre, soit en fonction de son orientation. Les Chinois l'ont sans doute utilisé 2400 ans avant notre ère, de même que les Incas, les Aztèques et les Babyloniens qui l'aurait fait connaître aux Grecs. Les Égyptiens utilisaient leurs obélisques.

 

   Vers 400 av. J.‑C. le gnomon se perfectionne. On lui ajoute à la base un socle creux, puis plat et horizontal, ce qui finira par donner le cadran solaire actuel.

 

   Au cours d'une journée, l'ombre pivote autour de la base du gnomon en fonction de la course du Soleil. Ceci permet de repérer les instants clés du jour, comme le zénith, correspondant à midi solaire.

   A cet instant, l'ombre est la plus courte et se situe dans le prolongement du méridien.

 

   Au IIIe siècle av. J.‑C. Ératosthène parvint à calculer le diamètre de la Terre à partir de deux obélisques situés l'un à Alexandrie, l'autre à Syène, avec une précision qui laisse ébahis les astronomes d'aujourd'hui. Au IIe siècle, Ptolémée calcula la dimension approximative du globe terrestre. Mais le gnomon est compliqué à utiliser : la longueur et la position de son ombre varient de manière complexe selon les saisons, rendant les calculs approximatifs. C'est pourquoi les cadrans solaires seront de plus en plus sophistiqués.

 

   Plus un gnomon est important, plus il est précis, mais plus il lui faut de l'espace. Le gnomon peut alors, s'il est bien conçu, mesurer non seulement la journée, mais aussi repérer les solstices, les saisons, et décrire l'année avec une précision inouïe. Un exemple est le gnomon d'Auguste à Rome qui occupe la place de Montecitorio, près de l'église San Lorenzo in Lucina, là où se trouve le tombeau de Poussin...

Il est toujours fascinant de mettre en application un beau modèle physique :

Pour voir l'animation d'un Gnomon

(L'animation nécessite d'utiliser un navigateur compatible Java 1.1 ou plus)


Ancien gnomon (1661)

 

Le gnomon de Saint‑Sulpice

 

   La particularité du gnomon de Saint‑Sulpice est que son fonctionnement diffère du simple bâton faisant une ombre. Celui‑ci est un instrument astronomique qui mesure la hauteur du Soleil à midi en projetant sur le sol puis sur un obélisque, l'image du Soleil.

   Le gnomon fut construit à la demande de Jean‑Baptiste Languet de Gergy (1675‑1750), curé de Saint‑Sulpice à partir de 1737. Son objectif était de déterminer l'équinoxe de mars et ainsi la date exacte de Pâques.

   En effet, cette fête chrétienne qui commémore la Résurrection du Christ doit être célébrée le dimanche suivant la première pleine lune, après l'équinoxe de printemps, entre le 22 mars et le 25 avril.


Le gnomon de Saint‑Sulpice

   Languet de Cergy chargea alors le célèbre horloger anglais Henri de Sully de construire ce gnomon, mais ce dernier mourut le 13 octobre 1728 alors qu'il venait juste de commencer le projet. Les travaux reprirent avec Claude Langlois en 1744, ingénieur aux galeries du Louvre, sous la direction de l'académicien Pierre‑Charles Lemonier (1715‑1799).

 

  Le gnomon eut aussi un autre enjeu pour les scientifiques, car il devait permettre d'étudier avec précision les mouvements de rotation de la Terre. C'est ainsi que la famille Cassini, la célèbre dynastie d'astronomes qui dirigèrent successivement l'Observatoire de Paris aux XVIIe et XVIIIe siècles, découvrit que l'obliquité de l'axe de la Terre diminue de 45 secondes d'angle par siècle. Les mesures actuelles diffèrent seulement d'une seconde et quelques centièmes (46 secondes et 85 centièmes).

 

Le gnomon de Saint‑Sulpice est constitué de trois éléments :

   L'obélisque en marbre blanc haut de plus de 10 m situé dans le
      transept gauche (Nord)

 

   Une ligne en laiton qui rejoint les deux transepts selon une direction
      Sud‑Nord et qui se prolonge sur l'obélisque

 

   La lunette, découpée dans le vitrail situé dans le transept droit (Sud)

 

L'obélisque

 

   L'obélisque construit en 1773 est constitué d'un bloc de marbre blanc, haut de 10,72 m, surmonté d'une sphère dorée et d'une croix.

 

 

   Il est traversé en son milieu par une ligne de laiton qui se prologue sur le sol dans la direction Nord‑Sud, traçant ainsi le méridien de Saint‑Sulpice, très proche du méridien de Paris.

 

 

   Le 21 décembre, au solstice d'hiver, le Soleil est au plus bas et l'obélisque reçoit l'image de l'astre tout en marquant l'endroit où une ligne est gravée sur le marbre signalant l'équinoxe du printemps et le jour de la Pâque.

L'obélisque et sa sphère dorée

 

La ligne de laiton

 

   Faussement appelée "ligne de cuivre", il s'agit en fait d'une baguette de laiton incrusté dans le sol. Elle rejoint l'obélisque du côté nord et une plaque de marbre du côté sud.

 

   La ligne est très précisément orientée Nord‑Sud. Elle concrétise le méridien de Saint‑Sulpice et elle est très proche de l'ancien méridien de Paris.

 

   Curieusement, la ligne traverse une partie du chœur et passe derrière la balustrade de bronze doré. Car il faut savoir que ce balcon qui marque l'entrée du chœur fut sauvé à la Révolution grâce à son méridien.


Le méridien de laiton et le gnomon
en arrière‑plan


La ligne de laiton coupe le chœur

de l'église Saint‑Sulpice


La ligne de laiton concrétise le méridien de Saint‑Sulpice

 

La lunette dans le vitrail

 

   Dans l'église Saint‑Sulpice, le gnomon n'est pas basé sur le principe d'un bâton créant une ombre, mais sur un orifice laissant passer la lumière du Soleil.

 

   La lumière solaire traverse donc une minuscule ouverture située à 25 m au‑dessus du sol. Jadis, cette ouverture était équipée d'une lentille à peine visible sur le bord droit de la baie.

 

   Sur le côté du vitrail situé sur le transept sud, un minuscule trou est à peine visible.

 

   Malheureusement, la lentille qui le garnissait n'existe plus aujourd'hui, ce qui explique que le gnomon est maintenant hors d'usage et une tâche diffuse court au sol.


L'orifice (à droite) sert à laisser passer la lumière du Soleil

 

Le principe du gnomon

 

   Chaque jour, les rayons du Soleil traversent le gnomon sur le transept sud et la lentille projette une image du Soleil sur le sol. A midi vrai, ce disque lumineux franchit d'Ouest en Est la ligne de laiton en un point qui se déplace tout au long de l'année.


Le gnomon de Saint‑Sulpice et son principe

 

   Au solstice d'hiver, le 21 décembre, quand le Soleil est à son point le plus bas, un pâle rayon passe à midi vrai (midi solaire) par l'orifice du transept sud et atteint l'obélisque à l'endroit marqué par une ligne gravée sur le marbre.

   Au solstice d'été, le 21 juin, lorsque le soleil est à son zénith, le rayon frappe une plaque de marbre placée au sol du croisillon sud.

 

   Enfin, lors des équinoxes du 21 mars et du 21 septembre, la lumière passe sur une plaque de cuivre ovale, située derrière la porte qui ouvre sur la balustrade du chœur.

 

Ci‑contre, la plaque circulaire derrière le portillon du chœur
et le méridien qui traverse le chœur

 

Le mystère de son inscription

 

   Ceux qui ont eu l'occasion de visiter le gnomon ont certainement remarqué les inscriptions gravées sur l'obélisque et accompagnées de parties manquantes ou effacées. Il est d'ailleurs très facile de constater que certains textes ont été littéralement censurés compte tenu du burinage extrêmement précis qui a été opéré.

   Cette censure eut lieu à la Révolution en 1789, jugeant certainement les propos du gnomon un peu trop royalistes. On y trouvait notamment des références à Dieu et des éloges au Roi et aux ministres.

  L'inscription reste toutefois intéressante, car elle fournit les motivations de Languet de Cergy désireux de connaître exactement les équinoxes et de fixer ainsi la date de la Pâque.

 

Le texte gravé sur
le gnomon a été buriné

 

   Lorsque l'on observe la version originale de ces inscriptions, on s'aperçoit que deux symboles au centre ont également été mutilés.

 

 

Le texte original

 

   Le symbole de gauche est le signe du Scorpion inscrit dans un cercle. Le Scorpion domine le ciel du 22 octobre au 21 novembre. Il représente la malice et la fourberie. Le symbole de droite est plus complexe. On y voit le signe des Poissons dans un hexagone et un croissant de lune. Le poisson domine le ciel du 22 février au 22 mars. Vers le haut du gnomon, le Capricorne est représenté en forme d'alpha, symbolisant le solstice d'hiver.

 

Incontestablement, on a voulu effacer ces symboles, mais pourquoi ?

 

   Cette reproduction est supposée officielle, mais dans son livre "Le trésor des Templiers" Jean Luc Chaumeil nous donne une autre version datant de 1752 encore plus troublante, puisqu'elle fait apparaître un PI dans un cercle à gauche et un dessin qui rappelle celui de la Pierre Coume Sourde à droite... 

 

   Tout ceci n'est pas sans rappeler également la phrase que l'on peut lire sur la Pierre Coume Sourde :

 

"In Medio Linea Ubi

M Secat Linea Parva"

 

(au milieu la ligne où M coupe la ligne plus petite). M serait dans ce cas le méridien.

 

   Autre fait curieux, l'inscription du gnomon est retrouvée dans le dossier du Serpent Rouge déposé par Pierre Plantard et retrouvé dans les dossiers secrets.

   L'observation des deux symboles aujourd'hui effacés montre bien les signes du scorpion et du poisson, confirmant ainsi la version officielle...


Extrait du Serpent Rouge
(version Plantard)

 

L'église est célèbre pour son gnomon

 

   L'église de Saint‑Sulpice est mondialement connue pour son gnomon, un curieux cadran solaire annuel qui fait évoluer un rayon de Soleil le long d'une bande de laiton insérée dans le sol. L'instrument fut utilisé jusqu'en 1672 comme méridien de référence pour mesurer le temps.

 

   Mais Saint‑Sulpice n'est pas le seul monument de Paris où l'on trouve un méridien. D'autres existent au Moulin de la Galette Place Pigalle, à la Comédie française, au Palais Royal, au Bureau des Longitudes, à l'Hôtel des Monnaies, au Jardin du Luxembourg, à l'Observatoire de Paris, au Parc Montsouris, et à l'observatoire météorologique.

 

   L'obélisque de Saint‑Sulpice est l'un des trois instruments astronomiques de Paris permettant de connaître le midi solaire, les deux autres étant la pyramide de l'hôtel des Monnaies et le petit canon installé dans le jardin du Palais‑Royal.

 

   Celui‑ci se trouve sur la pelouse centrale, dans l'alignement du méridien de Paris. Entre 1786 et 1914, de mai à octobre, il tonnait à midi juste. Un système de loupe sur laquelle venait taper le Soleil à l'heure H, permettait de mettre le feu à la mèche. La tradition est à nouveau respectée depuis quelques années, mais c'est un gardien qui actionne la mise à feu.

 

   Enfin, il faut signaler que le 17 janvier 2003, entre 12h 50 et 13h 10, à midi vrai, à 7 cercles de lumière vinrent frapper le gnomon de l'église Saint‑Sulpice et descendirent le long du fil de laiton du méridien...

 

Du Méridien de Paris à la Ligne Rose

Le Méridien officiel

 

   Pour des raisons mystérieuses, les méridiens ont toujours fasciné les hommes, sans doute  parce qu'il représente l'axe sur lequel à un instant précis le Soleil est au zénith.

 

   A ce moment très particulier de la journée, l'astre est en effet à mi‑chemin entre le matin et le soir, entre l'Est et l'Ouest, entre le levant et le couchant.


L'Observatoire de Paris

   L'ancien Méridien de Paris fut défini en 1667 par le plan médian de l'Observatoire de Paris, construit sous le règne de Louis XIV par l'architecte Claude Perrault. Il est matérialisé par une règle de laiton insérée dans le marbre. Sa prolongation se fait par la mire nord, proche du Moulin de la Galette à Montmartre, plantée par l'abbé Jean Picard (1620‑1682) en 1675 astronome et géodésien ; et par la mire sud située dans le parc Montsouris, construite en 1806 sous l'Empire.

 

   Le Méridien de Paris passe donc par le centre de l'Observatoire et il est situé à une longitude de 2°20' 14.025" à l'Est de celui de Saint‑Sulpice. Connu aussi sous le nom de Méridienne de France ou Méridienne verte, il fut jusqu'en 1884 l'origine officielle de la localisation pour la France et dans le monde, c'est‑à‑dire le point 0 duquel on comptait les degrés de longitude.

 

   Mais la nécessité d'avoir une référence horaire mondiale obligea les scientifiques à établir une nouvelle référence adoptée par tous. Lors de la Conférence internationale de Washington en 1884, le méridien de Greenwich fut adopté. L'heure GMT était née (Greenwich Mondial Time)...

 

Les médaillons ARAGO

 

   Entre 1989 et 1994, la France commanda à l'artiste sculpteur néerlandais Jan Dibbets la réalisation de 135 médaillons de bronze, incrustés dans les trottoirs de la ville de Paris, sur le tracé exact de l'ancien Méridien de Paris.

   Ces médaillons sont marqués du nom d'Arago et les lettres N et S indiquent le Nord et le Sud dans l'axe du Méridien.

 

   Ces médaillons sont devenus célèbres au travers du best‑seller de Dan Brown "Da Vinci Code", car ils permettent au héros Robert Langdon de découvrir l'ancien axe sacré...


 

L'un des rares médaillons ARAGO

qui restent encore sur le sol parisien

   La ligne des médaillons s'étend entre les deux mires nord et sud. Le nom ARAGO rend hommage au savant François Arago (1786‑1853), chargé en 1806 de prolonger le méridien jusqu'aux îles Baléares. Malheureusement, la plupart des médaillons ont aujourd'hui disparu, autre conséquence de la folie des fans du Da Vinci Code !

 

Les méridiens de Saint‑Sulpice et de Paris

 

   Le méridien du gnomon de Saint‑Sulpice ne coïncide pas avec le Méridien de Paris. Officiellement instauré par Louis XIV en 1667 ce dernier est en effet distant de quelques centaines de mètres de celui de Saint‑Sulpice.

 

   Hormis le fait qu'un gnomon destiné à fournir la date exacte de Pâques a plus de raison d'être dans une église que dans un observatoire, on peut se poser la question suivante : pourquoi les scientifiques comme les Cassini ont‑ils préféré travailler sur ce méridien officieux plutôt que sur le méridien officiel de l'Observatoire ? Une réponse possible est que le méridien de l'Observatoire servait de référence géographique pour les longitudes, alors que le méridien de Saint Sulpice était utilisé comme référence du temps. Le gnomon servira d'ailleurs de référence temporelle jusqu'en 1884.

 

   Quoiqu'il en soit, cet écart avec la ligne officielle ne fit que renforcer la légende entre les deux méridiens, l'un officiel et l'autre officieux, voire ésotérique et que l'on nomma la ligne rose ou Rose Line, sans doute à cause du reflet cuivré de la ligne de laiton au Soleil. Rappelons que cette méridienne traverse le Roussillon, la région chère à nos prêtres du Haut‑Razès... Roux Sillon ou "ligne rouge"

   La méridienne saint sulpicienne de Lemonnier ne fut pas la première qui a été tracée dans l'église.

 

    En 1727, l'horloger Henri de Sully avait entrepris d'en mesurer une autre, mais il mourut en 1728 et ne put la terminer. Il reste aujourd'hui une trace de cet essai près de la porte sud.


Un premier essai de méridienne (Porte sud)

 

Le méridien et le Serpent Rouge

 

   Le méridien est une pièce fondamentale du puzzle de Rennes‑le‑Château. Pour s'en convaincre, il suffit de lire le Serpent Rouge à la strophe 5 :

 

   Rassembler les pierres éparses, œuvrer de l'équerre et du compas pour les remettre en ordre régulier, chercher la ligne du méridien en allant de l'Orient à l'Occident, puis regardant du Midi au Nord, enfin en tous sens pour obtenir la solution cherchée, faisant station devant les quatorze pierres marquées d'une croix. Le cercle étant l'anneau et couronne, et lui le diadème de cette REINE du Castel

 

Ou à la strophe 9 :

 

   Commencé dans les ténèbres, mon voyage ne pouvait s'achever qu'en Lumière. A la fenêtre de la maison ruinée, je contemplais à travers les arbres dépouillés par l'automne le sommet de la montagne. La croix de crète se détachait sous le soleil du midi, elle était la quatorzième et la plus grande de toutes avec ses 35 centimètres! Me voici donc à mon tour cavalier sur le coursier divin chevauchant l'abîme.

 

Mais aussi à la strophe 10 où il est clairement question du méridien de Saint‑Sulpice :

 

   Vision céleste pour celui qui me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur moi‑même passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de l'S au P...

 

 

Le mystère Signol

   Alors que les allégories de Delacroix sont relativement interprétables, celles de Signol restent hermétiques. Et pourtant, les deux œuvres sont liées non seulement par la fameuse date 1861, mais aussi grâce au Serpent Rouge...

 

   Émile Signol naquit en 1804 et mourut en 1892 à Montmorency. Il obtint le Prix de Rome en 1830 et devint académicien en 1860.

 

   Rigoureux dans son art, il se détourna constamment du romantisme et de l'impressionnisme pour se spécialiser dans la peinture religieuse.

 

   Signol réalisa entre 1872 et 1879 pour l'église Saint‑Sulpice, 4 fresques réparties sur les deux transepts nord et sud.


Portrait‑charge d'Emile Signol
par Nanteuil Paul‑Célestin

 

   Transept nord à gauche : "L'Arrestation" ou "L'Épée" (1879)

   Sur le transept nord à droite : "La Crucifixion" (1872)

   Sur le transept sud à gauche : "La Résurrection" (1876)

   Sur le transept sud à droite : "L'Ascension" (1876)

  

   Une curiosité : SIGNOL à  l'envers donne LONGIS qui est le nom du centurion romain qui transperça Jésus sur son flanc droit à l'aide de sa lance. Nous allons d'ailleurs voir que si Saunière et Boudet se sont amusés à ce jeu des inversions, Signol a aussi utilisé ce principe.

 

Voici donc la description des fresques dans l'ordre de la Passion :

 

La fresque "L'Arrestation"

 

   Les quatre fresques sont de très grande taille (environ 10 m x 5 m) ce qui ajoute à la dimension spirituelle. Cette première scène célèbre est celle de Judas trahissant Jésus dans le jardin des oliviers et qui conduira à l'arrestation de ce dernier. 


L'Arrestation de Jésus ‑ Signol (1879)

 


La signature de Signol et le N inversé

 

   Cet épisode porte un autre nom qui est solidement lié à l'énigme de Rennes‑le‑Château, aux parchemins et à la stèle de la Marquise de Blanchefort : "L'Épée" Pourquoi ?

 

   La scène illustre les mots clés "MORTE ÉPÉE", indispensables au décryptage du Grand parchemin et que l'on retrouve aussi dissimulés sur la stèle de Blanchefort.

 

   On aperçoit au premier plan et à droite du tableau Saint Pierre tirant son épée. Devant le Christ, Saint Jean est à genoux. En haut sur des nuages, Jérémie, Habacuc et Michée observent la scène.

 

   Le plus intéressant se situe dans la signature de Signol observable en bas à droite de la fresque. L'artiste a inscrit son nom en inversant le N : EM. SIGИOL 1879

 

La trahison de Judas

 

   Judas espérait qu'après avoir conduit les gardes à Gethsémani, il pourrait simplement désigner Jésus aux soldats ou tout au plus exécuter la promesse de le saluer par un baiser, puis partir. Judas craignait beaucoup que les apôtres présents concentrent leur attaque sur lui pour le punir d'avoir osé trahir leur instructeur bien‑aimé. Mais, lorsque Jésus l'accueillit comme un traître, il fut tellement confus qu'il ne pensa plus à s'enfuir.

 

   Avant que le traître ait pu le joindre, Jésus fit quelques pas et interpella le capitaine des Romains, en lui disant : “Qui cherches‑tu ? ” Le capitaine répondit : “Jésus de Nazareth”. Alors, Jésus se planta devant l'officier et lui dit : “C'est moi. ” Beaucoup de membres de la garde armée avaient entendu Jésus enseigner dans le temple, et d'autres avaient entendu parler de ses œuvres puissantes. Lorsqu'il déclara son identité, les soldats reculèrent soudainement. Ils furent saisis de surprise devant son calme. Judas n'avait donc aucun besoin de poursuivre son plan de trahison.

 

   Tandis que les apôtres et les disciples se rapprochaient, Judas s'avança vers Jésus , déposa un baiser sur son front et dit : “Salut, Maître et Instructeur. ” Au moment où Judas embrassa son Maître, Jésus lui dit : “Ami, ne suffit‑il pas de faire cela ! Veux‑tu encore trahir le Fils de l'Homme par un baiser ? ”

 

   Les apôtres abasourdis ne firent aucun geste. Puis Jésus , se dégageant de Judas, s'avança vers les gardes et demanda de nouveau : “Qui cherchez‑vous ? ” Le capitaine répéta : “ Jésus de Nazareth. ” Et Jésus répondit encore une fois : “Je t'ai dit que c'est moi. Si donc c'est moi que tu cherches, laisse les autres aller leur chemin. Je suis prêt à te suivre. ”

 

   Jésus était prêt à retourner à Jérusalem avec les gardes mais un certain Malchus, un Syrien garde de corps du grand prêtre, s'avança vers Jésus et commença à lui lier les mains derrière le dos. Lorsque Pierre vit leur Maître soumis à cette indignité, il fut incapable de se contenir plus longtemps. Pierre tira son épée et se précipita avec les autres pour frapper Malchus. Mais, avant que les soldats n'aient pu accourir à la défense du serviteur du grand prêtre, Jésus leva la main vers Pierre en un geste d'interdiction et lui parla sévèrement : “Pierre, rengaine ton épée. Quiconque tire l'épée périra par l'épée. Ne comprends‑tu pas que c'est la volonté du Père que je boive cette coupe ?

 

   Le capitaine des gardes, avec l'aide de ses soldats, lia alors rapidement Jésus. Tandis qu'ils lui attachaient les mains avec de fortes cordes, Jésus leur dit : “ Pourquoi sortez‑vous contre moi avec des épées et des bâtons comme pour saisir un voleur ? J'étais tous les jours dans le temple avec vous, enseignant publiquement le peuple, et vous n'avez fait aucun effort pour m'appréhender. ”

 

La fresque "La Crucifixion"

 

   Dans le même transept nord et en face, on peut contempler la scène de la crucifixion. Deux Romains jouent aux dés les deux robes rouge et bleu de Jésus.


La Crucifixion ‑ Signol (1872)

 

La signature d'Émile Signol avec un N normal contraste avec ses deux autres signatures au N inversé

 

Le Titulus Crucis de Signol

 

   Si la signature de ce tableau est normale, un détail l'est beaucoup moins. Émile Signol semble insister sur le principe de l'inversion. Comme s'il fallait attirer notre attention sur ce procédé : la pancarte sur la croix (Titulus Crucis) est écrite dans trois langues et les écritures sont totalement inversées !

 

   Le peintre nous souffle un mode opératoire ou une pensée allégorique basée sur l'inversion. Mais pour dire quoi ?


Le Titulus Crucis peint par Signol ‑ Détail de la Crucifixion

 

   Pour obtenir le texte dans le sens normal, il faut réaliser une symétrie par rapport à un axe vertical, une inversion que l'on retrouve sur un miroir.

 

   On pourrait donc interpréter ce message d'Émile Signol par : Le Christ que vous voyez sur la croix est le reflet d'un miroir, une idée lourde de conséquences...


Le Titulus Crucis peint par Signol ‑ Image inversée

 

   Cette inversion du Titulus Crucis suggère que le tableau lui‑même est observé selon un miroir. Dit autrement, le Christ sur la Croix ne serait qu'un reflet ou plus exactement un double inversé. Ce n'est pas la première fois que l'on a affaire à cette notion. Un exemple est donné sur le Christ visible à la sortie de Rennes‑les‑Bains où le coup de lance est sur le flanc gauche et non sur le droit ...


Le reflet peint par Signol
(Image normale)


Image inversée

 

 

Le mystère du Titulus Crucis

 

   En réalité, l'écriture inversée du Titulus Crucis n'est pas une création d'Émile Signol. Cette représentation est inspirée d'une relique se trouvant à Rome et que le peintre a sans doute aperçu lors d'un voyage en 1830 .

 

   La relique originale se trouverait actuellement dans l'église Sainte‑Croix de Jérusalem à Rome et elle est constituée d'une tablette de bois de noix de 15 cm sur 25 cm.

 

   C'est entre 1484 et 1493 que le cardinal Mendoza décida la restauration du chœur et du plafond de cette église. Or le 10 février 1492 (année  où Christophe Colomb découvre l'Amérique) alors que les ouvriers travaillaient au sommet de l'arc de triomphe, ils découvrirent une plaque de terre cuite avec l'inscription TITULUS CRUCIS.

   Derrière cette plaque était dissimulée une niche contenant une boîte de plomb. A l'intérieur se trouvait une tablette de bois fortement abîmée et sur laquelle on peut lire quelques lettres en Hébreu, en grec, et en latin. De plus une particularité inhabituelle est que toutes les lettres sont inversées.


La plaque de terre cuite


Le Titulus Crucis tel qu'il a été découvert dans sa boîte de plomb

 


Les lettres visibles sur le Titulus Crucis

 

   C'est certainement Lucius II en 1144 (Gérard Caccianemici dal Orso mort en 1145 Cardinal de Sainte‑Croix de Jérusalem, puis Pape en 1144) qui fit placer le Titulus Crucis dans cette niche. En effet, il fut le commanditaire du transept de l'église dont une partie est l'arc de triomphe. De plus, la boîte était scellée par trois cachets datant de l'époque où il était cardinal dans cette église. On peut donc penser que le Titulus Crucis était déjà présent dans ce lieu et que le cardinal décida simplement de le protéger en le cachant dans un endroit discret.


Lucius II
166e pape de 1144‑1145

 

Le Titulus Crucis, vraie ou fausse relique ?

 

   Les évangiles racontent que ce fut Ponce Pilate qui composa lui‑même le texte et qui le fit poser sur la croix.  Le texte fut écrit en trois langues : Hébreu, grec, et latin et on pouvait lire ceci : JÉSUS LE NAZARÉEN, LE ROI DES JUIFS

 

   L'un des prêtres juifs répondit qu'il fallait mieux écrire : "Je suis le roi des Juifs" car c'est ainsi que Jésus se définissait. Ponce Pilate répondit : "Ce que j'ai écrit, j'ai écrit"

 

Le texte donne donc (dans le sens normal) :

En Hébreu

ישו הנוצרי מלך מיהודים

En Grec

Ιησους ο Ναζωραιος ο βασιλευς των Ιουδαιων

En Latin

IESVS  NAZARENVS  REX  IVDEORVM

 


Le Titulus Crucis peint par Émile Signol avec son écriture inversée

 

   C'est en associant ce texte avec le morceau du Titulus Crucis que l'on a pu reconstituer la tablette entière, mais en inversant l'écriture. Une explication de cette inversion pourrait être que le Titulus fut écrit par un Hébreu. Ayant l'habitude d'écrire de droite à gauche, il aurait inversé le sens d'écriture du grec et du latin. Curieuse gravure tout de même, car il poussa l'exercice jusqu'à inverser également les lettres ! Il serait en tout cas intéressant de trouver d'autres exemples équivalents dans l'Histoire.

 

   La précieuse tablette a été expertisée par une équipe scientifique et selon deux experts (Thiede et Roll), son authenticité ne peut être discutée. Mais en 2002, l'université d'Arizona procéda à un essai de datation au carbone 14 et le test donna une date située entre 980 et 1146 ap. J.‑C. alors qu'une datation précédente avait donné l'an 1 ap. J.‑C. Ces contradictions rappellent évidemment les difficultés de datation du Saint Suaire qui aujourd'hui ne possède toujours pas de date confirmée scientifiquement.

 

   Si l'authenticité de la tablette est reconnue, nous avons peut‑être là les plus anciens N inversés liés à Rennes‑le‑Château... et pas seulement les N...


Le Titulus Crucis peint par Émile Signol

 


Le texte encadré correspond à la tablette retrouvée

 

Le mystère Signol continue...

 

   Signol commet curieusement d'autres anomalies volontaires ou non en recopiant le Titulus Crucis de Rome :

 

   Sur la ligne latine, le mot NAZARENUS se transforme en NAZARINUS

 

   Sur la ligne grecque, seul le mot JESUS est isolé, les autres mots sont collés (peut être par manque de place lors de l'élaboration du tableau, ce qui est étonnant, car il est indéniable que l'artiste s'est appliqué dans l'écriture)

 

   Sur la ligne latine, le mot REX (ROI) se trouve coupé en deux ce qui donne RE  X et permet après inversion de lire :

 

IESVS  NAZARINVSRE  XIVDEORVM

 

   Notons que XIV peut se lire "14" ou VIVANT en latin .et DEORUM se traduit par "dieux" (Exemple : La pax deorum, la paix des dieux en latin) est le fondement de la religion romaine).

   Cette césure anormale de REX en RE  X est étonnante de la part d'un peintre spécialiste des sujets religieux. Il y a là une erreur grossière sur un texte latin extrêmement classique et connu des Evangiles. 

 

  La précieuse tablette de bois est aujourd'hui visible dans un reliquaire de l'église Sainte‑Croix de Jérusalem à Rome.

 

   Cette église possède d'ailleurs d'autres reliques comme les clous de la crucifixion, deux épines de la couronne et un morceau de la croix.


Le reliquaire contenant
le Titulus Crucis

   Dans le monde universitaire, cette tablette est bien connue et elle est généralement considérée comme un faux médiéval, un doute basé sur les inscriptions commandées par Ponce Pilate. Plus récemment en 1997, l'historien allemand M. Heseman (Hesemann) explora la tablette avec des experts en écriture ancienne et publia un article dans lequel il essaye de prouver son authenticité. Outre le caractère inhabituel des inscriptions grecques et latines, la plaque, selon M. Hesemana, indique une divergence avec le message de l'évangéliste Jean. Dans les versions antérieures des Evangiles de Jean, il est dit que l'inscription de Pilate fut écrite en Hébreu, en latin, et en grec (19:20). Or ici nous voyons un autre ordre de transfert : après les inscriptions juives,  elles sont grecques, puis latines. Selon M. Hesemana, un faussaire médiéval chrétien n'aurait jamais risqué une telle contradiction avec les Écritures. De même, la désignation latine NAZARINUS («Nazareth») ne coïncide pas avec le christianisme généralement accepté qui écrit "Nazarenus". De tout cela, on pourrait au contraire conclure que la plaque de l'église de la Sainte‑Croix serait authentique et commandée sur ordre de Ponce Pilate.

 

   Avant de poursuivre sur la 3ème fresque, il faut noter qu'une impressionnante statue de Saint Pierre trône entre les 2 fresques. Le hasard des inversions continue, car il faut savoir que Saint Pierre fut crucifié inversé, la tête en bas...

 

La fresque "La Résurrection"

 

   Il faut changer de transept pour continuer la visite et découvrir la 3ème fresque de Signol.


"La Résurrection"
de Émile Signol 1876

signé avec un N inversé

 

   La fresque montre la scène de Jésus ressuscitant à la sortie du tombeau. Sans la toucher, il désigne la pierre tombale rectangulaire. Ce tombeau ressemble d'ailleurs plus à la sortie d'un temple. D'après les Évangiles, nous savons que l'entrée du tombeau était protégée par une pierre circulaire. Pourquoi Émile Signol, peintre spécialiste des scènes religieuses, fait‑il une entorse aux écrits officiels en dessinant une dalle rectangulaire ?

 

   C'est en tout cas la seconde fresque qui est signée Émile Signol avec un N inversée. Le doute n'est plus permis. Il s'agit bien d'un acte volontaire que le peintre nous soumet pour attiser notre curiosité. Tous ces indices entrent  dans un jeu de lecture que le peintre veut nous imposer. Mais lequel ?

 

La fresque "L'Ascension"

 

   Enfin, à la droite du transept sud, la dernière fresque de Signol présente la scène de l'Ascension. Jésus s'élève dans les cieux parmi les 11 apôtres en adoration.


"L'Ascension" par Signol (1876)


Signol signe ici avec
un
N normal

 

Disposition des fresques

 

   La disposition des fresques joue certainement un rôle important dans le message de Signol, car rien ne semble être laissé au hasard


Disposition des fresques de Signol

dans l'église Saint‑Sulpice


Extrait du Serpent Rouge page 12
(Feuillet supplémentaire Plantard)

 

   Sur un plan il est facile de constater que les fresques aux N inversés s'opposent aux N normaux. "L'Arrestation (N inversé)" s'oppose à "La Crucifixion (N normal)" et "La Résurrection (N inversé)" s'oppose à "l'Ascension (N normal)". Que veut nous dire Signol ?

 

  On retrouve d'ailleurs l'étude de cette disposition dans les feuillets supplémentaires associés au Serpent Rouge. Remarquez le P et le S de chaque côté du méridien.

Il est alors intéressant de revenir sur cette strophe :

      Vision céleste pour celui qui me souvient des quatre œuvres de Em. SIGNOL autour de la ligne du Méridien, au chœur même du sanctuaire d'où rayonne cette source d'amour des uns pour les autres, je pivote sur moi‑même passant du regard la rose du P à celle de l'S, puis de l'S au P...

 

   Remarquez le jeu de mot "chœur" qui devrait s'écrire "cœur" mais que l'on traduit ici par le chœur de Saint Sulpice, où le rayon du soleil s'arrête pour marquer les équinoxes de printemps et d'automne. C'est à ce point que la vision divine de Signol apparaît en passant du P de Saint Pierre au S de Saint Sulpice mais peut être aussi au S comme Soleil.

 

 

   Nombreux sont ceux qui ont toujours considéré le Serpent Rouge comme un simple essai d'un auteur sans intérêt. Cette étude montre à quel point l'opuscule est subtil et profond. Je n'oublie pas non plus tous ces visiteurs en mal de mystères qui viennent découvrir le Saint Sulpice du Da Vinci Code et je leur dis :

 

   Soyez attentifs, curieux et surtout conservez votre propre jugement. Un récit fabuleux est là, sous vos yeux, impalpable, qui dépasse la fiction puisque bien réel et son auteur n'est certainement pas Dan Brown... 

 

Extrait du Serpent Rouge (dernière strophe) :

      Mon émotion fut grande,  "RETIRE MOI DE LA BOUE" disais‑je, et mon réveil fut immédiat. J'ai omis de vous dire en effet que c'était un songe que j'avais fait ce 17 JANVIER, fête de Saint SULPICE. Par la suite mon trouble persistant, j'ai voulu après réflexions d'usage vous le relater un conte de PERRAULT. Voici donc Ami Lecteur, dans les pages qui suivent le résultat d'un rêve m'ayant bercé dans le monde de l'étrange à l'inconnu. A celui qui PASSE de FAIRE LE BIEN !

 

 

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